OS SUNGJAE (BTOB)
Cet OS est dédié à ExObTsMoNsTaXgOt7nCt avec comme personnage SungJae des BTOB.
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Tapie dans l'ombre, je ne bougeais pas d'un seul poil. Si j'avais la malchance de laisser un seul de mes cheveux faire la hola dans le vent, j'étais morte. A cinq mètres de moi se trouvaient une dizaine de personnes pas tout à fait normales tel que je le suis (si si, je le jure, vous allez comprendre très vite la notion de "normal" dans ce monde). Je rampai comme un serpent, rasant l'herbe le plus possible, m'approchant de mes cibles. Arrivée à seulement deux mètres de séparation, j'armai mon arbalète minutieusement avant de me dresser sur mes genoux. Lentement, doucement, mais sûrement... j'allais décocher une flèche dans chacun des crânes qui se trouvaient en face de moi. Ces êtres morbides qui n'avait qu'à gémir, se battre entre eux et manger le cerveau des gens normaux. Oui, je vivais bel et bien dans un monde de zombies.
Une balle tirée du haut d'un arbre me tira de ma rêverie, me faisant sursauter. Les zombies se retournèrent vers moi, signalant ma présence.
-Eh merde, fais chier.
Je décochai les trois flèches présentes sur mon arbalète mais n'en touchai qu'un à la tête, l'autre victime fut atteint à la jambe et la troisième flèche se planta plus loin dans le tronc d'un arbre. Je pestai contre l'auteur du tir qui avait ameuté toute l'attention sur ma petite vie misérable qui était maintenant en sérieux danger et courus aussi vite que mes jambes me le permirent. Nous n'étions pas dans un vieux jeu ou film de zombies où ces derniers sont lents. Les miens, si je puis me permettre, courrent à la même vitesse que moi ! Alors autant se méfier et courir à grandes enjambées !
Arrivée au pont de la rivière faisant la séparation entre le monde des morts-vivants et le monde des vivants, je dévalai le tronc d'arbre couchée sur le flanc, manquant à plusieurs reprises de faire une chute d'une trentaine de mètres. Depuis toute petite, j'avais ce goût pour l'aventure, cette dépendance à l'adrénaline comme d'un toxico à sa drogue quotidienne, cette envie de défoncer pas mal de zombies pour défendre mon peuple... en héros.
Sur cette pensée, j'attrapai trois flèches sans m'arrêter de courir et me retournai au dernier moment, après les avoir amarré à mon arbalète, pour tirer en plein dans le mile ! C'est à dire, entre les deux yeux. Je m'étais entraînée pendant des années pour obtenir ce résultat, je ne tenais pas à attendre une année de plus. Du haut de mes vingt ans, il était temps pour moi de prouver au reste du peuple d'un âge avancé que dorénavant, j'étais prête à partir à la chasse.
Je finis d'achever les autres tout en retournant tranquillement à la cité, le nom que l'on avait donné à la petite ville entourée de grandes bâtisses recouvertes de pierres et de tôles où les humains habitaient.
-Alors ? On a flippé ?
-C'est toi qui a tiré la balle toute à l'heure ? Et même pas dans un zombie mais en l'air ?
Mon ami hocha vivement la tête, un sourire mesquin sur les lèvres.
-Putain mais qu'est-ce que tu peux être con, parfois ! Non, tout le temps, en fait.
-Non mais je te-
-D'abord, tu me suis alors que tu sais très bien que je dois être seule pour ce genre de choses, ensuite tu choisis une position plutôt bien située pour les éliminer mais tu n'en profites pas, et... tu gâches une balle alors qu'elle aurait pu nous être utile ! Une fois que l'on sera semé d'une horde de zombies bavant et puant les égouts, là, tu penseras à cette balle que tu as gâché. Parce que cette balle, tu vois...
J'attrapai son col pour l'approcher de moi, collant mon front au sien.
-Je l'aurais utiliser pour me suicider.
Je le relâchai puis me remis en marche vers la cité.
-Plutôt crever que baver, sentir les égouts et avoir les membres de mon corps qui pendent. Si ce n'est mon cerveau qui sort par les oreilles.
SungJae resta planté derrière moi un moment avant de me rattraper et glisser son bras sur mes épaules. Il déposa un baiser sur ma joue avant de tirer sur mon nez pour m'embêter.
-Je voulais juste te voir courir pour voir ce que tu avais dans le ventre.
-Tu aurais préféré que je vomisse ?
-C'est... c'est une expression, Emma.
-Je sais, j'te taquine. Tu viens, je t'invite à manger ce soir.
-Oh, je veux bien, tiens ! Qu'est-ce tu vas me faire de bon ?
-C'est mort, je cuisine pas. Je t'invite au resto !
Nous nous disputâmes sur le choix du restaurant pendant dix bonnes minutes puis nous finîmes par jeter notre dévolu sur la taverne qui se trouvait dans le centre de la cité. On aimait y manger les meilleures viandes rouges de toute... bah de toute la planète, hein, puisque nous étions seuls au monde de toute manière. Ahahah, ahah, ah...
Bien rassasiées, nous quittâmes les lieux pour nous diriger vers notre piaule. Il s'agissait d'un studio une pièce dans un immeuble délabré. Seuls quelques jeunes de notre âge y vivaient en plus de nous deux. Ca sentait l'herbe à pleine narine en plus;
-Aaaah, ça fait du bien de rentrer chez soi.
-Tu veux boire quelque chose ?
-Non, c'est bon. Viens t'allonger, tu le mérites.
Je rejoignis SungJae sur le grand matelas double posé à même le sol qu'on avait retrouvé dans une maison campagnarde loin de la cité. On l'avait ramené de nuit sinon on allait nous le voler à coup sûr. On en avait chié pendant tout le trajet tellement on avait peur de se faire attaquer mais malgré quelques chiens galeux, SungJae qui s'était cassé la gueule dans des ronces et une attaque surprise d'un gamin de sept ans zombifié (qui ne dormait pas malgré l'heure tardive, si cette race se repose de temps en temps pour revenir nous faire chier en pleine forme)... rien de bien effrayant. Non, tout s'était bien passé.
Quand SungJae et moi profitons du peu de moments de répit que nous avons, nous refaisons le monde avec le peu de souvenirs qui nous restait de notre enfance. A trop chercher dans la mémoire, on finissait par se rappeler du plus infime souvenir remontant à bien des années, parfois à celui où nous n'étions encore que des bambins. Le sourire de parents aimants qui nous manquent, la mélodie d'une chanson qui nous transporte dans un état second, l'odeur d'un bon plat préparé avec amour, duquel on se souvient à peu près du goût qu'il avait, la sensation d'une caresse le long de notre dos par un être aimé.
Nous avions tapissé les murs défrichés de notre appartement de dessins en tout genre, de peinture envoyée n'importe comment sur les murs, de photos conservées avec soin de notre vie d'avant. Il fallait un peu de gaité dans cette vie morose. Tout ce qui me restait était mon ami d'enfance SungJae. Lors de l'Armageddon, quand le virus s'est propagé sur toute la planète, nos parents nous ont confiné dans le bunker prévu à cet effet, au fond du jardin. Nous parlions de souvenirs toute à l'heure : le dernier souvenir que nous avons de nos parents est celui où ils referment les portes, les larmes aux yeux mais souriants jusqu'au bout pour ne pas nous inquiéter, alors que nos pleurs déchiraient la première nuit cauchemardesque de ce nouveau monde. Il y avait une odeur de brûlé au-dehors, que je ne supportais plus à présent. Nos parents nous avait cuisiné nos plats préférés pour la dernière fois de notre vie.
Le lendemain, la sirène d'alarme retentit dans la cité. Je me levai d'un bond et attrapai mon arbalète sans plus attendre. SungJae ferma une fois que l'on fut sorti de notre appartement puis nous nous mîmes à courir comme des fous jusqu'aux remparts. Alors que je posai mon pied sur le premier échelon pour rejoindre les autres chasseurs, SungJae m'attrapa par la ceinture et me fit descendre.
-C'est trop dangereux, tu restes ici.
-Mais je-
-Tu ne discutes pas ! Je tiens trop à toi pour te perdre, tu es la seule personne qui me reste.
-Mais toi aussi !
Il déposa un baiser sur mon front, puis se mit à grimper à l'échelle. Je me collai aux tôles pour jeter un œil de l'autre côté des remparts et aperçus SungJae courir vers la forêt. La sirène, retentissante dans la tour de guet, nous avertissait d'une horde imminente s'approchant dangereusement de notre ville. Je me retournai et m'assis dos contre la tôle, boudant dans mon coin. Puis je comptais jusqu'à dix. Un... deux... DIX ! Je sautai sur l'échelle et franchis les remparts sous les protestations des adultes qui me criaient que j'étais trop jeune, que c'était risqué pour moi. Je leur fis deux majeurs dans le dos, leur faisant comprendre de bien aller se faire foutre, puis courus de plus bel en direction du lieu d'attaque. En général, il avait lieu dans la grande plaine, à quinze minutes d'ici en courant à petites foulées. La tour de guet était équipée de jumelles provenant d'un centre d'astronomie, prouvant alors son efficacité.
J'arrivais sur les lieux. Seule. M'étais-je trompée d'endroits ? Ne tenant pas à me faire repérer, ni par les zombies, ni par SungJae de peur de me faire engueuler, je grimpai à un arbre mais on m'attrapa le pied au dernier moment. Un râle peu humain m'avertit de la nature de mon agresseur. Je donnai un coup de talon dans son œil avant de sortir mon poignard que je plantai dans la tête, ouvrant "délicatement" sa boîte crânienne pour en venir à bout définitivement. Même un couteau planté dans le peu de chair qu'ils possèdent, les zombies peuvent encore attaquer. Je finis ma course dans l'arbre que j'avais choisi, afin d'atteindre un point culminant où je pourrais tirer sur tous mes adversaires.
J'observai les alentours, remarquant la présence de plusieurs chasseurs bien camouflés. Je soufflai de soulagement, au moins je ne m'étais pas trompé de boucherie. Car mon petit doigt me dit que, en vu de l'effectif des personnes venues pour la petite fête, il y allait avoir du spectacle. La plaine était mon arène préférée, les archers comme mon ami et moi étions à la fois spectateur que joueur puisque nous étions perchés dans les arbres.
Bientôt, deux zombies entrèrent dans la plaine. Puis cinq. Puis douze. Une trentaine fit alors son apparition au milieu de l'herbe, puis nous entendîmes des chiens aboyer. Eux, c'était les pires. Squelettiques, les dents acérés, ils courraient comme jamais et sautaient au cou pour assurer une mort soudaine en lacérant la jugulaire. Je vis alors plusieurs chasseurs se faire attaquer, nous les aidâmes du mieux que l'on pouvait. Nous ne tenions pas à blesser nos confrères humains. Soudain, j'entendis un cri juste en-dessous de moi. Je visais droit dans la tête du zombie avant qu'il n'attrape le chasseur qui avait eu peur pour sa peau.
Quand je reportai mon attention sur la plaine, je rencontrai SungJae qui fonçait droit sur deux zombies avec sa massue. Il n'y allait pas de main morte, si je puis me permettre l'expression ! Il défonça leurs jambes avant d'exploser leurs têtes en mille morceaux. Un chien s'élança à sa poursuite mais il se coucha sur le dos pour que le chien lui saute au-dessus afin qu'il lui plante sans aucun mal la lame acérée de son couteau dans la poitrine. Je souris, fière de le voir à l'œuvre.
Mais le pire se produisit. Alors qu'il exerçait un face à face avec un mort-vivant, un autre arriva dans son dos et lui mordis l'épaule. Je criai de toutes mes forces, exprimant la peur qu'il en devienne un aussi. Je sortis de ma cachette et courus dans sa direction, tuant les zombies sans pitié afin d'accéder à mon ami. Je laissai ma main en suspens au-dessus de sa blessure avant de tourner la tête vers la sienne.
-Qu'est-ce que tu fiches là, bon sang ?
-Tu es blessé, SungJae ! Il faut que je te soigne !
-Pas la peine, j'te dis. Dégage d'ici ! Tu vas te faire tuer !
-C'est peut-être la dernière fois que je te vois et c'est comme ça que tu me parles ?!
Il se releva et me prit par la veste en me traînant jusqu'à l'entrée de la clairière.
-Je t'ai dit de partir, Emma ! Alors tu dégages !
Choquée, ma bouche s'ouvrit lentement puis se referma. Je distinguais des larmes dans les yeux de mon ami qui respirait fort. Les bruits du combat derrière nous étaient comme mises en sourdine, il n'y avait que nous et rien autour. Il s'approcha de moi, glissa ses mains dans mon cou et m'embrassa avec toute la force qui lui restait. Et dans un ultime sanglot, il me souffla à l'oreille qu'il m'aimait et qu'il ne supporterait pas de me voir mourir avant lui. Sans se retourner, il rejoignit les autres chasseurs dans la clairière alors que je restais plantée là.
Le pas lourd, je rentrai à la ville. Si je rentrais seule, ils allaient me prendre pour une lâche, ou bien ils allaient me sermonner qu'ils m'avaient prévenu, que ce n'était pas un spectacle pour les jeunes. Malgré le sang qui recouvrait mes vêtements, ils allaient quand même me faire chier. Alors je décidais de les attendre, assise contre une pierre, afin de ne pas être repérée si je ne l'avais pas déjà été avant ce moment. J'attendis pratiquement deux heures. C'est le temps qu'il faut pour que quelqu'un qui s'est fait mordre par un zombie en devienne un à son tour. En repensant à SungJae, les larmes me montèrent aux yeux et je n'eus pas la force des les retenir. Mon corps fut pris par de violents soubresauts tandis que ma voix exprimait ma tristesse d'avoir perdu un être cher.
-Eh, princesse.
Je relevai la tête dans un cri de surprise. SungJae me faisait face, accroupi devant moi. Je lui sautai au cou, nous faisant rouler dans l'herbe. Il se mit à rire alors que moi je continuai de chialer comme une madeleine.
-Où sont les autres ?
Il me fit un sourire triste avant de se racler la gorge, par gêne. Je me relevai doucement et l'aider à faire de même. Alors que je jetai un coup d'œil à sa blessure il caressa mon visage.
-Ce n'est pas mon sang qui recouvre mon épaule mais celui des zombies. Et je n'ai pas été blessé, regarde.
Il ôta son blouson de cuir, découvrant une protection digne d'un gilet parballe qui lui ceinturait tout le haut du corps. Je portai mes mains à la bouche, agréablement surprise.
-Ce sont les chasseurs qui me l'ont donné car ils savent que je suis plutôt bourrin quand je me bats, et que j'aime le corps-à-corps. D'ailleurs, en parlant de ça, je ne pouvais pas partir sans en avoir fait un avec toi, murmura-t-il en passant ses mains dans mon dos.
Nous rentrâmes alors à la cité, nous fûmes accueillis en héros car nous étions les seuls survivants. J'étais quelque peu gênée car j'avais fui l combat mais SungJae m'expliqua que je n'avais pas à m'en faire, que si j'étais restée j'aurais bien fait le travail. Et puis comme ça, on me permettra sans discuter d'aller à la chasse désormais.
Rentré à l'appartement, SungJae et moi nous embrassâmes avec tout l'amour que l'on éprouvait l'un de l'autre, fruit d'une belle amitié et d'une vie commune que l'on partageait depuis bien longtemps. Il restait encore pleins de choses à vivre ensemble. Au-dehors... comme au-dedans.
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