Kenric X Oralie

-Cours t'abriter Sophie! Toi aussi Fitz! La sortie est par là bas! Il faut que vous sortiez!

Je pointais une direction, où la lumière arrivait encore à percer malgré les cendres et la suie qui venaient plomber l'atmosphère.
Je voyais les deux adolescents s'éloigner. Ils courraient, tentant d'éviter les poutres carbonisées et enflammées qui s'abattaient avec lourdeur.
Moi je devais le retrouver.

Je courais comme une folle, sautant, relevant à une hauteur presque indécente ma longue tunique.
À un moment, je me prit les pieds dans un morceau de bois brûlé, et je tombais sur le sol noir de suie. Comme je pouvais, je me relevais, mon visage habituellement blanc était par endroit, gris de cendre. Je voulais le retrouver, priant pour qu'il ne soit pas trop tard.

Soudain, je pût distinguer une forme, qui n'était pas celle de lourds épaves de charpente entrain de se consumer. C'était bien la sienne.

Je sautais, courrais, hurlant son nom, espérant de toute mon âme qu'il ne soit pas trop tard. Il bougeait.
N'était-il donc pas mort?

M'agenouillant près de lui, je vis son visage, entaillé sur le front, mélangeant sang et cendres, laissant une longue marque sombre partir de son visage avant de venir s'écraser sur le sol. Il était écrasé par le poids d'une poutre, laissant uniquement un de ses bras libres, l'autre broyé.

-Ora...Oralie? Murmura-t-il en s'efforçant de relever la tête.

Je lui remis une mèche rouge, le regardant dans les yeux, la souffrance l'étreignait. Je le sentant jusqu'au fond de mes veines. Sans même être empathe je l'aurais su.

-Kenric...

-Oralie... Je suis désolé. Je n'avais pas le...le droit de te laisser. Mais...j'ai...j'ai failli...

-Ne dit rien je t'en supplie! Je...je vais te sortir de là!

Les larmes s'accumulaient au bord de mes yeux. Il ne pouvait pas me laisser!

-Chut...je t'en supplie Oralie...je n'ai plus de temps et tu le sais...

-Non! Tu ne peux pas...Tu...tu n'as pas le droit de me laisser! Tu ne peux pas!!

J'hurlais. J'hurlais dans ce bâtiment en feu qui allait être son arbre. Qui risquait d'être sa dernière demeure.

-Écoute moi s'il te plaît... Tu le sais aussi bien que moi... Il fallait que je te le dise. Tu savais que nous n'avions pas le droit mais...Je t'aime.

-Moi aussi...

Nous nous l'étions avoués. Nous sommes restés dans la torture pour finalement quoi?! Assurer l'avenir de notre Cité ​? En quoi cela nous a-t-il aidé?! Une association malfaisante, et nous nous sommes refusés un avenir qui aurait pu...Non! Qui allait être heureux! Nous nous sommes refusés à tout les deux notre bonheur.

-Garde ma cache Oralie...garde la... Ne la confie qu'à Sophie. En prend ma chevalière.

Je remarquais l'anneau en métal autour de son doigt. Je la lui enlevais en tremblant.

-Garde...garde la avec toi. Elle t'aidera à...à combler mon absence...lorsque je se...serais parti, elle t'emmènera dans un lieu sûr...

-Non! Rien ne te combleras Kenric tu n'as pas le droit! Ne pars pas je t'en supplie! Tu ne peux pas me laisser seule!

-Désolé Oralie...

Un objet enflammé tomba et  brûla un pan de ma robe, nous ramena à la réalité. Il me suppliait du regard de partir. Il n'avait plus la force de parler, le poids de la poutre le faisait souffrir.

Alors doucement, je l'embrassais. Je fermais les yeux, sentant sa main valide caresser ma joue. Lorsque je dus y mettre fin, j'avais mis ma main par dessus la sienne.

Il me regarda avec un regard implorant, me demandant silencieusement un ultime  pardon. Dans le mien, on ne pouvait qu'y lire la détresse de mes larmes qui ruisselaient le long de mes joues. Il les essuya doucement, me murmura une dernière fois à l'oreille, avant de s'éteindre paisiblement.

-Kenric...KENRIC!!!!!

Mon cri de détresse résonna dans le bâtiment enflammé.

-Kenric ne pars pas , Ne me laisse pas!!! Non tu n'as pas le droit, tu n'as pas le droit...

Je le secouais de toute mes forces.
Il était mort dans mes bras.

Les larmes me submergeaient, j'étais prise de violents sanglots. D'un revers rageur, j'essuyais mes rivières salées, avant de prendre délicatement une mèche de cheveux rougeoyante, que je plaçais dans la chevalière. J'embrassais une dernière fois ses lèvres encore chaudes, avant de me lever. Je regardais, droite, le corps sans vie de celui que j'avais aimé.
Je levais haut le poing, avant de me téléporté.

Je me souviendras toujours de ses derniers mots.

"Je t'aimais, t'aime et t'aimerais.
Avant, seul le devoir et l'honneur nous séparait. Plus rien désormais. Ne devrions-nous pas être heureux?"

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