OS SUNGJAE (BTOB)

Cet OS est dédié à aikofurawa98 avec comme personnage SungJae des BTOB. Ceci est le cinquième de son prix pour sa deuxième place au concours de OS.

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-Du nouveau sur l'affaire du quartier Yongsan ?

-Rien, pour le moment, chef. Tous les appels que nous recevons ne nous révèlent rien de particulier. A croire que l'individu que nous recherchons est un monsieur tout le monde.

J'hochai lentement la tête en tenant mon menton du bout des doigts. Je retournai dans mon bureau, rejoignant mon fauteuil. Les derniers indices que nous avions eu étaient des extraits de vidéosurveillance du dernier meurtre du quartier Yongsan, le cinquième de la série. Cela faisait plus de sept mois que mon équipe était sur cette affaire et pas un seul indice de plus qu'une simple silhouette sur une vidéo. Nous sachons cependant qu'il s'agissait d'un homme, vu sa carrure et ses faits et gestes.

-SungJae, viens avec moi. On se rend sur place.

Un policier se leva de son bureau et me rejoignis dehors. Nous prîmes ma voiture banalisée pour garder la discrétion. Arrivés sur place, je constatai qu'il y avait encore bon nombre de curieux qui voulait en savoir plus sur les derniers événements tragiques de leur quartier. Certains me posèrent des questions mais je restai muette, il ne fallait pas faire de vagues de peur que les infos qui restent "présumées" pour le moment ne tombent dans les oreilles des médias.

Je passai en-dessous du ruban jaune et entrai sous la tonnelle qui fut établi pour cacher l'horreur aux yeux de tous. Des tâches de sang gisaient ci et là, témoignant du massacre qui a avaient eu lieu quelques jours auparavant. Mes yeux balayaient les lieux du regard, cherchant frénétiquement un indice qui nous aurait échappé. Mais visiblement, rien de rien.

-Il ne laisse même pas un cheveu sur ses scènes de crime. Il est si méticuleux qu'il doit comprendre le système de recherche de la police ou bien être un maniaque affirmé, confirma le policier scientifique.

-Même pas de trace de pas... et pour les témoins oculaires, il n'y en a pas. Le crime a été commis bien tardivement dans la nuit, continua SungJae.

Je revins à l'entrée de la tonnelle et essayai de me mettre dans la peau du tueur.

-Soit il connaissait sa victime, soit il a trouvé une bonne raison de lui demander de le suivre. Sauf qu'elle devait être devant lui, pas derrière. Et la résidence de celle-ci est à quelques pas d'ici. Donc il savait où elle habitait.

-Il doit aussi connaître les bons emplacements qui ne sont pas à la vue de tous. Donc quelqu'un qui connait le quartier, ajouta un autre policier.

-C'est un bon raisonnement, approuvai-je. Mais si on se mettait à comparer tous les hommes qui habitent dans ce quartier, on n'a pas fini. SungJae, rendons-nous à la morgue de l'hôpital, j'ai besoin de revoir le corps.

Il me suivit à la voiture et nous nous rendîmes à l'hôpital. Le trajet fut silencieux, l'enquête nous minait à tous le moral. Les meurtres étaient monstrueux : les victimes étaient toutes des femmes, battues avant d'être égorgées. Toujours au même endroit, sur le côté droit du cou.

A l'hôpital, je demandai à voir le médecin légiste qui avait examiné le corps de la dernière victime. Nous le suivîmes jusqu'au sous-sol, où se trouvait la morgue. Il tira l'un des tiroirs présents, en sortit alors le corps que je voulais examiner. Sans surprise, il y avait tous les éléments habituels, propres au tueur en série : des bleus parsemés sur tout le corps, une entaille au niveau du cou, des marques de lutte sur les bras et les jambes.

-Est-ce qu'elle a ingéré quelque chose ? Simple hypothèse.

-A chaque victime, nous avons effectué une analyse du système digestif et sanguin mais rien en particulier a attiré notre attention. A part qu'il s'agit tous de femmes appartenant au groupe sanguin A+.

SungJae posa sa main sur mon épaule. Il me fit signe de le rejoindre dehors.

-J'ai peut-être ma petite idée mais il n'est pas très prudent d'en parler ici. Sortons.

SungJae était un de mes meilleurs agents, et c'était celui que je sollicitais le plus. Plusieurs fois je lui avais demandé de devenir mon assistant mais il avait préféré rester auprès de ses collègues, tout en acceptant de m'accompagner en mission. Il avait un esprit de réflexion similaire au mien, alors il était facile que l'on s'entende sur plusieurs choses.

Installés dans la voiture, il coupa toutes les communications. Il éteignit nos téléphones et la boîte noire de la voiture. Puis il se tourna vers moi.

-Tu ne trouves pas ça bizarre qu'elles sont tous du même groupe sanguin ?

-Bien sûr. Je me demande s'il s'agit d'un homme qui a justement besoin de leur sang.

-Et selon toi, pourquoi ?

Je relevai la tête. Un petit sourire fendait son doux visage.

-Il doit s'agir d'un homme qui recherche le sang A+ pour lui ou pour quelqu'un qui en a besoin. Il n'était pas prudent d'en parler à l'hôpital parce que le tueur peut s'y trouver, comme c'est dans un tel lieu qu'on recueille le sang et qu'on le donne pour guérir des maladies.

-Mais il peut s'agir d'un autre hôpital ! Il y en a tellement dans la ville.

-Alors, il faut enquêter dans les hôpitaux si ces femmes ont fait un test sanguin pour telle ou telle raison, qui aurait attiré le tueur.

-Tu présumes que le tueur peut être un médecin ?

-Ou un simple employé d'un hôpital. On peut le localiser si ces femmes ont toutes fait leur test sanguin dans le seul et même hôpital.

-C'est une bonne piste. Retournons au poste pour en parler à l'équipe.

De retour, nous fîmes part de notre plan aux autres policiers. Des équipes furent formées pour aller enquêter dans chaque hôpital de la ville. Quelques jours plus tard, un hôpital retint notre attention. SungJae releva la tête du rapport et me sourit.

-Allons-y.

L'hôpital nous fournit toutes les fiches des tests sanguins effectués par les victimes. Nous nous installâmes dans un endroit reclus pour éviter d'attirer l'attention. Nous avions donc bon, il suffisait maintenant d'enquêter sur la population de l'hôpital. Je m'adressai à nouveau à l'accueil.

-Aviez-vous hospitalisé une personne qui a besoin d'un don du sang ? Du sang A+ en particulier ?

L'infirmière fit une rapide rechercher puis releva les yeux de son ordinateur.

-Oui. Les chambres 308, 317 et 333 accueillent des personnes qui ont besoin de ce sang.

Sans plus attendre, SungJae et moi montâmes au troisième étage. Nous nous adressâmes à l'infirmière de ce département pour entrer dans ces différentes chambres. Il s'agissait de deux femmes et d'un enfant. Pendant que j'examinais ces personnes, SungJae enquêta sur les fiches de ces dernières : leur famille, leur tuteur, leur fiche santé.

Soudain, il me vint une idée. Une idée formidable. Je rejoignis SungJae qui avait fait des copies de tous les documents qu'il avait trouvé.

-Je voudrais faire un don du sang pour ces personnes.

SungJae tira une tête de dix pieds de long. L'infirmière me donna un formulaire que je remplis fissa avant de la suivre pour effectuer le don. Mon collègue resta interdit, ne sachant pas où je voulais en venir. Quand je le rejoignis une demi-heure plus tard, je passai devant lui avec un petit sourire narquois.

-Qu'est-ce qui t'a passé par la tête ?

-J'ai un plan. Mon groupe sanguin est A+, j'ai fait un don pour appâter le tueur. S'il entre en possession de ma fiche de don, il viendra chercher mon sang.

-Mais t'es malade ou quoi ?!

-Non. Juste intelligente.

-Si se faire passer pour appât est une preuve d'intelligence, où va le monde ?

J'éclatai de rire puis lui proposai de passer sa soirée en ma compagnie au bar latino du quartier. Il accepta sans arrêter de me sermonner pour autant.

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Le bar latino était bondé de monde, le DJ faisait danser des hommes et des femmes sur la piste au son de la Havane, les serveurs offraient des cocktails aux couleurs et aux saveurs alléchantes. Nous prîmes place près de la scène, profitant de la fête en sirotant un cuba libre.

-Depuis combien de temps on se connait, rappelle-moi ? me demanda SungJae.

-Ça doit bien faire six ans. Même si tu es plus vieux que moi, je suis quand même supérieure à ton grade.

-Tu ne changeras donc jamais, toujours aussi ambitieuse et orgueilleuse.

-C'est pour te taquiner, imbécile !

Je lui fis une tape amicale sur son épaule, riant avec lui.

-Tu danses ?

-Tu rigoles ou quoi ? C'est pas mon genre.

-Parce que tu n'as jamais essayé ou parce que tu n'aimes pas ?

-Les deux.

-Alors tant que tu n'as pas essayé...

Il n'eut pas le temps de finir sa phrase qu'une jeune demoiselle s'approcha de notre table. Elle s'assit dessus, me tournant le dos, s'adressant seulement à mon ami.

-Tu danse, mon beau ?

SungJae se pencha pour apercevoir ma réaction. Il sourit puis se leva.

-Ce serait avec plaisir.

Il saisit la main de la femme qui l'avait aguiché et l'entraîna sur la piste de danse. A ce moment-là, une musique de salsa battait son plein, entraînant plus rapidement les corps endiablés présents ce soir. Je découvris alors une autre facette de mon ami. Décidément, on découvre des choses tous les jours. Restée seule à table, je commençai à m'ennuyer. Et le regard perfide de la femme accompagnant SungJae sur la piste de danse commençait à m'insupporter. Je soufflai. Vidant mon verre d'une traite, je quittai ensuite le bar.

-Anaïs ! Où vas-tu ?

-Retourne avec ta donzelle, je rentre chez moi.

-Tu ne me ferais pas une crise de jalousie, quand même ? Ça ne te ressemble pas.

Je fis volte-face et lui pointai mon index sur son torse. Vraiment costaud.

-Effectivement ce n'est pas mon genre. Mais je n'avais pas prévu qu'une fille nous brise cet ultime moment de partage qui m'avait manqué. Combien de temps a passé depuis notre dernier moment de répit ? Nous sommes en pleine enquête, nos repos se font rares. Alors oui, ma réaction ressemble à une crise de jalousie mais tout ça pour te dire que j'aurais voulu passer un moment rien qu'avec toi. Il n'y a que toi que je connaisse ici et qui me connait mieux que personne. Sur ce, bonsoir. Passe une bonne nuit.

Alors que je me retournai, il saisit ma main et me tira vers lui. Il m'accueillit dans ses bras, me serrant très fort contre lui. Il chuchota alors dans mon oreille :

-N'oublie jamais que je serais toujours là pour toi, Anaïs. Tout ce qu'on a traversé ensemble, des bons comme des mauvais moments, c'est ancré en nous. Ça nous a rapproché et cela ne nous séparera jamais.

J'enfouis ma tête dans ses épaules et passai mes mains dans son dos. Il me raccompagna chez moi avant de rentrer chez lui. En ami digne qu'il était.

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Deux semaines s'étaient écoulées depuis mon don du sang. J'avais eu plusieurs appels de remerciements mais rien à l'horizon me prouvait que le tueur allait s'adresser à moi. J'en étais même frustrée. Je rentrais à présent chez moi, après une longue journée de travail. J'enlevai mes chaussures et allai me servir une bonne bière bien fraîche. M'installant confortablement dans le canapé, j'allumai la télévision. Puis ce fut la panne de courant. Plus d'image, plus de son, plus de lumière dans mon appartement. Je saisis mon téléphone et allumai ma lampe torche. Tiens, un message de SungJae.

"Nous sommes au noraebang du centre, tu veux nous rejoindre ? Ça peut être marrant"

"Je"

Un bruit dans ma cuisine me fit sursauter, envoyant simplement le mot "je". A pas feutrés, je m'approchai de la porte de la cuisine mais n'eut pas le temps d'y arriver. Quelqu'un me saisit par les cheveux et me traîna jusqu'à ma chambre. Je me débattais comme je pouvais mais je reçus une gifle puissante qui me propulsa en avant. Je cognai brutalement le mur de ma tête. Quand je la relevai, une main me saisit par le cou, les doigts se serrant de plus en plus sur ma peau. J'étouffais, je toussais, j'essayais tant bien que mal de le repousser mais je n'y arrivais pas. La panique me gagnait peu à peu quand la porte d'entrée s'ouvrit en claquant.

-ANAIS !

SungJae flanqua un coup de pied dans la tête de mon agresseur. Je retombai lourdement au sol, crachant mes poumons. J'essayai de retrouver mon souffle difficilement, la tête me tournait. J'entendais mon ami qui m'appelait au loin, sa voix était comme étouffée. Je perdis connaissance.

Quand je me réveillai j'étais à l'hôpital. Je sentais un poids sur ma main gauche. Quand je tournai la tête, je vis le visage de mon ami SungJae endormi sur ma main. Je la remuai un peu pour le réveiller, il ouvrit alors les yeux. Il se leva d'un bond et me bombarda de mille questions que je n'entendais pas. Il sortit au pas de course et revint avec un médecin et une infirmière. Peu à peu, en reprenant connaissance, j'entendais ce qu'on me disait.

-Comment vous sentez-vous, mademoiselle ?

-Ca va. j'ai juste mal à la tête.

-Bien, ce n'est rien de grave. Nous allons vous donner du paracétamol puis vous devrez vous reposer un bon bout de temps.

Quand le personnel médical sortit, SungJae me prit dans ses bras.

-Une minute de plus et je t'aurais perdu. Jamais je n'aurais pu me pardonner si cela serait arrivé.

-Mais je suis là, ne t'en fais pas. Alors, était-ce le tueur en série ?

-Il s'agissait d'un homme, le père de l'enfant que nous avons vu à l'hôpital qui attend des dons pour son fils. Il a fini par avouer, sentant le poids grandissant de sa culpabilité.

-Ce n'est pas très malin de sa part, il ne verra plus son fils puisqu'il part en prison.

-Oui mais tant mieux. Il t'a fait du mal, rappelle-toi.

-Comme à toutes ces autres femmes.

-Oui mais tu es la seule que je connaisse et que je veux protéger.

Il s'approcha un peu plus et me caressa le visage.

-J'ai eu si peur.

Il ancra son regard dans le mien, il était si proche. Je l'attirai vers moi et tentai le tout pour le tout. Ses lèvres effleurèrent les miennes, il mit un terme à la distance qui les séparaient. Il s'allongea à mes côtés tout en continuant de m'embrasser.

Une nouvelle page s'écrivait, dans notre vie professionnelle et privée.

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