Prince de l'Ombre
Poudlard était recouvert d’un splendide manteau blanc. Il avait beaucoup neigé durant les dernières semaines, et une vague de froid s’était installée, gelant le Lac Noir, givrant les arbres et recouvrant le sol d’une épaisse couche de neige d’un blanc immaculé.
Hedwige passait totalement inaperçue par ce temps glacial.
Alors que tous les élèves restaient cloitrés dans leur salle commune respective, profitant du feu de cheminée réchauffant leurs membres engourdis, en ce samedi après-midi. Un élève de Serpentard, dont les cheveux blond platines rivalisaient presque avec la couleur des flocons, décida de faire un tour dehors.
Malgré la bise glacée, malgré la prochaine tempête s’annonçant, malgré le froid polaire, il sentait qu’il devait y aller. Comme une sorte d’intuition, si vous voulez…
Il sortit par la grande porte et resserra son emprise sur sa cape d’hiver, le vent pénétrant à l’intérieur et lui glaçant les membres. Le jeune homme commença à s’aventurer dans l’hiver, devant enjamber trente centimètres de neige à chaque pas. Mais sa détermination restait intacte.
Quelque chose le poussait à aller vers la colline près de la cabane d’Hagrid, il ne savait pas quoi, mais il s’en fichait pas mal.
Il arriva enfin vers l’endroit qu’il cherchait et vit, effectivement, quelques couleurs ressortir de la neige plate et laiteuse. C’est là qu’il la reconnut.
Elle.
La seule lionne s’aventurant dans le froid.
Son amour secret depuis quelques années.
Le sorcier s’en approcha discrètement et put l’observer quelques instants, étant donné qu’elle avait les yeux fermés.
La jeune fille était couchée dans l’épaisse couche blanche du sol, le visage sans expression et un étrange engin sur les oreilles. Cela ressemblait à un cache-oreille.
Mais Drago ne s’en formalisa pas. Il pouvait enfin la regarder sans devoir éprouver du dégoût alors il n’allait pas s’en priver !
Avec un peu plus d’attention, il remarqua que quelques larmes roulaient sur les joues de la rouge et or, rougies par le froid.
Il la voyait trembler un peu. Il faut dire qu’elle n’était pas couverte très chaudement.
Lui, ayant un gros pull en dessous de sa cape fourrée, n’était pas trop dérangé.
Le Serpentard savait pertinemment, qu’à par eux deux, personne ne sortirait par ce temps givré. C’est pour cela qu’il s’autorisa à s’assoir aux côtés de la jeune fille, qui sursauta un peu, étonnée de voir quelqu’un.
Elle se redressa vivement lorsqu’elle le reconnut et enleva son casque.
Lui regardait l’horizon, comme si tout était normal.
Pensant qu’il allait encore se moquer d'elle ou l’insulter, la lionne voulut se défendre immédiatement :
-Dégages Malfoy ! Si c’est pour te moquer de…
Le reste de sa phrase mourut dans sa gorge. Le dit Malfoy l’avait regardé avec un regard si pur, si… gentil, qu’elle en était troublée. Il semblait ne lui vouloir aucun mal.
Elle se perdit dans la contemplation des magnifiques iris bleus qui s’offraient à elle. Jamais elle n’aurait pensé cela possible car dès que le sorcier l’apercevait, ses yeux tournaient à l’orage.
Le jeune homme en profita, lui aussi. Il la détailla et la trouva encore plus belle que lorsqu’il l’observait de loin.
Au moment où la rouge et or se rendit compte qu’il la détaillait, elle frissonna. Elle ne savait pas bien pourquoi mais savoir que le Serpentard la regardait la faisait frissonner, presque agréablement.
Il le remarqua et, pensant que c’était le froid, défit sa cape pour lui donner et la réchauffer.
Elle se blottit dedans et le remercia du regard. Mais, elle ne put s’empêcher de lui demander, intriguée par son comportement :
-Pourquoi ?
C’était comme si, lorsqu’il n’y avait personne, Drago Malfoy n’était pas le même.
Il haussa les épaules, il n’allait quand même pas lui dire : « Parce que je t’aime ». C’était idiot.
Un léger silence s’installa, mais il était plutôt apaisant. Tantôt ils regardaient le paysage, tantôt ils se regardaient furtivement.
Puis Drago, qui n’avait encore rien dit jusque-là, demanda :
-Pourquoi es-tu triste ?
Surprise de cette question, la Griffondor essaya tout de même de mentir pour ne pas avoir à expliquer sa piètre situation :
-Je ne suis pas triste. J’aime bien la neige.
-Non Granger, ne me ment pas. Personne ne veut sortir par ce temps et…
Elle le coupa gentiment pour lui faire remarquer :
-Tu l’as fait.
-Je sais. Mais moi, je ne suis pas allongé dans la neige avec un étrange engin sur les oreilles en train de pleurer silencieusement.
Hermione baissa la tête. Il l’avait vu, elle ne pouvait plus reculer. Mais elle essaya de détourner la conversation :
-C’est un casque pour écouter de la musique. C’est moldu.
-Et tu écoutais quoi ?
-Tu ne connaitra pas. Fit la lionne, fière d’avoir réussi à détourner son attention.
-Dis toujours.
- « Crash » de Sum 41.
-C’est mélancolique ? Demanda le vert et argent.
-Euh… Oui un peu…
-Tu vois. Fit-il du tac au tac.
-Quoi ?
-Tu es triste. Dis-moi pourquoi. Je te jure que je ne le répéterais pas.
-Tu… Ne te moqueras pas ?
Ainsi, c’était cela qui l’inquiétait…
Pourtant, il faisait tout pour la mettre en confiance.
-Ai-je l’air d’être là pour me moquer de toi ? Demanda le jeune homme, le plus simplement du monde.
Hermione serra la cape de sorcier autour d’elle comme pour avoir une preuve de ce qu’il disait.
Mais avant de répondre, elle ne put s’empêcher de trouver cette situation étrange.
Malfoy bravant le froid pour… Elle, peut-être. S’asseyant à côté d’elle, étant gentil, lui donnant sa cape pour ne pas qu’elle ait froid... Elle ne savait pas pourquoi il faisait cela, mais réflexion faite, elle avait besoin de se confier et il avait l’air prêt à l’écouter, alors…
-Ronald et moi, nous nous sommes embrassés pendant la bataille finale... Et je… Cela faisait longtemps que je l’aimais et…
-Si je puis me permettre, je ne vois pas pourquoi.
Pas du tout offensée par cette réplique, la lionne demanda :
-Comment ça ?
-Weasley n’est pas beau, pas très intelligent, pas riche, pas drôle… Il n’a pas grand-chose pour lui. A la limite, Potter serait un meilleur choix, tu mérites mieux que cette stupide belette !
-Chacun sa vision mais… Serait-ce un compliment caché, Malfoy ? Demanda-t-elle, surprise et touchée.
-Drago.
-Pardon ?
-Appelle moi Drago… S’il te plait. Murmura le jeune homme, un peu gêné.
-Euh… D’accord. Mais ne détourne pas la question Drago !
Cela lui faisait bizarre de dire son prénom, mais c’était presque agréable. Comme s’ils avaient toujours été amis.
De son côté, le blondinet appréciait grandement l’effet que lui faisait ce simple mot, prononcé avec gentillesse dans la bouche de sa belle.
Mais il dut redescendre à Poudlard et répondre. Mais comment devait-il répondre ?
Il essaya de trouver une échappatoire :
-A toi de voir.
A cette réponse, il la vit sourire de… Plaisir ? C’était ce qu’il espérait, en tout cas.
Il lui fit un sourire en coin et il aurait pu jurer avoir vu la Griffondor rougir.
-Continue ton histoire. Intima le sorcier.
-Ah oui. Se rappela la jeune fille. Donc ça faisait longtemps que je l’aimais, ne t’en déplaise, et je pensais que ça voulait dire que c’était réciproque donc que si l’on s’en sortait, on… Enfin… On allait sortir ensemble…
Elle se mit à regarder l’horizon et plus une ombre de sourire ne glissa sur son doux visage. Drago voyait bien qu’elle essayait de retenir ses larmes. Ses lèvres commençaient à trembler, ses yeux étaient vitreux et brillants, elle n’osait plus le regarder en face…
Mais il attendit qu’elle finisse son histoire pour tenter de la réconforter. De tout façon, il ne savait pas trop comment faire, il ne l’avait jamais fait.
La rouge et or poursuivit :
-Mais… Après la bataille, il… Il m’a dit qu’il ne m’aimait pas et que… Qu’il m’avait embrassé parce qu’il avait peur de mourir et qu’il n’y avait que moi. Que maintenant je ne devais plus en parler car il devait faire son deuil de Lavande…
Elle ne put retenir plus longtemps le flot de larmes à la porte de ses yeux embués.
Elle laissa dévaler sur ses joues de nouvelles larmes, encore et encore, sans pouvoir faire quoi que ce soit. La pauvre jeune fille ne luttait même pas contre sa tristesse, elle l’acceptait, consciente de son impuissance face à son sort.
Car finalement, ce n’était pas son amour non réciproque qui lui faisait mal, car de toutes façons, ses sentiments s’effaçaient peu à peu. Mais le rouquin avait été tellement méchant, tellement violent, qu’elle en avait mal…
Elle tourna la tête vers son interlocuteur, resté muet jusque-là, pour voir sa réaction. Ce dernier avança doucement sa main vers le visage de la lionne. Il prit son visage en coupe et effaça les larmes de ses pouces.
Elle lui offrit un demi-sourire pour le remercier de sa gentillesse. Tout ce qu’il put prononcer fut :
-C’est un idiot.
Un petit rire s’échappa des lèvres de sa bien-aimée et rien que cela lui réchauffa le cœur. Il s’approcha un peu plus, enleva sa main droite de sa joue et vint prendre délicatement celle de sa lionne.
La Griffondor, ayant perdue tout contrôle sur elle-même, se laissa faire, la chaleur des mains du jeune homme la réconfortant. Elle plongea son regard brillant dans le sien et s’y perdit quelques instants.
Leur corps se touchaient et leur visage se rapprochaient de plus en plus, mais aucun des deux n’aurait arrêté ce moment magique pour rien au Monde Sorcier ni Moldu !
Le Serpentard murmura tout doucement, ayant peur de briser le silence :
-Tu es magnifique Yuuki, n’en doute jamais.
Elle rougit sous le compliment, puis demanda :
-Yuuki ?
-Yuuki veut dire Neige. Et l’on peut faire Neige avec les lettres de Hermione Granger, mais le plus important, c’est que Yuuki veut également dire Courage. Et cela te représente parfaitement.
Il rajouta, moins confiant :
-Mais… Je peux changer si tu veux…
-Non… Yuuki, c’est parfait. Sourit-elle, presque aux anges.
Heureux, il lui confia ce qu’il ne pensait jamais pouvoir lui dire :
-Je t’aime Yuuki !
D’autres larmes s’échappèrent des yeux de la jeune fille, mais c’était des larmes de joie, tandis que le vert et argent poursuivait :
-Depuis quelques années maintenant, mais je…
Il fut coupé par la lionne qui avait posé ses lèvres sur les siennes. Trop heureux, il l’attira encore plus à lui, ne voulant surtout pas rompre le contact avec elle.
Le baiser devint passionné, tout en restant d’une douceur infinie. Les deux sorciers y mettaient tellement de fougue qu’ils se retrouvèrent allongés dans la neige, l’un au-dessus de l’autre.
Le Serpentard passa une main sur la nuque de la rouge et or, et l’autre dans son dos, tandis qu’elle, totalement allongée sur lui, passait la main dans ses cheveux blonds platine.
Ils s’embrassèrent comme cela de longues minutes, se transmettant amour et chaleur. Aucun des deux ne pensait au froid pénétrant dans leurs vêtements, ils se réchauffaient mutuellement.
Ils appréciaient ce moment magique en tout point.
Au bout d’un moment, ils se séparèrent à contre cœur, mais heureux de s’être trouvés.
Ils se collèrent l’un à l’autre pour se tenir chaud, étant donné qu’ils ne voulaient pas rentrer au château pour ne pas être dérangés.
Hermione, la tête contre le torse de son homme, réalisa quelque chose et demanda :
-Alors… Ce Protego inattendu sur le champ de bataille… C’était toi ?
Le vert et argent sourit doucement puis murmura :
-Je n’allais pas te laisser mourir… Je me battais plus pour toi que pour moi, Yuuki.
A cette simple phrase, la lionne en rosit de plaisir et se blottit un peu plus contre son Prince de l’Ombre.
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