OS SEJUN (VICTON)

Cet OS est dédié à aikofurawa98 avec comme personnage SeJun des VICTON. Ceci est le troisième de son prix pour sa deuxième place au concours de OS.

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-Tu vas voir, ça va bien se passer. Tu connais mieux ton beau-père à présent, n'est-ce pas ?

-Oui, maman.

-Bien. Alors fais-moi plaisir, ne reste pas dans ton coin et présente-toi à son fils.

Je fis une petite mine bougonne tandis que ma mère rejoignait la cuisine pour déballer les cartons. Mes parents ont divorcé il y a trois ans et elle venait de se remarier avec un entrepreneur côté de la région. Il avait un fils que je n'avais jamais rencontré. J'étais quelque peu stressée parce que je voulais que ça se passe bien pour faire plaisir à ma mère et ne pas l'inquiéter d'avantage, c'était déjà beaucoup à subir pour son enfant que de connaître un divorce puis un remariage avec un demi-frère à la clef.

Je montai à l'étage avec mes sacs pour m'installer dans ma nouvelle chambre, c'était celle à droite en montant les escaliers. Celle de mon demi-frère était juste en face de la mienne. Je restai en suspens devant sa porte, me demandant à quoi pouvait-il ressembler en vrai. Soudain, la porte s'ouvrit sur un jeune homme de mon âge, penché sur son portable avec les oreillettes bien vissées dans les oreilles. Il releva son regard vers moi. Mais... NON !

C'était le garçon de ma classe dans ma nouvelle université ! Celui que je trouvais super mignon ! J'étais clairement dans la merde. Interloquée, je laissai retomber mes sacs à terre. Il passa à côté de moi sans me prêter aucune attention. Dégoûtée et nerveuse, je rentrai dans ma nouvelle chambre.

Je pris connaissance de mon nouveau repère, constatant que c'était plus grande qu'avant dans mon petit appartement précédent. C'était déjà un point positif dans ma nouvelle maison. Je déballai mes sacs après avoir installé ma chaîne Hi-Fi pour m'activer en musique. Je n'arrêtais pas de penser à mon demi-frère qui se révélait être le gars sur qui j'avais un crush au tout début. Peut-être que ça n'était pas facile non plus pour lui de vivre un remariage de son père. Une fois que j'eus fini de ranger toutes mes affaires, je descendis pour aller donner un coup de main à ma mère.

-SeJun, je te demanderai juste un chose : sois gentil avec la fille de ma nouvelle femme. Elle est très gentille, elle s'appelle Anaïs. Vous ne vous êtes pas encore rencontrés parce que nous attendions d'être sûrs que ça tienne entre nous, sourit mon beau-père à l'attention de ma mère.

-Nous ne voulions pas que tous nos efforts riment à rien et qu'on y aille trop vite. Ce n'est pas facile de fonder une famille recomposée, tu comprends ?

SeJun hocha doucement la tête, le regard dans le vide. Il me faisait un peu mal au cœur. J'entrai dans le salon en toussotant, annonçant ma venue.

-Ah ! La voilà, justement. SeJun, voici Anaïs, ta nouvelle sœur.

-Demi-sœur, seulement.

Je déglutis en grimaçant. Mignon mais vraiment sec ! Je cherchai ma mère du regard pour un quelconque soutien mais elle était tout aussi choquée que moi. Peut-être qu'il était juste mal luné aujourd'hui et que demain, ou avec le temps, ça ira mieux. Je m'avançai tout de même pour me présenter mais il remit ses oreillettes et quitta la pièce. Mon beau-père posa sa main sur mon épaule.

-Je te rassure, ce n'est pas son attitude habituelle, il peut se révéler être doux et sociale. Il a encore le choc du...

-Divorce, tout comme moi. Alors ne forcez pas les choses, faites votre vie de votre côté, moi j'ai déjà la mienne à gérer.

Je me dégageai de sa main et quittai la maison pour aller faire un tour. En me retournant vers la maison, je vis SeJun à la fenêtre me regarder d'un air froid. Je lui fis un signe du menton pour lui demander c'était quoi son problème mais il tourna le dos et s'éloigna.

-Pfff, quel déluré, celui-là.

J'envoyai un message à mes amies pour leur donner rendez-vous au jardin public, il fallait absolument que je leur raconte la nouvelle ! Je passai dans un café pour acheter une boisson au passage.

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De retour à la maison, tout le monde était à table. Je m'assis en silence et commencer à manger sans broncher. La conversation était simplement menée par ma mère et mon beau-père qui construisaient des plans futurs.

-Ça vous dirait que l'on sorte tous ensemble demain ? annoncèrent-ils.

-Ça dépend quoi, murmurai-je.

-Au zoo, au centre commercial, aux arcades, c'est à vous de choisir.

-Arcades.

Je tournai la tête vers SeJun qui avait parlé en même temps que moi. Nous baissâmes la tête dans notre assiette.

-Eh bien, au moins vous tombez d'accord tout de suite, riais ma mère. Va pour les arcades !

Chose promise, chose due. Le lendemain, nous nous trouvions aux arcades de notre ville : jeux de tirs, de voitures, basket, palet, baby-foot, il y avait même un bowling. Tandis que ma mère et mon beau-père allèrent s'installer au bar.

-Bon, tu veux faire quoi ? demandai-je.

-Rien, je fais les jeux tout seul.

-Je te signale qu'on va devoir se fréquenter un bon bout de temps alors fais un peu un effort, merde.

Il leva la tête vers moi puis sourit. Qu'est-ce qu'il y de drôle ? Il leva la main puis s'en alla. Je me retournai et vis qu'il avait invité des potes pour s'amuser aux arcades. Blessée, j'allai jouer toute seule au basket. Je vis du coin de l'œil ma mère me regarder d'un air attristé. Quant à mon beau-père, il sermonnait son fils pour son comportement devant ses copains, ce qu'il n'apprécia pas du tout puisqu'il partit ailleurs suivi de ses amis.

Depuis cet épisode, je n'ai plus jamais adressé la parole à SeJun. Il avait suffisamment baissé dans mon estime pour ne plus faire attention à lui.

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Je finissais d'ajuster ma jupe devant le miroir de l'entrée quant mon demi-frère passa derrière moi. Chaque matin, en partant au bus, il ne m'attendait jamais. Toujours le même cinéma : aucune parole, aucun geste. J'ouvris la porte et quittai la maison à mon tour.

Nous étions scolarisé dans la même université, de surcroît dans la même classe, ce qui pouvait parfois poser problème. Au début d'année, quand le prof principal avait constaté que nous avions la même adresse, il nous avait demandé si nous étions en appartement pour obtenir une aide au logement. SeJun avait répondu sèchement que je n'étais que sa demi-sœur qui venait de s'installer chez lui. Le prof était passé aussi vite à autre chose, comprenant que le sujet était quelque peu sensible chez nous.

Toutes les filles le trouvaient canons et me répétaient à longueur de journée que j'avais de la chance. Certaines me donnaient même des lettres à lui faire parvenir. Je ne le faisais jamais. Déjà qu'elles n'avaient qu'à le faire elles-mêmes mais je ne voulais surtout pas qu'il trouve une opportunité de me rendre jalouse de fréquenter des filles de la classe et même pas sa demi-sœur. C'était assez spécial comme jalousie mais toujours est-il que je le vivais mal qu'on ne se fréquente pas.

A la fin de la journée, je faisais le trajet seule. Le bon côté quand même c'était que je pouvais faire ce que je voulais et puis, on est mieux seul que mal accompagné.

-Eh toi.

Je me retournai et fus propulsée à terre. Je relevai la tête et constatai que deux brutes sans scrupule avaient décidé de passer leur méchanceté sur moi.

-Il me semble que t'as quelque chose pour nous.

-J'ai rien, allez-vous en.

-On ne va pas te lâcher tant que tu nous a rien donné. Sinon on se débrouillera pour avoir ce que l'on veut.

J'essayai de me relever mais l'un d'eux posa son pied sur mon ventre, me clouant au sol. Le deuxième s'approcha pour prendre mon sac et se mettre à le fouiller en balançant toutes mes affaires dehors. Je criai à l'aide mais rien n'y faisait, j'étais condamnée.

-Y a vraiment rien chez elle. Tu vas devoir compenser de ta personne, ria-t-il.

-J'crois pas, non.

Celui en face de moi se prit une poêle dans la gueule, le faisant tourner sur lui-même avant de tomber lourdement à terre. Le deuxième ne vit pas la même sentence que son acolyte arriver. Je récupérai mes affaires en les bourrant grossièrement dans mon sac et relevai la tête pour remercier mon sauveur à la poêle.

-SEJUN ?!

Il se pencha vers mes deux agresseurs pour leur chuchoter quelque chose à l'oreille. Ces deux-là se relevèrent aussi vite et partirent en trombe disparaître au coin de la rue.

-Mais qu'est-ce que tu fiches avec une poêle ?

-"Merci" aurait été amplement suffisant. J'ai pris ce qu'il y avait à portée de main, j'étais dans la cuisine quand je t'ai vu à terre.

Bouche-bée, je n'arrivai plus à articuler quoi que ce soit. Il ne me regardait pas, il se contentait de tourner la poêle dans sa main. Je l'entendis même chuchoter "ça marche bien, ce truc".

-Merci.

Il releva la tête, les joues empourprées.

-Et si tu trouves que ce "truc" fonctionne bien, je t'apprendrai de nouvelles choses qu'on peut faire avec. Qu'on fait normalement avec une poêle, autre que frapper des gens. Mais... en plus elle est sale !

-Je venais de cuisiner des pancakes !

-Attends.

Je la touchai et constatai qu'elle était encore chaude. Rien que d'imaginer les deux trous de balles avoir la face toute rouge me fit exploser de rire. Il se mit à rire également puis me pris le poignet pour m'entraîner à la maison. Ce jour-là, nous prîmes le goûter ensemble : des pancakes confectionnés par ses soins. D'habitude, je le voyais toujours les manger seul. Cette fois-ci, il m'avait confié à sa table.

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Désormais, on s'attendait le matin, on partageait nos repas, on chahutait ensemble. Je lui racontait même ce que les filles me disaient à son sujet, le soir, cachés sous sa couette. Nous étions enfin devenus complices, six mois après un démarrage difficile. Il s'excusa même d'avoir été un peu sec mais je lui avais dit que cela se comprenait.

Aujourd'hui, SeJun m'avait invité aux arcades pour rattraper la dernière fois. Nous n'y étions pas retournés depuis la dernière fois.

-A quoi es-tu la plus forte ?

-Le basket !

-Alors, allons-y ! Tu m'affronteras ensuite dans ma discipline : le baby-foot.

C'est ainsi que nous commençâmes des parties endiablées de jeux d'arcades. On courrait dans tous les sens pour atteindre en premier les jeux et décider qui commencerait. Parfois on faisait quelques pauses pour aller se rafraîchir ou manger un bout. Puis on reprenait comme si on venait d'arriver !

A la fin d'un jeu de palet, SeJun éclata de rire.

-Je n'ai jamais aussi ri depuis un bon bout de temps !

-Moi non plus, je t'avouerai.

-Ça a été difficile, le divorce de tes parents ? me demanda-t-il en me donnant une canette de soda.

-Ils ne se parlaient plus, et moi j'essayais sans cesse de les rassembler, de faire des sorties tous ensemble pour relancer leur couple. Ce fut en vain. Et toi ?

-Ma mère a trompé ma mère avec un collègue. Il les a viré tous les deux. Je ne la vois plus, je ne lui ai jamais pardonné. Au début, j'avais peur que ta mère profite du statut de mon père mais très vite, je me suis rendue compte qu'elle n'était pas comme ça. Et elle veut notre bien.

-Oui. Ton père aussi je le trouve sympa, il m'a toujours aidé dans mes devoirs ou simplement fait la conversation avec moi.

-Ils se sont bien trouvés, je pense, murmura-t-il.

-Oui. Tu crois que nous, on s'est bien trouvé aussi ?

Il releva la tête puis sourit. Il me prit dans ses bras et chuchota à mon oreille que c'était le cas. Mon cœur se mit à battre à une vitesse effrénée dans ma poitrine, je ne comprenais pas ce qui se passait.

-Ça va ?

-Oui oui.

Son visage était si proche du mien. Son regard passait de mes yeux à mes lèvres.

-Tu sais... Anaïs...

Je collai mes lèvres aux siennes. Je reculai, honteuse, comprenant la gravité de mon geste. Il sourit timidement et reposa ses lèvres sur les miennes.

-Ce sera notre secret. On se débrouillera avec les formalités plus tard. Profitons juste ensemble, tu veux ?

Je baissai la tête et l'hochai légèrement. Il se mit à rire en me prenant dans ses bras et en déposant un baiser sur mon front.


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