OS JIMIN (BTS)
Cet OS est dédié à aikofurawa98 avec comme personnage JiMin des BTS. Ceci est le deuxième de son prix pour sa deuxième place au concours de OS.
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La pâle lumière du matin caressait mon visage du bout des doigts, chatouillant mes paupières pour m'aider à me réveiller. Ma gouvernante Ayami entra à ce moment là dans la chambre.
-Bonjour, mademoiselle. Avez-vous bien dormi ?
-Oui, merci. Quand pourrais-je manger mon petit-déjeuner ?
-Bientôt, ria-t-elle. Vous êtes bien impatiente chaque matin à déguster votre premier repas de la journée. Notre cuisinier nous a confectionné des boulettes de riz avec des makis et du kimchi. Qu'en dites-vous ?
-Je suis encore plus pressée de descendre aller manger !
Je sautai hors de mon lit et me dirigeai vers mon armoire pour mettre mon kimono préféré apporté par ma gouvernante. Ceci fait, je quittai la pièce et allai saluer mes parents en pleine séance de Tai-chi-chuan dans le jardin. Ma mère me déposa un baiser sur le front tandis que mon père caressa ma longue chevelure.
-Aujourd'hui, ma fille, nous t'enseignerons l'art du judo, commença mon père.
-Pourquoi n'ai-je pas le droit d'apprendre un art martial plus complexe ?
-Tu n'as pas encore l'âge, ma chérie, poursuivit ma mère.
Quelque peu irrité, je retournai à la maison pour me mettre à table. Ayami avait raison : notre cuisinier Ichimaru avait cuisinier de belles merveilles, comme d'habitude ! La table était aussi riche en couleurs qu'en saveurs. L'auteur de ces chefs-d'œuvre entra dans la pièce pour y déposer une assiette de bouillon à la place où je m'étais assise.
-Bon appétit, ma petite.
-Merci beaucoup, Ichimaru. Je vais me régaler !
-Vous avez besoin de force pour affronter la journée.
J'hochai la tête puis commençai à savourer mon délicieux petit-déjeuner.
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-Reste concentrée, Anaïs, concentre-toi !
-Je fais ce que je peux, papa !
Pour la énième fois, j'empoignai l'uniforme de mon père et essayait de le faire tomber. Bien sûr, je n'avais aucune chance puisque nous ne faisions pas le même poids mais mon père analysait mes techniques et mes réflexes. Ce que je n'arrivai pas à développer aujourd'hui puisqu'il me pinçait là où je ne gainais pas mes muscles pour établir une action.
-Il te reste beaucoup à apprendre.
-Comment veux-tu que j'y arrive si nous faisions pas le même poids et la même taille ? demandai-je même si je savais pertinemment pourquoi.
-Les années te forgeront et t'apprendront à être plus sage. Tu as un tempérament de feu, tu ne pourras rien accomplir dans ta vie si tu laisses le feu embraser ta personnalité.
Il s'inclina avant de quitter le tatami. J'avais envie de lui faire une béquille mais je n'avais aucune fierté à le faire, comme si j'attaquais un ennemi par l'arrière, ce qui était très déloyal. Je serrai les poings et tournai la tête vers ma mère. Elle s'attelai à une activité d'aiguille, ce qui n'était pas du tout de mon goût. Je préférai me battre.
Alors que je reprenais mon souffle petit à petit, la brise secoua les feuilles dans les arbres et une tâche blanche traversa vivement le ciel au-dessus de ma tête, dessinant une ombre furtive sur la pelouse de mon jardin. Je relevai la tête mais ne vit rien du tout. Rien, à part une paire d'yeux qui me regardait sournoisement du haut du saule pleureur au bout de ma propriété. Je fis un pas pour m'en approcher mais une voix m'interpella, ce qui me fit tourner la tête.
-Anaïs, ton enseignant est arrivé ! me cria Ayami.
-J'arrive tout de suite !
Quand je retournai la tête vers l'objet de ma curiosité, tout avait disparu. Les yeux, la tâche blanche, le vent dans les arbres. Sûrement la fruit de mon imagination délirante après un manque d'oxygène dû à mon effort physique. Je courus rejoindre la salle d'enseignement où une activité beaucoup moins intéressante m'attendait : apprendre l'histoire de mon pays, la morale, les mathématiques, l'écriture, etc. Passionnant.
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Le repas du soir se déroula dans la joie et la bonne humeur. Mes parents plaisantaient avec des amis qu'ils avaient invité à manger et boire le thé. Attentionnés, il m'avait offert un collier de perles noires avec une pierre de jade en pendentif. Mes parents étaient une famille puissante de la contrée de l'Est du Japon, nos amis étaient nos homologues de la contrée du Nord. Ils sont unis depuis qu'ils se sont tous connus à l'école des arts martiaux nationale, ce qui a lancé la notoriété de ces deux familles.
-Il est l'heure, Anaïs, tu devrais aller te coucher.
-D'accord. Bonne soirée, bonne nuit, dis-je en m'inclinant. Encore merci pour le présent que vous m'aviez offert, je suis honorée.
-C'est avec plaisir, me répondirent-ils en chœur.
Je quittai la pièce à vivre pour rejoindre ma chambre. Ma fenêtre était encore ouverte, j'admirai la pénombre de la nuit obscurcir le ciel et les environs. Les criquets créaient un fond sonore de nuit d'été, rendant la contemplation plus agréable. Soudain, une tâche blanche passa vivement dans le jardin, avant de pénétrer dans la maison. Je fronçai les sourcils. Moi qui croyais que j'hallucinais toute à l'heure, maintenant il s'agissait de mener une enquête.
Je fouillai dans le fond de mon armoire pour chercher le petit poignard que mes parents m'avaient offert à l'anniversaire de mes 10 printemps. Je descendis les escaliers à pas de chat et cherchai mes parents. Mon cœur battait à toute vitesse, je suai à grosses gouttes. La bougie de la pièce à vivre dansait toujours derrière les portes coulissantes, je les ouvrai du bout des doigts pour glisser un regard à l'intérieur.
Mes parents étaient étendus sur le sol.
Prise de panique, je me précipitai dans la pièce et courus les voir. L'index sur le pouls, je me calmai en réalisant qu'ils n'étaient pas morts mais simplement évanouis. Je cherchai autour de moi ce qui auraient pu les assommer mais ne vis rien. Puis je tombai sur leur tasse de thé. Nos amis les avaient-ils empoisonnés pour piller notre domaine familiale ? Je fis un rapide tour de la maison pour vérifier si tous nos trésors étaient toujours présents. Rien n'avait disparu. Alors qu'est-ce qu'on leur avait fait ? Et pourquoi ? Et qui avait fait ça ?
-C'est pour toi que je suis là.
Je me retournai mais me fis violemment plaquée contre le mur. Deux yeux menaçants sous une capuche noire se plantaient dans les miens. Leur propriétaire se léchai les babines en scrutant mon visage. Je portai un genou à son abdomen, ce qui l'étouffa un instant, puis lui donnai un coup de pied puissant dans les côtes. Je reculai pour instaurer un périmètre de sécurité et sortis le poignard de mon kimono.
-Tu n'as peur de rien, n'est-ce pas ?
-Je n'ai peur que de moi-même.
-Alors, prouve-le !
Tel un chat habile, il bondit de sa position pour atteindre la mienne en un rien de temps. Je fus une nouvelle fois immobilisée mais cette fois-ci, au sol. Je lui empoignai l'habit pour le faire rouler puis enroulai mes jambes autour de son cou. Je dégainai mon poignard de son fourreau pour porter un coup mortel mais une fourrure s'enroula autour de mes poignets.
-Arrête. Cela n'en vaut pas la peine.
Je voulus me retourner mais ma tête était également coincée par cette fourrure épaisse.
-Taehyung, sortons d'ici. Tu as assez joué comme ça.
Mon agresseur aux yeux de chat se défit de mon emprise puis rejoignit la voix derrière moi. La fourrure se desserra. Je me retournai furtivement mais n'eus le temps de voir qu'une simple queue blanche avec une teinte rouge à son extrémité sortir de la maison. Je courus au pas de la porte mais le silence de la nuit avait repris sa place.
Derrière moi, mes parents se réveillaient peu à peu. Je les aidais à se relever puis ils me prirent dans leur bras.
-Tu n'as rien ? Ça va ? Est-ce que tu as mal quelque part ? me questionna ma mère, affolée.
-Non, je n'ai rien. J'ai su me défendre comme vous me l'avez appris.
Mon père qui avait récupéré mon poignard jeté dans un coin de la pièce nous rejoignit. Il me sourit faiblement puis me prit dans ses bras.
-Expliquez-moi pourquoi vous étiez évanouis ? Est-ce nos soit-disant amis qui ont versé quelque chose dans votre thé ?
-Non, ils étaient partis il y a un bon moment avant que l'on se serve une nouvelle tasse de thé ensemble. Nous avions beaucoup à discuter, ta mère et moi.
-De quoi s'agit-il ?
-Tu es trop jeune pour comprendre, soupira ma mère. Tu partiras chez tes grands-parents dès demain matin, tu n'es plus en sécurité, ici.
-Expliquez-moi ! Je suis la personne concernée, je suis censée savoir ce qui se passe. Papa ! C'est toi-même qui disait que plus on prend en compte les paramètres de la situation, plus on saura se défendre et se battre.
Mes parents échangèrent un regard puis hochèrent la tête d'un air entendu.
-Il y a peu, un convoi de bandits a élu domicile dans les montagnes de l'Est. Ils souhaitent capturer des enfants pour les servir et, pour les plus robustes, en faire d'autres bandits. Nous faisons partie d'une unité secrète qui mène des actions la nuit pour les supprimer mais ils changent d'endroits chaque nuit sans laisser de trace derrière eux. Ils sont sûrement venus ici cette nuit.
-Je n'ai rien vu, en tout cas. J'ai juste vu des individus qui ressemblaient à... des chats. Ou des renards, je ne sais pas.
-Tu es fatiguée et encore sous le choc, retourne te coucher. Nous allons en faire de même, murmura ma mère, toujours surprise.
Je ne dis pas un mot de plus mais je savais exactement ce que j'avais vu. Mes parents doivent penser qu'il s'agit de ces bandits mais je suis sûre que c'est mes deux invités surprises qui sont à l'origine de leur évanouissement et qu'ils me voulaient quelque chose.
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Mes bagages chargés sur la charrue, j'adressai un dernier regard à mes parents avant de m'incliner. Ichimaru notre cuisinier monta devant pour se préparer à diriger les chevaux.
-Faites attention à vous !
-A toi, surtout, ma fille.
Je souris à mon père puis étreignis mes deux parents. Ichimaru m'appela pour monter à côté de lui, je le rejoignis aussitôt. Je saluai Ayami de la main avant de tourner mon regard vers l'horizon. Nous serons chez mes grands-parents à la nuit tombée, dix heures de voyage nous attendent.
-Dis-moi fillette, est-ce que tu as peur du danger ?
-Je ne suis plus une fillette et non je n'ai pas peur. Pourquoi ?
-Parce que dans ton regard, on lit toute la détermination dont tu fais preuve. Sers-toi de cet atout pour déstabiliser ton adversaire.
-Vous parlez par expérience, Ichimaru ?
-Autrefois, je faisais parti d'une sorte de guilde qui entraînait des jeunes comme toi, pour qu'ils sachent se défendre. Il s'agissait de personnes issues de foyers peu aisés, donc plus faciles à attaquer et à manipuler. J'y ai rencontré des personnes démunies qui n'avaient pour seule richesse que l'envie de se battre pour survivre dans ce monde remplis d'inégalités.
J'écoutai sagement le récit d'Ichimaru qui me compta les différentes clés qu'il avait appris en arts martiaux à cette époque. Il me promit même de m'en apprendre quelques-unes. Ichimaru venait d'un milieu appauvri par l'enrichissement des nobles de son village, mais sa culture et sa personnalité le rendaient plus riche que n'importe quel personnage arrogant et orgueilleux vivant dans sa demeure démesurée.
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-Il est temps de faire une pause. et si tu allais chercher du bois pendant que je prépare le repas de ce midi ?
-Avec plaisir !
Je m'empressai de descendre de la charrue pour aller remplir ma mission. La main sur mon poignard, je m'aventurai à l'orée d'un bois. Je n'avais pas besoin d'aller plus loin dans al forêt pour trouver le matériau nécessaire.
Un bruissement de feuilles se fit entendre derrière moi. Je me retournai en pointant mon poignard, laissant le bois que j'avais dans les bras retomber à terre.
-Montre-toi si tu es, heu... montre-toi tout court, étranger !
-Je ne suis pas si étranger que tu ne le penses.
En effet, la voix me semblait familière. Une ombre se détacha de derrière un arbre, le propriétaire de la voix apparut enfin devant moi. Il s'agissait d'un jeune homme au teint de cristal et aux yeux fort bridés, comme s'il était mi-humain, mi-chat.
-Excuse-nous de t'avoir fait peur, hier. Ce n'était pas notre but.
-Alors quel était-il ? Dis-le !
-Doucement, pose-moi ce poignard ou range-le. Je ne te veux aucun mal.
-Ce n'était pas la même attention que ton ami hier soir.
Il soupira puis releva la tête.
-Nous cherchions Ichimaru.
-Pourquoi ?
-Parce que je suis le sceau protecteur.
Je me retournai dans un sursaut, Ichimaru se tenait là, en face de nous.
-Qu'est-ce que ça veut dire, le sceau protecteur ?
-L'histoire que je t'ai compté toute à l'heure a un rapport avec lui, dit-il en pointant l'étranger devant moi. JiMin vient lui aussi de la guilde où j'étais auparavant. Mais il a évolué en une sorte de Kitsune, tout comme son frère TaeHyung.
A l'entente de son nom, celui-ci fit son apparition en descendant bruyamment de l'arbre voisin. Il resta dans sa forme de renard à neuf queues à côté de son frère.
-A quoi rime tout ça ? dis-je non sans une pointe de méfiance dans ma voix.
-La guilde a évolué. Désormais nous volons aux riches pour redistribuer aux plus pauvres. Mais Ichimaru nous a dissuadé hier soir car vous n'êtes pas comme tous ces riches qui s'enrichissent sur le dos des pauvres.
Dégoûtée par cette idée qu'il pouvait avoir de ma famille, je tirai la langue en faisant la moue.
-Juste comme ça, il vous a dit de partir ?
-Ecoute, ma petite. Tes parents préfèrent te cacher la véritable histoire de ta famille, c'est pour ta protection.
-Disons que tu descends de puissants personnages d'un genre héroïque et que les bandits dans les montagnes de l'Est te veulent tout spécialement, débita TaeHyung en se léchant une patte.
JiMin se retourna vers lui et lui asséna un violent coup de pied qui le fit voler sur plusieurs mètres.
-Tu pouvais pas tenir ta langue, idiot !
Ichimaru me prit par les épaules et planta son regard dans le mien.
-Ce qu'il dit est vrai, mais ne prends pas peur, nous sommes là pour te protéger. Tu es en âge de comprendre, n'est-ce pas toi qui me disait toute à l'heure que tu n'étais plus une fillette ?
Je hochai doucement la tête puis me tournai vers les deux kitsune. Ils n'étaient plus là. Ichimaru me prit doucement par la main et ramassa au passage le tas de bois que j'avais pris. Le repas se déroula en silence, le temps que j'assimile toutes ces informations.
-Est-ce juste par pur vengeance que ces bandits souhaitent s'attaquer à moi ?
-Ton sang n'est pas aussi ordinaire que n'importe lequel en ce bas monde. Tu descends de l'alliance de deux individus parfaitement différents, du côté de ton père. Il y a un siècle de cela, un homme s'éprit d'amour pour une kitsune aux couleurs de feu. Ce fut la première union entre un homme et un kitsune, ce qui la rendit sacré dans l'Histoire de ce monde. Leur amour interdit leur causa à tous les deux la mort mais ils laissèrent derrière eux une progéniture assez spéciale : des individus mi-homme, mi-kitsune. Ils peuvent intervertir leur apparence, comme JiMin et TaeHyung.
Ichimaru agita quelques brindilles sur le feu avant de reprendre son récit.
-Ces deux-là ont connu la mort de leurs parents très jeunes. Ils ont été recueilli par la guilde dont je te parlais, et depuis ils nourrissent un devoir de vengeance. Ce sont les nobles aux idéaux racistes qui exterminent cette race mi-homme mi-kitsune, et je parle au présent car nous avons encore ce genre de persécution de nos jours.
-Si je descends de ce genre d'union, pourquoi je ne peux pas changer de forme comme eux ? Et puis mon père, je ne l'ai jamais vu comme ça non plus !
-Ta descendance a préféré rester sous la forme d'humains pour ne pas vivre la persécution. Ta mère était une grande prêtresse qui faisait partie d'un culte voué aux kitsune, c'est comme ça qu'elle a rencontré ton père. Elle a mis au point un breuvage qui permet d'atténuer l'effet kitsune et de le contrôler pour ne pas qu'il se manifeste dans le corps de ton père. Toi aussi tu en bois.
-Le fameux thé préféré de papa !
-Voilà, tu as tout compris. Plus tu en bois, plus tu repousses l'arrivée des premiers signes. Comme on t'en donne depuis ta naissance, tu ne risques pas de voir une queue pousser sur toi d'ici un bon moment !
-Oooh, c'est nul.
Ichimaru partit d'un rire si spontané qu'il me fit rire à mon tour. Il fut ensuite temps de reprendre la route pour rejoindre mes grands-parents. Nous rangeâmes tout ce que nous avions sorti puis nous mîmes en route.
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J'ouvrai les yeux. Je m'étais assoupie après le repas et j'avais dormi toute l'après-midi, apparemment. La nuit tombait à peine, le soleil caressait l'horizon de ses derniers rayons. Ichimaru conduisait toujours aussi paisiblement les chevaux, le sourire aux lèvres. Le village de mes grands-parents se trouvaient à quelques kilomètres, maintenant.
-Nous sommes bientôt arrivés, mademoiselle.
-Je vais me dégourdir les jambes en marchant à côté de la charrue.
-Reste bien dans mon champ de vision, je ne voudrais pas qu'il t'arrive quelque chose si près du but.
Je marchai donc à côté des chevaux, je les caressai à tour de rôle pour les encourager dans les derniers kilomètres à accomplir. Ils hochaient joyeusement la tête en fermant les yeux.
Arrivés à destination, je me jetai dans les bras de mes grands-parents qui étaient si contents de me voir. J'allais ensuite prendre mon sac pour m'installer dans ma chambre. Ichimaru discutait avec eux, sûrement pour leur expliquer la situation sur les bandits de la montagne de l'Est. Quand il vint me rejoindre pour m'aider dans l'installation de ma nouvelle chambre, j'avais une question à lui poser.
-Pourquoi suis-je venue ici si JiMin et TaeHyung n'étaient pas le danger en question ? Mes parents sont-ils au moins au courant que ce sont eux les coupables et non pas les bandits qu'ils craignent ?
-Je leur ai expliqué pour leur enlevé un doute et surtout la peur. Mais ils ont préféré rester sur leur décision car tu es plus en sécurité ici le temps qu'ils s'occupent des bandits.
-D'accord.
Le soir venu, nous partagions un repas festif. Ichimaru s'était allié au cuisinier de mes grands-parents pour dresser un banquet digne de ce nom ! Le ventre plein, je n'avais plus qu'à me rouler jusqu'à ma chambre pour m'endormir. Mais en bonne fille bien éduquée, je me servis de mes jambes. Je saluai tout le monde et allai me coucher. Une bonne nuit de sommeil m'attendait après toute cette route !
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Un objet roula dans ma chambre.
-JiMin ou TaeHyung, ça suffit les blagues. Je veux dormir, il fait nuit.
D'un coup, je sentis un oreiller me couvrir le visage. Je me débattis avec ferveur mais quelqu'un retenait mes mains. Ils étaient plusieurs, et ce n'était pas mes nouvelles connaissances ! J'essayai de crier le plus possible, mais mon cri était trop étouffé. La panique gagna tout mon corps, mon cœur s'emballa à n'en plus pouvoir.
Alors que je commençais à tourner de l'œil, on retira l'oreiller que j'avais sur mon visage. JiMin, le visage effrayé, m'examinait avec soin. Il fronça les sourcils et se retourna en poussant un cri strident. Je me redressai tant bien que mal et vit qu'il s'attaquait à mes agresseurs masqués. Un bain de sang. Je criai, atteinte définitivement par la peur. J'entendis des pas approcher dans le couloir et la porte s'ouvrit en coup de vent au moment où JiMin s'échappa par la fenêtre dans sa forme de kitsune.
-Anaïs ! Tu n'as rien ?! cria ma grand-mère.
Je pleurais maintenant de tout mon soûl. elle me prit dans ses bras, bientôt rejointe par Ichimaru. Mon grand-père examina les bandits au sol, il serra les poings.
-Ils se trouvent même ici... dans ce village paisible. Ichimaru, venez avec moi. Il es temps de passer à l'action.
Ils sortirent ensemble, je questionnai ma grand-mère du regard.
-Ils vont faire le grand nettoyage.
Je descendis de mon lit et gagnai la cour de la propriété. Mon grand-père souffla dans un cor énorme, puis il attendit. Un autre cor se fit entendre, puis un troisième, un quatrième. Je grimpai à l'arbre au centre de la cour et vis le village dans son ensemble. Des torches s'allumèrent petit à petit et convergèrent vers la montagne. Le village d'enfance de ma mère, prêtresse du culte des kitsune, se soulevait tout entier contre ces bandits.
-Je veux les rejoindre !
-Tu resteras ici sagement ! me cria Ichimaru.
Je descendis de l'arbre et courus jusqu'à l'entrée mais TaeHyung fit son apparition devant moi. Il me sourit et secoua son doigt, m'interdisant de prendre part au combat. Je vis son frère sauter de toit en toit pour rejoindre les hommes partant se battre dans les montagnes, suivi par d'autres kitsune. Je l'appelai, il tourna la tête vers moi en me souriant. Il fit signe aux autres puis me rejoignit.
-Tu n'as rien ? demanda-t-il en me prenant dans ses bras.
Surprise, je ne sus quoi lui répondre à part un petit "oui" timide. Je me sentais en sécurité dans ses bras réconfortants, comme si je les avais toujours connu. Tout à coup, la lumière se fit dans ma mémoire. Le jour de mon premier anniversaire, le renard que j'avais vu dans mon jardin, c'était lui ! A cinq ans, quand je m'étais perdue dans la forêt de mon village, c'était lui qui m'avait indiqué le chemin ! Ou encore la fois où je m'étais trouvée en fâcheuse position devant des loups, il les avait repoussé pour me protéger.
-JiMin... tu as toujours été là... pour moi...
-Et je le serais toujours, Anaïs.
Il embrassa mon front puis caressa ma joue avant de partir à la chasse. Je restai là, au milieu de la cour, bouche-bée. Mais il était hors de question que je reste plantée ici sans rien faire ! J'allai chercher mon poignard et un katana dans la réserve de mon grand-père.
-Il appartenait à ta mère.
Je sursautai, ma grand-mère se trouvait dans l'encadrement de la porte. Prise sur le fait, je baissai la tête. Elle me caressa les cheveux puis me chuchota :
-Tu n'es plus une petite fille, fonce. J'ai confiance en toi.
Je relevai la tête, gonflée de courage et de soif de vengeance, et sortis de la réserve. Je voulais venger tous les kitsune qui ont péri lors de la persécution et protéger tous ceux qui existent encore. Un cor se fit entendre dans les montagnes, ils avaient trouvé le campement des bandits, les premiers éclats de lames se firent entendre. Il est temps de se battre !
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Quand j'atteignis le champ de bataille, un bain de sang se déroulait sous mes yeux. Au début, je ne savais pas quoi faire, par où aller, par où attaquer. Puis je vis Ichimaru se battre avec tellement de ferveur qu'il me redonna la force et l'envie de me battre. Le premier venu, je lui planta mon katana dans le ventre, le deuxième le reçut à la gorge. Pivotant sur moi-même, j'assénai mon troisième coup dans le dos de mon adversaire. Celui-ci tombé à terre, je découvris JiMin à quelques mètres de moi, sous sa forme de kitsune. Il attaquait ses adversaires par morsures et griffures. Il était si beau. Dans ma torpeur, je ne l'entendis pas crier mon nom. Il bondit au-dessus de moi pour attaquer le bandit qui était apparu derrière moi.
-Qu'est-ce que tu fais là ?! Tu es complètement folle !
-Je veux aider !
Il reprit sa forme humaine et serra les poings en m'affligeant un regard noir.
-Reste près de moi, alors.
Ensemble, nous nous battions avec ferveur et énergie. Nous étions un duo de choc, bientôt rejoints par TaeHyung. Malheureusement, en voulant me protéger d'un sale coup, il encaissa à ma place et se retrouva à terre. JiMin vola à sa rescousse, me laissant à découvert. Je tournai la tête dans tous les sens, prêt à attaquer le malheureux qui s'approcherait de moi. Mais ce que je vis m'effraya : nous étions en infériorité numérique. Mon souffle se fit de plus en plus court, la colère monta en moi en voyant tous ces kitsune affaiblis, je ne tins plus.
Dans un cri strident, les bras écartés, j'expulsai toute la rage contenue au fond de moi. Je sentis une chaleur effroyable me parcourir l'échine puis les bras et les jambes. Je fermai les yeux dans l'effort de mon cri de colère, me repliant sur moi-même. Puis j'écartai de nouveau tous les membres de mon corps, créant une vague déferlante si puissante qu'elle déracina les arbres alentours.
Quand je rouvris les yeux, les bandits restants me regardaient avec crainte. Je m'approchai de l'un d'eux, qui semblait être leur chef. Pétrifié, il ne pouvait plus bouger. Je lui saisis la tête de ma patte de feu et la pressai si fort que je brûlais sa peau. Il cria si fort qu'il dissuada tous ses hommes de reprendre le combat. Ils prirent tous la fuite, pas prêts de revenir d'ici un bon bout de temps. Je me tournai vers les hommes et les kitsune, ces derniers exprimèrent dans un cri uni la victoire que nous venons d'avoir. Ma tête me tournait, je m'essouflais de plus en plus, je finis par tomber au sol, épuisée.
Quand je rouvris les yeux, j'étais couchée dans mon lit, la tête sur une fourrure épaisse et chaleureuse. Je me redressai en me tenant la tête.
-Ah, tu es enfin réveillée ! Tu dors depuis deux jours !
JiMin me prit fougueusement dans les bras. Je souris et lui caressai doucement les cheveux.
-Tu étais impressionnante, éblouissante ! Je ne savais pas que le kitsune sacré ressemblerait à ça !
J'éclatai de rire puis repris notre étreinte là où on l'avait laissé. Il blottit sa tête dans mon cou en déposant un baiser dans le creux.
-Mais j'ai eu très peur quand même.
-Tu n'as plus à avoir peur, je suis forte et une kitsune maintenant !
-Tu vas devoir apprendre à le contrôler quand même. Regarde, tu es sous ta forme humaine mais tu as une petite queue derrière toi !
Je me tournai et constatai que c'était bien vrai. Nous rîmes de bon cœur. Il prit doucement ma tête dans le creux de ses mains, chatouilla mon nez puis déposa un baiser sur mes lèvres.
-Je serais toujours là pour toi, Anaïs. Tu pourras toujours compter sur moi.
-Toi aussi, JiMin. Ensemble, nous sommes plus forts.
-Et moi ? On m'oublie ?
TaeHyung entra dans ma chambre sous la forme d'un bébé kitsune et se blottit sur nos jambes. Tous les trois réunis, nous rîmes tout en jouant ensemble. Une nouvelle histoire s'écrit désormais devant moi. Je militerai pour la protection et la vie paisible de mes semblables.
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