L'annonce...
C’était un temps pesant d’après-guerre, en cette huitième année, où Hermione Granger était Préfète-en-Chef, car quelques Mangemorts n’étaient pas à Azkaban et continuaient à tuer des Moldus ainsi que des Nés-Moldus.
La brunette n’était donc pas très à l’aise, d’autant plus qu’elle partageait un appartement avec Drago Malfoy, qui avait été gracié.
Justement, ce soir-là, elle sentait que quelque chose n’allait pas. Elle n’aurait pas su dire quoi. C’était son intuition…
Et, comme pour confirmer ses sombres pensées, McGonagall, la nouvelle directrice de l’établissement, passa derrière elle dans la Grande Salle, et lui chuchota :
-Pouvez-vous venir me voir dans mon bureau après le repas, Mrs Granger, s’il vous plait ?
Les mots qu’elle voulut prononcer restèrent bloqués dans sa gorge et elle ne put qu’hocher la tête.
A partir de ce moment, elle angoissa tout le reste du dîner, touchant à peine à son assiette.
Dès qu’elle vit sa professeure de métamorphose quitter la table, elle sortit en courant de la Grande Salle, laissant ses amis en plan.
Elle courut jusqu’au deuxième étage, le ventre noué, la gorge sèche et sa tête s’imaginant des scénarios catastrophes…
Lorsque la jeune fille aperçut enfin la directrice arriver d’un pas lent, elle épousseta ses vêtements, afin d’être présentable et s’annonça :
-Je suis là, Madame. Que vouliez-vous me dire ?
-Je vous en prie, entrez et installez-vous, je vous dirais après…
-Mais… tenta de riposter la lionne.
Elle se rétracta et attendit que l’escalier se dévoile pour aller dans le bureau :
-Fumseck !
A ce simple mot, les yeux de la Griffondor s’embuèrent, se rappelant le défunt directeur…
Elle s’empressa de monter les marches, essuyant quelconques traces de larmes.
La femme s’installa sur le siège en face d’elle et commença maladroitement :
-Mrs Granger… Vous savez que certains Mangemorts ne sont pas encore à Azkaban ?
-Oui… Fit la sorcière, ayant peur de connaître la suite.
-Et bien… Ce matin… Il y a eu une nouvelle attaque sur des Moldus…
Elle s’arrêta et souffla, n’aimant pas avoir à annoncer de telles nouvelles.
-En Australie…
La jeune fille comprit aussitôt. Ce qu’elle craignait depuis plusieurs mois était finalement arrivé…
Elle bégaya :
-Mes… Mes parents sont… Morts ?
-Toutes mes condoléances…
Les larmes inondèrent le visage meurtrit de la lionne.
Tout un tas de sentiments se bousculèrent en elle.
De la haine, contre les monstres qui avaient fait cela.
De la peur, qu’ils s’attaquent à elle également.
De la tristesse, pour ses parents.
Encore pleins d’autres indéfinissables, mais à peu près similaires. Elle n’arrivait pas à exprimer ce qu’elle pensait alors, comme c’était tout ce qu’elle pouvait faire, elle sortit du bureau en courant.
Elle ne voulait voir personne, ne voulait de la pitié de personne, juste être seule.
Son premier réflexe fut de courir vers sa chambre de préfète, mais en chemin elle se rendit compte que Malfoy serait sûrement là, et elle avait besoin de tout, sauf de ses moqueries puériles et blessantes, malgré tout.
Elle se dit que si elle se précipitait dans sa chambre et qu’elle s’enfermait à double tour, cela pourrait peut-être suffire.
La lionne arriva essoufflée devant le tableau d’une petite fille en robe bleue, faisant de la balançoire avec un boursouflet sur les genoux.
Elle tenta de se calmer et essuya les larmes qui roulaient sur ses joues, mais d’autres arrivaient en masse, si bien qu’elle n’arrivait pas à paraître de bonne humeur.
Lorsqu’enfin elle réussit à stopper ses pleures silencieuses, elle entra en vitesse, sans faire de bruit.
Manque de bol, elle aperçut une chevelure blonde platine dans le salon. Malfoy était affalé, avec une grâce à en faire baver un strangulot, sur le canapé de leur salle commune.
La rouge et or baissa la tête pour ne pas que le jeune homme voit son piteux état et commença à avancer dans le salon, pour rejoindre l’escalier menant à sa chambre.
-Bonsoir Granger ! Lança le Serpentard.
Même si elle en avait eu envie, elle n’aurait pas pu répondre. Elle savait que la moindre parole lui serait fatale et que les sanglots trahiraient son état.
Elle continua à avancer grâce aux peu de forces qui lui restaient mais, juste avant de franchir la première marche, elle entendit la fouine se relever et asséner :
-Alors ? Tu ne me réponds pas ? Tes parents ne t’ont pas appris la politesse, Grangy ?
C’était la phrase de trop.
Elle craqua, elle ne pouvait plus lutter contre l’immense tristesse qui l’envahissait.
Aussi, elle se laissa tomber sur le sol, recouvert de moquette, sous les yeux éberlués du blondinet.
Il s’approcha, pensant qu’elle s’était évanoui, mais vit soudainement ses épaules se soulever irrégulièrement et des sanglots étouffés lui parvinrent.
Il continua de s’approcher de la lionne blessée et posa délicatement ses mains sur ses épaules.
Elle le repoussa vivement et lui cracha :
-Dégage !
Il pouvait comprendre, mais il voulait savoir ce qui la rendait si triste.
-Granger…
-Laisse-moi !
-Qu’est-ce qu’il y a ? Demanda le vert et argent, coûte que coûte.
-Je t’ai dit de me laisser ! Cria la jeune fille.
-Et moi je te dis que je ne partirais pas !
Elle releva vivement son visage meurtri par la douleur et s’exclama :
-Pourquoi, Malfoy ? Ma vie ne t’intéresse pas de toutes manières !
Le sorcier souffla et répondit doucement :
-Mais je ne vais pas te laisser comme ça… Je ne suis pas un monstre.
Il rajouta dans un souffle :
-Contrairement à ce que tu penses…
-Mes parents sont morts. Annonça-t-elle, de but en blanc, après un léger silence.
La bouche de Malfoy s’agrandit puis, dans un élan presque incontrôlé, il s’assit par terre et la prit dans ses bras.
Au début, elle voulut le repousser, mais il la serrait de manière à ce qu’elle ne puisse pas partir.
Après tout, ce n’était pas désagréable. Dans ses bras, elle se sentait bien, comme en sécurité contre les assassins toujours en liberté.
Malgré tout, la tristesse et la souffrance que lui procurait la mort de ses parents étaient trop grande et elle continua à pleurer entre les bras puissants du Serpentard.
Elle l’entendait vaguement murmurer des « Désolé, je ne savais pas ». Elle ne lui en voulait pas, tant qu’il restait comme cela.
Elle avait l’impression qu’il pouvait rester avec elle, jusqu’à ce qu’elle aille mieux. Elle le remercierait le lendemain, car à ce moment, elle n’avait plus la force pour rien.
Le jeune homme resta comme cela, essayant de réconforter la tristesse de son homologue. Il la comprenait alors il l’aidait, comme il aurait aimé qu’on le fasse pour lui.
Lorsqu’il n’entendit plus de pleurs, il en déduit que la lionne s’était endormie. Alors il la porta délicatement, telle une princesse, et la posa sur le canapé.
Après avoir ramené un plaide pour lui tenir chaud, malgré le feu crépitant dans la cheminée, il s’agenouilla à son niveau et lui caressa les cheveux.
Le vert et argent chuchota :
-Je suis sincèrement désolé, Hermione… Je… Je ne savais pas et je sais au combien ça fait mal de… De perdre ses parents. J’ai réagi pareil lorsque ma mère s’est faite tuée par un connard de Mangemort, alors je te comprends… Et je m’en veux de t’avoir fait replonger, et d’ailleurs je m’excuse de toutes les insultes que j’ai pu te dire…
Il termina son discours avec son pouce sur la joue de la sorcière. Il la trouvait réellement jolie et si fragile, dans cet immense canapé marron.
Ses joues creusées par l’eau salée de ses yeux rougis, à présent au repos, son petit nez, ses tâches de rousseur çà et là et ses fines lèvres qui l’appelaient.
Elles l’appelèrent tant et si bien qu’il ne put s’empêcher de se pencher et de poser les siennes dessus, pour offrir un doux baiser à sa princesse endormie.
Enfin, pas tout à fait endormie car elle passa ses mains sur la nuque du Serpentard et l’attira contre elle pour un baiser plus passionné, transmettant amour, tristesse et manque d’affection.
Après plusieurs minutes, la lionne décolla ses lèvres de celles de son prince et lui murmura :
-Ne me quittes plus, Drago… Je t’en supplie…
-A tes ordres, princesse. Sourit le jeune homme.
Il vint se coller à son dos, sur le canapé, son bras autour de sa taille, le nez dans ses cheveux bouclés et ses jambes entremêlées aux siennes.
C’est dans cette position, près du feu, qu’ils s’endormirent presque en même temps.
Hermione avait finalement trouvé le réconfort qu’elle voulait, pour l’aider à surmonter cette rude épreuve.
Et leur histoire d’amour continua au-delà, bien au-delà…
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