Iwaoi : Lonely
Oikawa essuyait la trainée de larmes toute fraiche qui venait de salir sa joue rosée. Il reniflait, regardant distraitement le ciel par la fenêtre de sa chambre, dans la maison de ses parents. Ca n'allait pas fort pour lui.
Il se sentait mal depuis un moment et il ne savait pas décrire le mal qui le rongeait intérieurement, encore pire, il n'arrivait pas à en parler à qui que ce soit.
Les mots étaient comme coincés au fond de sa gorge quand il essayait de parler à son petit copain ou à sa grande soeur. Il n'avait jamais été vraiment proche de ses parents qui étaient très centrés sur leurs carrières, malgré qu'ils aimaient énormément leurs deux enfants.
Il était minuit passé de presque vingt minutes quand il prit son téléphone pour tentant de contacter son petit ami, en vain.
Il s'était disputé avec son "Iwa-chan" quelques heures avant de rentrer à la maison, le rendant encore plus triste et le plongeant dans un sentiment de solitude sans fin. Il avait l'impression que tout tournait mal en ce moment et que personne ne le voyait.
Oikawa avait toujours été quelqu'un de jovial, déterminé et là pour ses amis, sa famille ou quiconque qui avait besoin de lui, même son stupide cadet au volley qui avait eu besoin de conseils quand lui et Hinata s'étaient violemment pris la tête.
Par contre, quand lui en avait besoin, il n'avait personne vers qui se tourner. Il avait bien une soeur attentive ou un petit copain qui l'aimait, pourtant il se sentait plus seul que jamais.
Il ne savait pas expliquer pourquoi il ressentait un profond vide au fond de lui depuis plusieurs mois, mais personne ne semblait le sortir de là. Il avait bien lancé de temps en temps des sous-entendus à ses proches mais aucun n'avait percuté, et s'ils l'avaient fait, ils n'avaient pas relevé, pensant que le passeur titulaire voulait sans doute se rendre intéressant. C'était tout à fait son genre depuis tout petit de vouloir être le centre de toutes les attentions certes, mais là ce n'était pas le cas.
Cela faisait mal de savoir qu'il n'y avait personne qui comprenait. Avant pourtant, en un regard, son meilleur ami aurait compris. Peut-être le fait qu'il ne sache pas décrire cette peine n'aidait pas les autres à voir et comprendre ? S'il n'en parle pas, personne ne peut réellement savoir ce qui le préoccupe.
Mais depuis leur mise en couple, Tooru avait l'impression d'avoir perdu celui qu'il aimait, son ami de toujours. Le soir quand il rentrait à la maison, il la trouvait bien trop vide à son goût la plupart du temps. Sa soeur déjà en dernière année à l'université n'habitait plus sur place depuis quelques temps et ses parents étaient cadres à l'international donc peu présent. Tout était si ... calme. Trop calme.
Il regardait souvent les étoiles dans le ciel, rêvant secrètement que quelqu'un viendrait le sortir de ce cercle noir, de ce gouffre, ce sentiment qui prenait possession de lui de plus en plus. S'il devait dessiner ce qu'il ressentait, il commencerait par se dessiner, continuerait par gribouiller un gros cercle noir autour de lui, grandissant et se noircissant de plus en plus, jusqu'à le recouvrir complètement comme pour l'avaler.
Il s'était lui même fait peur quand, alors qu'il allait en ville rejoindre son équipe de volley via le train, il s'était imaginé sauter sur les rails. Il avait imaginé la réaction de ses proches, et il avait fait l'atroce conclusion qu'il n'y aurait presque personne hormis une horde de fanas débiles qui pleurerait sa mort... C'est ce qu'il croyait du moins. Il n'était pas suicidaire au contraire il tenait énormément à la vie, il était en souffrance rien de plus.
Il refoula un sanglot, serrant dans ses bras le vide contre lui . Il portait un sweat à capuche qui appartenait à l'homme qui avait son coeur depuis toujours. Cela lui faisait encore plus mal. Il se faisait du mal tout seul.
Il n'arrivait plus à se motiver à étudier. Ses notes n'étaient pas non plus en chute libre, mais elles ne reflétaient pas ses capacités habituelles. S'il continuait par contre, cela virerait au désastre car il allait droit dans le mur. Les professeurs avaient relevés la question une ou deux fois en salle des profs mais sans chercher à lui en toucher un mot.
Au volley, il faisait semblant de rien, que tout allait bien, jusqu'à aujourd'hui. Il savait qu'il avait merdé aujourd'hui pour cacher ses sentiments et la dispute était totalement de sa faute. Il s'en voulait. Il n'arrivait plus à pousser ses coéquipiers à donner le meilleur d'eux-mêmes.
Parfois, pleurer fait plus de bien que de parler. C'est ce que Iwaizumi lui avait toujours dit. On peut dire qu'il appliquait ce conseil à la lettre depuis un bon moment.
-Iwa-chan...décroche je t'en supplie...
Les gouttes d'eau salées troublaient de plus en plus sa vue en voyant que son copain ne répondait absolument pas. Il se décida alors à lui envoyer un message
"Hey... Iwa-chan... Je sais que t'es fâché sur moi et ... c'est ma faute. tout est de ma faute je le sais d'accord ? je m'excuse d'avoir dit ça tout à l'heure je ne le pensais pas. J'espère que tu pourras me pardonner bientôt... je me sens seul sans toi"
Il envoya le message et lança son téléphone sur son lit, ignorant s'il allait recevoir une réponse ou non. Peut-être qu'il ne voulait pas savoir.
-Everybody knows my name now, but somethin' 'bout it still feels strange
Il commença à murmurer doucement une chanson qu'il avait composé lui même un soir de nuit blanche. Il n'arrivait quand même plus à dormir. Quand sa tête allait exploser de pensées car trop pleine, il mettait par écrit ce qu'il avait dans l'esprit et parfois cela formait une chanson. Il aimait chanter et une seule personne au monde connaissait cette partie là de lui.
-Like lookin' in a mirror...tryna steady yourself, and seein' somebody else
Il ouvrit sa fenêtre pour respirer de l'air frais malgré la nuit froide de ce mois de novembre. Le vent pénétra dans sa chambre sans tarder
-And everything is not the same now, It feels like all our lives have changed
Il ferma les yeux un instant en laissant couler ses larmes de plus en plus abondantes. Sa voix se craquait à presque chaque mot.
-Maybe when I'm older, it'll all calm down
Il mit un bras autour de lui même, s'accrochant à son autre bras.
-But it's killin' me now
Le bruit de son téléphone, il ne l'entendit pas. Les bruits de pas se précipitant dans la maison familiale non plus. Il était comme dans une sorte de bulle dont il ne pouvait s'échapper seul. Une bulle qui le tourmentait nuit et jour. Sa bulle.
-What if you had it all, But nobody to call?
Il explosa totalement, criant sa douleur silencieuse au travers de ces paroles. Il se plia en deux, tombant à genoux.
-Maybe then you'd know me
'Cause I've had everything
La porte s'ouvrit doucement, un jeune homme brun regardant désormais son petit ami totalement possédé par ce tueur silencieux, la traitre maladie. Il l'avait entendu crier et son coeur s'était brisé.
-But no one's listening
Hajime écoutait tout, il devait savoir. Il avait remarqué que son meilleur ami, partenaire de coups foireux et copain n'allait guère bien. Mais il savait mieux que quiconque qu'il ne fallait pas forcer Tooru à parler quand ça n'allait pas. Cependant cette fois, il ne pensait pas que les choses auraient été aussi loin... Il avait toujours été là et il savait que cette fois-ci il n'avait pas fait le meilleur des choix en laissant le châtain seul.
-And that's just fuck*n' lonely
Tooru n'avait toujours pas remarqué la présence de l'autre jeune de son âge sur le pas de la porte. Il serrait les poings, hurlant ces deux dernières lignes....
-I'm so lonely
Lonely
Hajime s'approcha à pas de loup et prit le châtain contre lui, le serrant de toutes ses forces. Oikawa ne résista pas, il ne savait même pas qui avait osé le prendre contre lui, mais il s'en fichait pas mal et puis il n'avait plus la force de résister. Depuis le temps qu'il avait en envie et surtout besoin d'amour, d'attention, qu'une oreille attentive le trouve.
-Tooru...mon amour...
-H-hajime ?
-Shhhh tout va bien, je suis là... respire calmement
Tooru se laissa aller devant lui. Ca faisait du bien bordel de pleurer quand on se savait soutenu. Il essayait de caler sa respiration sur celle du brun pour reprendre un rythme normal.
Le passeur avait toujours connu le genre de personne qui dramatisaient leur propre vie quand il essayait de parler de ce qui n'allait pas. "Oh moi aussi" , "Ok", c'était tout ce à quoi il avait eu droit jusqu'à présent.
Il était presque deux heures du matin quand l'ace enfin pu calmer l'autre joueur de volley.
-Tu veux bien me dire tout ce qu'il se passe... ce que tu ressens, ce qui passe dans ton esprit, ta tête, tes pensées... des doutes. Peu importe mais parle moi Tooru.
Ils étaient sur le lit du plus jeune, enlacés.
-je ne sais pas... je me sens vide, seul. Je me suis laissé submerger par la fin de l'année et le travail qu'on a pour les examens, mais aussi... j'avais l'impression que plus personne n'écoutait quand je parlais... Je n'étais plus assez bon au volley après que Karasuno nous ait battu... ma soeur qui quitte définitivement la maison... c'est une accumulation... et parfois, sans raison , j'ai des pensées sombres. Dans le sens où je pense au fait que je suis seul et que personne ne pourra me sortir de ce trou noir... alors quand on s'est disputé tout à l'heure... j'ai craqué. Je ne sais pas vraiment décrire ce qu'il se passe, ce n'est pas une chose en particulier tu vois...
-Oublie pour la dispute, j'ai été tout aussi con dans l'histoire Tooru. Je sais parfaitement que j'ai ma part de responsabilité de ton mal-être et je m'en veux de ne pas avoir réagit plus tôt... Mais je te le promets, je ne vais pas te laisser tomber. Je vais te sortir de là, peu importe le temps qu'il faudra d'accord ? On va y aller étape par étape, main dans la main pour comprendre tout ce qu'il se passe dans ta tête et comment sortir la tête de l'eau. Je sais que tu as tendance à penser toujours de trop et interpréter à ta façon, et je serai là pour te rappeler que tout ira bien.
Hajime leva le menton de son copain pour le faire le regarder les yeux dans les yeux.
-Oikawa Tooru, sale petit con, je t'aime et je serai toujours là pour sauver ton cul.
Il reçut un véritable sourire de la part du passeur .
-Iwa-chan quel romantisme.
+++
hey... salut.
Je suis désolée pour cet OS triste mais... j'avais besoin de mettre des choses que j'ai pu traversées par écrit. Vraiment. Sauf que dans mon cas je ne suis pas en couple mais les sentiments de Tooru je les ai eu à peu près. J'ai romancé tout ça on va dire.
J'étais suis juste un peu à bout je pense avec cette deuxième année à l'université, mais cet OS est surtout pour vous rappeler que le trou noir ne reste jamais toute la vie, même s'il peut durer des années.
Si jamais ça ne va pas, n'hésitez pas à en parler, même avec moi si vous n'avez personne. Ne restez pas dans votre coin s'il vous plait :)
J'espère que la lecture fut bonne et sur ce je retourne étudier oups, car oui j'ai coupé mon étude pour vous sortir cet OS qui était presque totalement écrit en soit :) je finis les exams mi-juin donc je ne sais pas quand je sortirai le prochain OS, certainement pas avant le 10 juin ! Prenez soin de vous
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top