Prisoner - Mino x Bobby
– « Pierre, feuille, ciseau ! Ah, je t'ai tué ! Aller, dépêche-toi de faire la vaisselle, petit. » rit-il en m'abandonnant comme un idiot sur la chaise de la cuisine. Cet enfoiré doit vraiment avoir un don. Comment fait-il pour toujours gagner à ce stupide jeu ? Je me lève sans grande conviction et commence à débarrasser la table. Il faut vraiment que je trouve quelque chose dans laquelle je suis forcément meilleur que lui, mais quoi ? « C'est bon, tire pas la tronche, je vais t'aider. » m'annonce-t-il en revenant sur ses pas, caressant tendrement ma chevelure pour ne pas que je boude dans mon coin. Hypnotisé par son sourire, je suis bien plus concentré sur ce qu'il fait que sur ma vaisselle. Mino a cette capacité à attirer mon attention, sans même le vouloir. C'est plus fort que moi. Je ne peux pas m'empêcher une minute de poser les yeux sur lui. Pour la simple et bonne raison que Mino est tout ce que j'ai. Il est la seule personne que j'affectionne, la seule personne à laquelle je pense. Je ne sais plus exactement comment est-ce que j'ai atterri chez lui, il y a de cela dix ans. Son père et lui vivaient seuls depuis qu'il était jeune m'a-t-il dit. Il m'a expliqué qu'auparavant, il avait un petit-frère de mon âge. Mais que sa mère s'était enfuie avec lui, le laissant là, avec son père ivrogne et violent. Si je me souviens bien, j'avais onze ans lorsque je me suis réveillé chez eux. Je dormais sur le sol de leur cave, alors qu'ils m'étaient complètement étranger. En réalité, je ne me souviens d'absolument rien jusqu'à mon réveille. Je ne sais pas qui sont mes parents, ni ce que représente la famille de Mino pour moi. J'ignore qui je suis, comment je m'appelle et d'où je viens. Eux aussi l'ignorent. Malgré tout, ils ont acceptés de m'accueillir dans leur maison. Son père me traite désormais comme l'un de ses fils même s'il est rarement présent et que la plupart du temps, il se noie dans l'alcool. Tandis que Mino, lui joue le rôle de la mère, du père et du grand-frète en même temps. C'est mon pilier, l'élément essentiel à mon bonheur et à mon quotidien. Je n'ose même pas imaginer une seconde ce que je deviendrais s'il décidait de m'abandonner du jour au lendemain. « Ya, ya, ya, Bobby ! » Sa voix m'extirpe brusquement de mes pensées, me faisant réaliser que l'eau déborde de l'évier à cause de mes conneries.
– « Putain de merde ! » jurais-je instinctivement alors que Mino vient immédiatement éteindre l'eau. « Désolé...j'avais la tête ailleurs... » soupirais-je, blasé par mon comportement. Je hais ça. Devenir un pitoyable et minable personnage face à lui. Ma maladresse me joue souvent des tours, mais je préfère qu'elle s'évade à sa guise lorsque Mino n'est pas dans les parages. Parce qu'à chaque fois, je redoute sa colère, j'ai peur, sous le coup de l'énervement et du ras de bol, qu'il me foute à la porte. Bien qu'en y réfléchissant, cela est complètement absurde. Mino n'a jamais haussé le ton sur moi durement ses dix dernières années. Je m'accroupis rapidement sur le sol, pompant mes dégâts avec les quelques chiffons que j'avais sous la main. Mino, lui, rit comme un enfoiré, se foutant sûrement de mon étourderie.
– « Dépêche-toi de te redresser... J'ai pas de temps à perdre avec ton cul, ce matin. » souffle-t-il malicieusement, me donnant quelques idées malsaines au passage. Mino, de deux ans mon aîné, travaille dans un garage pas très loin d'ici. Il est mécanicien. Je ne sais pas vraiment en quoi cela consiste. Les seules connaissances que je possède me viennent d'un livre qu'il m'avait rapporté de la bibliothèque après que je l'ai questionné pendant plus d'une demi-heure. Il n'a pas d'horaire affolante mais je trouve qu'il travaille beaucoup trop pour pouvoir le supporter sans que cela n'est d'effet sur sa santé. Il est souvent fatigué, à bout d'énergie. Mais même comme ça, il est toujours le premier à me sourire et à me rassurer pour ne pas que je m'inquiète. Honnêtement, j'en souffre. Parce que je sais parfaitement que je ne peux rien faire pour lui apporter mon aide. Parce que je suis tout simplement incapable de sortir de cette maison. L'extérieur m'effraie, il m'angoisse à tel point que je suis incapable de mettre un pied dehors. Comme une phobie, une maladie incessante qui me pourrie la vie. Même ouvrir la porte d'entrée m'apporte des sueurs. Alors Mino travaille pour nous nourrir tous les deux, parce que son père a beau être toujours en vie, il lui arrive de disparaître pendant des mois avant de revenir ici, pour finalement repartir encore et encore. Cela fait presque trois mois que nous ne l'avons pas vue, mais on a finit par s'y habituer. Mino a cessé de s'inquiéter à son sujet même si parfois, j'aimerai qu'il soit là...pour qu'on soit tous les trois, une vraie famille. « Bon, j'y vais. A ce soir... J'essaierai d'être là pour vingt heure. » assure-t-il avant de venir m'embrasser chastement sur la bouche. Il n'y a qu'avec lui que je me sens réellement en sécurité et il le sait. C'est pourquoi Mino ne part jamais sans me dire au revoir, parce que ne pas le sentir à mes côtés toute une journée est déjà bien trop torturant pour moi. Je le regarde s'éloigner de notre petite demeure à travers la fenêtre déjà impatient de pouvoir le retrouver ce soir. Mino essaye le plus souvent de venir déjeuner avec moi à l'heure de midi mais sérieux comme il est, il ne refuse jamais d'heures supplémentaires. Alors parfois, il passe toute sa journée au garage, sans même toucher à la boîte repas que je m'applique à lui préparer chaque matin. Mino s'est toujours très bien occupé de moi alors j'essaye de lui rendre la pareille du mieux que je peux. Il m'a tout appris, comme un bon professeur. Je lui en suis énormément reconnaissant pour cela d'ailleurs. Après tout, je ne suis qu'un inconnu dans cette maison. S'ils avaient voulu me jeter dehors, ils auraient très bien pu le faire.
J'ai longuement réfléchis durant ma vie. Il faut dire que rester à la maison tout seul me permet malencontreusement de glander en permanence. Je n'ai pas vraiment de centre d'intérêt. Je ne vais pas sur l'ordinateur, pour la simple et bonne raison que Mino trouve internet inutile. J'ai quelques jeux vidéos mais une fois qu'on les a recommencé encore et encore, on s'en lasse assez rapidement. Et puisque je ne gagne pas d'argent, je n'ose jamais en demander des nouveaux à Mino. Alors je fais le ménage, je range, je répare, je construis avec tout ce que j'ai sous la main. Je lis, j'écris, je contemple la vie de l'extérieur, sans jamais ouvrir une fenêtre pour autant. Mais ce que je préfère par-dessus tout, c'est dessiner. Je n'étais pas forcément doué au départ, mais Mino m'a acheté des livres pour apprendre et maintenant, on peut dire que je ne m'en sors pas trop mal. Depuis quelques semaines, je fais des rêves étranges durant mes nuits. Bien que je ne voyais là qu'une imagination bien trop débordante, j'ai finis par m'y intéresser plus concrètement. Alors j'ai demandé à Mino de passer à la bibliothèque et de me prendre quelques livres sur la psychologie et la signification des rêves. Je pensais y comprendre quelque chose, mais je n'ai eu aucun résultat, alors j'ai décidé de dessiner mes rêves, principalement ceux que je rêvais plusieurs fois par semaine. Malgré ma précision, rien n'en ressort. Seul un paquet de chips et un pull noir me viennent à l'esprit. A force de regarder mes dessins, j'ai fini par penser que cela avait peut-être un rapport avec l'activité que je pratiquais le soir où j'ai perdu la mémoire. Cependant, même si je n'arrive à trouver aucune réponse par moi-même, je n'ose jamais poser les questions à Mino. Il déteste ça, il se sent trahit et déçu lorsque je l'oblige à se souvenir des détails du jour où il m'a retrouvé dans leur cave. Sûrement parce que ça lui rappelle que nous ne sommes pas liés, qu'en réalité, nous n'étions que de simples étrangers l'un aux yeux de l'autre avant.
J'aurai pu exiger qu'on m'emmène à la police, qu'on interroge les autorités du pays pour qu'on retrouve ma famille et là d'où je viens, mais j'étais réellement bien auprès de Mino. Il était si protecteur et si affectueux avec moi. Il était le seul à pouvoir me prendre un bain et à me faire manger. Son père se foutait royalement de moi, je l'ai souvent entendu ordonner à Mino de me ramener à la mairie du quartier pour se débarrasser de moi. Mais Mino n'a jamais accepté. Je pense qu'il voyait en moi l'occasion de prendre soin de son petit-frère, par procuration. Peut-être que je n'étais qu'un substitut au départ, mais ça m'était complètement égal. Je l'aimais, et pas seulement comme un frère. Mino est celui qui m'a donné le nom de Bobby parce qu'il disait que ça lui rappelait l'ourson en peluche qu'il avait étant plus jeune. Celui que sa mère lui avait arraché des mains avant de partir. J'ai trouvé ça adorable, bien que très triste également. Alors chaque nuit, nous dormions l'un contre l'autre dans ce petit lit en bois et Mino, lui, me serrait dans ses bras comme cette ancienne peluche qu'il affectionnait tant. C'était comme si les Dieux avaient entendu ses prières disait-il. Il m'aimait plus que tout au monde, c'est la seule chose dont j'étais sûr à onze ans.
Je ne savais pas ce que voulait dire être dépendant de quelqu'un avant de lire un lire sur ce cas. N'ayant pas eu de parents pour m'éduquer et Mino étant seulement plus âgé de deux ans, il m'a fallu apprendre sur la vie à travers les livres. Le jour où j'ai pris conscience que j'étais dépendant de Mino, je m'en suis énormément voulu. J'avais peur de n'être qu'un poids pour lui, qu'une sanction de plus dans sa vie déjà bien misérable. Alors j'ai voulu partir. Mais comme un idiot, je n'ai même pas été capable de faire un pas à l'extérieur. Quand j'ai avoué ça à Mino, il m'a immédiatement hurlé dessus. Et c'est ce même soir, que les larmes aux yeux, nous nous sommes embrassés jusqu'à connaître l'extase à deux. Je suis depuis toujours amoureux de Mino, mais j'avais peur qu'il ne me voit que comme un frère alors j'ai mis beaucoup de temps avant de lui avouer mes sentiments. Parce que c'est idiot de vouloir se mettre en couple avec la personne qu'on considère comme sa seule famille, c'est idiot d'espérer devenir un vrai couple alors que peureux comme je suis, je ne peux même sortir avec lui au cinéma ou au restaurant. Je sais qu'il mérite beaucoup mieux, mais je ne peux pas me restreindre à le laisser m'abandonner. Parce que sans lui, je meurs, littéralement.
– « Bobby ! » s'écrit-il en rentrant. La tête allongé sur la table de la cuisine, je me redresse instinctivement. D'un sourire radieux, l'homme de ma vie entre dans la cuisine pour m'embrasser chastement alors que je me frotte les yeux de fatigue. « Tout est déjà prêt à ce que je vois. Je vais prendre ma douche et je reviens. » dit-il après avoir rapidement goûté à mon ragoût. Je me suis ennuyé toute la journée, je pourrais même courir un marathon tellement j'ai d'énergie à revendre mais Mino, lui, est simplement affamé et fatigué de sa longue journée. Me sentant légèrement seul dans cette cuisine, je me lève et traîne des pieds jusqu'à la salle de bain. L'eau retentit déjà dans la pièce. J'entre comme si tout était absolument normal, après tout, nous nous sommes vue nus bien plus d'une fois. Mino retire justement son boxer avant d'entrer dans la cabine, laissant l'eau coulé sur son corps bronzé alors que ses dents martyrisent violemment sa lèvre inférieure après qu'il ai remarqué mon insistance. Je sais... S'il y a bien un jeu auquel je gagne toujours, c'est le sexe. Parce que Mino ne peut absolument pas me résister. Commence alors des regards coquins entre nous, nous préparant mentalement pour la suite des événements. Lentement mais de manière tout à fait virile, je retire mes vêtements avant de venir le rejoindre sous l'eau chaude. « Je suis fatigué, Bobby... Je sais pas si j'aurai la force de te donner du plaisir, ce soir... » murmure-t-il alors que mes mains viennent caresser son torse sensuellement. Quel idiot, je sais qu'il ment...il a toujours du temps et de l'énergie pour coucher avec moi, et il le sait...
– « Je peux m'occuper de ça... » lui répondis-je avant de venir me perdre dans sa bouche. Mino se voit directement plaquer contre le mur alors que je m'excite comme un fou sur ses lippes. Je le mords, le lèche, vient brusquement entourer sa langue pour lui donner envie tout en me frottant impétueusement contre sa cuisse. Mon sexe ne tarde pas à grossir contre sa peau, le faisait gémir de frustration. Je sais qu'il ne peut pas se contenir lorsqu'il me voit aussi bien bâti, c'est lui-même qui n'a pas cessé de me le répéter la semaine dernière. Impatient, je commence immédiatement à le préparer. D'une main, je me saisi de nos deux érections pour les masturber ensemble, admirant la beauté de son engin frissonner lorsqu'il se colle au mien.
– « Tu es tellement entreprenant quand t'es en manque. » ricane-t-il tout en me regardant faire alors que ses deux mains savourent la musculature de mon torse. Je continue encore quelques secondes à caresser nos envies alors que ses lèvres m'appellent pour les retrouver, comme si elles ne pouvaient tout simplement plus respirer sans moi. C'est fou comme sa voix me fait bondir. C'est comme si je retombais amoureux de lui encore et encore à chaque fois qu'il s'adresse à moi. Il est sexy, complètement sexy à en mourir. Ses petits yeux, son sourire parfait et sa peau si affriolante...tout n'est qu'une raison de plus pour que je me mette à genoux pour lui, pour que je sois à sa disposition totale parce que personne ne pourra me rendre accro comme il le fait lui. « Retourne-toi... » commande-t-il contre mon oreille. Je n'attends pas plus longtemps pour lui obéir, séparant nos queues, toutes deux impatientes de se satisfaire. Mon homme vient se coller contre moi alors que l'un de ses doigts me pénètre promptement. Satisfait de le retrouver en moi, je souris bêtement contre le carrelage de la douche tandis que Mino s'applique à me mordiller le lobe de l'oreille, chuchotant des mots salaces pour m'exciter plus que je ne le suis déjà. « Supplie-moi...pour un deuxième... » murmure-t-il, le souffle court. C'est vraiment le plus gros des enfoirés lorsqu'il cherche à jouer les grands séducteurs mais j'avoue aimer ça. Ça ne rend que ce moment plus érotique et intensément plus électrisant.
– « S'il te plaît...un autre... » quémandais-je, la joue contre le mur totalement à sa merci. Mino sourit fièrement avant de faire entrer un autre de ses doigts en moi. Sa langue léchouille mon visage, s'extasiant certainement de mon expression irrité par cette longue attente. Quand compte il me pénétrer pour en finir avec tout ça ?
– « Han...un autre...un autre... » hurlais-je d'impatience. Je bouillonne de l'intérieur, la fièvre sexuel de mon corps ne fait que s'intensifier à chaque aller-retour qu'il fait contre ma paroi.
– « J'ai pas entendu le mot magique... » joue-t-il comme si je n'étais qu'un enfant de cinq ans. Rapidement énervé, je me cambre complètement pour l'obliger à aller plus profondément en moi. Je le supplie une nouvelle fois pour qu'il s'active, s'il ne se dépêche pas, je vais finir par éjaculer contre le mur sans même qu'il ne m'ait réellement fait quelque chose. Le gland de son sexe me taquine le bas du dos, frôlant ma peau dès qu'il enfonce et retire ses doigts.
– « Ah,Mino...putain...enfoiré... » soufflais-je, totalement impuissant. J'en veux davantage et tout de suite mais je n'arrive pas à m'arrêter, je n'arrive pas à me retourner pour le prendre. C'est comme si j'étais étrangement attiré par l'aisance de ses doigts, comme si je ne pouvais plus m'en séparer.
– « Putain, t'es vraiment en manque, on dirait... Tu ne fais que jouir avec de simples caresses annales...c'est assez bizarre venant de toi. D'habitude, il t'en faut beaucoup plus pour que tu deviennes vulgaire. » se languit-il. Il me cherche, il me tente et s'amuse avec mes envies sexuelles, je le sais. Mais il n'a pas tout à fait tord. Une semaine sans le ressentir, c'est long. Dévergondé, je l'oblige enfin à me quitter pour pouvoir lui faire face. Violemment, j'échange nos rôles et l'oblige à se cambrer. Mes genoux contre le sol, je viens immiscer ma langue dans son antre, cherchant à mon tour à le rendre fou. « Espèce...d'enfoiré... » Je souris sans pour autant m'arrêter de le lécher, écartant son fessier plus que je ne le peux. Ma main maintient fermement sa taille pour l'immobiliser alors que l'autre revient branler sa bite, ne faisant qu'accroître son envie. Je gémis contre lui, faisant des bruits plus qu'obscènes essayant d'empirer son état mental. C'est à lui de me supplier désormais. L'eau coule toujours, se refroidissant sur nos deux corps brûlants. J'aime vraiment baiser sous la douche, ça ne fait que nous rendre plus brusque et plus animal, ce qui signifie que Mino est toujours meilleur que lorsque nous sommes au lit. Ayant beaucoup trop mal entre les jambes, je me relève et vient sans même m'annoncer pénétrer en lui promptement. « Ah, oui... » Sans plus aucune retenue, je culbute son postérieur, maintenant son menton pour garder sa nuque contre mon épaule. Mino, lui, ne cesse de s'acharner sur son sexe pratiquement sur le point d'exploser, cherchant à en finir rapidement avec toute cette frustration. « Continue...continue...prends-moi, Bobby...encore... » Ses encouragements ne font que me rendre plus abrupt et brutal, je ne contrôle plus rien. Mon corps se heurte à lui dans un mouvement court et rapide alors que nos gémissements emplissent concrètement la cabine. Cela faisait si longtemps que je ne l'avais pas pris. Habituellement, je préfère le laisser s'occuper de moi mais aujourd'hui était beaucoup trop dur pour moi... Alors que je suis presque arrivé au bout de mon action, Mino me repousse pour nous séparer. Curieux, je l'interroge du regard, prêt à lui hurler dessus pour le manque de considération qu'il porte à mon désir alors que sans rien dire, il me tire hors de la cabine. Comme un enfant, il me porte sur le meuble du lavabo avant de m'écarter complètement les jambes et de venir s'implanter en moi.
– « Han...merde...putain...c'que t'es bon... » gémissais-je à pleins poumons. Mino, l'air concentré arbore un visage sérieux et coléreux. C'est comme s'il se battait contre quelque chose, c'est comme s'il n'arrivait pas à accomplir la seule chose qu'il veut désespéramment atteindre dans la vie. Il pousse en moi alors que ma tête cogne contre le miroir. Je suis extrêmement mal installé mais je m'en contrefous, le robinet me rentre dans le dos mais rien n'est plus délicieux que la queue de Mino contre mes fesses. Je suis prisonnier de lui, prisonnier de son odeur, de sa présence, de sa voix, de ses yeux et de la façon dont il me touche. Je suis prisonnier dans son cœur et son quotidien. Je ne peux plus l'éviter. Mino est toute ma vie. Il atteint ma prostate une première fois, tirant insolemment la langue, fier de l'avoir trouvé. L'eau coule toujours dans la cabine, nos deux corps s'égouttent partout dans la petite salle de bain mais tout cela est si excitant que rien autour ne compte à part lui. Je me déverse finalement sur mon torse, mes jambes, elles, tremblent de plénitude sous toute la tension qui redescend. Lui aussi emplit ma personne, soupirant de soulagement après un si long moment de torture. Mino caresse mon membre d'une main, alors que mes chevilles sont désormais posés sur ses épaules, cherchant à faire durer le moment. Repu, fatigué, je regarde sa bite qui continue d'entrer et de sortir légèrement dans un mouvement beaucoup plus calme et reposant. Je me crispe lorsqu'il me quitte enfin, déçu d'avoir été si impatient de connaître la fin. « T'es vraiment chiant à toujours vouloir avoir le dernier mot... » geignais-je alors qu'il m'aide à me sortir de cette position assez incroyable.
– « Si j'te laissais aller jusqu'à la fin, je finissais pas vivant. Ta queue est vraiment trop imposante pour moi... » ment-il avant de m'embrasser langoureusement.
– « Va te faire foutre, espèce de menteur. » souriais-je en l'éloignant de moi. Mino me mime un je t'aime silencieux pour se faire pardonner avant de refermer la porte derrière moi. Heureux d'avoir partagé un moment aussi intime avec lui, je retourne dans la chambre pour me rhabiller tandis qu'il s'empresse de terminer sa douche. Douloureusement, je m'assois sur l'une des chaises de la cuisine, attendant de pouvoir me remplir le ventre après un moment aussi intense et fatiguant que celui-ci. Alors que la tête appuyé contre la paume de ma main, je rêvasse sur celui dont je suis amoureux, la porte d'entrée s'étale sur le sol dans un bruit lourd alors qu'une fumée blanche commence à envahir la pièce. Angoissé qu'on s'en prenne à nous, je me lève instinctivement me préparant déjà au pire. Malgré le fait que je sois totalement incapable de distinguer les choses, j'arrive cependant à apercevoir des hommes cagoulés et masqués entrer dans la maison, les armes en mains. L'un d'entre eux vient promptement me plaquer le torse contre la table en verre, renversant mon ragoût un peu partout, alors que les autres crient et disent toutes sortes de choses comme si le plus grand meurtrier du monde se trouvait dans cette maison. « Mino ! Mino ! » hurlais-je, apeuré qu'ils ne lui fassent quelque chose. Mon cœur bat trop rapidement, il bondit tellement vite contre ma poitrine que je crois faire une crise cardiaque.
– « La cible a été neutralisée. » annonce le talkie-walkie de mon agresseur. Et alors que je cherche en vain une explication à tout cela, deux hommes arrivent dans notre direction, Mino avec. A travers l'épaisse fumée blanche, je l'observe, espérant qu'ils se soient juste trompés de maison, mais non. Ils sont vraiment venu pour me l'enlever...
– « Mino ! » criais-je encore une fois. J'essaye alors de me débattre, de me défaire de l'emprise de cet inconnu pour lui venir en aide. De toutes mes forces je me bats pour courir le rejoindre, jusqu'à ce que je ne reconnaisse une paire de menotte autour de ses poignets. Les larmes dévalent mes joues, contre toute attente. Je suis perdu, totalement perdu. Je ne comprends absolument rien.
– « Kim Jiwon, calmez-vous. Il ne vous fera plus aucun mal, vous êtes en sécurité maintenant. » m'annonce l'homme masqué. En sécurité ? Je ne suis en sécurité nulle part s'ils me volent Mino. Têtu, je le frappe d'un coup de tête avant de courir à l'extérieur pour rejoindre mon homme. Je ne peux pas être séparé de lui. Me faire du mal, qui ça ? Mino est le seul qui m'aime, le seul qui sache comment prendre soin de moi. Paniqué, complètement affolé à l'idée de le perdre, je me retrouve sur la pelouse, aveuglé par les différents phares des voitures toutes éparpillées dans la rue. Je tourne sur moi-même, le cherchant désespéramment alors que j'ai l'impression que je ne vais pas tarder à mourir pour avoir osé sortir. Mais Mino ne peut pas s'éloigner de moi. Il n'en a pas le droit, il m'en a fait la promesse. Je ne peux pas vivre sans lui...
– « Bobby, ça va aller, d'accord ? Tout va bien se passer. Je t'aime, tu m'entends ? Je t'aime... » répète-t-il, les larmes aux yeux avant qu'ils ne viennent l'enfermer dans l'une des camionnettes noirs portant l'insigne du FBI. Pourquoi est-ce qu'il dit ça ? Pourquoi est-ce qu'il semble comprendre toute cette merde ? C'est quoi ce putain de bordel ? Il a fait quoi pour qu'on vienne l'attraper aussi brusquement ? Mes mains tremblent tellement que je ne peux plus rien contrôler. Le vent souffle dans ma chevelure encore humide, m'empêchant presque de respirer tellement l'angoisse m'habite.
– « Venez avec nous, on va vous emmener à l'hôpital. » m'apprend un médecin en posant son bras autour de mes épaules. Je le suis alors que mes yeux ne se détachent plus de cette maudite camionnette noire. J'ai peur. J'ai l'impression que si je la quitte des yeux, je ne serai plus jamais en mesure de revoir Mino.
– « Il se passe quoi ? Pourquoi vous l'emmenez ? Il a fait quoi ? Bordel, répondez-moi ! » l'interrogeais-je alors qu'il m'oblige à m'allonger sur une civière. Les portes de l'ambulance se referme une fois que nous sommes tous à l'intérieur et alors que je m'apprête à hurler encore une fois, l'un des deux médecins m'octroies un tranquillisant m'obligeant à rester immobile.
– « L'enfant Kim Jiwon qui avait été enlevé il y a de ça plus de dix ans, vient tout juste d'être retrouvé. Il semblerait qu'il est habité dans une petite maison aux alentours de Séoul avec un homme de cinquante-deux ans et un autre de vingt-trois ans. Le plus âgé a été arrêté il y a deux semaines par la police nationale. Les agents du FBI ont eux, attendu le meilleur moment pour arrêter le plus jeune, espérant ne pas mettre en danger la victime. Les policiers ont... » Je ferme les yeux. Retrouvant la mémoire après avoir entendu les mots prononcés par la voix de la radio. Mon cœur se serre, se meurtri. Ils m'avaient enlevés... Je n'ai jamais eu peur du monde extérieur, c'est eux qui me l'ont fait croire... Pourtant...je ne peux pas me restreindre à lui en vouloir. Parce que Mino m'aimait vraiment...j'en suis sûr.
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