Cet OS est dédié à selena_world avec comme personnage DO des EXO.

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Pour mon premier jour d'école, je me tapais un retard de quinze minutes. C'était un record pour ma tenue exemplaire ! Mes parents allaient me tuer. Peu importe, pour le moment, je devais arriver avec le moins de retard possible à mon école. Je courrais aussi vite que mes jambes me le permettaient (c'est-à-dire, pas très vite, comme j'étais de petite taille). Dans ma course folle, je bousculai quelques passants jusqu'à ce que ce fut la bousculade de trop. Je donnai accidentellement un coup d'épaule à un malheureux personnage qui se trouvait sur ma route. Sa main vola en l'air, renversant son café sur sa chemise blanche.

-Oh mon dieu ! Je suis sincèrement désolé, monsieur, dis-je précipitamment en m'inclinant plusieurs fois. Je vais nettoyer tout ça.

-Non, non, ce n'est rien. J'ai toujours une chemise de rechange pour ce genre d'incident, marmonna-t-il.

J'étais horriblement confuse. Quand mon regard tomba par hasard sur sa montre, je me rendis compte que le temps filait à une allure pas possible et que si je continuais à m'attarder sur cette rencontre maladroite, j'allais vraiment être en retard pour de bon.

-Veuillez m'excuser une nouvelle fois, monsieur. Je dois y aller maintenant, sinon je vais être en retard. Au revoir et passez une bonne journée !

Je repris ma course folle en direction de mon école qui n'était plus qu'à cinq minutes, en courant bien sûr. De loin, je voyais les derniers élèves rentraient dans la cour. Je les dépassais tous et rejoignis les tableaux qui indiquaient les classes dans lesquelles les élèves étaient distribués. Je repérai la première lettre de mon nom de famille puis le nom de ma classe et enfin la salle dans laquelle ma rentrée allait se dérouler. Je repris ma course à pied dans les escaliers puis arrivai à destination. Mes amies étaient là, riant de ma tête déconfite, essayant de m'aider à reprendre mon souffle et me faire boire un peu d'eau. Nous rentrâmes ensemble dans la salle quand la sonnerie retentit quelques secondes après. Je regardai l'heure pour noter combien de temps j'avais mis en courant pour venir jusqu'ici, au cas où. Juste au cas où.

Notre professeur principal rentra peu de temps après, faisant taire le brouhaha uniquement par sa présence, sans un mot.

-Asseyez-vous, je vous en prie. Je suis en retard car jai connu sur la route...

Nos regards se croisèrent, nos yeux s'arrondirent comme des soucoupes. C'était l'homme de ce matin, à qui j'avais renversé le café sur la chemise !

-... un petit incident. Bien, prenons la rentrée en main désormais.

Je ne l'avais jamais vu, c'était un nouveau professeur. Comment je pouvais savoir ce matin que c'était un professeur, de surcroît de mon établissement, de surcroît MON professeur principal ! La vie avait décidé de me faire un sale coup de karma pour mon retard. Il va me flanquer ma première heure de colle de mon année scolaire. Je me décomposais à vue d'œil sur ma chaise, attendant que la sentence tombe.

-Je m'appelle Monsieur Do, je serais votre professeur principal pour cette année scolaire. J'espère que nous ferons du bon travail ensemble. Si vous avez la moindre question, ainsi que le moindre problème, n'hésitez pas à m'en faire part. Je me ferai une joie de pouvoir vous aider, du mieux que je puisse le faire.

Il sourit avant de s'incliner. Les filles gloussèrent entre elles tandis que les garçons s'échangèrent quelques regards. Cela nous changeait bien de notre professeur principal de l'année dernière qui était plutôt drastique et qui s'en foutait pas mal de nous, son ultime objectif étant de nous faire travailler sans relâche. Tandis que monsieur Do semblait se montrer à notre écoute, prêt à nous aider pour n'importe quoi. Je souris malgré moi, ayant naïvement confiance en lui. Oui, ça changeait vraiment de l'année dernière. Mais l'épisode de ce matin me revint en tête, introduisant dans ma tête l'idée qu'il ne me fasse aucun traitement de faveur quant à ma maladresse.

Pendant qu'il expliquait le règlement intérieur, nous présentait notre emploi du temps ainsi que nos différents professeurs, je le détaillai de haut en bas. De petite taille, mince, une coupe en brosse accompagnée de grands yeux marrons, c'était le genre de professeur victime de sa classe. Pourtant, il semblait confiant et savait ce qu'il faisait. Il devait avoir quelques années d'expérience derrière lui, malgré qu'il faisait jeune.

-Bien, ce sera tout pour ce jour de rentrée. Vous pouvez rentrer chez vous et vous consacrer aux préparatifs de cette année scolaire. Passez une bonne journée.

Il s'inclina, nous fîmes de même, puis il se retira. Tout le monde se leva, rangeant ses affaires tout en discutant à propos de ce nouveau professeur. Quelle était la probabilité qu'un nouveau professeur dans cette école soit le professeur principal de ma classe et que quelques heures plus tôt, ce fut la victime de ma course folle à cause de mon retard ? La vie nous réservait parfois bien des surprises.

Mes amies me proposèrent de passer au Noraebang avant de rentrer chez soi mais je devais effectuer une petite recherche au CDI s'il n'avait pas les livres dont nous aurions besoin durant cette année scolaire. Je saluai donc mes amies avant de me diriger vers le centre documentaire. Je me dirigeai vers le rayon correspondant à mon niveau scolaire, commençant mes recherches.

-Maya, c'est ça ?

Je me retournai, me retrouvant nez-à-nez avec mon professeur principal, monsieur Do.

-Ou... oui, c'est bien ça.

-Enchanté. Nous n'avions pas eu l'occasion de se présenter ce matin.

-Ah... oui. Encore désolée.

-Ce n'est pas grave, ça arrive à tout le monde. Je ne vais pas vous sanctionner pour quelque chose qui est arrivé en-dehors de cet établissement scolaire. Ce serait un abus de pouvoir, n'est-ce pas ?

-Oui, sûrement. Je comprendrai si vous voulez me punir après ce que j'ai fait subir à votre chemise.

-Ce n'est pas comme si vous l'aviez voulu. N'y pensez plus, cette affaire est close. Tenez, vous devriez plutôt vous concentrer sur ceci.

Il extirpa un livre de la bibliothèque qui se trouvait en face de nous et me le donna.

-J'ai épluché le dossier scolaire de cette classe pour étudier les difficultés de chacun d'entre vous. Ce livre devrait vous aider à augmenter votre moyenne en droits. Penchez-vous sur la question dans les prochains jours, nous en reparlerons en cours. A demain.

Puis il se retira sans un bruit, quelques livres sous le bras, se dirigeant vers l'accueil afin d'effectuer son prêt. Je clignai plusieurs fois des yeux, essayant de comprendre ce qui venait de se passer. Je l'avais bousculé ce matin, je l'avais tâché, et il m'aidait à présent. La vie nous réserve parfois bien des surprises, décidément.

Les jours suivants, comme par enchantement, mon attention était dirigée vers ce livre. Il était plutôt ludique pour une matière aussi compliquée et chiante. Je saisissais mieux en cours ce que nous expliquait notre professeur. Parfois, il me lançait quelques coups d'œil pour voir si je suivais ou si j'avais compris. J'avais remarqué que chez certains élèves, il analysait leur visage pour voir s'ils avaient compris le cours ou pas. Il aidait vraiment chacun de nous, on aurait dit le professeur Koro dans Assassination Classroom.

Je fus tirée de ma rêverie quand la coche retentit dans l'école. Je rangeai mes affaires tout en discutant avec mes amies sur notre sortie du vendredi soir.

-Maya, vous restez ici.

J'haussai les sourcils, me tournant vers mon professeur puis vers mes amies. Elles baissèrent la tête en rigolant puis sortirent de la classe. Bande de traîtresses. Je m'approchai de mon professeur à pas lent, déçue de ne pouvoir profiter de cette fin de semaine tranquillement. Il me désigna du doigt la table en face de lui, m'invitant à m'asseoir.

-Avez-vous compris le cours que je viens de donner ?

-Oui, monsieur.

-Dans ce cas, récitez-le moi.

Je relevai la tête, surprise. Avait-il décidé de me faire payer ma faute de l'autre jour par des heures supplémentaires de travail ? Je bafouillai quelques phrases mais fus très vite coupée par sa voix.

-Non, non, non, vous confondez tout. Recommencez.

Perdue, j'essayai de reconstituer ce qu'il avait dit en cours. Je cherchai dans ma mémoire ce que j'avais noté dans mon cahier.

-Alors, Maya ?

Il releva mon menton du bout de l'index.

-Ce n'est pas bien de ne pas écouter son professeur en cours. Que dois-je faire, selon vous ?

Je repartis donc avec un travail supplémentaire chez moi. Il fallait bien sûr qu'il soit question de la matière où j'étais la plus faible mais le sujet qui me plaisait le moins. Très sadique, comme professeur, il cachait bien son jeu. Il voulait jouer ? Alors on allait jouer. Il ne faut jamais s'en prendre à Maya.

Les jours suivants, je fis semblant que je n'écoutais pas. Et a la fin du cours de droits, il m'interrogeai pour voir si j'avais bien écouté et compris. Je lui récitai alors comme un élève de l'école primaire récitant sa poésie le cours qu'il nous avait énoncé. Puis je tournai la tête vers lui, lui lançant un regard insolant qui le faisait sourire en coin à chaque fois. Il voyait bien que je m'amusais de sa personne, mais la plupart du temps je perdais car il me donnait quand même du travail supplémentaire quand je butais sur la moindre petite chose. Alors je sortais furieuse, claquant le talon de mes chaussures dans le couloir, exprimant mon mécontentement. J'étais pratiquement sûr qu'il se délectait de mon comportement défaitiste en riant dans sa salle de classe, en salle de professeurs, dans le métro, chez lui, dans son bain, dans son sommeil, et j'en passe. C'était plutôt rageant.

Mais ce jour-là fut différent de tous les autres. Certes, il me demanda de rester avec lui après les cours (ce qui au passage attisait la curiosité de mes camarades... bande de pervers). Certes, il me fit réciter le cours comme à son habitude. Certes, il se jouait de moi. Mais il y avait une ambiance différente de tous les autres soirs. Son regard était différent, et il croisait et décroisait les bras assez nerveusement. Je compris que c'est parce qu'il n'arrivait pas à me coincer sur quelque chose.

-Bien. J'ai effectué mon travail de professeur jusqu'au bout, apparemment. As-tu constater la hausse flagrante de ta moyenne en droits ?

Il posa une feuille sur la table à laquelle j'étais assise. J'étais passé de 8 à 14 de moyenne, en quatre mois.

-Ce qui te fait gagner 2 points supplémentaires sur ta moyenne générale. Tu arrives donc à 14,65/20.

-Faites-vous la même chose pour mes camarades ?

-Bien sûr, pas de favoritisme.

Il me montra alors le tableau des notes de mes camarades de l'année dernière et de cette année, pointant de ses deux index les matières dans lesquelles ils étaient faibles. Désormais, ils avaient tous remontés, ce qui leur permettait d'avoir une meilleure moyenne générale. Je souris.

-Merci, monsieur.

-Vous n'avez pas à me remercier, c'est vous qui faites la majeure partie du travail.

Je relevai le visage vers lui. Il était si proche. Sa peau devait être si douce. En plus, il sentait bon le parfum d'homme. Ses yeux se levèrent des feuilles scolaires pour venir s'accrocher aux miens. Confuse, je baissai la tête et récupérai mon sac. Il m'attrapa le bras et me fis retourner vers lui.

-Il n'y a aucune honte à ça, Maya.

-De quoi parlez-vous ?

Il laissa un silence s'écouler entre nous.

-A admettre que c'est moi le plus fort.

Je me mordis la lèvre inférieure, voulant le frapper à tout prix. Il est pas possible quand on le connaît bien, celui-là ! Je me défis violemment de son emprise et sortis de la classe sans un mot. Mon cœur battait à une vitesse folle, je n'arrivais pas à le calmer. Non, cela ne peut arriver, pas avec un professeur. Pas avec lui. Il doit avoir dix ans de plus que moi, il doit même avoir une petite amie qui l'attend chez lui en rentrant du travail. Cette pensée me fit monter les larmes aux yeux.

Les jours suivants, je n'accordai pas plus d'attention aux cours. J'en avais plus que marre, j'attendais les prochaines vacances avec hâte.

-Maya, êtes-vous concentrée ?

-Ouais.

-En êtes-vous bien sûre ?

-Mais oui, oooh...

Il fronça les sourcils et reprit son cours, excédé apparemment. A la fin de la journée, alors que je sortais du cours d'anglais, je le croisai dans les couloirs.

-On a deux mots à se dire. Rejoins-moi en salle des professeurs.

Je soufflai puis fis signe à mes amies de partir sans moi. Je tournai les talons et me dirigeai nonchalamment vers la salle des professeurs. Il n'y avait personne. Il allait me faire attendre, en plus ? Soudain, je fus violemment plaquée contre la porte. Une main se glissa derrière moi pour la fermer à clef.

-Alors, Maya ? On devient insolente ?

-Je l'ai toujours été, non ?

-Certes, mais en ce moment ça s'est plutôt intensifié.

Monsieur Do s'écarta de moi et me regarda de haut en bas.

-Quelque chose vous cause du souci ?

-Rien. Laissez-moi partir, j'ai des devoirs à faire.

-Non, vous n'en avez pas. Mais si vous y tenez, je peux...

-Non ! C'est bon, j'ai eu ma dose.

Il scruta mon visage avant de faire glisser son regard sur moi. Il remarqua alors que j'avais les bras croisés et tournais la tête vers la droite, fuyant son regard, ne voulant pour rien au monde me retrouver seul à seul avec lui. Il plaça lentement une main contre la porte à hauteur de ma tête. Il approcha son visage tout en s'humectant les lèvres.

-Si tu savais comme tu attises ma curiosité, Maya.

Mes joues s'empourprèrent, mon cœur entreprit une course folle dans ma poitrine. Je crois même qu'il pouvait l'entendre car il sourit. Il s'approcha de plus en plus jusqu'à faire glisser ses lèvres sur la peau de mon cou. Un frisson me parcourut l'échine tandis que je ne tenais plus debout. Mais qu'est-ce qu'il foutait ?

-Ose me dire que cela ne te plait pas ?

-Ce... ça ne me déplaît pas.

Il releva le visage, plantant son regard dans le mien.

-Maya. Tu peux garder un secret ? Un grand secret, j'entends par-là.

-Oui.

Il fondit alors sur mes lèvres, embrassant doucement ma bouche de ses lèvres pulpeuses. Ses lèvres que j'avais tellement détaillé ces derniers jours, ainsi que ses yeux perçants que rien n'y personne ne pouvait y échapper, et son odeur accompagnée de sa chaleur, si enivrantes toutes deux réunies. Je fermai les yeux et me délectai de cet instant privilégié. Je n'avais jamais ressenti ce genre de sensation.

-Ce sera notre petit secret, murmura-t-il en souriant.

Je ris nerveusement puis fronça les sourcils.

-Est-ce que je peux vous poser une question ?

-Je n'ai seulement que cinq ans de différence avec toi. Ne t'inquiète pas, je ne suis pas un pervers.

Je souris, rassurée. Je glissai mes bras autour de son cou et me blottis dans ses bras, heureuse. Si on m'avait dit que j'allais rencontrer l'amour cette année, à l'école, de surcroît un professeur, je ne l'aurais pas cru et je serais partie en riant. Comme quoi... la vie nous réserve bien des surprises.

-Ah, au fait. Je ne te lâche pas pour autant pour tes devoirs.

Mon sourire s'effaça lentement. Il allait me pister jusqu'à l'extérieur de l'école, ou quoi ?