Thé ou Café ? 2/8
Allez-y Monsieur Sanji, je vais faire la fermeture.
Sanji se retourna et se retrouva face à Conis. Un grand sourire aux lèvres, la jeune femme le regardait d'un air amusé.
- P... pardon ? balbutia-t-il.
- Rentrez chez vous, prenez une douche. Faites-vous beau pour votre bel inconnu.
Sanji en resta sans voix.
- Vous avez la fâcheuse habitude de marmonner dans votre barbe Monsieur Sanji, s'amusa la jeune femme devant son expression à la fois surprise et ébahie. Et puis vous croyiez peut-être que je n'allais rien remarquer ? La façon dont vous le déshabillez du regard à chaque fois qu'il vient ?
- Euh... je... je ne sais pas trop quoi dire Conis. Je ne pensais pas avoir été si flagrant.
Sanji était mortifié. Il sentait ses joues chauffer et prendre probablement une belle couleur tomate.
Depuis le départ de Zoro, la journée s'était passée à la fois lentement et rapidement. L'heure de son rendez-vous approchait à grand pas et il se sentait nerveux. C'était une chose de flirter, c'en était une autre de discuter avec quelqu'un et apprendre à le connaître. Et s'il n'aimait pas Zoro finalement ? Peut-être qu'il avait une personnalité horrible... Mais Sanji en doutait. D'après ce qu'il avait pu voir le peu de fois où ils s'étaient parlé, c'était plutôt tout le contraire. Mais si c'était l'inverse ? Si c'était Zoro qui ne l'appréciait pas ? Il avait après tout peu d'intérêts à part son travail, et n'avait pas le temps pour des loisirs. Il n'avait pas d'amis, ne s'intéressait pas à la politique, ni aux potins du showbiz... de quoi allaient-ils bien pouvoir parler ?
- Monsieur Sanji ?
- Pardon Conis, tu disais ?
- Dépêchez-vous, il va bientôt arriver.
- Tu es sûre que ça va aller ?
- Bien sûr ! Il n'y a presque plus personne. Et puis j'ai déjà fait la fermeture.
- Bien... d'accord. Mais tu viendras plus tard demain. Je dois le retrouver ici donc je bouclerais tout avant d'y aller.
- Je suis contente pour vous, Monsieur Sanji. Vous avez besoin de penser à autre chose qu'au travail.
- Merci Conis. Tu es adorable, répondit Sanji en souriant stupidement.
Conis n'était pas la première étudiante avec qui il avait travaillé, mais elle était de loin la plus assidue et la plus attentionnée. Elle finirait son contrat à la fin de l'année scolaire, et elle lui manquerait beaucoup. Il ne pouvait pas encore se permettre un employé, même à temps partiel, alors les quelques heures par semaine où elle était là étaient les bienvenues. Avec un peu de chance, elle resterait encore cet été. Il allait devoir en parler avec elle.
Un nouveau client arriva et Conis reprit son poste. Il en profita pour enfiler son blouson et s'éclipser. Il parcourut rapidement les quelques mètres jusqu'à son appartement, les pensées déjà toutes occupées par ce qu'il allait bien pouvoir mettre.
Zoro arriva cinq minutes avant l'heure de fermeture du coffee shop. Il attendit quelques secondes à l'extérieur avant de se décider à entrer. Sanji n'était pas là. C'était la jeune femme qui était au comptoir, occupée à compter les recettes du jour. Avec le sourire, elle lui dit que Sanji ne tarderait plus et l'invita à patienter en salle. Elle lui proposa une boisson, mais il refusa gentiment.
Il alla s'asseoir dans le fauteuil club où il avait passé une bonne heure un peu plus tôt dans l'après-midi. Pour passer le temps, il regarda autour de lui, examinant plus en détail la décoration. L'endroit était vraiment agréable et il était heureux de l'avoir découvert. C'est un de ses collègues qui lui en avait parlé et il ne l'en remercierait jamais assez. Non seulement il avait trouvé un café qui servait du thé de qualité, ce qui était rare, mais en plus le barista était incroyablement canon. Il n'avait jamais particulièrement été attiré par les blonds, mais celui-là était digne des plus grands magazines de mode. Ses cheveux étaient d'un blond vibrant, et il n'avait encore jamais vu d'yeux plus bleus que les siens. Ajoutant à cela un visage fin mais très masculin, un corps élancé et musclé, le résultat était étourdissant. Sans compter sa voix, suave et grave, qui le faisait frissonner à chaque fois.
Ce n'était pas son habitude de flirter ainsi, si ouvertement, mais quelque chose en Sanji l'empêchait de se contrôler. Il voulait apprendre à le connaître, il voulait passer du temps avec lui. Ce n'était pas qu'une attirance physique, mais aussi une attirance émotionnelle. Il avait besoin de découvrir qui il était, de connaître son passé, ses rêves, ses ambitions, ses passions. Il voulait tout savoir. Sans oublier son corps. Il voulait voir ce qui se cachait sous ses vêtements. Il voulait savoir ce qui le faisait gémir, ce qui le faisait frémir. Il voulait tout de lui, et c'était assez effrayant. Il n'avait jamais éprouvé cela auparavant, n'avait jamais vraiment eu de petit-ami. Sa plus longue relation devait avoir duré un mois, et encore, ils avaient passés presque deux semaines sans se voir au milieu.
Alors dire qu'il était nerveux était un euphémisme. Il espérait être suffisamment à la hauteur pour Sanji, et si les choses devaient bien se passer entre eux, il priait pour qu'il ne foute pas tout en l'air sans même s'en rendre compte. Mais il n'eut pas la possibilité de se mettre encore plus la pression car il entendit la porte s'ouvrir et la voix de Sanji s'élever aussitôt. Il l'entendit remercier son employée et lui dire qu'elle pouvait partir. Il se releva alors et se retourna vers lui. Il resta un instant le souffle coupé, et il espérait ne pas avoir la bouche grande ouverte et ne pas paraître trop stupide. Sanji était clairement passé chez lui pour se changer. Ses cheveux avaient retrouvés du volume et semblaient plus légers que jamais. Il portait maintenant un jean noir parfaitement ajusté, un t-shirt blanc à large encolure, laissant deviner des pectoraux bien dessinés, et une veste smoking noire. Il portait par-dessus le tout un manteau ouvert qui le protégerait du temps presque froid de la nuit.
- Désolé, je t'ai fait attendre ? demanda Sanji un sourire en coin.
Il avait certainement remarqué qu'il le détaillait du regard depuis plusieurs secondes.
- Non, je viens d'arriver, parvint-il à articuler, tentant de reprendre son sang-froid.
- Je peux te faire patienter encore deux minutes ? Je ferme tout et je suis à toi.
Zoro frémit. Il était persuadé que le sous-entendu était involontaire, et même passé inaperçu chez le blond, mais il ne put s'empêcher d'y penser. Avoir cet homme "à lui" était une idée qui lui plaisait énormément.
La jeune femme ressortit d'une porte donnant sur l'arrière-boutique, habillée chaudement.
- Passez une bonne soirée ! souhaita-t-elle en souriant tout en se dirigeant vers la sortie.
- Merci Conis. A demain, répondit Sanji.
Zoro la remercia simplement d'un sourire lorsqu'elle le regarda, puis reporta son attention sur Sanji quand elle eut disparu dans la nuit. Ils étaient maintenant seuls, et Zoro ne savait pas quoi dire pour briser le silence. Il resta alors muet, espérant que l'absence de conversation ne devienne pas pesante.
Heureusement, Sanji eut rapidement fait le tour et ils sortirent à l'extérieur. Zoro patienta quelques secondes le temps qu'il descende et verrouille le rideau de fer. La rue était quasiment déserte. La nuit était déjà tombée, mais une légère lueur au loin entre les immeubles annonçait les jours qui se rallongeaient petit à petit.
- On y va ? invita le barista.
- Oui, heu... par ici, indiqua-t-il alors, retrouvant sa nervosité. Ça ne te gêne pas de marcher un peu ?
- Pas du tout, au contraire, ça fait du bien après avoir été enfermé toute la journée.
- C'est à une dizaine de minutes, à peine.
- Ok, répondit Sanji. Ça te gêne si je fume ?
- Je t'en prie.
Le silence reprit le temps qu'il allume sa cigarette et en tire les premières bouffées. Zoro cherchait désespérément un sujet de conversation, mais son cerveau était devenu comme vide. Il se sentait incroyablement stupide à cet instant. Il jetait parfois des regards en coin à son voisin, se demandant encore comment il avait réussi à faire en sorte qu'il sorte avec lui. Cet homme était parfait.
- Comment ça se fait que je ne t'ai jamais vu avant ? demanda tout à coup Sanji, tournant la tête vers lui.
- Oh euh... ça ne fait pas longtemps que j'ai commencé ce travail. En fait c'est un collègue qui m'a recommandé d'essayer ton café. Quand je lui ai dit que je n'aimais pas vraiment ça, il m'a dit que tu faisais aussi du thé. Alors j'ai décidé de tester.
- Mais tu es d'ici quand même ?
- Oui, mais j'ai grandi de l'autre côté de la ville. J'habite assez loin d'ici encore aujourd'hui. Donc avant ce travail je ne venais quasiment jamais par ici.
- Dommage..., entendit-il Sanji murmurer.
Il se sentit sourire, et il perdit un peu de sa nervosité. Tout allait bien se passer. Sanji et lui étaient faits pour s'entendre, il en était persuadé.
Il repéra le restaurant où il avait réservé à quelques mètres à peine d'eux.
- C'est ici, indiqua-t-il.
- La Déferlante ? J'ai toujours voulu tester leur cuisine, lui avoua Sanji, levant ainsi ses doutes sur son choix de restaurant.
Il n'avait pas voulu taper trop haut pour un premier rendez-vous, et avait pensé qu'un restaurant plus abordable et simple serait mieux adapté pour les mettre à l'aise. Celui-ci proposait quasiment exclusivement des plats de poissons et de fruits de mer. Zoro aimait vraiment le poisson. C'est ce qui l'avait poussé à essayer ce restaurant il y a quelque temps. Et non seulement la nourriture était délicieuse, mais en plus le cadre était parfait. La lumière n'était pas trop forte, l'atmosphère générale était détendue, presque familiale. Et il y avait quelque chose qui rendait cet endroit unique, mais il laissa Sanji le découvrir par lui-même.
Ils entrèrent chacun leur tour, puis Zoro annonça sa réservation et ils furent conduits aussitôt vers leur place. Tandis qu'ils se faufilaient entre les tables derrière leur serveuse, il gardait un œil sur Sanji. Celui-ci regardait partout où il pouvait, découvrant les tables, la plupart à deux couverts, recouvertes d'une simple nappe blanche sur lesquelles étaient disposée de la vaisselle simple mais assortie, et un petit centre de table composé d'un petit bouquet et d'une bougie. Le tout restait sobre et cela sembla lui convenir. Il porta ensuite son attention sur le décor, et Zoro remarqua d'abord sa surprise, puis son ébahissement lorsqu'il découvrit les aquariums. Il y en avait plusieurs dans la salle, qui formaient comme des séparations entre les tables. A l'intérieur, se trouvaient de véritables paysages aquatiques absolument sublimes dans lesquels s'ébattaient de nombreux poissons d'eau douce.
Ils arrivèrent enfin à leur place, juste à côté de l'un d'entre eux.
Sanji semblait conquis si le sourire qu'il avait sur ses lèvres fines en était la preuve. Ils commandèrent un apéritif et la serveuse disparut, les laissant à nouveau seuls.
- Cet endroit est magnifique, remarqua Sanji dans un souffle, comme s'il avait peur d'élever la voix.
Zoro acquiesça doucement de la tête, essayant de graver dans sa mémoire le sourire rayonnant qu'avait son vis-à-vis à cet instant. Il se sentait tout à coup rassuré de son choix, et se dit que la soirée commençait bien.
La serveuse réapparut après quelques minutes avec leurs apéritifs, minutes pendant lesquelles Sanji n'avait pas quitté l'aquarium du regard. Il était à hauteur parfaite lorsqu'ils étaient assis à côté, et ses yeux bleus s'attardaient sur les moindres détails.
- Qu'est-ce que j'aimerais avoir un aquarium comme ça chez moi..., rêva-t-il tout haut.
- On dirait que j'ai frappé dans le mille, s'amusa Zoro.
- Oui, tu n'aurais pas pu faire mieux, reconnut Sanji en reportant enfin son regard sur lui. J'adore la mer et tout ce qui l'entoure.
- Dommage que ceux-là ne soient pas marins, remarqua Zoro en désignant les poissons nageant tout près d'eux.
- Je préfère ça. Je n'aime pas trop voir des poissons marins en aquarium. Surtout quand on sait que certains sont même prélevés dans la nature. Ceux-là au moins sont à coup sûr d'élevage.
Mais il remarqua le sourire en coin de Zoro, et sembla se reprendre aussitôt.
- Désolé, tu ne m'a pas invité pour m'entendre parler de poissons.
- Ça ne me gêne pas, le rassura-t-il.
C'était même plutôt adorable, pensa-t-il dans sa tête. Il décida aussitôt de l'emmener à l'aquarium de la ville si jamais il avait la chance d'aller un peu plus loin avec lui... Le premier rendez-vous venait à peine de commencer et lui pensait déjà au suivant !
Après quelques minutes de silence un peu gêné, Zoro décida de relancer la conversation.
- Ça fait longtemps que tu as ce café ? demanda-t-il alors, curieux.
Sanji semblait après tout encore un peu jeune pour avoir sa propre affaire. Mais parfois...
- Bientôt trois ans, répondit-il.
- Tu l'as repris ou c'est toi qui l'as ouvert ?
- Non, je l'ai créé de toute pièce.
La fierté et la passion se lisaient sur son visage, et Zoro le laissa raconter son histoire, seulement interrompu par l'arrivée de leurs plats. Il apprit qu'il était parti de rien, simplement une passion pour le café et l'envie de le faire redécouvrir au plus grand nombre. Il lui raconta la bataille qu'il avait menée avec les banquiers pour qu'ils l'aident à financer son projet, les heures qu'il avait passé à monter tout un tas de dossiers, la joie qu'il avait ressentie quand il avait appris que cela avait été enfin accepté, puis encore de nombreuses heures à trouver le local parfait, inventer la décoration et l'atmosphère du lieu, trouver un nom, des fournisseurs... Zoro était impressionné. Lui n'aurait jamais eu le courage de faire tout cela pour ouvrir sa propre boîte. C'était bien trop compliqué, sans compter qu'au final on pouvait vous refuser le crédit, faisant s'écrouler tout le projet.
- Les horaires sont difficiles, je n'ai pas pris de vacances depuis trois ans, mais je n'échangerais ma place pour rien au monde, termina Sanji, des étincelles dans les yeux.
- C'est bien, tu fais ce que tu aimes. Ça doit être plus facile de se lever le matin, s'amusa Zoro.
- Oui, je n'ai pas de problème de ce côté-là. Ce n'est pas ton cas ?
- On ne peut pas vraiment dire ça non..., réfléchit Zoro.
Ce n'était pas qu'il n'aimait pas son travail, mais il ne se voyait pas vraiment le faire toute sa vie. De toute façon, son avenir professionnel était encore incertain, donc rien n'était perdu.
- Qu'est-ce que tu fais exactement dans cette "agence de pub au bout de la rue" ? demanda Sanji en le citant mot pour mot.
Son sourire amusé, presque moqueur, attira l'attention de Zoro. Le barista semblait ne pas avoir peur de dire ce qu'il pensait, et ça lui plaisait assez. Il n'aimait pas les hypocrites ou les gens qui se retenaient par politesse. Si on avait quelque chose à dire, alors il fallait le dire, c'était une question d'honnêteté, et si cela froissait l'autre, alors tant pis.
- Je ne suis qu'un assistant. En gros c'est moi qui fais tout le boulot et les autres qui en prennent crédit. S'il y a quelque chose à finir de toute urgence c'est moi qui m'y colle, même si je ne dois pas dormir la nuit, s'il y a un client mécontent c'est encore pour moi...
- Ça n'a pas l'air très amusant...
- C'est vrai. Mais malgré tout j'apprends beaucoup de chose, c'est intéressant.
- Mais le salaire ne doit pas suivre, supposa Sanji.
- Pas vraiment non. Et ce n'est qu'un CDD de 6 mois.
- Peut-être qu'ils te garderont après.
- Ça m'étonnerait. Apparemment ils ne gardent jamais les assistants.
- Hm. Et tu voudrais continuer là-dedans après ?
- Je ne sais pas trop. J'aimerais faire quelque chose d'un peu différent je pense. Là tout est question d'argent, mais moi j'aimerais travailler pour aider les autres. On verra bien le moment venu.
Il n'était pas du genre à faire des plans à long terme. Il préférait laisser les choses venir d'elles-mêmes. Bien souvent, cela créait des occasions ou des opportunités qui ne se seraient peut-être jamais produites si tout avait été tracé au millimètre.
La suite du repas se termina agréablement. Ils parlèrent de tout et de rien et découvrirent que c'était quelque chose de facile à faire malgré le fait qu'ils ne se connaissaient pas depuis longtemps.
La soirée était vraiment rafraîchissante pour Sanji. Cela faisait bien longtemps qu'il ne s'était pas déconnecté ainsi du travail, et cela lui faisait incroyablement de bien. Sans compter que son attraction pour Zoro s'en retrouvait amplifiée. Il appréciait sa façon de penser, de voir les choses, sa façon de s'exprimer en peu de mots mais qui allaient à l'essentiel. Il ressentait une certaine franchise et une honnêteté dans son comportement et c'était quelque chose qu'il appréciait. Il aimait aussi les quelques boutades et petites piques placées ici et là au cours du repas. Il espérait qu'avec le temps, cela deviendrait un jeu entre eux. C'était un passe-temps qu'il affectionnait, même si parfois cela pouvait paraître un peu rude. Mais il était persuadé que Zoro ne le prendrait pas mal, et lui répondrait certainement de la même façon.
C'est donc le sourire aux lèvres qu'ils quittèrent le restaurant et reprirent le chemin qu'ils avaient fait un peu plus tôt en sens inverse.
- Merci, remercia doucement Sanji au bout de quelques minutes.
Devant l'air perplexe de Zoro, il décida d'élaborer.
- Merci de m'avoir invité, et merci de m'avoir permis de penser à autre chose pendant quelques heures. J'ai vraiment passé une bonne soirée.
Zoro ne répondit pas immédiatement, mais son sourire heureux, où pointait une petite touche de soulagement, informa Sanji de tout ce qu'il y avait à savoir.
- Je t'en prie, répondit-il finalement sans cesser de sourire.
- Mais la prochaine fois c'est moi qui paye.
Le message ne passa pas inaperçu de Zoro, et son sourire s'élargit encore plus.
Sanji découvrait qu'il aimait le voir sourire. Cela semblait le rajeunir, et le rendait encore plus beau et sexy. Il rougit presque à cette pensée, se disant qu'il avait hâte de passer la vitesse supérieure avec cet homme parfait.
Ils arrivèrent rapidement devant son café, puis il dirigea Zoro jusqu'au pied de son appartement.
- Tu veux monter boire un verre ou quelque chose ?
Il sembla réfléchir, mais répondit finalement en souriant doucement.
- Merci, mais je vais rentrer. Tu travailles demain, je ne voudrais pas qu'à cause de moi tu sois en retard.
Sanji sourit sous l'attention.
- En même temps c'est moi le patron..., s'amusa-t-il.
- Une prochaine fois ?
- Avec plaisir.
Ils restèrent quelques instants à se regarder, ne sachant trop quoi dire. C'était un peu embarrassant, mais Sanji n'arrivait pas à détacher ses yeux des siens.
- Ça te gêne si je prends ton numéro de téléphone ? Tu sais pour... se parler même si on ne se voit pas.
La maladresse de Zoro le fit craquer encore plus. Il était adorable. En plus de tout le reste.
- Bien sûr, pas de problème.
- Bon, je vais y aller alors, annonça Zoro après qu'ils se soient échangés leurs numéros.
- Ok.
- On se voit lundi ?
- Je serais là.
- Bien, hm... bonne nuit.
- Bonne nuit.
Sanji le regarda s'éloigner de quelques pas en souriant, mais perdit son sourire lorsqu'il le vit s'arrêter, puis faire demi-tour. Tout alla tellement vite qu'il mit quelques temps à comprendre ce qu'il s'était passé. En quelques enjambées, Zoro était à nouveau devant lui, et avant qu'il n'ait le temps de réagir, il s'était penché vers lui et avait déposé ses lèvres contre les siennes. L'échange avait été bref mais intense. Sans un mot, Zoro était repartis, et ce n'est que quelques mètres plus loin qu'il se retourna et qu'ils échangèrent un sourire.
Sanji le regarda s'éloigner, et disparaître dans la nuit, avant de reprendre ses esprits et d'ouvrir la porte de son immeuble et de monter les marches jusque son appartement. Le sourire accroché à ses lèvres mit très longtemps à disparaître. En fait, il était encore là le lendemain matin lorsqu'il ouvrit son café et accueillit son premier client de la journée.
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