Ne serait-ce pas mon Pull ?
Un doux feu crépitait dans la cheminée de la salle des préfets de Serpentard et Griffondor. La lionne se reposait devant avec un bon livre. Mais son cerveau divaguait tout de même dans de diverses réflexions sur ce début de nouvelle année. Entre sa nomination, la découverte de son homologue masculin, le fait que finalement elle n’éprouvait rien de plus pour Ron que de l’amitié, la menace sur Harry encore pesante et pourtant rien d’anormal ou de meurtrier ne leur était tombé dessus pour l’instant…
Elle fut tirée de ses pensées par des bruits de pas venant des escaliers, mais elle n’y fit guère attention et se replongea dans son livre car, malgré le fait qu’elle s’était habituée à la présence de Malfoy dans sa vie, ou en tout cas dans ses appartements, elle n’allait pas pour autant lui dérouler le tapis rouge à chaque fois qu’il se présenterait…
Le blond descendit lentement les marches et lança :
-Granger, aurais-tu vu mon… Oh !
Il n’eut pas le temps de finir sa phrase, il venait de voir la rouge et or emmitouflée dans le pull de Serpentard qu’il cherchait. Etrangement, il la trouva plutôt attirante comme cela, une sorte de fantasme… Granger portant en tout et pour tout un pull vert avec le blason de sa maison à lui…
Mais il se reprit vite, s’éclaircit la voix puis reformula sa question :
-Ne serait-ce pas mon pull que tu portes là, très chère ?
La brunette, à peine sortie de sa lecture répondit vaguement, comme si tout était normal :
-Hum ? Ah oui je ne trouvais plus le mien et j’avais besoin d’un truc chaud…
-Ce n’est pas une raison pour prendre le mien et puis cela ne te dérange pas de porter les couleurs de Serpentard ?
Cette fois-ci, la jeune fille se releva et lui fit face, laissant son livre sur le canapé, déterminée à ne pas se laisser faire et à garder le vêtement. Mais elle était tout de même assez intriguée. Il était vrai que depuis deux semaines, ils avaient décidé de se parler de manière courtoise mais là c’était gentil et cela lui paraissait étrange venant de la part de Malfoy.
En réalité, ledit Malfoy avait oublié sa pseudo rancune pour le moment, plutôt occupé à contrôler le flux d’images très peu Sang-Pur qui lui arrivait, toutes partant de Granger en pull Serpentard lui arrivant à peine à mi-cuisses et dévoilant ses longues jambes de nymphe. Son regard ne put s’empêcher de descendre et de dévorer chaque partie de peau découverte.
La Griffondor s’en rendit compte et tira instinctivement sur le bas du pull, espérant le faire descendre plus bas.
-Malfoy ce n’est qu’un pull. Tu peux me le prêter franchement et non cela ne me dérange aucunement tant que personne ne me voit…
A ses paroles, il se mit une gifle virtuelle et rétorqua plus agressif, se rappelant soudainement que la jeune fille était son ennemie dans cette guerre.
-Granger rends le moi c’est un ordre !
Hermione sursauta du ton soudain méchant de son interlocuteur mais elle ne se laissa pas faire.
-Non. Je te le rendrais demain.
Le jeune homme se rapprocha et, ne voulant montrer sa légère angoisse, elle ne recula pas. Elle aurait pourtant du… Le vert et argent s’avança encore plus et, sans prévenir, retira le pull du corps de sa rivale. Ce qu’il n’avait pas prévu, était qu’elle était en sous-vêtements en dessous, ce qui ramena immédiatement les images et les sueurs froides.
La brunette avait placé ses mains sur son corps instinctivement, rougissant comme une tomate. Puis voyant que Malfoy était en bug, elle ne sut pas bien pourquoi d’ailleurs, elle tenta de récupérer le fameux pull qu’il tenait en l’air de la main gauche.
Malheureusement pour elle, il reprit ses esprits juste à cet instant et releva le bras de manière à ce que la jeune fille ne puisse l’atteindre. Ainsi, il pouvait l'embêter et aisément se délecter de la vue… Enfin ça, il ne se l’avouait pas et penser qu’il faisait cela uniquement que pour la première raison.
-Malfoy, rends-le-moi ! Allez !
Toujours absorbé dans sa contemplation très peu discrète de l’ensemble en satin de la rouge et or, Malfoy répondit vaguement :
-Non, non…
Hermione continua à sautiller sur place, essayant vainement d’attraper de quoi couvrir son corps presque nu. Voulant tellement le récupérer, elle mit son autre main sur l’épaule de son homologue et sauta plus haut. Elle attrapa l’objet tant convoité mais le blond, ne s’attendant pas à cela, n’encaissa pas le choc et ils tombèrent à la renverse sur la moquette.
La jeune fille étant en petite tenue, être allongé sur Malfoy la fit encore plus rougir si c’était possible. Elle lâcha un « désolée » accompagné d’un sourire d’excuse puis attrapa le vêtement tant que son ennemi était encore dans les vapes et s’empressa de l’enfiler.
Elle était à califourchon sur lui, et ce fut au tour du vert et argent de rougir mais mentalement car un Malfoy ne montre pas ce qu’il ressent ! Il ne répondit pas aux excuses de la brunette étant trop concentré à prier sa Tour de Pise de ne pas se redresser.
Puis, Hermione se releva enfin, le libérant et lui permettant de retrouver contenance… Il asséna un :
-Tu peux le garder…
Et monta les escaliers quatre par quatre, direction douche froide ! Histoire de lui remettre réellement les idées en place. Laissant une rouge et or déconcertée par la situation, plantée au milieu du salon.
Mais que lui arrivait-il par Morgane ! Si son père apprenait cela, il se prendrait une bonne série d’impardonnables… Heureusement qu’il avait appris à bloquer ses pensées…
Il rumina ainsi sous une douche de trente minutes, des images d’Hermione lui revenant de temps à autre en tête…
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Le lendemain, Hermione n’écouta rien en cours pour la première fois de sa vie, inquiétant quelque peu ses professeurs. Elle avait fait un rêve si étrange. Elle avait vu de belles lèvres toutes fines… Elles lui donnaient affreusement envie… Et puis il lui semblait qu’il lui manquait une partie de ce rêve… Une chose qui pourrait lui révéler le propriétaire de ces lèvres, car elle était certaine de les avoir déjà vues en vrai…
Et c’était à ça qu’elle avait pensé toute la journée. A midi, elle avait fixé Harry et Ron, mais aucun d’eux ne correspondait. Elle en avait même dévisagé Ginny, juste au cas où ! Mais, pour son plus grand soulagement, ce n’était pas elle. Elle se serait sentie mal à l’aise d’avoir fantasmé sur les lèvres de sa sœur de cœur…
Et puis, en cours d’Histoire de la Magie, un flash lui arriva. C’était les yeux du propriétaire… Un bleu profond qui tendait vers le gris anthracite… Immédiatement, elle reconnut Malfoy…
Elle ne pensait pas avoir été à ce point perturbé par la scène de la veille, et pourtant… Il était vrai que le vert et argent était très beau et pouvait être gentil s’il le voulait… Et puis son odeur… Un délice !
Mais ce n’était pas pour si peu qu’elle allait se laisser perturber, ni se laisser fantasmer tout de même. Ses lèvres n’étaient pas si… Merveilleuses, et son regard pas si… Hypnotisant ! Ses cheveux n’étaient carrément pas beau, et il n’était d’ailleurs pas du tout sexy, voyons ! C’était Hermione Granger, elle savait garder la tête sur les épaules et les pieds à Poudlard !
A cette pensée, les flashs de son rêve revinrent, ainsi qu’une douce chaleur dans son bas ventre, mais elle préféra les ignorer.
Le soir venu, elle s’affala dans le canapé vêtu d’un pantalon noir et d’une chemise blanche un peu déboutonnée. Elle reprit sa lecture où elle s’était arrêtée la veille, avant l’intervention du blondinet hyper sex… Non ! Rien.
Elle entendit le tableau pivoter et quoi qu’elle en dise, elle y fit attention mais elle ne le montra pas. Son homologue rentra, s’arrêta à sa hauteur et prit une inspiration, s’apprêtant à parler. A ce geste, la chaleur revint dans son bas-ventre et son cœur s’accéléra sans qu’elle n’en comprenne la raison.
Mais le vert et argent referma la bouche et partit dans sa chambre en vitesse. Ce fut la déception qui envahit notre Griffondor. Elle repartit dans sa lecture d’humeur triste et boudeuse…
Elle ne s’attendait pas à voir le blondinet de ses pensées redescendre quelques instants plus tard, un pull vert à la main et un sourire en coin. La jeune fille se redressa et lui lança un regard interrogatif. Pour toute réponse, il lui dit :
-Tu ne portes pas mon pull ce soir Granger ?
Après une légère absence, ladite Granger se leva et lui fit face comme la veille, tout en répondant :
-Non, comme tu le vois…
Elle ne put répondre plus, son souffle s’accélérant et ne voulant en aucun cas le lui montrer.
-C’est dommage, c’était plaisant. Mets-le !
-Depuis quand tu me donnes des ordres, Malfoy ? Fit-elle, dans un petit rire.
-Ne m’obliges pas à te le mettre de force.
Le sorcier ne savait pas vraiment ce qu’il lui prenait, mais il avait pensé à la rouge et or toute la journée et la revoir avec son pull le démangeait.
-Faudrait savoir, hier tu me l’as retiré de force et aujourd’hui c’est l’inverse !
-Attention Granger, je suis sérieux.
Il se rapprocha d’elle, le regard perçant tel un chasseur traquant sa douce proie. Cela provoqua une légère panique ainsi qu’une augmentation de température du côté Griffondor, qui ne recula pas.
Voyant qu’elle ne bougeait pas, le serpent défit un bouton de sa chemise, observant sa réaction. Elle restait paralysée et fixait un point au loin, la tension était palpable. Il se permit de la détailler de près une fois de plus. Elle était si désirable avec ses cheveux en bataille et le soulèvement de sa poitrine s’accélérant au fur et à mesure qu’il déboutonnait sa chemise laissant apparaître un ensemble noir en dentelle.
Le jeune homme rapprocha son visage de celui de la sorcière qui le regardait à présent dans les yeux, et réitéra d’une voix rauque :
-Mets le.
Le désir se sentait dans ses paroles. Tous deux ne faisaient qu’alterner entre les yeux et les lèvres de l’autre, ne sachant qui ferait le premier pas mais crevant tous les deux de retirer ce maudit espace entre eux, ainsi que ces maudits vêtements.
Ils se rapprochèrent, leur bouche se frôlant à présent, leur souffle chaud se mêlant, leur cerveau cessant de fonctionner…
Le blond enleva lentement la chemise des épaules de la Griffondor, faisant attention de ne pas rompre le léger contact de leurs lèvres. Au moment où le vêtement toucha le sol, il allait plonger sur la rouge et or qui la perturbait tant, mais quelqu’un toqua à la porte.
La jeune fille reprit ses esprits, attrapa le pull vert et l’enfila avant d’aller ouvrir, les frustrant tous les deux. Malfoy grogna, puis se rendit compte de ce qu’il avait failli faire et se précipita dans sa chambre.
De son côté, Hermione ouvrit le portrait sur Ginny qui la salua joyeusement avant de rester fixée sur le haut de son amie, un air choqué plaqué au visage.
-Mi… Mione tu… Tu portes un pull Serpentard ? Mais ça va ? Tu es toute rouge ! Tu es malade ?
-Euh je…
Ne trouvant aucune explication plausible, ladite Mione toussa et répondit :
-Je… Oui, oui je suis malade ! A demain Gin’ !
Puis elle referma la porte sur une rouquine éberluée. Lorsqu’elle revint dans le salon, l’homme de ses tourments n’était plus là…
Celui-ci faisait les cents pas dans sa chambre, ne comprenant pas ce qu’il lui avait pris et cherchant à contre cœur un possible retour en arrière… Son père, un mangemort haut placé, voulait faire de son fils un des siens. Et malgré sa peur et le fait qu’il n’adhérait pas du tout à leurs idées, si Lucius savait, il ne donnait pas cher de sa peau. Pourtant, continuer ce qu’il avait commencé lui semblait vital…
Mais le monstre qui lui servait de père serait aussi capable de s’en prendre à sa mère pour sa bêtise… A cette pensée, il se dit qu’il devait tout arrêter et reprendre sa « haine » envers Granger, bien qu’il se fichait totalement de son sang et malgré ses sentiments naissants…
Il se dirigea vers la porte, posa la main sur la poignée mais resta bloqué comme cela, sans savoir que de l’autre côté, la jeune fille de ses tourments s’apprêtait à toquer mais restait également bloquée…
Puis, dans un même mouvement de désespoir, tous deux se résignèrent à faire un pas vers l’autre et s’adossèrent à la porte, chacun de son côté.
Ce fut au bout d’un bon quart d’heure comme cela, que Drago prit son courage à deux mains, se releva déterminé et ouvrit la porte d’un seul coup, ignorant que la rouge et or y était adossée. Cette dernière tomba en arrière et ses joues s’empourprèrent lorsqu’elle aperçut le visage à l’envers du blond ainsi que son regard interrogatif.
-Que faisais-tu devant ma porte Granger ?
-Je… Je ne sais plus… Je crois que je voulais te parler…
Il n’y fit pas attention et, se rappelant de ses « bonnes » résolutions, il commença de manière très agressive :
-Granger ! Il faut que…
Mais il se stoppa net. La jeune sorcière avait un regard si perdu et innocent que cela lui brisa le cœur de faire cela. Puis, elle eut un mouvement de tête sur le côté et c’est inconsciemment ce qui le fit craquer.
Il s’approcha de la brunette, la plaqua contre le mur du couloir et l’embrassa avec passion, au diable les conséquences !
Pour son plus grand bonheur, celle-ci répondit avec plaisir au baiser du Serpentard, déposant ses mains dans le cou de ce dernier.
Il se décolla, provoquant un gémissement de frustration chez son amante.
-Je… Nous…
Elle le fit taire en emprisonnant ses lèvres. Entre deux baisers, elle le rassura :
-On parlera du pourquoi et du comment demain, d’accord ?
Pour toute réponse, il plongea dans son cou avec passion.
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Drago fut réveillé à neuf heures un samedi par deux abrutis tambourinant au tableau de son appartement de préfet. Il s’éveilla lentement, prit le temps d’admirer la belle lionne habillée aux couleurs de Serpentard à ses côtés, puis s’extirpa de son lit. Enfin, leur lit ? Il ne savait pas bien…
Enfin bref, il descendit torse nu, vêtu seulement d’un jogging et ouvrit aux perturbateurs de grasse matinée. Ce n’était autre que la belette et le balafré ! Quelle joie ! Dès le Samedi matin !
-Qu’est-ce que vous foutez là ?
-Quel accueil Malfoy !
-On viens voir Hermione, Ginny nous a dit qu’elle était malade. Enchaîna Harry. Où est-elle ? Elle va bien ?
Le vert et argent soupira puis empoigna les deux sorciers par leur cravate et les mena sur le pas de la porte de sa chambre. Il se tourna vers eux, restés ébahit par son comportement, et leur désigna leur meilleure amie, dormant paisiblement dans un lit vert et dans un pull vert ! Il leur asséna en guise de réponse :
-A-t-elle vraiment l’air d’aller mal ?
Les Griffondors ouvrirent la bouche à s’en décrocher la mâchoire. Ils pouvaient presque gober un strangulot ! Mais ils furent soulagés de voir que la brunette était habillée, signifiant qu’ils n’avaient certainement pas encore couché ensemble, c’était déjà ça…
Drago les poussa en dehors de la chambre et les reconduisit au salon, laissant sa belle dormir.
-Bon vous voyez, elle va bien !
-Mais… Mais… Qu’est-ce… Qui… comment… euh…
-Alors Weasley, tu vois la grammaire c’est comme les caleçons ; tu n’es pas obligé d’en porter, mais les gens civilisés le font ! Donc former des phrases est primordiale à la compréhension.
-C’est vrai qu’elle n’a pas l’air d’aller si mal… Reprit le Survivant d’un air pensif. Malfoy je te jure que si…
Il ne put finir sa menace qu’il se fit mettre dehors par la poigne de fer de son ennemi qui baragouinait :
-Oui, oui je sais ! Si je lui fais du mal, j’aurai à faire à toi et à la belette, bien que ce dernier ne soit pas réellement une menace… Donc je dois prendre soin d’elle, tout ça ! Ne t’inquiète pas Potty, je ne risquerai pas ma vie pour faire du mal à une fille, je ne suis pas si idiot ! Bonne journée ! Ou pas d’ailleurs, je m’en fiche !
Puis il referma le portrait et se frotta les mains, l’air de dire : « Une bonne chose de faite ! »
Lorsque le blond revint dans le salon, il vit la sorcière de ses rêves descendre les escaliers, lui demandant :
-Drago, il y a quelqu’un ? J’ai entendu des voix…
-Rien d’important ne t’inquiètes pas, Hermione…
La jeune fille sourit devant l’utilisation de son prénom. Alors c’était officiel ?
Cette fois, ce fut elle qui n’eut pas de réponse car elle n’eut même pas le temps de poser la question, qu’elle se fit embarquer sur le canapé par son compagnon.
Le vert et argent n’allait pas se laisser faire par des amis envahissants ! En ce samedi, beaucoup trop matinal à son goût, elle était à lui !
Et pour tout le reste de leur vie, d’ailleurs !
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