Cet OS est dédié à LE-JJK avec comme personnage JiMin des BTS.

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Je me faufilai dans le métro en jouant des coudes. A cette heure matinale, ce mode de transport était déjà bondé, les usagers allant de simples étudiants jusqu'aux travailleurs téméraires. Je trouvai une place au milieu de la foule qui attendait la prochaine rame, prête à commencer la journée. Mon quotidien était métro, boulot, dodo, comme la chanson. Mais elle ne me déplaisait guère, au contraire, j'avais mon petit cosy et voilà. J'habitais un appartement dans le centre-ville, non loin de tout ce qu'il fallait. Mais il ne manquait qu'une chose dans cette vie aux allures tranquilles. Ou plutôt quelqu'un. Mes amies me demandaient sans cesse si j'avais quelqu'un dans la vie, mais non. La solitude ne me pesait pas, mais il est vrai que rentrer à la maison en étant attendue peut être une réussite sociale et une satisfaction béate.

Je m'engageai dans le métro une fois que celui-ci fut arrivé. Sans trop de peine, je réussis à trouver une place près de la fenêtre ; je pouvais ainsi m'évader spirituellement le temps du trajet, quand le métro sera à l'extérieur, serpentant dans la ville encore quelque peu endormie. Cependant, je vis entrer une personne âgée à la prochaine station, alors je lui laissai ma place.

-Je vous en prie, madame, venez vous asseoir.

-Merci bien, vous êtes bien aimable.

Je restai alors debout, engageant la discute avec cette femme aux allures de mamie gâteau. Elle me parlait de ses petits-enfants car elle allait faire les courses pour leur goûter de cet après-midi, ou encore de son fils qui était un PDG en Australie. J'acquiesçai à chaque parole, ne me destituant pas de ma politesse. Cette dame aimait parler, et il me devait de lui accorder de mon temps. Je n'avais rien à faire, alors cela m'occupait quelque peu.

-Oh, je dois descendre, je suis navrée.

-Ce n'est pas grave, allez donc !

-Bonne journée, madame.

-Vous de même, mademoiselle.

-Merci !

Je descendis du métro puis sortis du sous-sol de la ville pour regagner l'ai frais. Je respirai à pleins poumons en fermant les yeux avant de continuer ma route sur le trottoir et rejoindre mon lieu de travail : j'étais caissière dans un magasin bio, renfermant mille et une saveurs du monde entier qui respectaient le cadre de l'écologie et les règles sanitaires et alimentaires. Je saluai ma collègue qui au fil du temps était devenue mon amie puis commençai ma journée en rangeant la nouvelle livraison qui venait d'arriver ce matin. Il s'agissait de nouvelles boîtes de thé, ainsi que de sucre de canne fabriqué au Brésil. Je respirai l'odeur de chaque boîte, emplissant mes narines d'un doux parfum étranger. Je pensais alors aux producteurs dans leur pays qui mettaient du cœur à l'ouvrage avant de les envoyer dans les pays consommateurs.

-Mya, est-ce que tu peux t'occuper de la caisse, s'il te plait ?

-Oui, j'arrive !

Je posai les boîtes sur le carton que je venais d'ouvrir puis rejoignis la caisse. Un jeune homme assez grand patientait juste devant, mais il n'avait qu'un portefeuilles dans la main. Peut-être voulait-il avoir un renseignement sur un produit.

-Bonjour monsieur, que puis-je faire pour vous ?

-Heu, bonjour mademoiselle. Eh bien, rien en théorie puisque je suis venu vous rapporter quelque chose.

-Ah ? Qu'est-ce donc ?

-Ceci. Voilà.

Il me tendit le portefeuilles en cuir marron que je reconnus être le mien avec le petit dessin dans le coin. Je relevai la tête, ne comprenant pas.

-Dans le métro, pendant que vous discutiez avec une dame âgée, un gamin a pioché dans votre sac et puis vous êtes partie. Je suis allé le voir et lui ais demandé de me le restituer, en le grondant bien sûr. Je... me suis permis de l'ouvrir pour savoir votre identité et je suis tombé sur la carte d'un magasin bio qui vraisemblablement est votre lieu de travail.

-Eh bien... merci beaucoup ! Merci infiniment ! Pourrais-je savoir votre prénom ?

-Je m'appelle JiMin. Pourrais-le savoir le vôtre ?

-Mya, enchantée.

Nous échangeâmes un sourire puis commençâmes à faire la discute à propos du magasin. Je le fis visiter pour lui présenter les quelques produits, il en prit même quelques-uns pour tester. Nous rejoignîmes la caisse, il paya puis s'en alla. Je soupirai, encore marquée par cette rencontre.

-Eh bien, qui c'était ?

-Un bel inconnu.

Puis je rejoignis les cartons que je n'avais pas fini de déballer pour ranger les nouveaux produits. JiMin. Son prénom, énoncé par sa voix, résonnait dans ma tête en boucle, je ne me lassais jamais. Il était gentil, quelque peu timide, mais savait tout de même rire et se montrer à l'aise dans la conversation. C'était même agréable de converser avec lui, très agréable.

La journée se passa tranquillement, dans les règles du temps et du travail. Je rejoignis le métro pour la seconde fois de la journée, cette fois-ci en faisant attention à mon sac. Je ne tenais pas à être victime d'un vol une nouvelle fois.

-Mya !

Je me retournai et rencontrai le doux visage de JiMin qui me faisait signe de venir m'asseoir à ses côtés. Je lui rendis son sourire et m'exécutai.

-Décidément, le destin nous réunit une nouvelle fois.

-On dirait bien, riais-je.

-Comment s'est passé votre journée ?

Je lui racontai alors ma journée, et n'eus pas honte de lui dire que j'avais pensé à lui pendant tout ce temps sous prétexte qu'il m'avait sauvé mon portefeuilles. Parce que dire clairement à un inconnu "tu es beau, t'es mignon, t'es canon, t'es sexy", wow, ça en fait trop d'un coup, je fais passer pour une groupie !

-Et la vôtre ?

-Pareil, j'ai pas arrêté de penser à vous. Mais moi c'est plus parce que... vous...

-Je ?

-Vous me plaisez. Voilà ! Je l'ai dit !

J'éclatai de rire alors qu'il essayait de cacher son visage dans son pull, s'affaissant sur sa chaise. Je lui tapotai l'épaule et lui souris tendrement.

-Même chose pour moi.

Ce moment était assez niais, mais autant être franc tout de suite. Nous nous mîmes à discuter de tout et de rien, faisant connaissance un peu plus l'un de l'autre. J'appris qu'il était apprenti-cuisinier dans un restaurant huppé, pas loin du parc de la ville.

-Vous viendrez goûter mes plats ? me demanda-t-il en se levant pour partir.

-Bien sûr ! Demain si vous voulez.

-Oh oui ! Alors à demain !

Il me salua de la main en me faisant un sourire énorme, puis quitta le métro. Encore trois stations et je serais arrivée près de chez moi. Je posai la tête sur la vitre, heureuse d'avoir rencontré quelqu'un comme JiMin.

Comme prévu, je fus à l'heure pour venir goûter les plats de mon nouvel ami. Il venait me les apporter avec tellement de fierté qu'il ressemblait à un gamin tout émoustillé. J'eus le droit au fois gras sur son pain d'épice et confiture de figues en entrée, canard à l'orange avec mousse de pommes de terres en plat de résistance et enfin, un café gourmand dont le flan à la vanille et le muffin au chocolat furent confectionnés par JiMin.

-Alors, alors, alors ? Qu'est-ce que tu en penses ? s'impatienta l'apprenti-cuisinier, assis en face de moi.

-Une tuerie. Franchement, je te mets 9/10 !

-Oh... bah pourquoi pas 10/10 ?

-La perfection n'existe pas, jeune homme. Allez, reviens en cuisine !

Le patron était venu le chercher parce qu'il n'avait pas fini son service. Il s'excusa puis me remercia avant de rejoindre son poste. Je décidai de l'attendre, il avait fini dans une demi-heure. Je réglai ma note quelques minutes avant qu'il n'arrive me rejoindre, puis nous sortîmes tous les deux.

-Ca me fait plaisir que ce soit toi qui ait goûté mes plats.

-Ah ? Pourquoi ?

-Parce que c'est comme ça.

Il souriait en regardant les étoiles dans le ciel. Je souris de même, attendrie par cette béatitude.

-As-tu remarqué qu'on s'est direct tutoyé ?

-Je préfère ne pas perdre de temps.

-Comment ça ?

-Nous nous entendons bien, n'est-ce pas ? Alors cessons ces politesses de vieux et parlons-nous comme des amis de longues dates.

Je me mis à rire face au caractère pressé de JiMin. Nous rejoignîmes le métro ensemble, tout en continuant de discuter. Pendant le trajet, on s'échangea nos numéros de téléphone, ne voulant pas perdre contact. JiMin me quitt à sa station, nous nous saluâmes par une brève accolade.

Cela faisait deux mois que je connaissais JiMin. Nous nous voyons régulièrement, c'est super. Il y a peu, j'ai remarqué que nous étions devenus vraiment proches. Mais il restait quand même quelqu'un de mystérieux, dont la coquille ne devait pas être brisée sous peine de découvrir un secret fatal. Je respectai les distances que nous nous imposions inconsciemment, mais chacun de nous éprouvait une difficulté à ne pas pouvoir plus avancer.

Aujourd'hui, je devais me rendre au parc, pour une balade avec JiMin. Je devais l'attendre près du cerisier japonais, son préféré de tous les arbres du parc. Alors que j'attendais depuis maintenant quinze bonnes minutes, je me décidai à l'appeler. Mais je tombai sur le répondeur.

-Mademoiselle ?

Le marchand de glaces me fit signe d'approcher. Il se retourna pour préparer quelque chose puis m'offrit une pomme d'amour. Je le remerciai et constatai qu'il y avait une lettre rose avec. Je m'assis sur une des chaises adressées aux consommateurs et posai la pomme sur la table afin de lire la lettre. J'enlevai le cachet et sortis un papier parfumé à la rose, où des mots étaient soigneusement couchés sur le papier.

"Mya,

Cette lettre peut-être classique dans le registre de l'amour mais j'ai voulu la jouer poète romantique. Depuis l'instant où je t'ai vu dans le métro jusqu'à maintenant, mes sentiments n'ont cessé de grandir à ton égard. La dernière fois que nous nous sommes vus, j'ai hésité à te prendre la main. Mais je l'ai fait. J'ai hésité parce que je ne voulais pas que tu t'attaches à moi comme moi j'étais attaché à toi, c'est-à-dire de trop près. J'ai pris toutes les précautions au monde pour ne pas te prendre dans mes bras, toutes les précautions au monde pour ne pas t'embrasser, toutes les précautions au monde pour ne pas te donner l'espoir d'une relation amoureuse entre nous. Parce que tu ne sauras sûrement pas te défaire de la douleur occasionnée par ma perte.

A l'heure où tu lis cette lettre, je suis probablement déjà parti. Je suis désolé, ne m'en veux pas. Regarde le ciel comme j'ai l'habitude de le faire, les étoiles sont le réconfort nocturne de ceux qui marchent dans la nuit. Prends soin de toi Mya, je n'ai pas pu le faire pour moi. Les derniers instants de ma vie furent un pur bonheur grâce à toi, je regrette de ne pas t'avoir rencontré plus tôt. Sois forte, rencontre quelqu'un qui s'occupera bien de toi. Et surtout n'oublie jamais...

Je serais toujours à tes côtés.

JiMin. Qui t'aime énormément."

Je posai doucement la lettre sur la table. Et croquai dans la pomme d'amour. Les larmes dévalaient mon visage meurtri par la tristesse. Les pétales du cerisier japonais tourbillonnèrent dans les airs, semblant former un sourire florissant. Le sourire de JiMin était aussi coloré qu'un bouquet de fleurs fraîches et en bonne santé. A l'aube de la vie et...

Encore loin de la mort.