Le Jeu de L'Organisation (2)
Hermione était tellement abasourdie par cette révélation, qu’elle ne put qu’écarquiller les yeux et entrouvrir la bouche en se demandant activement si c’était une blague ou pas.
Elle n’eut le temps ni de trouver la réponse ni de lui rétorquer quoi que ce soit, car McGonagall leur ouvrit la grosse porte de son bureau.
- Ah vous voilà ! Vous avez vraiment attendu le dernier moment ! Suivez-moi.
Alors que le vert et argent emboîta le pas immédiatement, Hermione eut besoin d’un petit moment avant de pouvoir faire quelque chose.
Et tout le long de l’entretien, elle était dans ses pensées et n’entendait même pas la voix lointaine de la directrice.
C’était la première fois de sa vie qu’elle n’écoutait pas un professeur.
Son regard fixait le bureau inlassablement jusqu’à ce qu’elle entende le bruit d’une chaise et qu’elle distingue Drago se lever pour partir.
Elle le suivit alors, comme si elle était sous Impero et ne reprit ses esprits qu’une fois le portrait de leurs appartements passé.
Alors que le serpent allait monter dans sa chambre comme si de rien n’était, la brunette le rattrapa en disant simplement :
- Malfoy… C’est… C’était une blague pas vrai ?
- Quoi donc ? Lui répondit-il, nonchalamment, sans se retourner pour ne pas lui montrer qu’il était, lui aussi, troublé d’avoir étalé ses sentiments aussi facilement.
- Tu sais très bien.
- Oh ça… fit-il avec le plus de désinvolture possible. Euh… Oui, oui, allez on se voit plus tard.
Mais avant qu’il ne puisse atteindre la porte de sa chambre, elle posa la question fatidique :
- Tu es… Amoureux de… De moi ?
Il ne put se résoudre à lui répondre. Soit il serait bien trop vulnérable, soit il lui mentirait…
Il baissa la tête, toujours face à sa porte, et attendit qu’elle tire ses propres conclusions.
- Moi ? La Sang-de-Bourbe répugnante ? Et toi ? Le petit con qui les détestent.
Un Doloris parcourut tout son corps et le blond fit volteface. Il dévala les escaliers pour se retrouver face à sa lionne et lui asséna, la mâchoire serrée :
- Ne t’appelle plus jamais comme ça.
Les yeux de la Gryffondor s’embuèrent sans même qu’elle ne sache pourquoi et tout ce qu’elle put dire fut :
- Quand.. ?
- Je m’en suis rendu compte pendant la guerre, mais je ne pouvais rien y faire… Je ne connais pas grand-chose à l’amour, mais en tout cas, ça s’en rapproche… J’avais tout le temps envie d’être avec toi, de te protéger, et j’ai eu envie d’étrangler ma tante quand elle t’as fait… Cette cicatrice…
- Qui es-tu Drago Malfoy ?
Il sourit tristement à cette question qu’il se posait lui-même depuis maintenant trois ans et lui souffla :
- Je n’en ai pas la moindre idée.
Après un silence où chacun détaillait l’autre comme s’ils se voyaient pour la première fois, Drago sortit sa baguette.
- Ne m’oubliette pas ! Hurla Hermione, dont les larmes avaient commencé leur course folle vers la commissure de ses lèvres.
- Bien sûr que non. Ajouta le jeune homme, inquiet qu’elle réagisse comme cela. Hermione, je t’ai dit que tu avais gagné mon cœur et je le pense, même si tu n’as rien fait pour. C’est un lourd fardeau que je te donne, un cœur en miettes. Donc tu n’es pas obligée de l’accepter. Donne-moi ta main.
Elle lui tendit sa paume tremblante, l’autre main sur sa bouche pour empêcher les sanglots de gâcher ce moment.
Elle s’en voulait d’être si émotive depuis la guerre mais elle ne pouvait pas s’en empêcher. Elle avait dû être forte bien trop longtemps et bien trop tôt pour son jeune âge, alors depuis la défaite du Seigneur des Ténèbres, la moindre de ses émotions était multipliée par dix…
Il pointa alors lentement sa baguette sur sa main et fit apparaître un flocon de neige.
- C’est toi qui décide. Soit tu me le rends, soit tu le réduit en poussière, soit tu le laisses fondre… Ou alors, tu le gardes et tu en prends soin.
La lionne fixa intensément l’objet fragile au creux de sa main et laissa échappa une unique larme de plus. Lorsqu’elle releva la tête, il était parti…
Elle n’en dormit presque pas de la nuit, trop occupée à se demander qui était réellement le jeune homme de la chambre voisine et que devait-elle faire avec son cœur. Enfin, avec son flocon de neige plutôt…
Mais aux premières lueurs du jour, elle avait sa réponse.
Elle traversa le couloir et alla toquer frénétiquement à la porte de son homologue de Serpentard.
Il ouvrit la porte en se frottant les yeux de sommeil, décoiffé et en caleçon en demandant :
- Granger, c’est pas un peu tôt ?
- J’ai pris ma décision.
Cette phrase eut l’effet d’un Enervatum sur Drago qui était désormais bien réveillé.
- Et alors ?
Pour toute réponse, la brune lui montra un flocon de neige.
- Donc… Tu me le rends ? Je te comprends…
Alors qu’il allait pour récupérer son présent, cachant toutes ses émotions internes comme un vrai Malfoy, la jeune fille recula sa main pour qu’il ne puisse le prendre et rétorqua :
- Non, Drago, celui-ci… C’est le mien.
Ledit Drago, dont la douce prononciation de son prénom emplit de bonheur, écarquilla les yeux avant qu’elle ne reprenne :
- Le tiens est un peu différent. Mais il est bien au frais dans ma chambre et j’en prends bien soin. Je te propose en échange, de prendre soin du mien.
- Est-ce que ça veut dire que…
Pour toute réponse, elle lui tendit le flocon plus petit et taillé différemment que l’autre et lui adressa un sourire éclatant.
Il prit le plus beau cadeau de sa vie dans ses mains pâles et alla le déposer sur sa commode après lui avoir lancé un sortilège pour empêcher qu’il ne fonde puis retourna au pas de sa porte où se tenait toujours la lionne de ses pensées.
- Merci infiniment de m’accorder ta confiance…
- Oh je vous en prie très cher ! Plaisanta-t-elle.
- Que diriez-vous ma chère, de finir notre nuit qui fut si courte ? Continua-t-il sur le même ton.
Hermione parut déçue, sans qu’il ne comprenne pourquoi. Était-t-il à ce point incompétent au jeu compliqué de l’amour et de la séduction ?
Elle asséna un froid « Comme tu veux » avant d’amorcer un retour vers sa propre chambre. Il comprit aussitôt le quiproquo et la rattrapa par le bras, en se jurant de travailler sur sa communication détériorée avec les années.
- Hep hep hep, par ici chère comtesse.
Hermione comprit son erreur et rougit de honte d’avoir écarté son invitation avec tant d’agressivité.
Elle pensait qu’il l’avait congédiée en prenant sa déclaration à la légère, trop désireux de dormir mais c’était tout le contraire, il l’avait invitée à finir la nuit dans son lit à lui !
Voyant qu’il ne lui en tenait pas rigueur, elle le suivit dans son antre de Serpentard en riant.
Il s’allongea sous la couette et attendit qu’elle fasse pareil, mais il vit qu’elle était toujours plantée au milieu de la pièce à se tortiller les mains et à fixer le sol.
- Ça ne va pas ? Tu as changé d’avis ?
- Oh non, non bien sûr que non mais…
Elle se mit à fixer son torse nu et à devenir aussi rouge que la couleur de sa maison.
- Je suis… Enfin, je ne veux pas… Pas tout de suite en tout cas…
Il baissa les yeux sur son torse et comprit instantanément.
- Je n’aurai rien tenté, mais si ça peut te rassurer je vais mettre un vrai pyjama.
Elle hocha la tête doucement et le remercia du regard. Elle était totalement innocente de ce côté-là et ne voulait pas se jeter dans la gueule du loup avant même son premier baiser.
Enfin deuxième si on compte celui avec Ron quand ils étaient à deux doigts de la mort, mais ils avaient tous les deux conclus à un geste désespéré qui ne devrait pas se reproduire. Ils étaient de trop bons amis pour cela, presque des frères et sœurs.
Une fois Drago décemment habillé, elle vint s’allonger à ses côtés et se blottit contre lui.
Ils passèrent trois heures de plus dans ce lit, jusqu’à une heure plus normale pour se lever un dimanche matin, tantôt se câlinant, tantôt dormant, tantôt se regardant droit dans les yeux.
Le jeune homme qui avait bien compris le désir de la lionne d’aller doucement, n’osa pas l’embrasser. Il décida d’attendre qu’elle soit prête, qu’elle lui fasse un signe, ou en tout cas un moment plus propice.
Ils étaient blottis l’un contre l’autre, prêts à se rendormir pour parfaire leur grasse matinée, lorsqu’ils entendirent des coups frénétiques à leur porte d’entrée.
Ils s’interrogèrent du regard, pour savoir lequel des deux était attendu à un dîner chez des Harpies.
Les nouveaux tourtereaux eurent rapidement la réponse à leur question silencieuse, car ils perçurent au loin :
- Mione ! Tu vas bien ?
- Eh oh ! Tu es toujours vivante ?!
Hermione paniqua en reconnaissant les voix des ses meilleurs amis, elle ne pouvait pas leur dire qu’elle « sortait » avec leur pire ennemi. Encore moins avant même de savoir si elle sortait vraiment avec !
Elle partit en courant de la chambre du blond qui pestait contre le rouquin et le balafré de lui gâcher la plus belle matinée de sa vie.
La rouge et or s’habilla en vitesse, se coiffa négligemment et alla ouvrir le portrait.
- Salut les garçons ! Fit-elle, aussi désinvolte que possible.
- Mione ! Commença Harry, visiblement soulagé.
- Tu nous as fait une peur bleue !
- Comment ça ?
- On ne t’as pas vu du week-end, alors on s’inquiétait. Expliqua Ron, en la regardant sous toutes les coutures pour voir si elle allait bien.
Harry regarda furtivement derrière elle, puis chuchota :
- On se demandait même s’il ne t’avais pas fait du mal !
- Oh… Non, non tout va bien… Rougit la jeune fille en pensant à l’évolution de sa relation avec le vert et argent.
- Qu’est-ce qu’il y a ?
- Rien !
- Mais si tu rougis ! Renchérit le rouquin en pointant le visage de sa meilleure amie avec suspicion.
- Mais pas du tout ! J’ai juste très chaud ! Allez, on se voit à midi !
- Hermione il est…
Mais la Gryffondor avait déjà fermé la porte sur eux.
- … 11h et demi… Conclut le survivant ne comprenant pas ce qu’il se passait dans la tête de son amie.
Ils partirent résignés, avec encore plus de questions qu’à leur arrivée, même si au moins ils la savaient vivante, c’était déjà ça.
Quant à elle, elle avait soufflé un grand coup puis avait remonté les escaliers en vitesse mais Drago n’était plus dans sa chambre…
Avait-elle sacrifié le début de leur relation par honte ? Était-elle si maladroite ?
La brunette regarda la chambre du serpent comme si elle la voyait pour la dernière fois et s’approcha de la porte en sentant encore ces stupides larmes embuer ses yeux noisette.
Mais avant qu’elle ne craque une énième fois, deux bras forts l’encerclèrent et une tête prit place au creux de son cou.
- Qu’est-ce qu’il t’arrive, dis-moi ? Demanda gentiment le vert et argent, qui venait de sortir de la salle de bain, fraîchement lavé, peigné et habillé.
- Tu… Tu ne m’en veux pas ?
- De quoi donc ? S’amusa le jeune homme en contournant la lionne pour lui faire face.
- D’être partie, de ne pas avoir dis la vérité à mes amis, d’avoir peur… Oh la la, on sort ensemble depuis quelques heures et je fais déjà tout mal, c’est fou, c’est comme inné chez moi, je ne…
Mais avant de la laisser s’embarquer dans un monologue interminable, il l’a coupa, un sourire en coin affiché sur son visage :
- On sort ensemble ?
- Oui enfin, heu… Non ! Si ça te fais peur mais, enfin… Roh ! J’en sais rien ! C’est si compliqué ! et puis t’as raison on ne devrait pas !
- Mais je n’ai rien dit de tel, bien au contraire. Poursuivit-il, toujours aussi calme et attendri par ses réactions.
Elle le regarda avec espoir mais n’osa rien ajouter de peur de gâcher ou d’encore spéculer en lui faisant dire ce qu’il n’avait pas dit.
- Mais si tu préfères, on peut se cacher. Si tu as peur ou honte devant tes amis, je comprendrais.
- Je… Je ne sais pas du tout… Alors pour l’instant je veux bien… Souffla-t-elle, amplement reconnaissante.
- Même si, honnêtement, comment pourrait-on refuser de s’afficher avec le grand, l’unique et très séduisant Drago Malfoy ! Répliqua-t-il en bombant le torse.
- Là je te reconnais !
Ils rirent de bon cœur puis Hermione décida de partir retrouver ses amis à la Grande Salle en demandant à Drago d’attendre au moins un quart d’heure avant de faire de même, afin d’éviter tout soupçon.
Il accepta sans broncher, se demandant comment ce petit bout de femme avait fait pour arriver à lui faire faire tant de folies.
Était-ce de l’amour ? Il n’en savait trop rien…
Le seul amour qu’il n’avait jamais ressenti jusqu’à présent était pour sa mère alors c’était forcément bien différent.
Enfin, il le supposait en tout cas.
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Le jour du bal de Noël était arrivé, Hermione et Drago était tous deux dans la Grande Salle pour tout organiser, accompagnés des élèves volontaires pour aider.
Les regards en coin ne cessaient de fuser, car c’était tout ce qu’ils pouvaient se témoigner étant en compagnie d’autres personnes.
Ils s’étaient cachés les deux derniers jours et continueraient de faire ainsi tant qu’Hermione ne se sentirait pas prête à l’annoncer à ses trois meilleurs amis au monde.
Bien qu’elle eût passé ce lapse de temps presque entièrement avec eux, la brune n’avait trouvé ni le courage ni le bon moment pour leur annoncer cette grosse nouvelle.
Elle n’avait donc pas passé énormément de temps avec son nouvel amoureux secret et espérait qu’il ne lui en voulait pas trop pour ça.
De son côté, entre la peur et le manque de temps passé avec sa lionne, Drago n’avait toujours pas trouvé le moment ou le signe qui lui indiquerait qu’il pouvait embrasser sa belle.
Il se contentait donc de câlins, de bisous sur la joue et de regards suggestifs quand la populace rodait autour d’eux.
Une fois tous les préparatifs terminés, McGonagall satisfaite et Hermione parfaitement sûre que tout était parfait, ils rentrèrent tous deux dans leurs appartements pour se changer.
Il leur restait une petite demi-heure avant que les portes ne s’ouvrent. Et comme ils l’avaient appris, ils devraient ouvrir le bal en tant que Préfets-en-chef, comme le feraient ceux de Poufsouffle et Serdaigle au même moment.
Aussi, les deux tourtereaux ne pouvaient se permettre une minute de retard d’après la Gryffondor.
Ils se préparèrent chacun dans sa chambre, et c’est Drago qui sortit en premier, fin prêt, pour aller attendre sa cavalière dans leur salle commune.
Il était vêtu d’un costume de velours vert émeraude avec les revers et le nœud papillon noirs.
Il venait de se passer la main dans les cheveux pour la vingtième fois quand il entendit la porte de la chambre d’Hermione s’ouvrir.
Il se tourna instantanément vers les marches attendant impatiemment de voir sa belle descendre et se dévoiler à lui.
Elle était assez nerveuse dans sa grande robe rouge écarlate avec de fines dorure sur le buste. Ses cheveux un peu tirés en arrière étaient lâchés et s’accordaient magnifiquement bien à la tenue et à la lionne qui la portait.
Les petits talons qu’elle surmontait la ralentissaient dans sa descente de l’escalier tant elle n’avait pas l’habitude d’en porter, mais cela laissa le temps au jeune homme en bas de la détailler avec émerveillement.
Enfin, c’était ce qu’il se passait dans sa tête car il ne montrait presque pas ses émotions. Juste un petit sourire et un haussement de sourcil passèrent la façade de marbre qu’il s’était construite au fil du temps.
- Tu es… Epoustouflante… Souffla le prince de Serpentards, une fois que son ancienne ennemie fut arrivée à sa hauteur.
Elle lui fit une révérence maladroite avant de lui répondre en souriant :
- Vous n’êtes pas mal non plus, très cher.
Ils s’enlacèrent puis le vert et argent lui proposa son bras afin de la mener jusqu’à la réception dont ils étaient les organisateurs.
Comme ils étaient « obligés » d’être cavaliers en tant que préfets et qu’ils ouvraient la danse, ils pouvaient se permettre d’y aller ensemble au moins.
Les deux amants avaient un peu de retard, mais ils étaient si heureux dans leur bulle, que même Hermione s’en fichait éperdument.
Tous les élèves et professeurs étaient déjà présents lorsqu’ils ouvrirent les lourdes portes de la Grande Salle et tous les regards se posèrent sur eux.
Ils dégageaient une telle beauté, une telle harmonie et une telle prestance qu’on ne voyait qu’eux.
Pourtant eux, n’avaient rien remarqué. Ils se regardaient.
Drago avait sa main sur celle qu’Hermione avait posé sur son bras quand il lui avait proposé de la mener au bal, et elle arborait un sourire éclatant en regardant son cavalier.
Soudain, ils sortirent de leur transe et virent toutes les personnes qui les scrutaient avec étonnement et curiosité.
La lionne devint aussi rouge que sa robe et fut prête à partir se terrer dans sa chambre, mais Drago la tint bien fort et s’avança dans la salle, imperturbable.
Il se tenait aux côtés d’une magnifique femme, récemment héroïne de guerre et tout le monde le regardait : que demander de mieux ?
Les invités retournèrent à leurs conversations, alors la Gryffondor se remit doucement de ses émotions et suivit Drago qui partait vers le buffet.
Elle en profita pour adresser un ‘coucou’ gêné à ses amis qui étaient restés figés devant la scène qu’ils venaient de voir.
Ce fut Ginny, dans une magnifique robe bleu nuit, qui reprit la première ses esprits et sourit à sa sœur de cœur en lui sous-entendant sa bénédiction, ayant très bien compris que les nouveaux arrivants étaient plus que cavaliers pour un soir.
Elle pinça alors les deux garçons, toujours bouches ouvertes qui aussitôt posèrent les questions dont elle avait plus vite compris les réponses.
C’est alors que la directrice annonça que les quatre préfets-en-chef allaient ouvrir le bal sur une valse à trois temps.
Hermione posa son verre, plus nerveuse que jamais et pris la main que le Serpentard lui tendait, ce qui eut l’effet de l’apaiser un peu.
Pendant que les élèves laissaient de l’espace pour que leurs préfets se mettent en place avant que la musique ne commence, Harry et Ron chuchotèrent :
- Non mais c’est pas possible, c’est Malfoy, elle ne peut pas danser avec lui !
- Ils sont ensemble ou quoi ? Parce que ça n’a pas l’air de la gêner !
Mais la musique qui s’éleva et Ginny qui leur tapa l’arrière du crâne dans un subtile mélange de Molly et de Rogue, les calma instantanément.
Hermione ne regardait plus que Drago, elle se raccrochait à lui comme un à un Lumos dans une nuit noire, pour ne pas succomber à la peur.
La musique démarra et ils s’élancèrent dans une valse légère et impressionnante.
Ils ne faisaient plus qu’un sur la piste de danse, et éclipsaient presque leurs homologues.
Les yeux de tous étaient rivés sur leur danse fluide et magnifiquement exécutée. Ils ne se lâchaient pas un seul instant du regard, et souriait tant ils étaient comblés.
Hermione ne put s’empêcher de se dire que c’était très agréable d’avoir un partenaire qui savait extrêmement bien danser. Elle adorait Harry et Ron, mais pour un bal, ils étaient de moins bons partis.
Drago la faisait tournoyer avec grâce, elle suivait ses pas et tout devenait simple. Elle lui faisait entièrement confiance.
Il ne pouvait détacher son regard des deux perles noisette, il tenait sa main et sa hanche avec délicatesse et la guidait dans leur ballet avec douceur. Pourtant, il avait presque peur qu’elle s’évapore, alors il la rapprochait un peu plus de son corps au fur et à mesure.
Les filles de l’assemblée soupiraient d’extase et les garçons se demandaient comment ils pourraient oser inviter une fille après ce spectacle.
La musique commença à ralentir et les couples de danseurs aussi, alors nos deux amoureux durent sortir à nouveau de leur idylle.
Ils s’immobilisèrent à la dernière note, n’ayant aucune envie de retourner à la vie normale.
Les applaudissements fusèrent et même des sifflements s’échappèrent, mais ils ne s’en préoccupaient pas le moins du monde sorcier. Ils gardaient leur regard bien ancrés dans les yeux de l’autre.
Et soudain, Drago le sentit dans son ventre, il devait le faire. Maintenant. Un instinct l'y poussait.
Alors il mit ses mains fines sur les joues rougies de sa belle et se rapprocha doucement d’elle, lui laissant ainsi la possibilité de s’échapper de son étreinte.
Elle n’en fit rien comme paralysée par l’amour, l’adrénaline et la curiosité. Elle se laissa faire avec plaisir et désir.
Il parcourut les derniers centimètres et posa ses lèvres sur les siennes comme pour sceller leur amour devant tout Poudlard.
Des exclamations de surprises et parfois même d’outrance s’échappèrent des élèves, alors que les professeurs souriaient plutôt de ce rapprochement inter-maisons mais surtout de cette paix après la guerre.
Ce qui était exactement ce que devait procurer ce bal selon la directrice.
Mais tout cela était flou et sourd pour nos deux amoureux qui continuaient à s’embrasser avec passion. Comme s’ils étaient enfin compris, comme s’ils étaient enfin complets.
La surprise passa et le groupe de rock commença à endiabler la grande salle et les étudiants qui s’y trouvaient mais Hermione et Drago se tenaient toujours au milieu, sans bouger.
Ils ne s’embrassaient plus, mais se regardaient amoureusement essoufflés, front contre front.
Tous les mots du monde ne valaient rien à côté de cette danse, de ce baiser et de leurs regards transis.
Ils débutèrent un slow complètement déplacé au vu de la musique énergique et des danses de sauvages autour d’eux mais ils s’en fichaient.
Ils venaient de réellement trouver la paix et l’apaisement après la Grande Guerre. McGonagall avait raison.
Et alors qu’ils dansaient lentement au milieu de la salle magiquement enneigée, un groupe de deux rouquins et d’un survivant au loin les regardaient fixement.
Ginny souriait, Ron ouvrait la bouche à s’en décrocher la mâchoire et Harry haussa les épaules en disant :
- Bon, je crois que j’ai ma réponse !
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