OS ZICO (BLOCK B)

Cet OS est dédié à ChaBaDa avec comme personnage Zico des BLOCK B. Tu ne me l'as pas demandé mais je t'offre ceci en signant nos trois ans d'amitié. On peut parfois croire qu'il faut se parler tous les jours pour avoir de vrais amis mais c'est faux, je n'y crois pas et tu es l'une de ces preuves. Avec toute ma sympathie, voici un OS avec Zico (il m'a fait pitié l'martyr à être tout en bas de ta biaslist mdr)

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-Regardez comme elle est toute timide dans son coin, comme elle est mignonne, comme elle est attendrissante.

-Il n'y a pas assez d'école dans ton pays pour venir ici ? Tas rien à faire là, retourne dans ton pays !

Le racisme dont j'étais sujet en ce moment-même était devenu récurrent à présent. Je n'y prêtai même plus attention. Avant, quand je suis arrivée, j'avais des amies, on s'intéressait à moi, j'étais « la petite française ». Mais l'appel de la communauté coréenne était plus fort et elles mont tourné le dos. Quand je cherchais leur aide du regard, elles baissaient la tête, honteuses. Alors j'abandonnais et restais donc seule dans mon coin dorénavant.

En France, jai reçu une bourse de mérite qui ma permis de prendre mon envol pour la Corée du Sud, rejoignant une école internationale située à Séoul. Mon appartement se trouvait à deux pas du centre-ville, une aubaine. Cela faisait à présent trois mois que j'étais arrivée ici.

La sonnerie retentit, signalant la fin de la journée. Je m'empressai de rassembler mes affaires afin de ne pas avoir croiser un camarade de classe qui souhaitait m'embêter avant de repartir chez lui. C'était plutôt les garçons qui m'embêtaient car les filles, elles, avaient plus de la pitié que de la méchanceté.

Je marchai sur le trottoir, rentrant chez moi. Les pans de ma jupe bleue se balançaient au gré du vent, il faisait bon aujourdhui. Mes écouteurs diffusaient une de ses musiques K-POP en vogue en ce moment. Le groupe devait d'ailleurs passer ce soir au Music Bank. Quel bonheur d'allumer la télévision et de constater qu'à chaque chaîne il y a une émission musicale ou un drama ! Je pensais alors à mes amis en France qui devait attendre la diffusion sur une plateforme internet voire la traduction.

J'avais une petite soif alors je décidai de passer prendre un bubble tea dans un des bars de la capitale. Je tournai dans une petite ruelle avant de rejoindre une des artères principales de la ville, rejoignant la population grouillante qui sortait du boulot ou de l'école. Certains se rendaient dans les norebangs, karaoké coréen, tandis que d'autres se rendaient dans un café ou un restaurant, voire un magasin. Je souriais malgré moi, heureuse de voir toute cette vie autour de ma petite taille insignifiante face à ses nombreux gratte-ciels.

Une fois que j'eus mon bubble tea, je rentrai une bonne fois pour toute. Je pris le chemin du retour en chantonnant comme une gamine. Arrivée devant l'immeuble dans lequel j'habitais, je rentrai le code avant de pousser la porte et rejoindre l'appartement 3.

-Enfin rentrée !

Je lançai mon sac sur le canapé et allumai la télévision. Tout en sirotant le reste de ma boisson rafraîchissante, je me rendis dans la cuisine pour aller chercher un cookie. A présent bien installée dans le canapé, je réfléchissais à mes devoirs. Je n'en avais pas beaucoup mais je devais assidûment les faire si je ne voulais pas m'attirer plus de remarques. D'un autre côté, être l'objet de l'attention comme je l'étais m'aidait à multiplier mes efforts. Motivée, j'ouvrai mon sac et commençai à travailler mais le drama que je regardais en ce moment débuta à la télévision.

-Pourquoiiiiii, oooooh mooooonde crueeeeel !

Je tournai la tête vers mon cahier, puis vers la télévision, puis retournai sur mon cahier. « Avant la diffusion de l'épisode, durant le générique et les images du précédent épisode, y'a moyen que je finisse l'exercice si je me mets à fond ». Faisant appel au dieu des devoirs, je griffonnai mon cahier en un éclair. Satisfaite, je le fermai, le claquai dans mon sac et m'installai confortablement juste au moment où les premières images apparaissaient à la télévision.

-MANSAE !

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Le lendemain, en cours, je fus la première à arriver en classe et m'installer à ma place. Comme d'habitude. Cétait plutôt stressant d'être irréprochable, de ne pas faire de faux pas ou déraper, mais c'était comme ça. Les élèves de ma classe rentrèrent peu à peu, discutant entre eux, puis le professeur principal arriva pour débuter la journée. Nous corrigeons l'exercice que j'avais fait à la va-vite, je le reconnais, mais j'avais bon à 90%. J'étais plutôt contente. Une heure après, le professeur quitta la salle de classe, le brouhaha s'éleva alors peu à peu. Je me concentrai sur mon cahier mais laissai une oreille traîner par-ci, par-là. Ils parlaient de musique, de sport, d'actualités. Aujourd'hui, étais plutôt laissée à moi-même. Il y avait des jours avec, il y avait des jours sans. Je préférai les jours sans comme aujourd'hui.

La journée se déroula sans encombre, à part quelques bousculades mais rien de bien méchant par rapport à ce que j'avais connu de pire. Bien sûr, je n'en disais pas un mot à ma famille qui me dirait tout de suite de revenir au bercail, mais il en était hors de question. Je quittai l'école et rentrai chez moi.

Au détour d'une rue, je balayai les environs du regard et me rendis compte que l'on me suivait. Mon cœur rata un battement, il s'agissait des brutes de ma classe. Je fis comme si de rien nétait et poursuivis ma route. J'essayai de les semer mais rien à faire, ils me suivaient bel et bien. Paniquée, je m'engageai dans une ruelle que je ne connaissais pas, faute d'attention, trop perturbée par la situation.

Cul-de-sac.

-Alors ma jolie, on se retrouve coincée ?

-Regarde comme elle tremble.

-Laissez-moi tranquille, je vous ai rien fait.

-Non, pas encore. Mais quand tu nous piqueras une place dans une grande entreprise, là, ça va être gênant.

Décidemment, la concurrence régnait bel et bien dans ce pays. Ahurie, je ne savais comment réagir. Je reculai à chaque pas qu'ils faisaient, jusqu'à me retrouver dos au mur.

-A votre place, je ferai demi-tour et m'en irai bien sagement.

Mes camarades cherchèrent d'où provenait cette voix grave, quant à moi je n'osai pas bouger un poil. Je repérai une poubelle à droite, qui m'aiderait à me hisser de l'autre côté du mur. Quand je levai la tête, je tombai sur un homme, âgé de la vingtaine. Il tenait une sucette au bout de ses doigts, la tournant machinalement tout en scrutant les garçons en face de moi. Il descendit par le chemin que je étais construit en tête et se posta entre les garçons et moi.

-De vulgaires lycéens qui s'attaquent à une fille sans défense. Quelle galanterie. Allez jouer plus loin, si je vous reprend, ce ne sera pas que des paroles que j'utiliserai.

-Pour qui il se prend lui ?

-Fais pas genre tu n'as pas peur, je sais que t'as qu'une envie c'est te pisser d'ssus. Allez, dégage !

Il s'avança doucement vers eux, ils reculèrent. Il commença à courir vers eux, ce qui les dissuada de tenir tête plus longtemps. Une fois qu'ils disparurent à l'angle de la rue, il se tourna vers moi et s'avança avec un sourire. Il faisait bien deux têtes de plus que moi, il avait un style particulier, en marge de la société : blouson en cuir, jean déchiré, cheveux colorés, tatouages.

-Est-ce que ça va ?

-Oui Merci.

Il sourit et posa sa main sur ma tête.

-Tant mieux, alors. Cest pas bon de traîner dans les parages, tu peux mal tomber.

-Ce sont des gens de ma classe, dis-je en baissant la tête.

Un silence s'installa entre nous, il retira sa main. Quand je relevai la tête, il semblai chercher quelque chose à dire. Puis il se tourna vers moi.

-Si ça recommence, te laisse pas faire. Plus tu laisses dire, plus ils en profiteront, daccord ? Promets-moi que tu leur tiendras tête.

-Je je n'peux pas.

-Si tu peux ! Quand on veut, on peut. Alors laisse-toi pas faire. T'es grande, t'es courageuse, j'ai confiance en toi.

Il sourit une dernière fois avant de partir les mains dans les poches. Je fixai mes chaussures, ne sachant quoi dire ni que faire après ce qui s'était passé. Quand je relevai la tête, il avait disparu. Un papier vola non loin de moi, près de la poubelle. Il s'agissait d'une publicité pour un salon de tatouage. Peut-être pouvais-je retrouver cet homme grâce à cette adresse ? Je rentrai chez moi, en enregistrant mon adresse dans le GPS de mon téléphone, complètement égarée.

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Quelques jours étaient passés depuis cet événement. Quand je jetais des coups d'œil en direction des garçons de ma classe qui avaient cherché à m'agresser, ils baissaient immédiatement la tête, ce qui surprenaient nos camarades. Je ne cachais pas mon sourire amusé pour autant.

Quand ce fut la fin des cours, je sortis de l'établissement scolaire tout en démêlant mes écouteurs. On me saisit soudainement le bras.

-Hey, comment ça va ?

-Oh c'est vous ? Ça va bien, merci.

-On ne t'embête plus ?

-Non, ils se sont calmés et ne me regardent même plus.

-D'accord, parfait.

Il regardait autour de nous, sûrement pour rechercher les garçons en question. Je me rendis compte alors quil m'avait sûrement suivi pour parvenir jusqu'ici.

-Dites-moi, comment savez-vous que j'étudie ici ?

-Ton insigne, sur ton uniforme.

-Oh.

-Je ne t'ai pas suivi, t'inquiète pas, dit-il en rigolant, ce qui me fit rougir de honte. Allez viens, je t'emmène quelque part.

A peine je le connaissais qu'il m'emmenait déjà avec lui. On marchait en silence côte à côte dans les rues de la ville, jusqu'à ce qu'il redémarre la conversation.

-Cest quoi ton p'tit nom ?

-Camille. Et toi ?

-On me surnomme Zico, tu peux m'appeler comme ça. Tiens, on est arrivé.

J'avais vu juste, il fréquentait un salon de tatouage. On entra à l'intérieur du bâtiment, je fis alors la connaissance de ses collègues qui apparemment me connaissait déjà, ainsi que ma péripétie. Un jeune de quelques années de plus que moi m'avait même dit que j'avais de la chance qu'il était arrivé à ce moment-là, et que je ne pouvais pas rêver mieux comme protecteur.

-En effet, Zico est le meilleur pour ça. Parce que...

-Viens Camille, je vais te montrer quelque chose.

Son autre collègue qui était en train de tatouer se retourna vers lui, comprenant qu'il avait failli trop en dire. Le jeune rigola dans son coin avant de revenir à son stencil. Zico m'emmena dans l'arrière-boutique où il me servit à boire, un verre de jus de fruits. Il s'installa dans un vieux fauteuil en cuir, ce qui me laissa le temps de faire le tour de la pièce : il s'agissait d'un petit salon style squat pour jeunes avec des dessins de tatouages et des photos placardés de part et d'autre sur les murs. Je reportai mon attention sur Zico qui souriait en me regardant, je baissai la tête en sirotant mon jus de fruits, ce qui le fit rire.

-Ici, tu es chez toi. Si tu as besoin de te retrouver quelque part mais en sécurité en-dehors de chez toi, c'est ici que tu peux venir.

-Pourquoi vous m'aidez comme ça ?

Il me lança un regard avant de se redresser dans son fauteuil en tournant la tête.

-Il y a quelques années, j'étais à ta place. Au Japon. J'étais seul, loin de ma famille, je ne connaissais personne, mais je me suis accroché à mes études qui occupaient la majeure partie de mon temps. Puis un jour, il m'est arrivé de me faire agresser, on m'a piqué de l'argent, on a piétiné mes affaires, on m'a laissé dans un sale état au bout d'une ruelle. C'est un tatoueur qui m'a recueilli et a pris soin de moi. Son salon était ma deuxième maison, il m'a pris sous son aile tandis que je bossais pour lui : nettoyage, imprimante mais ensuite, quand il a découvert mes dessins, il m'a laissé dessiné des modèles de tatouages. Jusqu'à ce qu'il m'apprenne à manipuler cet art qui me tient tant à cœur à ce jour. Il m'a demandé de faire la promesse de faire la même chose si une autre personne était dans le même cas que moi.

Il se tourna vers moi, cherchant ma réaction. Je souris.

-Merci, Zico.

-Oh, c'est rien. Même s'il ne métait pas arrivé tout ça, je pense que je l'aurais fait tout de même.

-Mais vous comprenez d'autant plus ce cas puisque vous lavez vécu.

-C'est vrai. Puis tu peux me tutoyer aussi !

Il se leva et m'ébouriffa les cheveux avant de rentrer dans le salon. Il discuta quelques minutes avec ses collègues, jusqu'à ce que le jeune passe dans l'arrière-boutique.

-Il t'a fait ses confessions ?

-Oui, entre autre, pourquoi ?

-Comme ça. Ne pense pas que c'est bizarre, c'est juste que c'est un petit cœur d'artichaut, il est mignon dans le fond. Ce qui contraste avec...

Zico choisit ce moment pour rentrer et me faire signe de le suivre. Je me tournai vers le jeune qui finit sa phrase en faisant une pause de gros dur. Je me mis à rire et suivis Zico dehors.

-On va bientôt fermer, désolé. Je te ramène chez toi ?

-Nan, ça va aller, merci.

-Ok, ça marche. Passe quand tu veux, alors ?

-Merci encore.

Il posa sa main sur mon épaule puis me laissa partir en faisant un signe de la main. J'avais hâte de revoir cette belle équipe.

Je repassais régulièrement chez eux, presque tous les trois jours. Je me rapprochais de plus en plus de Zico qui m'accompagnait partout où je voulais aller et où il voulait m'emmener pour me montrer des endroits de la capitale ou en périphérie. Je pouvais sortir sans crainte avec lui. On était sortis dans des lieux touristiques, dans des rues fréquentées par des milliers de personnes différentes et originales, on était allés à des concerts K-POP ou encore à des événements artistiques et musicales. Cela faisait maintenant trois mois que l'on se connaissait et qu'on avait tissé des liens forts d'amitié à mesure de se voir et de sortir. J'étais heureuse, je n'étais plus seule. Même les gars de son salon était trop cools.

-Alors, comment ça se passe ton année en Corée ?

-Beaucoup mieux, maintenant que je ne suis plus seule. Tu sais que depuis que tu m'amènes à l'école quelquefois, les autres me regardent avec des regards d'envie ? Lui dis-je en rigolant.

-Ah bon ? Parce que je suis beau ? Mignon ? Fort ? Tatoué ?

-Je pense que c'est surtout parce que tu es tatoué, c'est impressionnant dans une société assez drastique.

-Tu as raison. Mais ça veut dire que je ne suis pas beau ? Mignon ? Fort ?

-Bien sûr que si ! approuvai-je en rigolant.

Je m'arrêtai soudainement, me rendant compte de la connerie que j'avais faite. Je venais de me vendre en quelques secondes sans trop de difficulté. Il se mit à rire puis caressa mon visage de sa main droite. Nous étions assis à un banc de pierre devant un cerisier japonais, non loin d'un étang de koï. Il tourna ma tête vers lui et m'embrassa le front avant d'imprégner son regard au mien. Comme je ne bougeai pas, il s'autorisa à poser ses lèvres sur les miennes en souriant.

-Maintenant, il n'y aura pas de malentendu. Ceux qui ont cru que nous étions en couple verront que désormais, cela est vrai. Nest-ce pas ce qui se traduisait par leur regard ?

Je rougis violemment avant de me cacher dans ses bras, ce qui le fit rire. Il les referma autour de mon petit corps en me berçant de gauche à droite. Je ne pouvais pas rêver mieux comme séjour en Corée du Sud.

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