OS JOY (RED VELVET)

Cet OS est dédié à CDylan avec comme personnage Joy des RED VELVET.

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Je me réveillai en sursaut, encore une fois. C'était ce rêve qui revenait sans cesse, et que je n'arrivais pas à me débarrasser. Je ne faisais aucun effort pour m'en défaire mais à quoi bon ? Rien n'a jamais marché comme je voulais dans ma vie, alors...

Je me levai, même si mon réveil affichait seulement 5h27. J'avais encore du temps pour dormir mais je ne voulais plus fermer les yeux. A quoi bon y retourner si c'est pour connaître un sale repos. J'allais donc silencieusement dans la salle de bain et passai de l'eau sur mon visage, puis levai la tête vers le miroir.

-T'as bien changé, Dylan, murmurai-je pour moi-même.

J'ai fait des conneries étant plus jeune, et il m'est arrivé des mauvaises choses dont la vie m'a fièrement fait parvenir avec son ironie à deux balles. Je commençai à me retirer de toute relation, pour éviter à fréquenter les gens, afin de leur éviter une horreur sans pareille : mon vrai moi. J'suis pas un mec sympa, je préfère pas vendre du rêve. Je suis comme ça, c'est tout. Or, quand j'appris que des gens avait souillé mon image une fois que j'avais le dos tourné... ma rage était tellement vive que j'avais envie de tout casser. Et ces épisodes ne faisaient qu'intensifier la noirceur de mon âme.

Il y avait quand même de bonnes personnes qui m'avaient aidé, mais j'avais choisi de les quitter pour ne pas leur faire du mal. J'étais arrivé à un stade où j'avais peur de moi-même. Enfin, tout ça, c'est du passé.

9h. J'étais désormais prêt pour sortir et aujourd'hui, je devais me faire un nouveau tatouage. Ce jour était important pour moi car je m'étais souvenu d'une chose hier : une parole de la chanson de ma mère. Elle la chantait quand j'étais petit, avant que je me fasse adopter. Je m'étais tellement efforcé à m'en souvenir qu'elle était revenu d'elle-même, alors que j'étais complètement désespéré. Mon esprit avait dû sentir un coup de blues et me l'avait donc redonné car c'est ce qui me calmait étant gamin. Me voici dont arrivé chez le tatoueur.

-Bonjour, monsieur, vous désirez ?

-J'avais pris rendez-vous ce matin, je m'appelle Dylan.

-Ok, je vérifie votre nom... c'est bon ! Venez avec moi. Vous avez ce qu'il faut ?

Je sortis un papier de ma poche que je lui tendis. D'origine chinoise, je voulais absolument écrire la parole de ma mère dans ma langue natale. C'était super important, comme un retour aux sources. Je m'installai sur le siège, indiquai l'endroit où je voulais le tatouage, puis il s'occupa de moi : il étala du gel sur ma peau, alla chercher le stencil qu'il colla au-dessus puis il retira le papier et prépara son aiguille avant de se mettre à tatouer. J'étais vraiment impatient.

Quand il eut fini de me tatouer, je me levai si vite de mon fauteuil qu'on aurait dit un gosse ayant eu la permission d'aller ouvrir ses cadeaux de Noël. J'admirai alors le tatouage dans le miroir, non sans une émotion nouvelle qui naquit dans mon cœur. L'oeuvre se trouvait juste au-dessus de ce dernier.

-C'est magnifique. Merci.

Le tatoueur se contenta de sourire puis il nettoya le gel restant et colla un genre de pansement large pour aider à la cicatrisation. Je réglai mon tatouage puis reçus quelques recommandations à propos de ce dernier avant de sortir. J'avais envie d'un kebab, tiens.

J'arrivai donc en ville et me dirigeai droit vers mon restaurant de kebab préféré. Il était pile l'heure de manger, et fallait pas me faire attendre. Manque de bol, on peut pas tout avoir dans la vie, une queue était déjà présente au comptoir. Je soupirai en levant les yeux et sortis du restaurant, faisant tout le tour, puis rentrai en cuisine. Les gars étaient habitués de mes visites, on était devenus potes à force. Il m'en fit un express que je réglais incognito puis je sortis tranquillement, ayant eu ce que je voulais.

Je rentrai chez moi, après avoir été au cinéma. En somme, une journée tranquille. Ce que je redoutais le plus, c'est le moment d'aller dormir. Je ne voulais pas refaire ce rêve. Machinalement, je fis les gestes que je faisais dans ce dernier, je revoyais alors toutes es images une à une qui se succédaient dans ma tête. Je n'y prêtai plus attention une fois que j'étais installé devant la télévision, bien décidé à me changer les idées.

Au soir, je sortis encore une fois. J'allais au parc, ça me calmais. Je marchai dans les graviers du chemin quand j'arrivais au lac, agrémenté d'une petite cascade. Je rejoignis le petit cabanon où était installé un banc, qui permettait de méditer en paix sans voir personne autour de nous. Je m'assis à l'intérieur, et sortis une cigarette. Bientôt, il y eut de nombreuses volutes de fumée dans les airs, me contraignant à ouvrir la fenêtre. Je m'accoudai alors à celle-ci et regardais la cascade s'écouler, comme le temps qui passe. J'admirais le vert du paysage, et le silence de la nature. Jusqu'à ce que mes yeux se posèrent sur cette fille aux cheveux longs, que je ne voyais que de dos.

Surpris de ce que j'étais en train de vivre, j'eus un mouvement de recul et tombai en arrière. J'avais vécu mon rêve, à cet instant présent, en vrai. C'était très effrayant. Je sortis en trombe de la cabane en voulant retrouver la fille, mais elle n'y était plus. Avais-je... rêvé ? Mais dans le sens, avais-je eu une illusion, porté par mes pensées qui voulaient me reclaquer mon rêve à la figure ? Alors que je ne voulais qu'une chose, c'était de l'oublier. Et d'ailleurs, pourquoi est-ce que je cherchais cette fille ? Comme si elle avait la réponse à mon trouble psychique, n'importe quoi. Hébété, je rentrai chez moi, et sautai le dîner. J'avais pas faim, je voulais juste dormir en paix. Je dis bien en paix. Mais bien sûr, c'est trop beau pour être vrai.

Je me tournai et me retournai, jusqu'à avoir des bouffées de chaleurs (le premier qui me parle de ménopause je lui fais la misère). En colère, je me redressai dans mon lit et fixai un point dans l'obscurité, juste devant moi. Quand j'entendis un bruit dans le couloir. Je me levai et allai voir ce que c'était : la voisine qui rentrait chez elle. Je levai un sourcil, me demandant bien ce qu'elle faisait. Elle était adossé au mur, assise au sol, visiblement épuisée. J'ouvrai la porte et lui demandai si elle allait bien, mais elle ne me répondit pas. Je la secouai, mais aucune réponse. Avait-elle bu ? Je n'en ai pas la moindre idée. Je regardai autour de moi s'il y avait quelqu'un mais personne à l'horizon, alors je la portai chez moi et l'allongeai dans le canapé.

Je l'observai pendant un certain moment, me demandant ce qu'il m'avait pris comme ça de l'héberger. Au bout d'un moment, je finis par retourner au lit, complètement exténué. J'espère qu'elle ne va faire une crise de panique ou je sais pas quoi quand elle va se réveiller. Les filles, c'est assez imprévisible.

J'avais, visiblement, parlé un peu trop vite. J'avais eu le droit à un réveil matinal plutôt... surprenant. Debout sur mon lit, son arme à la main, elle me toisait du regard.

-Pose cette putain de poêle !

-Pourquoi je suis chez toi, hein ?! Tu voulais me violer, c'est ça ?!

-Fais pas la conne, pose ça !

Elle voulut m'asséner un coup sur la tête mais je m'abaissai et rentrai dans ses jambes, la faisant tomber, m'entraînant dans sa chute. La poêle avait volé plus loin, j'attrapai ses mains et les plaçai au-dessus de sa tête.

-Maintenant, tu m'écoutes. T'es rentrée en mauvais état hier soir, je t'ai vu dormir dans le couloir comme une clocharde alors contrairement à l'idée que tu pourrais te faire de moi, je ne suis pas un connard et je t'ai hébergé au chaud pour pas que tes fesses prennent la marque du carrelage du couloir !

Elle ne dit rien pendant un moment, avant que je ne vis son visage se décomposer petit à petit. Je fronçai les sourcils, puis me rendis compte que notre position n'était pas très avantageuse. Je m'excusai, me relevai puis l'aidai à en faire de même.

-T'as vu que t'es un pervers quand même.

-MAIS PUTAIN !!!

Elle courut jusqu'à se cacher dans les toilettes, s'enfermant à l'aide du verrou. Je claquai ma main sur mon front, énervé par cette fille folle.

-Sors de là.

-Non.

-Sors, j'te dis !

-Non, j'ai pas envie.

-Et tu vas sortir comment ?

-Par les toilettes.

J'écarquillai les yeux. Elle se foutait de ma gueule, en plus.

-Par le plafond c'est plus faisable.

-Eh, oh, tu t'es crue dans James Bond ou quoi ? Arrête tes gamineries et sors de là, je vais t'ouvrir la porte d'entrée et tu rentreras chez toi.

Ceci dit, ceci fait. Quand elle entendit la clef tourner dans la serrure, le verrou se déverrouilla comme par magie. Elle me demanda ensuite d'aller me mettre derrière le canapé pour qu'elle ait assez de temps pour courir dehors. Je soupirai et fis ce qu'elle voulait. Capricieuse, celle-là. Je mis les mains dans les poches et observai son petit manège : elle passa la tête entre la porte et le mur, analysant mon comportement, puis détermina le temps qu'elle allait mettre à traverser la distance qui la séparait de la porte d'entrée. 3 mètres, tout au plus. Je commençai à taper du pied, perdant patience petit à petit, quand elle rentra à nouveau dans les toilettes.

-Tu fais quoi là ?

-Tant que j'y suis, j'en profite avant de partir. C'est pour la route !

Cette fille... me rend dingue.

Deux mois étaient passés. J'avais appris à la connaître : elle s'appelait Su Yeong, était amatrice des soirées arrosées (la raison du pourquoi du comment nous en sommes arrivés là), et étudiait... quand elle avait le temps. Je lui avais fait la remarque que c'était pas sérieux mais elle m'avait répondu du tac-au-tac que rien faire n'était pas non plus sérieux. Malgré ses clashs à répétition, elle n'en restait pas moins mignonne et attachante. A sa façon, on va dire.

-DYLAN !

-Crie paaas, ça sert à rien.

-Sinon tu mets moins de temps à venir aussi.

-Et là on perd tu temps pour rien.

-C'est toi qu'à commencé.

-Genre...

-Ah si ! Je t'ai appelé pour que tu m'aides à faire à manger puisque tu ne venais pas de toi-même.

J'étais outré, mais je finis par rire. Elle ne manquait pas de culot, mais ça faisait tout son charme ! Et c'est bien là où se trouvait le problème. Jamais, au grand jamais, j'avais senti une telle chose dans mon cœur. La naissance d'un nouveau sentiment, que je pensais être éteint.

-Aujourd'hui, nous allons nous balader au parc. Qu'est-ce que tu en dis ?

-C'est d'accord.

L'après-midi, comme prévu, nous allions au parc. Je m'étais tellement rapproché de Su Yeong que je lui confiais mon petit coin tranquille, qu'elle voulut voir. Je l'y emmenai, nous y passâmes un bon moment. Je me risquai à raconter mon illusion.

-Ce n'en était pas une.

-Ah bon ?

-C'était moi.

-Je tournai mon visage vers elle, étonné.

-Comment ça, toi ?

-Je viens souvent près de la cascade car rien qu'en la regardant, j'ai l'impression que le temps passe plus vite. Tu sais, comme un sablier, mais avec de l'eau. Quand tu regardes un goutte-à-goutte, c'est très loin, mais tu profites plus. Quand tu regardes la vitre parsemé de gouttes d'eau, tu commences à observer leur course folle, qui c'est qui va arriver en bas en premier. Quand tu regardes la cascade, tu as l'impression que le temps passe à une vitesse phénoménale, parce que c'est la puissance de la chute qui me fait penser ça.

Elle marqua une pause, jouant avec ses doigts, puis releva le visage vers la fenêtre où on pouvait apercevoir un rayon de soleil s'immiscer entre deux nuages.

-Le temps qui passe, et nous ne pouvons profiter de chaque chose de notre vie. On perd des gens ou des choses qui nous sont chers, et d'autres apparaissent dans nos vies mais ce n'est absolument pas pareil. On change aussi, sans pour autant modifier ce que l'on est intérieurement puisque l'on est marqué par le passé à vie, comme un tatouage, et destiné au futur, sans que nous décidions ce que nous voulons plus tard. En fin de compte, c'est peut-être notre vie... mais on ne choisit pas forcément ce qui va advenir de nous.

Je n'osais dire un mot, ne voulant surtout pas briser l'atmosphère béate qu'elle avait instauré grâce au pouvoir de ses mots. Elle posa sa tête sur mon épaule et nous méditâmes ses dires pendant un moment. Enfin, nous nous levâmes mais avant de partir, je pris son bras et la retournai vers moi, prenant son visage au creux de mes mains, et l'embrassai passionnément. Elle répondit immédiatement, comme si c'était ce qu'elle attendait depuis un certain temps déjà. Ses mains s'accrochèrent à mon t-shirt, comme si elle avait peur de me voir partir. Quand elle recula, elle prononça des mots qui finirent par me combler :

-Dylan, vivons des choses ensemble dès à présent, peu importe le lieu, peu importe le moment. Et dans les moments durs, je peux t'assurer que quand on s'aime, on affronte la vie à deux. On ne choisit pas sa vie, mais il faut quand même savoir une chose : le bonheur ne se cherche pas... il se crée.

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