Le secret
Harry Potter et Hermione Granger regardaient partir les écoles de Beauxbâtons et de Durmstrang avec une certaine tristesse.
Ce fut une année particulière pour Poudlard qui venait d’accueillir le Tournoi des trois Sorciers. Qui actuellement, et exceptionnellement, était devenu le Tournoi des quatre Sorciers et puis à la fin il n’en restait quand même plus que trois ! Mais bon, passons…
L’année scolaire serait à son tour bientôt terminée et cela ne réjouissait pas trop les deux élèves, pour des raisons bien différentes !
En effet, Harry n’aimait pas du tout les étés ou même les vacances… Retourner chez les Dursley, ne pas voir ses amis, ne pas utiliser la magie… Tout ceci lui donnait des frissons de dégoût et l’encourageait à prier Merlin pour que les deux mois de vacances se passent très vite !
La Gryffondor était triste pour une autre raison. Elle avait un lourd secret depuis leur deuxième année qu’elle n’avait dit à personne, à part son journal intime peut-être. Et aujourd’hui, sans vraiment savoir pourquoi, ce secret avait besoin de sortir et ses rêves de se réaliser !
Peut-être qu’entre voir le courage de tous ces candidats pendant les épreuves, surtout celui de son meilleur ami, et avoir eu peur de mourir en étant restée aussi longtemps au fond de l’eau, la jeune fille se disait que c’était le moment ou jamais pour prendre son courage à deux mains, et devenir réellement la lionne qu’elle voulait être.
Tous les deux accoudés aux fenêtres du ponton menant vers le terrain de Quidditch de leur école, Harry soupira une énième fois. Bien conscient qu’il n’y avait plus rien à regarder et qu’ils étaient les derniers, mais il ne voulait pas que cet instant se termine. Ron devait déjà les attendre impatiemment à la Grande Salle avec Ginny, se battant avec lui-même pour se forcer à ne pas commencer le repas du soir sans eux.
Quand soudain, Hermione brisa le silence, d’une voix qui semblait incertaine :
- Harry… Comment tu dis à quelqu’un que tu l’aimes ?
- Euh… Juste, dis-lui.
- Ok alors, Harry ?
- Ouais ? Répondit le brun très peu confiant en ce qu’allait dire sa meilleure amie.
Après tout, elle était comme sa sœur et il ne voulait surtout pas lui briser le cœur mais il ne pouvait décemment pas sortir avec elle ! C’était tout simplement répugnant…
Il réfléchit alors, pendant le temps interminable qu'elle mit à répondre, qui dura en fait trois secondes à peine, qu’elle s’était beaucoup inquiétée pour lui durant le Tournoi et Rita Skeeter avait peut-être fait de bonnes divinations après ce câlin impromptu !
Oh non ! Hermione était amoureuse de lui ! Ça ne pouvait être que ça ! Par les poils du nez de Merlin tout puissant, que devait-il faire ?
Première option : Partir en courant ? Très peu de chances de fonctionner étant donné qu’ils se voyaient tous les jours…
Deuxième option : Sortir avec elle. Non, ça lui ferait sûrement plus mal encore !
Troisième option : Lui ôter la parole ! Non, trop radical…
Bon alors, il ne restait plus que la dernière option et très certainement la plus difficile… Lui dire la vérité…
Lorsque la brune ouvrit la bouche, il s’apprêtait à l’arrêter pour lui dire qu’il ne pouvait faire ça mais elle ne dit pas du tout ce à quoi il s’attendait :
- Je reviens, j’ai besoin de voir Malfoy !
Très nettement soulagé, le survivant souffla :
- Ok, je t'attends là.
Sur ce, Hermione partit en courant vers le terrain de Quidditch où elle était sûre de trouver le blondinet de ses pensées.
- Attends, quoi ? Hermione ?
Mais elle était déjà loin. Sa meilleure amie ne pouvait pas être amoureuse de son pire ennemi, c’était tout simplement impossible. Et encore moins sortir avec !
D’autant plus que Malfoy n’avait pas été particulièrement tendre avec lui cette année, alors il n’allait pas en plus sortir avec sa petite sœur de cœur !
De toute façon qu’est-ce qui disait à la lionne que cet amour était réciproque, et par la barbe de Dumbledore, pourquoi aujourd’hui ? Il fallait arrêter ce massacre. Donc Harry se lança à sa poursuite pour l’empêcher de mener à bien sa quête.
Et pourtant, contrairement à ce que pensait l’élu, Hermione avait de bonnes raisons de croire que son amour était réciproque. Elle en avait la preuve même ! Celle-ci était bien ancrée dans sa mémoire, et si elle n’avait pas simplement rêvé et déliré ce jour-là, le Serpentard l’aimait en cachette. Et depuis plus longtemps qu’elle ne l’aimait en retour, en plus.
C’est pour cette raison qu’elle était en train de courir à en perdre haleine. Elle voulait le trouver pour enfin lui dire, après ces deux années, qu’elle savait et qu’elle l’aimait aussi. Qu’elle pensait à lui et à sa déclaration tous les soirs, qu’elle ferait tout pour le protéger et qu’ils surmonteraient à deux le regard des autres et ce stupide sans-nez !
Tout en courant, elle revit tout, comme avant de faire le grand saut :
Hermione Granger, en deuxième année à Poudlard, née-moldu et bien trop curieuse pour son propre bien, avait fait un tour dans la partie interdite de la bibliothèque tard dans la nuit. Par chance, elle avait trouvé exactement ce qu’elle cherchait sans encombre. Enfin, presque…
En effet, en traversant les couloirs, une page très intéressante et importante bien serrée dans sa main, elle avait entendu du bruit. Paniquée de voir Rusard débarquer, elle se plaqua contre le mur et arrêta presque de respirer.
Lorsqu’elle n’entendit plus de son suspect, elle sortit un miroir de son sac pour vérifier discrètement s’il était parti, par simple mesure de sécurité. Elle ne savait pas, cependant, que ce geste anodin de prudence lui sauverait la vie.
Au lieu d’un petit et vieux monsieur, la Gryffondor avait vu le Basilic dont toute l’école parlait en ce moment. Tout à coup, le vide, plus rien.
Elle s’était évanouie sous le choc, et était, comme tous les élèves le découvriraient bientôt, pétrifiée. Tout comme Miss Teigne ! Quelle belle comparaison !
Elle reprit conscience dans un lit de l’infirmerie, les bras étrangement toujours dans la même position. Lorsqu’elle voulut les rabaisser et se réinstaller confortablement, elle ne put faire ni l’un, ni l’autre et cela l’angoissa terriblement. Elle tenta de se relever par tout les moyens possibles, mais aucun de ses membres ne voulait bouger. Même ses lèvres étaient immobiles et entre-ouvertes, et ses yeux ne pouvaient arrêter de fixer le plafond et une partie de la tête d’Harry…
Harry ! Il était là, il était près d’elle ! Pourquoi ne l’entendait-elle pas…
Puis, elle se mit à percevoir des voix autour d’elle. Elle reconnut Harry et Ron, bien sûr, ainsi que Dumbledore et McGonagall qui tentaient de savoir ce qui avait pu se passer.
Elle aurait voulu leur crier qu’elle avait les solutions dans le creux de sa main, mais aucun son ne sortit de sa bouche…
La Gryffondor resta si longtemps comme ça, sans pouvoir montrer qu’elle était consciente à l’intérieur de ce corps alors que tout le monde la pensait dans une sorte de coma, et elle n’arrivait pas à dormir puisqu’elle ne pouvait même pas fermer ses yeux ! Les larmes de fatigue ne coulaient que dans ses pensées…
Les jours passaient et, même si ses deux meilleurs amis venaient la voir souvent, la brune se sentait seule, inutile et vraiment épuisée… Par chance, elle n’avait ni faim, ni soif ! La magie noire était tout à fait logique ! Si elle avait su, elle aurait fermé les yeux avant d'être changée en statue de cire !
C’est alors qu’en pleine nuit, quelques jours seulement avant sa sortie de convalescence forcée, quelqu’un entra dans l’infirmerie. Bien sûr, elle était réveillée, à l’intérieur de ce corps immobile, mais ne pouvait pas encore distinguer qui faisait des escapades nocturnes chez les malades.
Quand soudain, elle sentit son lit s’affaisser, signe que la personne était sur son lit d’infirmerie. Pensant voir Harry, Hermione ne se posa pas plus de questions et attendit simplement qu’il se rapproche de sa tête, comme il le faisait toujours, et qu’ainsi elle puisse le voir.
Elle ne savait pourquoi il faisait ça, mais ça l’arrangeait bien de voir son interlocuteur… Comme s’il savait ! A moins que…
Non c’était absurde, il lui parlerait plus que cela s’il savait qu’elle était « vivante » et qu’elle les entendait à travers ce corps de cadavre.
Comme prévu, le poids sur le lit s’avança mais au lieu d’apercevoir des cheveux noirs, elle reconnut une tête blonde très caractéristique ! Décidemment, elle avait de mauvaises estimations en ce moment ! Parce qu’entre Rusard et le Basilic ainsi qu'entre Harry et… Apparemment Drago Malfoy ! Non ça ne pouvait être lui…
Et pourtant… Ce dernier mit un genou à terre, pour se mettre à peu près à la hauteur du visage de la jeune fille et commença un monologue, sans même penser qu’elle pourrait l’entendre et surtout l’écouter attentivement :
- Salut Hermione…
Son prénom sonnait si étrange dans sa bouche, elle n’en avait guère l’habitude…
- Je doute que tu puisses m’entendre mais…
Hé si ! Mais vas-y continues !
- Je… Je voulais voir si tu allais bien et je ne pouvais pas passer en journée, comme tu t’en doutes j’ai une réputation à tenir ! Enfin bref, j’espère qu’on va te sortir de là… Parce que ce serait vraiment dommage… Tout le monde tient à toi ici, personne ne veut te voir partir. Je ne veux pas te perdre…
Est-ce que Drago Malfoy était en train de lui faire une déclaration d’amour ? Non ça ne devait pas être cela, simplement un sentiment de culpabilité trop fort qu’il voulait éponger…
- Tu n’entendras jamais cela de ton vivant mais…
Je suis là ! Je ne suis pas morte !
- Mais depuis que tu es dans ce lit, je meurs d’envie de venir voir comment tu vas, je stresse en permanence et je ne pense plus qu’à toi… Je… Je pensais que c’était de la culpabilité par rapport à ce que je disais en début d’année tu sais… Mais… Ce n’est définitivement pas ça… Je crois que j’étais dans le déni jusqu’à maintenant Hermione, mais… Je t’admire tu sais… Et je t’admire tellement, qu’en fait je crois que je t’aime. C’est dingue non ? Je suis sûr que si tu pouvais m’entendre tu te moquerais de moi, et ça serait de bonne guerre !
Bien au contraire, la lionne avait plutôt envie de pleurer d’émotion devant cette tirade si touchante… Elle ne ressentait rien de tel pour lui, mais elle sentait avoir besoin de se jeter dans ses bras. Ce qu’elle ne put faire, vous vous en doutez.
- Je… Je suppose que dès que tu seras debout, et si seulement tu pouvais me promettre ici et maintenant que tu te relèveras de cette épreuve, je devrais reprendre mon rôle de petit con agressif et sache que j’en suis désolé d’avance, mais si je ne le fais pas… Doloris et compagnie à la maison quoi !
Par Merlin, elle ne savait pas que son père utilisait des impardonnables sur lui… C’était affreux…
Je te le promets, je m’en sortirai !
- Je vais y aller, mais j’avais besoin de te le dire : Je t’aime Hermione.
Puis il sortit en silence de cette immense salle blanche laissant la rouge et or, et bien toujours dans la même position malheureusement !
Elle était bouleversée par tout ce qu’il venait de se passer, et par le blond qui s’échappait à pas de Sombral…
Les deux soirs suivants, il était revenu pendant un peu plus d’une heure. Il n’avait pas beaucoup parlé. Juste un peu de son enfance difficile et de toutes ces étranges sensations qui grandissaient en lui et qu’il ne pouvait confier à personne de peur que cela soit de l’amour, n’étant pas trop familier avec le concept ! De plus, il lui avait confié son souhait secret, mais surtout impossible, de passer du côté du bien un jour…
Quand il ne parlait pas, il la regardait. Tantôt inquiet, tantôt paisible. Parfois il prenait sa main froide et pétrifiée dans la sienne et cela procurait un bien fou à Hermione ! Pourquoi personne n’avait pensé à faire cela avant ! Ou peut-être que cela n’aurait pas eu le même effet que maintenant..?
Mais ce fut que lorsqu’il lui caressa la joue de sa main délicate, qu’elle sut. Elle sut qu’avec ses caresses et ses paroles, il l’avait conquise. Elle n’avait rien pu faire contre.
Cependant elle savait qu’elle ne pouvait pas lui dire à la sortie de son faux coma… Elle ne pouvait pas lui faire ça, alors qu’ils ne pourraient pas s’aimer au grand jour à cause de sa famille…
C’est pour cela qu’elle n’avait rien dit pendant les deux longues années qui venaient de s’écouler, mais aujourd’hui elle en avait marre. Marre de tout. Marre de se taire, marre de ces idéaux absurdes, marre de cette guerre, marre d’aimer sans pouvoir le vivre pleinement !
Depuis la troisième et dernière nuit où le jeune homme était venu lui rendre visite, elle ressentait cette tristesse, ce vide en elle…
Elle aperçut enfin la tête blonde qu’elle cherchait et s’arrêta près de lui, à bout de souffle.
- Drago !
- Qu’est-ce que tu me veux, espèce de sale… Gryffondor !
Un énorme sourire illumina le visage de ladite Gryffondor et se demanda comment éloigner les serpents autour d’eux.
Elle le prit alors par le bras, alors qu’il se débattait, et sortit le plus courtoisement possible :
- Veuillez nous laisser, je dois m’entretenir avec votre Prince.
Les élèves la regardèrent de haut en bas avant de s’en aller devant le regard inquisiteur du blond.
- Bon… Qu’est-ce que tu me veux, Granger ? Fit-il, le plus désinvolte possible.
Alors qu’en fait, il était trop heureux d’avoir ce tête à tête avec elle, surtout après cette année mouvementée.
- Je sais, Drago ! Je sais ! Je ne te l’ai jamais dit, mais je sais !
- Qu’est-ce que tu racontes, Krum t’as monté à la tête ?
Hermione ne voyait vraiment pas le rapport avec le Bulgare à qui elle n’avait pas eu le courage de dire ‘non’, mais préféra analyser cela comme de la jalousie.
- Drago… Je dois te dire quelque chose d’important. Quand j’étais pétrifiée en deuxième année… Je voyais et j’entendais tout.
Le Serpentard comprit instantanément à quoi elle faisait référence et écarquilla les yeux, prit au piège.
- Alors tu sais que…
- Oui.
- Mais pourquoi…
- Parce que je savais qu’on ne pourrait jamais s’aimer devant tout le monde, à cause de ton père, ton enfance a déjà été bien assez difficile comme ça. Le coupa-t-elle, gênée.
- Tu aurais pu t'en servir pour te moquer mais tu ne l’as pas fait et… Attends quoi ? ‘on pourrait jamais s’aimer’ ?
La rouge et or ne répondit pas tout de suite, ne voyant pas très bien ce qu’il n’avait pas compris dans sa phrase.
- Tu as bien dit ça ?
- Euh… Oui…
- On ?
Soudain elle réalisa. Evidemment, de son point de vue à lui, il n’avait jamais su qu’elle avait développé des sentiments profonds pour lui et pensait à ses yeux, ses cheveux, sa bouche, son torse et ses mots tous les soirs… Elle avait omis de préciser la grande nouvelle. Oups !
- Tu… Il baissa nettement la voix et poursuivit. Tu m’aimes ?
Pour toute réponse, elle lui fit un sourire éclatant, attendant de voir ce qu’il déciderait.
- Hermione, tu me fais marcher ?
- Bien sûr que non, voyons ! Je ne te le dis qu’aujourd’hui car j’en ai marre de me taire et de me cacher !
Sur ces paroles, le vert et argent la prit dans ses bras puis plaça ses mains sur ses joues. Il la regarda dans les yeux puis posa délicatement ses lèvres sur les siennes. Hermione, trop heureuse, soupira de bonheur et vint mettre ses mains à elle, sur la taille de son amour.
Lorsqu’ils se reculèrent, elle vit que son blondinet scruta autour de lui, paniqué.
- Je veux t’aider à passer du bon côté, Drago. Comme tu l’avais dit.
- Hermione… Ce n’est pas le moment, peut-être plus tard… Te rends-tu compte de tout ce que je pourrais perdre ? Répondit le jeune homme calmement, touché mais résigné.
- Après ça sera trop tard.
- Attendons au moins l’année prochaine, tu veux bien ? Entre temps peut-on…
- Rester cachés ? Bien sûr. Sourit la rouge et or sincèrement, trop heureuse de l’aider dans sa quête de la lumière et surtout de sortir avec lui. Même en cachette !
En guise de remerciements, il l’embrassa, en l’emmenant comme une princesse sur un banc à l’abri des regards pour continuer à l’embrasser à tout jamais ! Il était tellement heureux…
Ce que les deux jeunes gens ne savaient pas, c’est qu’ils n’étaient pas tout à fait à l’abri en fin de compte. Et oui, car Harry Potter avait suivi sa meilleure amie et avait assisté à toute la scène. Il n’avait pas tout parfaitement compris, mais il sut que ces deux-là partageaient à la fois un passé, ainsi qu’un lien puissant désormais. Et il les aiderait. C’était décidé. Autant à garder le secret qu’à faire passer le blond du bon côté.
Si Hermione lui faisait confiance, alors lui aussi. Mais pour l’heure, il partit simplement en faisant le moins de bruit possible, vers le château pour retrouver Ron. Les deux nouveaux tourtereaux venaient de se trouver, il se devait de les laisser tous les deux.
Hermione Granger et Drago Malfoy ! Incroyable mais vrai !
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