Je me souviens de la pluie sur mon visage,

Comme une caresse elle s'écoulait sur son passage.

Je me souviens du son des piétons dans la rue,

Ils s'en allaient, j'entendais frotter leurs tissus.

Je me souviens des senteurs des quartiers noyés,

Et parmi-elles une odeur qui s'est rapprochée.

J'ai pu goûter à un baiser si délicat,

C'était bien lui et j'étais blottie dans ses bras.

Je le voyais malgré mes yeux pourtant éteints,

Mes quatre sens me disaient qu'il était divin.

Ce chic garçon qui me serrait très fort la main,

Il me guidait entre les rues imperceptibles,

Moi j'oscillais parmi les feuilles mortes et les joints.

Cette soirée là j'aurais presque pu être libre...

La pluie, les gens, les rues et se baiser si doux,

Cette soirée d'automne aurait pu être la plus belle,

Mais tout-à-coup sa main arracha mon bijou.

Je comprenais la fourberie si infidèle,

Et bien qu'aveugle je pouvais voir cet étranger,

S'enfuyant les poches remplies de ses butins.

J'attendais perdue dans cette rue et bien trempée.

Si seulement il avait pu y avoir quelqu'un...

Je me souviens de la pluie sur mon visage,

Comme une caresse elle s'écoulait sur son passage.

Je me souviens du son des piétons dans la rue,

Ils s'en allaient, j'entendais frotter leurs tissus.

Je me souviens des senteurs des quartiers noyés,

Et parmi-elles, plus rien ne m'était familier.

Seule et perdue, qui aurait bien pu me sauver,

Le monde est triste mais je devais me relever.

Et même si tout restait encore sombre pour moi,

Il m'attendait, puisque j'étais venue pour ça.

Alors j'avance, bouscule et me cogne sur des murs,

En espérant croiser une personne au cœur pur.

Une petite voix aiguë interpelle ses parents,

L'instant d'après je peux sentir une main d'enfant...