Douce fleur ²
🌸
Pourquoi revient-il déjà ?
Je ne suis pas prêt.
Ce n'est pas possible. Que m'a-t-il fait ?
_ Vous en avez parlé avec elles ? demande-t-il, à peine accoudé au comptoir.
_ Je travaille encore, Général, soufflé-je, amusé de le voir si impatient.
_ Très bien, alors nous en reparlerons la prochaine fois.
_ Vous ne veniez jamais avant, souris-je, timide. Est-ce pour l'alcool et vos hommes que vous venez à présent si souvent ?
J'aime l'entendre dire que je suis important à ses yeux.
Cela flatte mon ego, apaise mon coeur, et me rend euphorique.
Que m'arrive-t-il ?
_ Pourquoi posez-vous cette question, alors que la réponse est si évidente ? place-t-il, sérieux. C'est pour vous que je suis ici, ma douce.
Un petit rire s'échappe de ma gorge, bizarrement très heureux de cette réponse, et ensuite, les joues s'échauffant doucement sous son regard devenu bouillant, je me calme.
_ Est-ce qu'au moins vous avez réfléchi à ce que je vous ai demandé la dernière fois ?
_ La dernière fois ? répété-je, perdu.
_ Vos lèvres, Hoseok ma douce, susurre-t-il, louchant affreusement sur celles-ci. Je veux au moins goûter vos lèvres.
_ Je ne suis pas une courtisane au cas où vous l'auriez oublié, soufflé-je, tremblant, nerveux, et quelque peu irrité.
Irrité, mais contre qui ?
Lui, nonchalant et sincère, ou moi, peureux et troublé par ce que je sais ne pas être correcte ?
_ Je suis le patron de cet établissement, je ne suis pas censé faire ce genre de choses, tenté-je de le calmer, pour la énième fois.
_ Ce genre de choses ? Comme aimer ? Désirer ? dit-il, un sourcil arqué, toujours accoudé sur cette haute table qui reste désormais ma seule protection face à cet homme étonnant et impressionnant. Voyons, tout le monde en a le droit. C'est bien vous qui me l'avez dit la dernière fois, conclut-il, en souriant tendrement.
_ Vous êtes décidément très fort en persuasion, placé-je simplement, le souffle irrégulier et la poitrine se soulevant légèrement plus vite.
_ Je suis bien obligé, vous semblez si hésitant. Pourtant, je sais que vous en avez envie vous aussi. Je le ressens. Vous êtes fiévreux à l'idée de tenter ces choses que le monde juge comme interdites, souffle-t-il, lisant en moi comme dans un livre ouvert. Je suis le plus haut gradé de la garde royale, personne n'osera me contredire. N'ayez crainte, si je considère que les choses sont correctes, alors elles le sont. N'ayez pas honte de désirer.
_ Deux hommes ensemble, murmuré-je, la conscience totalement submergée par mes sentiments. Général... comment avez-vous pu y penser une seule seconde ?
_ Je n'ai pensé à rien, place-t-il, sûr de lui. Je vous l'ai dit, je n'ai écouté que mon instinct. Vous êtes si beau, si doux. Homme ou pas, vous êtes délicat et désirable. Cessez d'écouter votre raison. La raison est l'ennemie de l'homme. Vous ne vivez pas si vous pensez au bien, tout le temps. Soyons déraisonnable ensemble, voulez-vous ? termine-t-il, d'un regard si tendre que mon coeur ne s'en sens que plus déboussolé et fragilisé.
_ Je n'ai pas besoin de boire d'alcool lorsque je suis à vos côtés, baragouiné-je, les mains frottant presque rageusement mon visage. Ma tête tourne rien qu'à vous entendre dire ces choses insensées et perverses.
_ Vous êtes si belle, ma fleur, laissez-moi caresser votre visage, laissez-moi goûter à votre bouche si tendre et sensuelle, susurre-t-il, comme pour détruire les dernières forces qu'il me restait.
Il me rend fou.
Comment puis-je lui échapper ?
Comment lui dire non, alors qu'il est si sûr de lui, si beau, si délicat ?
_ A-allons dans ma chambre, nous serons plus tranquilles, abandonné-je, en me levant à toute vitesse, peur que le courage ne m'échappe si je traîne à faire les choses.
Après avoir vérifié que mes filles étaient en sécurité, je me suis pressé vers la porte donnant sur ma pièce personnelle, étant sûr à chaque seconde perdue que ce beau général au sourire ne flétrissant pas, me suive bel et bien en silence.
Une fois l'endroit pénétré, il s'assied sans plus tarder sur mon lit, les prunelles sombres toujours plantées en moi.
Haletant et nerveux, je tente de m'asseoir sur le tabouret près de ma commode, mais n'en ai pas la possibilité.
D'une forte poigne, cet homme fort me tire à ses côtés.
_ N'ayez peur ma douce, je ne suis pas un animal, dit-il rapidement, comme pour apaiser la peur me dévorant les os, tout en caressant, timide, ma joue de son pouce, et je vous respecte bien trop pour vous forcer à quoi que ce soit.
Je n'avais jamais vu un homme tel que lui. Jamais.
Patient, respectueux, doux, attentionné.
Je me sens si bien à ses côtés. Je ne peux le nier plus longtemps.
_ Je ne veux pas que vous m'embrassiez, mens-je, autant à lui qu'à moi-même.
_ Non, ça, je ne le crois pas, dit-il, assuré, passant à présent son doigt sur ma lèvre inférieure.
Mon ventre se tord sous le délice de ses caresses.
À tout moment, j'ai l'impression de pouvoir fondre sous ses doigts.
Que m'arrive-t-il, bon sang ?
_ Qu'est-ce qui vous fait croire cela ? essayé-je, le regard fuyant.
_ Votre nervosité, vos rougeurs, la chaleur qui s'émane de vous, les battements fous de votre coeur, énumère-t-il, d'un fin sourire malicieux et désireux. Arrêtez de combattre et laissez-vous aller à vos envies.
_ Vous êtes fou, insensé, soupiré-je, en fixant son visage s'approchant bien trop du mien, les yeux humides et le ventre douloureux.
_ Fou de vous, uniquement.
Sans me laisser le temps de répondre quoi que ce soit, sa bouche fond sur la mienne, provocant en moi une explosion d'émotions.
Contrairement à ses mains, et son visage semblant si dur, sa bouche, elle, est la plus douce des matières.
Alors que ses lèvres si douillettes caressent les miennes, avec une tendresse infinie, je m'enivre de son odeur masculine et enfantine à la fois.
Nos croissants de chair se frottent l'un à l'autre, et ce geste semblant si simple, m'offre des milliards de frissons sur l'échine.
Après de longues minutes de baiser tendre, il s'éloigne, pour reprendre son souffle, et avant même que je ne puisse esquisser un mouvement, sa main à la force herculéenne se plaque violemment contre ma nuque, collant au même instant sa bouche à la mienne.
Le souffle irrégulier et bruyant, je m'accroche à son haut, et me rapproche de lui, mouvant mes lèvres un peu plus chaleureusement aux siennes.
Son autre main maintient fermement ma hanche, et sans savoir me contrôler, je gémis discrètement dans ce baiser devenu bien trop fougueux.
Amusé, il ressert sa prise sur moi, et plonge la langue dans ma cavité buccale.
Surpris, je geins timidement, mais participe néanmoins rapidement, la chaleur de mon corps montant en degrés, et le bas-ventre fourmillant de plaisir.
La poitrine douloureuse, je me laisse aller entièrement à lui.
Alors qu'il allait se reculer, j'agrippe le tissu soyeux de son col, pour le maintenir fermement contre moi, et gémissant à nouveau de bonheur, mes bras enlacent sa nuque, le torse collé au sien, et la langue délicieusement glissée dans sa bouche, dansant lascivement contre sa jumelle.
Sa poigne possessive autour de mes hanches me rend fou. La texture de ses lèvres me rend un peu plus désireux au fur et à mesure que les secondes s'écoulent.
Elles sont tendres, et si douillettes.
Un réel paradis.
À bout de souffle, les bras entourant toujours sa nuque, je m'écarte lentement, retirant sans en avoir envie, mon bout de chair rose de son antre chaud et humide.
Le visage de cet être irréel à présent dans mon cou, je sursaute lorsque je sens quelque chose de mouillé contre moi.
L'estomac se tordant sous les délicieuses sensations qu'il continue à m'offrir, la frayeur me gagne malgré moi, et ma raison s'éveille.
Je tente par tous les moyens de le pousser, mais mes forces m'ont complètement abandonné, encore perdues dans le plaisir qu'il me fait ressentir.
_ Non, stop ! Général ! insisté-je, alors qu'il ne voulait pas décrocher ses bras de ma taille, le visage enfoui au creux de mon épaule. Général ! m'écris-je un peu plus fort.
Enfin, à mon plus grand soulagement, il se détache de mon corps, et inspire une grande goulée d'air.
Il me sourit ensuite, tendre et plus calme, et pose à nouveau sa main contre ma joue.
Comment peut-il être si brusque et délicat à la fois ?
_ Vos lèvres sont encore plus délicieuses que tout ce que j'avais pu imaginer lorsque j'étais loin d'elles. J'en suis bien plus accro que prévu, murmure-t-il, en frottant son pouce sur ma pommette, d'un sourire mélancolique.
_ C'était-
_ Dites-moi, m'apaise-t-il, avec ces simples mots.
_ Vos lèvres sont bien plus parfaites que les miennes, avoué-je, en fuyant son regard brûlant.
_ Vous ne pouviez me faire plus plaisir, sourit-il, en posant sa deuxième main sur ma joue libre.
Il est si beau.
Élégant.
Doux.
Passionné.
Sincère.
Persuasif.
Désirable.
_ Puis-je dormir à vos côtés ? tente-t-il, en caressant mes joues bouillantes.
_ Non, Général, réponds-je rapidement, timide et gêné. Une chambre vous attend, la même que celle de la dernière fois.
_ Êtes-vous certain de ne pas me vouloir à vos côtés ? insiste-t-il, délicat.
Nos prunelles noyées dans celles de l'autre, je reste ainsi, tétanisé face à cet homme qui dès notre première rencontre, m'a fait perdre tous mes moyens.
Dois-je me laisser aller et plonger sans crainte dans ses bras ?
Que va-t-on faire si la réponse est oui ?
Puis-je lui faire confiance ?
En ai-je envie ?
Que ses mains me touchent, que son souffle se répercute contre mon visage, contre mon cou, que ses mains glissent sur ma peau nue, que sa langue découvre de nouvelles zones de mon corps.
Si je n'en avais pas envie, est-ce que j'y penserais ?
_ Allez-y.
_ Bien, cède-t-il, en se levant lentement. Je me contenterai de rêver de vous dans ce cas. Bonne nuit, ma douce fleur, et encore merci pour cette merveilleuse soirée.
_ Bonne nuit, Général.
🌸
_ J'y vais, le travail m'attend, dit-il, sérieux, en réajustant son chapeau, alors que je débarrassais la salle de ses déboires de la veille.
_ Travaillez bien, soufflé-je, dos à lui, quelques verres à la main, m'avançant vers l'arrière de la salle.
_ Je ne pourrai que si vous m'offrez vos lèvres, ma douce.
_ Général ! m'écris-je, en regardant autour de nous, affolé.
_ Je ne demande rien de plus, dit-il, piteux, en me suivant, le dos bien droit et les mains derrière lui, je n'exagère pas.
_ V-venez avec moi, marmonné-je, en fonçant vers les cuisines.
Bon sang, bon sang, bon sang.
Les mains tremblantes, je dépose la vaisselle dans l'évier, et sursaute lorsque des mains enserrent mon bassin, pour le plaquer contre le mur le plus proche.
Dos à celui-ci, le torse de ce soldat se colle au mien, les doigts pratiquement enfoncés dans la peau de mes hanches, et le visage collé à mon cou.
La respiration coupée, et la poitrine douloureuse, je maintiens ses épaules pour l'empêcher vainement de me coller de trop près.
Son nez se frotte doucement à mon cou, et je le sens humer ma peau, les bras à présent entièrement enlacés autour de ma taille.
Après de longues minutes où je me fais muet, tétanisé sous les sensations que je ne voudrais pas ressentir, agissant telle une marionnette face à ses gestes, il redresse la tête, et plonge ses iris intensément sombres dans les miens.
L'une de ses mains désormais nichée au creux de mon cou, il penche légèrement la tête, après s'être humidifié les lèvres, et fonce sans plus tarder sur les miennes.
Les doigts agrippés à sa nuque, d'où quelques petits cheveux s'échappent sans le vouloir de son chignon, je le tire un peu plus à moi, pour que son corps fusionne pratiquement au mien.
Sa langue se déplace avec une telle dextérité à l'intérieur de ma bouche.
Elle se lie à la mienne, et se tortille aisément autour de celle-ci, me rendant faible et tremblant sous ses actions.
Je respire difficilement par le nez, tant je n'ai pas envie qu'il se décolle de moi.
Quelques minutes après ce ballet sensuel et humide, sa langue mutine s'éloigne de son âme soeur, tandis que ses dents partent à la découverte de ma lèvre inférieure. Il la mordille durant un instant infini, les bras toujours bien serrés autour de mes hanches, et son corps ondulant timidement contre le mien.
Tout en gémissant calmement, j'enserre à mon tour avec plus de force sa nuque, et enfin, ou plutôt malheureusement, à bout de souffle, nous nous éloignons l'un de l'autre.
Nos respirations sont lourdes, et le temps pour nous de reprendre nos esprits, nos regards se lient, amusés.
Ses lèvres gonflées, humides et rosies ne rendent que mon bas-ventre encore plus envieux, et durant de très longues secondes, pour la première fois de toute ma jeune vie, je m'imagine ce que pourrait être ma première fois avec un homme.
Tout en le poussant délicatement, je tente d'éloigner ces pensées de mon esprit embrouillé par le péché que représente cet homme, entré dans ma vie comme ce qui le caractérise, de manière brusque et délicate à la fois.
_ Satisfait ? posé-je, d'un air faussement agacé.
_ On ne peut plus satisfait, dit-il, en un énorme sourire enjôleur, merci. À très bientôt, ma belle fleur, conclut-il, en baisant, euphorique, le dos de ma main.
🌸
_ Oh, attends, Suhyun ? l'appelé-je, alors qu'elle allait se changer pour partir au marché. Est-ce que je peux te parler de quelque chose d'assez, intime ?
Nerveux, je l'observe s'asseoir à mes côtés, posé sur le banc installé dans la cuisine.
Étonnée de me voir si stressé, son air inquiet la gagne automatiquement, et nerveuse à son tour, elle me suggère d'un regard rassurant de continuer.
_ Je te demande d'être sérieuse, et de ne pas réagir trop rapidement, d'accord ? Je- hésité-je, c'est- Bon sang.
_ Est-ce qu'il se passe quelque chose avec le général Son Hyunwoo ? demande-t-elle, d'un fin sourire prouvant qu'elle n'avait aucun problème avec ça.
_ Que- Est-ce que, c'est si voyant ? posé-je, les joues rougies.
Elle en connaît plus à son sujet que moi, alors que ce matin encore, ma langue voyageait à l'intérieur de sa bouche.
Mon Dieu.
_ Ne t'inquiète pas, les hommes sont bien trop bêtes pour voir ce genre de choses, confie-t-elle, pour me rassurer.
_ Je n'ai jamais connu ou vécu ce genre de situation, avoué-je alors, heureux de la voir toujours aussi douce et compréhensive. Je suis perdu, et je pense qu'il l'est autant que moi. Il avance à l'instinct, sans réfléchir à quoi que ce soit, mais ça ne peut pas continuer ainsi.
_ Mais ça fonctionne bien pour l'instant, dit-elle, nonchalante, et tu as l'air d'aimer ça.
_ Je- Disons que-
_ Seokkie, sourit-elle, amusée de me voir si gêné.
_ Oui, avoué-je, en trifouillant nerveusement mes doigts, je ne peux pas dire que ça ne me plaît pas, mais tout ça est bien trop, inconcevable. Ça n'existe pas. Ça ne doit pas exister. Ce n'est pas...
_ Inhabituel ne veux pas dire inconcevable, tu sais ? Tout est possible, conclut-elle, sans même réfléchir au préalable.
_ Tu n'as pas tort, soufflé-je alors, conscient qu'elle reprenait pratiquement mot pour mot les paroles de l'homme qui me fait perdre mes moyens rien qu'en respirant.
_ Est-ce que tu as peur de ce qu'il pourrait se passer en privé ? questionne-t-elle ensuite.
_ Ça me terrifie, dis-je, sincère, la gorge nouée. Tout c-comme ça me rend c-curieux.
_ Et fiévreux, s'amuse-t-elle à compléter.
Pourquoi les gens arrivent-ils si facilement à lire en moi ?
C'est frustrant, et intéressant à la fois.
Cela me gêne, mais me permet également de ne pas devoir avouer clairement les choses.
Est-ce un mal pour un bien ?
Je n'en sais trop rien.
_ C'est possible tu sais, confie-t-elle ensuite. Hyeoyeon a déjà eu des clients qui aimaient ce genre de, service.
_ Comment ça ? posé-je, intrigué, stressé et quelque peu remonté. Vous savez que lorsque vous ne voulez pas faire quelque chose, il suffit de me le dire, mmh ?
_ Nous le savons Seok Seok, et on s'est toutes promis de toujours te dire sincèrement quand quelque chose ne nous convenait pas. Rassure-toi, sourit-elle, bienveillante. Ce que je veux simplement te dire, c'est qu'il est possible pour deux hommes de s'unir.
Le coeur ratant un battement, je la laisse poursuivre, les oreilles rouges de honte.
_ Tout se passe par là, s'amuse-t-elle à dire, en me claquant la fesse, dépassant légèrement du banc. Il suffit d'y aller en douceur, et de suffisamment être dilaté avant d'y aller totalement.
_ Ok, ok, je vois ce que tu veux dire, c-c'est bon, rougis-je, honteux, même si ç-ça me-
_ Dégoûte, effraye ?
_ Peu importe, claqué-je, ne voulant pas y penser, de toute façon, je sais qu'il saura me faire dire oui, quoi que je dise ou pense, marmonné-je, en débarrassant inutilement la table.
_ Tu es adorable lorsque tu es amoureux Seokkie, pouffe-t-elle, euphorique. Je ne t'avais jamais vu comme ça.
Fuyant ses paroles reflétant un peu trop la vérité à mon goût, je quitte officiellement ma place, et range la vaisselle dans l'évier, pour éviter l'encombrement de la cuisine.
_ Il te regarde comme si tu étais le plus beau des trésors, et toi, tu le regardes avec toute la douceur du monde. C'est si beau. Vous êtes beaux, glousse-t-elle, en se dirigeant vers la sortie.
_ D'accord, d'accord, j-j'ai compris, marmonné-je, de plus en plus rouge.
_ J'y vais mon Seokkie, finit-elle par dire. Si tu as d'autres questions, nous pourrons en reparler lorsque je serai rentrée.
_ Je n'ai plus de question, ne t'inquiète pas, réponds-je, timide. Merci beaucoup d'avoir pris le temps d'en discuter avec moi, sans jugement, soufflé-je, en la fixant, reconnaissant.
_ Mais je t'en prie, sourit-elle, tendrement, pour une fois que les rôles sont inversés.
De nouveau seul avec moi-même, je ne cesse de me remémorer ses paroles, encore et encore, finissant ainsi par dériver vers des pensées beaucoup moins saines.
_ Hoseok ! m'écris-je, pour moi-même, indigné.
Arrête de penser à ce genre de chose, sale curieux.
Pervers.
_ Seok ! hurle cette fois-ci quelqu'un d'autre, en entrant en trombe dans la pièce. Je viens d'en discuter avec les filles, et je me suis portée volontaire pour venir t'en parler, s'excite-t-elle, euphorique, en arpentant la pièce de long en large, son magnifique hanbok couleur fuchsia volant au rythme de sa démarche gracieuse. Faisons une petite fête pour remercier nos soldats de se battre avec autant d'acharnement pour notre peuple ! Nous serons fermés au public. Un petit spectacle sera mis en place, mêlant danse, chant, et instrument de musique. Ça pourrait être amusant, qu'est-ce que tu en penses ? pose-t-elle, impatiente.
_ C'est une bonne idée, souris-je, amusé. Cela fait longtemps que nous n'avons pas préparé ce genre de chose. Je ne vais pas tarder à organiser cela, je t'en reparle bientôt, proposé-je.
_ On va tout décorer avec les filles, et préparer nos performances ! On va faire un spectacle parfait ! s'écrie-t-elle, en tapant d'excitation dans ses petites mains.
_ Je te reconnais bien là, soufflé-je du nez, heureux de la voir si enjouée.
_ Tu n'as rien à préparer cette fois-ci, Seok Seok. Profite simplement ! conclut-elle, sans attendre une réponse de ma part. On fait ça avant tout pour te remercier de tout ce que tu fais pour nous. Le moment venu, tu n'auras qu'à profiter pleinement de ta soirée, sans penser à rien d'autre !
_ Soyeon, marmonné-je, touché.
_ Bon, j'y vais ! Tout doit être prêt pour dans six jours, on a du travail qui nous attend ! crie-t-elle, en sortant aussi vite qu'elle est entrée.
_ Si tu as besoin- soufflé-je, alors que j'étais déjà seul, je peux aider...
Pourquoi me remercier en organisant une soirée avec toute la garde impériale ?
Qu'est-ce que cela à avoir avec moi ?
J'aurais aimé que ce genre de récompense se passe entre nous.
Une agréable soirée de détente, sans aucun devoir, sans inquiétude à ressentir.
Avec tous ces hommes, et tout cet alcool, je vais devoir rester à l'affût, pour m'assurer qu'elles ne risquent rien.
Je sais que les hommes sous les ordres du général sont raisonnables, il n'empêche que cela reste du travail pour moi.
Tant pis, je ferai en sorte qu'elles soient heureuses, quoi qu'il m'en coûte.
🌸
_ Tu es prêt, ça y est ! s'écrie Hye Kyo, le sourire jusqu'aux oreilles, en sautillant de manière enfantine. C'est parfait, tu es sublime !
_ Le rose te va à merveille ! glousse à son tour Hyeoyeon, en me fixant de ses yeux pétillants.
Soupirant de désespoir, je m'observe dans le miroir.
Affublé d'un hanbok féminin, au haut rose clair, et au bas bleu ciel, je suis à deux doigts de pleurer devant mon reflet maquillé.
De l'ombre à paupières, et un rouge à lèvres rose vif.
Pourquoi est-ce que je n'arrive jamais à leur dire non ?
_ Je ne sais même pas pourquoi je vous dis toujours oui aveuglément, alors que ça finit toujours en catastrophe, soupiré-je, en arrêtant de regarder l'image honteuse que me renvoie ce miroir. Les filles, que manigancez-vous encore ?
_ Rien du tout ! râle Suhyun, en levant les yeux au ciel, enjouée. Maintenant tais-toi, tu es tout simplement parfait, alors arrête de dire des bêtises ! Nous y allons, nous avons du travail qui nous attend, confie-t-elle, en me tendant une ombrelle fleurie blanche, agrémentée de dizaines de rubans blancs, pendus à celle-ci. Nous te surveillons, n'oublie pas, joue le jeu jusqu'au bout ! m'enguirlande Soyeon. Passe une bonne soirée Seokkie chou !
_ Vous aussi les filles, réponds-je simplement, désespéré, en me rendant derrière mon comptoir, l'ombrelle ouverte et posée sur mon épaule.
Encore heureux que je n'ai pas accepté de danser, cela aurait été la goutte d'eau faisant déborder le vase.
Elles sont infernales, vraiment.
Et dire que cette soirée devait être synonyme de fête pour moi.
Enfin bon, peu importe. Je ne les avais plus vu sourire ainsi depuis si longtemps.
Comment aurais-je pu leur dire non ?
Je suis tellement content d'être un homme.
Porter du maquillage, c'est bien trop désagréable.
_ Oh mon Dieu ! s'écrie le premier soldat à entrer dans l'établissement, hilare. Que s'est-il passé ?
_ Voilà ce qui arrive quand on veut faire plaisir à des femmes, rouspété-je, en levant les yeux au ciel, humilié.
_ Mon pauvre Hoseok, pouffe-t-il, accompagné de ses collègues, tout aussi amusé. Heureusement pour toi, le ridicule ne tue pas !
_ Oui, soupiré-je, heureusement.
Une fois l'attroupement de soldats éparpillé, l'homme caché derrière eux fait son apparition, dans un hanbok aussi sombre que la noirceur de ses pupilles.
Il est bien plus élégant qu'à l'accoutumée, et inconsciemment, j'arrête de respirer, totalement tétanisé face à son aura dominante et sulfureuse.
_ Bonsoir, murmure-t-il, d'un regard si intense qu'il en est effrayant.
_ Bonsoir, Général, marmonné-je, les joues rougies sous la honte qu'il me voit déguisé de la sorte. Excusez-moi pour cette-
_ Vous êtes magnifique, m'interrompt-il, d'une voix suave et virile, vraiment. Éblouissant.
_ Merci, ne trouvé-je rien d'autre à dire, hypnotisé par ses prunelles incandescentes. Vos soldats vous appellent, Général, signalé-je, voulant par-dessus tout qu'il enlève ce regard si, pervers, de mon corps fiévreux. Vous devriez profiter de la soirée, il y a plein de surprises qui vous attendent.
_ La seule véritable surprise que je vois est ici, dit-il, sans hésitation. Comment voulez-vous que je regarde ailleurs, lorsque la plus belle fleur de cet endroit est devant moi ?
_ Je suis ridicule, soufflé-je du nez, effaré, arrêtez vos mensonges, voulez-vous ?
_ Je suis à deux doigts de vous dévorer ici même et maintenant, claque-t-il, d'un ton sans appel, et ô combien sensuel, ne me parlez pas de mensonges, ma douce.
_ H-Hyunwoo, le réprimandé-je, décontenancé, ne dites pas ce genre de choses.
Une lueur nouvelle brille dans ses pupilles, et le ventre se tordant douloureusement, je l'observe s'appuyer de tout son poids sur le comptoir, ses orbes aux airs de luxure me brûlant le corps.
_ Continuez à soupirer mon nom, ma douce, cela me rend tout simplement fou, avoue-t-il, plus désireux que jamais.
Des décharges électriques me vrillent le corps. Ma colonne vertébrale est noyée sous les frissons, tandis que mon esprit s'embrase un peu plus à chaque seconde qui s'écoule.
Je n'avais jamais vu un regard tel que celui-ci.
Il ressemble à un prédateur, guettant sa proie.
Cela m'effraye, tout comme ça m'excite.
Mon Dieu, pourquoi mon bas-ventre s'éveille autant par ce simple regard ?
Me sentir désiré de la sorte me flatte bien trop.
Être désiré de cet homme relève pour moi de l'honneur.
Je suis totalement perdu dans les méandres de mes pensées perverses.
Rien ne va plus.
_ Votre tenue me fait perdre la tête, par pitié, susurre-t-il, suppliant, dites-moi que j'ai votre autorisation pour vous enfermer à mes côtés dès maintenant dans votre chambre.
L'estomac noué, tout comme ma gorge, la poitrine en vrac, les yeux humides, et le bassin fourmillant de désir, je l'observe, muet, la respiration hachée.
Mes pensées rationnelles sont ensevelies sous toutes celles qui font référence à cet homme et moi, collé l'un à l'autre.
Je ne peux plus résister.
Je ne suis pas assez fort.
Je ne peux que céder.
_ Vous l'avez.
_ Dieu tout-puissant, murmure-t-il, soulagé et heureux, en contournant la haute table, pour attraper ma main. Merci infiniment.
D'un sourire mélangeant passion et tendresse, il sert cette dernière dans la sienne, et me tire avec rapidité vers le premier étage.
_ Mes filles s-sont en bas, soupiré-je, essoufflé de trottiner ainsi à ses côtés.
_ Ne vous inquiétez pas, j'ai bien signifié à mes hommes de se comporter de manière correcte, sous peine de douloureuses représailles, prévient-il, en coulissant la porte menant à ma pièce personnelle.
Je n'ai même pas le temps de lui souffler un remerciement, que déjà mon corps est lourdement plaqué contre le mur le plus proche.
Le souffle coupé, je me noie dans ses iris dangereux.
Sa main s'accrochant tantôt à ma hanche, tantôt à ma mâchoire, je le laisse frotter son pouce contre mes lèvres, étalant d'un même mouvement le rouge à lèvres autour de ma bouche.
Sans crier gare, après avoir replacé sa main au creux de mon cou, sa bouche vient s'échouer lourdement contre la mienne. Les doigts accrochés à son haut de soie, je le laisse mordiller comme bon lui semble mes croissants de chair, soupirant plus lourdement qu'il y a de cela cinq minutes.
Comme annoncé plus tôt, il dévore entièrement ce qui est à portée de ses dents.
Sa langue ne tarde pas à voyager à l'intérieur de ma cavité buccale, et mes soupirs commencent eux aussi à se faire entendre.
Nos langues ondulent l'une contre l'autre, tout comme nos bassins, fourmillant déjà si violemment du désir qui nous consume depuis bien trop longtemps.
La respiration hachée, je tente de l'écarter de moi lorsque l'air commence à sérieusement manquer.
Il ne l'entend pas de cette oreille, et plonge encore et encore sa langue divinement douée entre mes lèvres.
_ D-doucement, Hyunwoo, gémis-je, contre lui.
_ Vos lèvres sont encore plus désirables qu'à l'accoutumée, susurre-t-il, en posant le front contre le mien, le pouce caressant à nouveau ma lèvre inférieure. Vos courtisanes vous ont réellement mis en danger.
_ Je commence à croire qu'elles l'ont fait exprès, soupiré-je, essoufflé et bouillant d'excitation.
_ Et je ne pourrai jamais assez les remercier, sourit-il, bestialement, en plongeant à nouveau sur celles-ci.
Alors c'est pour ça ?
Voilà pourquoi elles ont décidé d'organiser cette petite soirée.
Elles sont vraiment infernales.
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𝓔𝓷𝓭
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