Iwaoi : deuil

[je vis en ce moment un passage compliqué dans ma vie et j'avais le besoin de mettre certaines choses par écrit.  Ne vous inquiétez pas l'histoire ne reflète pas une situation que je vis en tant que telle.

J'espère que cet os vous plaira en tout cas. Il n'est pas sad end, cependant il est très triste. 

Merci d'être là vous êtes les meilleurs !

Vous ne savez pas savoir à quel point ca me fait plaisir que vous soyez là et que vous lisiez mes os sur lesquels je passe parfois beaucoup de temps pour donner le meilleur rendu possible. Ce n'est pas tout le temps facile entre les études que je fais et le temps que je dois accorder à ces os, mais sachez que j'écris toujours avec un immense plaisir.

Je remarque que beaucoup d'entre vous sont silencieux mais lisent chacun de mes os ce qui me fait chaud au coeur, chaque vue, vote, commentaire me touche :) alors merciiii et bonne lecture, n'oubliez pas vos mouchoirs.] 


Tout ce qu'il venait d'arriver dans la vie d'Hajime n'était pas des choses que l'on pensait normales à vivre à un si jeune âge. 

Le temps morose et la pluie ne cessait de s'abattre sur les vitres du luxueux appartement au centre d'une grande ville japonaise appartenant à un athlète international et son époux, le coach de l'équipe de volley du pays. 

Tooru trouva le lit vide quand il se réveilla, une fois de plus. Il savait où était son mari. 

Il se leva doucement, et approcha de l'homme étant dans une autre pièce pour ne pas le brusquer ou le surprendre. 

-Hajime ? 

-Oh... Je t'ai réveillé ? Excuse-moi... 

-Non ne t'en fais pas, j'avais tout simplement assez dormi. 

Tooru mentait en disant qu'il avait assez dormi. Cela faisait environ un bon mois qu'il n'avait plus que trois à quatre heures de sommeil par nuit. Il veillait sur son mari et le réconfortait chaque nuit, sacrifiant quelques heures de sommeil au passage. Mais cela n'avait pas d'importance. Il devait et voulait être là pour lui. 

-Tu as dormi un petit peu malgré tout ? 

Hajime haussa les épaules en fixant un point imaginaire par la fenêtre, amenant directement au cœur de la ville animée malgré la météo capricieuse. 

Tooru s'approcha à nouveau, pas à pas, et passa ses bras autour des hanches de son amoureux, par derrière pour lui fait un câlin, et le soutenir. 

-Tu veux parler de quelque chose ? 

-Pas spécialement. 

-Tu veux que je te prépare à manger ? Si tu allais sur le canapé mmm ? On pourrait rester au calme et faire des câlins comme hier. 

Hajime semblait vide. Lui qui était celui qui réconfortait son petit ami jadis, qui était "le fort" du couple toujours prêt à remonter la pente, n'était plus aujourd'hui que l'ombre de lui-même. 

Sans un mot, il se tourna vers son amant qui découvrit ses yeux totalement rougis par les pleurs. 

-Tooru... 

-Je sais. 

Il le prit dans ses bras, le laissant enfuir dans son cou sa tête en caressant ses cheveux bruns fraîchement lavés. 

Hajime se remit à pleurer, en serrant l'homme de sa vie de toute ses forces dans ses bras, comme si à tout moment Tooru lui aussi allait disparaître et laisser un vide dans son cœur. Il ne pourrait pas le supporter. 

Les deux ignoraient le téléphone s'allumant du plus grand. Ils n'avaient pas eu le besoin de parler à quelqu'un ces derniers temps, à part quelques messages pour rassurer sur le fait qu'ils allaient "bien" si nous pouvons dire cela. 

-Je suis perdu... Comment dois-je avancer maintenant ? Je me sens vide Tooru... Je me sens vide. Comme si on m'avait enlevé une partie de ma vie, de mon cœur. De mon âme. Je ne sais plus par où aller... Je ne sais même plus comment vivre. Ai-je seulement le droit de vivre ? 

Tooru mentirait en disant que ses paroles ne lui déchiraient pas le cœur. S'il pouvait, il enlèverait tous les maux de son époux pour lui prendre pour lui. 

-Je sais que tu te sens perdu. Et certainement encore plus vide que ce que je ne peux imaginer. Je ne peux même pas imaginer perdre ma mère un seul instant. Cependant, je serai là pour te guider dans ta recherche. 

Il y a moins d'une semaine, l'enterrement de la mère du coach avait eu lieu. Celle-ci avait été touchée par une maladie qui avait été diagnostiquée beaucoup trop tard pour être soignée complètement. La mère était alors décédée brutalement, laissant derrière elle deux enfants dont Hajime et un mari rongés par le chagrin. 

Mais le plus affecté étant sans doute Hajime. C'était le plus proche de la mère de famille. Tooru ne saurait dire combien de fois son amant lui parlait de sa maman comme le repère dans sa vie. Il aimait l'appeler en riant la seule femme de sa vie. 

Au départ, Tooru avait accompagné tous les jours Hajime à l'hôpital, en lui laissant cependant du temps seul avec elle. Puis, après son décès il y a moins d'un mois, il avait essuyé les crises de larmes, de rage et de colère de son amant, sans lui en tenir rigueur. Hajime ne lui avait jamais fait de mal après tout. Il souffrait et son mari était là pour toutes ces étapes. 

Parfois, le passeur était sûrement un peu maladroit dans ses actes ou paroles, mais il voulait que l'homme qui partage sa vie sente qu'il était là. Qu'il n'était pas seul face à ce deuil. 

-Tooru ? 

-Oui mon cœur ? 

-Tu crois qu'on pourrait... Aller... 

-On doit d'abord s'habiller chaudement dans ce cas. 

-non attends. Pas là-bas ce n'est pas à ça que je pensais, je ne suis pas encore prêt pour ça.

Le dit Tooru fut étonné mais ne fit aucune réflexion à ce sujet, ils iraient sur la tombe de sa mère quand il irait mieux et qu'il serait prêt, ce n'était pas un problème .

-Je parlais d'aller juste se promener tous les deux . J'ai besoin de me vider la tête et je n'ai pas envie d'être seul...

Le plus châtain des deux hocha la tête

-Faisons ça, bonne idée champion

Hajime fit quelque chose qu'il n'avait plus fait depuis bien longtemps, et son mari ne saurait même pas dire quand est-ce qu'il avait le brun sourire pour la dernière fois. Cela faisait sans l'ombre d'un doute plus d'un mois. Moi au cours duquel le plus petit n'avait pas sourit, ou en tout cas, pas d'un vrai sourire sincère.

-Iwa-chan je peux te piquer un pull?

Tooru n'avait jamais perdu l'habitude de ce surnom, même si désormais lui aussi était un iwaizumi depuis près d'un an. Il avait du temps aux deux idiots pour se rendre compte de leur amour réciproque, alors ne pensez même pas à un mariage rapidement prévu.

-lequel?

Tooru prit son pull favori et le montra fièrement à son chéri

-cesse ce sourire débile deux secondes et oui tu peux l'enfiler

Il leva les yeux en l'air en guise de réponse et enfila le sweat bleu marine sentant la lessive fraichement effectuée. Cela sentait le confort, la douceur, la chaleur . Un mélange de choses rassurantes pour les deux hommes.

Rien de mieux que de se blottir au chaud contre celui qu'on aime quand rien ne va dans sa vie. Ce n'est pas nos tourtereaux qui diront le contraire, certainement pas.

-Tu es prêt?

Le passeur de l'équipe argentine tendit sa main en direction de son chéri pour que celui-ci la saisisse. Il savait que malgré le vrai sourire de son bien aimé, il n'allait pas mieux. Il était sur la bonne voie certes, mais rien ne permettrait de dire si d'un jour à l'autre ça n'allait pas empirer.

-Allons-y

Iwaizumi saisit la main de son vis-à-vis en ouvrant la porte de l'appartement , laissant ce dernier sortir à son tour et fermer l'appartement à doubles tours, un cambriolage aurait été la goutte de trop.



Cela faisait deux heures qu'ils marchaient, main dans la main, en silence. Ils essuyaient des regards peu commodes ou des remarques faisaient siffler à moitié leurs oreilles, cependant ils n'en se préoccupaient pas plus que ça. Ils n'en avaient rien à faire, surtout avec la situation actuelle, de qui acceptait ou non leur relation. 

-j'ai peur.

Tooru jeta à un oeil à Hajime qui ressentait visiblement le besoin de se confier .

-J'ai peur de ne jamais retrouver l'équilibre qui me permettait d'avancer.

-Nous créerons un nouvel équilibre, le coupa immédiatement son amant.

-Peu importe le temps qu'il faudra. Nous allons trouver comment le créer, tous les deux, avec nos amis aussi. Tu pourras te reposer sur nous. Je sais que ta mère était ton pilier dans la vie et elle le restera sans doute pour toute ta vie.

Hajime aurait envie de lui dire qu'elle n'était pas le seul pilier, que lui aussi, Iwaizumi Tooru avait été toujours un pilier. Mais les mots restèrent coincés dans sa gorge, mêlés à un sanglot refoulé à l'évocation de sa mère.

-Nous allons continuer à améliorer notre cocon, pour que plus jamais tu ne sois seul. Je t'en fais la promesse.

Il n'eut pour réaction que d'embrasser l'autre homme, l'arrêtant dans sa marche en plein milieu d'un trottoir, sous la pluie battante à tout va, un orage allant même jusqu'à déformer le ciel en différentes teintes de bleu et mauve, plus jolies les unes que les autres.

Peut-être que cet orage était lui aussi symbole de la tristesse de l'entraineur . Peut-être qu'il aurait pu apaiser ses peines en sachant que sa mère veillait sur lui depuis là-haut, souriant fièrement face aux paroles de Tooru, sachant qu'elle avait laissé entre de bonnes mains.

Tooru se détacha un instant des lèvres de son vis-à-vis pour prendre de l'air , mais son regard resta plongé dans le sien, lui transmettant de l'amour à n'en plus pouvoir. Hajime sourit une nouvelle fois, ce qui réchauffa le coeur du passeur.

-Je t'aime Tooru. Je sais que je n'ai pas été facile et tendre avec toi ces derniers jours alors que tu as tout fait pour moi. Tu m'as supporté, soutenu, même relevé. Tu ne sais pas savoir à quel point je suis heureux de t'avoir à mes côtés surtout en ces temps horribles. Quand tu es venu avec moi à l'enterrement, et que tu m'as regardé avec tant d'amour et de compassion, j'ai compris qu'une fois de plus j'avais fait le bon choix. Et c'est comme si ma mère avait toujours été là, même à cet instant, avec cette rose tombée à nos pieds. Comme si elle essayait de me dire qu'elle comptait sur toi et qu'elle me donnait son aval à nouveau pour notre relation.

Tooru se souvint que les débuts de leur couple avec la mère de son compagnon n'ont pas été simples. En effet, outre le fait que son fils soit gay qu'elle avait totalement accepté dès que son adolescent de 16 ans lui avait annoncé. Ils avaient longuement discuté mais elle l'avait rassuré immédiatement en disant qu'elle n'avait pas de problème avec ça.

La conversation un an après avait quelque peu changé la donne cependant. A ses bientôt 18 ans Hajime avait annoncé à sa famille qu'il était en couple avec son meilleur ami de toujours depuis quelques mois. Le choc fut si intense qu'une dispute assez violente en paroles avait alors éclatée. Violente au point que l'ace de Seijô avait passé le mois entier chez son petit ami et ses parents.

La mère avait alors entreprit une nouvelle discussion où ils s'étaient expliqués tous ensemble, Tooru y comprit. Cela avait alors apaisé les tensions et leur couple avait été lui aussi accepté. Tooru se souviendra toujours des paroles de la mère Iwaizumi après ça.

"De toute façon Tooru, tu faisais déjà partie de la famille avant de sortir avec mon fils. Prends-en soin . Prenez soin l'un de l'autre."

Après ça, ils avaient pu profiter l'un de l'autre sans peur. Et cela les avait amené quelques années après au mariage.

-Tout ça n'a pas été facile pour toi Tooru je le sais bien, mais tu n'as pas baissé les bras. Tu es resté avec moi. Alors, merci. merci pour tout.

Hajime embrassa à nouveau le plus grand en le tenant contre lui alors que l'orage avait cessé.

-Je pense que je vais pouvoir aller de l'avant, je sais qu'elle sera toujours dans mon coeur et qu'elle me protège de là-haut.

Tooru se contenta d'embrasser sa joue et d'acquiescer en silence.

-On peut passer la voir avant de rentrer?

-Oui évidemment Iwa-chan

-Ce surnom me manquait Crappykawa

-Le mien pas bizarrement

Les deux partent en fou rire, les passants courant pour échapper à la pluie malgré l'orage partit les prenant sans doute pour des fous à rire ainsi .


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