Paws & Pride
le dessin de la couverture appartient à l'artiste -kikiumöra-
Défi littéraire de kimgoldessstories 💙🖤
Omegaverse (ma version plus inclusif, car de base j'aime pas l'A/O/B) ; soulmates/love at first sight
(j'ai pas encore pu corrigé le texte sorry ^^' <3)
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« Je préfère être une mauvaise féministe que ne pas être féministe du tout. » - Roxane Gay
🏳️🌈🐱🍑🧁🍈🏳️⚧️
Minha avait toujours été une omega indépendante et libre. Ses deux mères omégas l'avaient toujours élevée dans ce sens là. Minha pouvait disposer de son corps comme elle le voulait. Beaucoup de choses avaient changé ces dernières années, surtout depuis qu'une des leurs avait pris la tête du pays. Cette dernière avait rédigé, porté et appliqué des lois importantes pour les conditions et droits des omégas, des epsilons et des deltas dans la société actuelle.
Bien sûr de nombreux alphas conservateurs, ainsi que d'autres castes gardaient des codes archaïques, continuant de prendre ce qu'ils leur étaient dû même avec leur récente illégalité. Cela ne les arrêtait jamais.
Minha n'avait pas peur, elle avait pris des cours de self défense, portait toujours sur elle une bombe au poivre, des pilules contraceptives, ainsi que des préservatifs et du lubrifiant. Elle préférait être prévoyante, on ne pouvait jamais savoir, au gré des rencontres, cela pouvait se finir au commissariat comme au lit.
Malheureusement il y avait encore tant à faire, car ce n'était pas la condamnation des violences conjugales, des agressions sexuelles, du viol qui allait tout régler. Une inégalité salariale persistait entre les omégas, les epsilons, les deltas, les bêtas, les alphas.
Le soleil du mois de mai venait caresser ses joues roses. Minha avait nouée ses longs cheveux bruns en une longue tresse. Cette dernière se balançait au gré de ses pas. Elle avait terminé son travail quelques minutes plus tôt, saluant chaleureusement ses collègues documentalistes. Elle passa ses mains sur sa jupe plissée violette, puis remit correctement ses lunettes de soleil sur son nez. Du coin de ses yeux le doré des branches brillait, ce qui ajouta des paillettes dans sa vision à travers les verres.
Minha soupira tout en étirant ses bras avant de reprendre sa route. Elle avait hâte de s'installer sur l'un des vieux tabourets rembourrés de leur bar préféré, en compagnie de Binnie, sa meilleure amie depuis le lycée. Lorsque cette dernière s'était présentée lors de ces 18 ans en tant qu'alpha, cela avait profondément affecté son bien-être. Binnie n'avait jamais ressenti d'affinité avec l'identité masculine, encore moins avec cette caste. Pour Binnie, la perspective de bénéficier de privilèges systémiques en tant qu'alpha ou homme était révoltante. Minha avait écouté ses confidences pendant des heures, et avait été la première à soutenir Binnie dans sa transition. Elle avait dû batailler ferme pour permettre à Binnie de rejoindre la caste des epsilon, et avait également veillé à ce qu'elle soit soutenue par un psychologue LGBTQIA+ friendly. Après plusieurs mois de démarches, Binnie avait finalement pu recevoir ses premières injections d'oestrogènes et d'omegagènes, marquant ainsi une étape importante dans son parcours d'affirmation de soi.
Un sourire se dessina sur le visage anguleux de Minha quand elle passa les portes du Paws & Pride. Elle chercha du regard à travers la foule Binnie. Lorsqu'elle la vit assise sur leur table favorite, habillée d'une mini jupe rose à harnais et d'un magnifique croc-top blanc Minha lui offrit un immense sourire et fit un clin d'œil avant de lui lancer un regard bien équivoque.
— Wow ! Tu t'es mise en bombe ! Toi, tu veux pécho ce soir.
Binnie gloussa tout en mélangeant son mojito framboise.
— Peut-être bien.
Minha s'installa et déposa son sac sur un tabouret à côté du sien, ainsi que son gilet citron vert.
— Je vois que tu m'as pas attendu.
— T'en veux ? Je vais te commander la même chose ?
Minha hocha la tête avant d'aspirer de grande goulée du liquide acide. La chaleur du rhum blanc réchauffa sa gorge.
Binnie était déjà revenue, elle déposa son cocktail sur un dessous de verre Kuromi. Sous celui de sa meilleure amie, My Melody regardait Minha. C'était l'une des raisons pour lesquelles elles adoraient ce bar. Il regorgeait de références nerd, weeb en tout genre.
Ca et aussi les chats de la gérante qui parfois venait se mêler parmi la foule, depuis tout petits ils avaient été habitués au bruit, la sociabilisation pour son plus grand plaisir.
Paws & Pride représentait un véritable havre de paix inclusif, offrant un refuge sûr pour toutes les minorités. La présence féminine réduite, résultant des perturbateurs endocriniens, des PFAS et des microparticules de plastique omniprésents dans leur quotidien, avait entraîné un déclin de la natalité, notamment des naissances de filles. C'était ainsi que ces disparités se sont formées. Les hommes avaient évolué, avec la moitié d'entre eux devinrent des omégas capables de procréer avec un utérus relié à leur anus, tandis que l'autre moitié devinrent des deltas qui pouvaient aussi bien être enceints que rendre enceint.e.s leurs congénères.
Les humains semblaient malheureusement se nuire eux-mêmes, comme c'était souvent le cas. Heureusement, des personnes comme leur présidente s'efforçaient de changer les choses et avaient en partie réussi, malgré les menaces des lobbys et les obstacles rencontrés. Le combat était loin d'être terminé, mais cela n'effrayait pas Minha, Binnie, leur présidente et toustes les autres.
— Tu as repéré quelqu'un ?
Binnie tourna légèrement la tête, ses longs cheveux noirs rebondirent sur ses épaules. Minha détacha son regard des mèches vert pomme que sa meilleure s'était fait quelques jours plus tôt pour observer son coup de cœur du soir.
Plus loin, une personne plutôt grande déambulait entre les tables. Elle avait de longs cheveux blonds qui tombaient en cascade le long de sa veste de costume. La personne portait l'uniforme de l'établissement, une petite patte brodée à l'avant du veston pouvait en témoigner.
— Hyunjin, le nouveau !
— Chut ! Moins fort !
— C'est toi qui dit ça, rit Minha. C'est vraiment l'hôpital qui se fout de la charité.
Binnie prit une moue adorable, qui fit fondre sa meilleure amie.
— Tu as pu échanger avec lui ?
— Oui, j'ai pu parler avec iel. Ses pronoms sont neutres, je lui ai demandé plus tôt comment je devais le genrer, quand je lui ai dit pour les miens.
— Sounds nice !
— Oui, vraiment...
La tête reposant au creux de ses mains, Binnie admirait Hyunjin, des étoiles dans les yeux. Minha pouffa.
— Ah oui, donc t'es vraiment piquée.
— En même temps, tu l'as vu parler aux clients avec gentillesse et patience ?!
— Iel est juste pro.
— Non, mais il adore les animaux, Ryu, Lidzie et Miki n'arrêtent pas de lea coller.
Tout en vidant leur verre à la vitesse de la lumière, Binnie lui expliqua par A + B à quel point Hyunjin était parfait et à quel elle lea voulait, de toutes les manières possibles. Elles eurent le temps de reprendre deux, trois autres verres, rattrapant le temps perdu.
La chaleur avait envahi la gorge de Minha, ses perceptions se retrouvaient amoindries, et elle avait commencé à glousser pour tout et rien. Non pas que Binnie ne soit pas drôle, mais là, la brune sentait qu'elle avait atteint ses limites.
— Je sors un petit coup prendre l'air. Tu me passes une de tes cigarettes ?
Binnie lui tendait une clope, ainsi que son briquette Sailor Moon.
Minha vit au loin Hyunjin se rapprocher de leur table.
— Oh ! On dirait que je pars au bon moment, gloussa-t-elle.
Binnie devint rose vif après avoir compris la situation.
Elle mima et chuchota : "lacheuse !" Et Minha lui répondit : "tu vas tout déchirer !".
Lorsqu'elle passa les portes du bar, l'air frais s'écrasa sur son visage. Elle sourit de bien-être, avant d'allumer sa cigarette coincée entre son index et son majeur. Minha inspira quelques grandes goulées de ces toxines qui auraient raison d'elle sûrement bien trop tôt. Ses muscles se détendirent peu à peu. Non pas qu'elle était particulièrement tendue en ce moment, mais la nicotine lui faisait autant de mal que de bien.
Elle écrasa le mégot trop vite consumée dans un cendrier, qui traînait sur l'une des tables pleines de la terrasse. Puis, la jeune femme retourna à l'intérieur et retrouva sa meilleure amie à nouveau seule, mais un grand sourire sur le visage.
— Minhaaa !
Binnie papillonna des paupières et se pencha en avant pour attendrir Minha. Elle savait que sa meilleure amie avait quelque chose à lui demander.
— Bon, accouche. Dis-moi ce que tu veux.
Minha soupira, elle avait la flemme d'avance, mais elle savait que Binnie ferait de même pour elle.
— Diiis... Tu penses que tu pourras repasser à l'appart ? Jisu n'est pas là, sinon je lui aurais demander de me déposer mes affaires au bar. Je pense que je peux vraiment conclure. Bien sûr, je passe la soirée avec toi, mais si jamais je ne devais pas rentrer quand tu seras partie.
Binnie battit à nouveau des cils.
— S'il te plaîîît !
— Bon. OK. Dis-moi de quoi tu as besoin, céda Minha.
Elle regretta instantanément dès que Binnie eut finit sa phrase.
— Ma culotte en dentelle rose, mais pas la rose nymphe, ni cerise, mais la dragée ! Celle avec des fleurs brodées dessus, à moitié transparente. J'ai aussi oublié de prendre ma pilule contraceptive, tu sais que je préfère partager la charge contraceptive. Je pense que tu trouveras ça dans ma chambre ou peut-être dans la salle de bain. Ainsi que mes seringues d'oestrogènes et d'omégagènes, si jamais je passe la nuit là-bas. Ah ! Et mon chargeur de portable et ma batterie externe ! Et mon paquet de lucky strike ice d'avance ! J'ai quasiment fini celui-là.
Binnie montra ce dernier, qui en effet, ne contenait plus que deux cigarettes à la menthe. La petite moue qui s'était dessinée plus tôt sur le visage de sa meilleure amie persistait.
— Tu avais besoin d'autre chose, pendant qu'on y est.
L'ironie dans la voix de Minha ne laissait aucune place au doute, pourtant Binnie ne l'entendit pas, ou fit semblant.
— Mon doudou Proumzi, mon bandeau de sommeil licorne, et ma veilleuse en forme de pingouin. Tu sais que je déteste la noirceur absolue et que je me sens plus en sécurité pour dormir...
Les paupières de la jeune femme papillonnèrent à nouveau. Binnie avait un plan : faire craquer Minha avec son charme. Elle allait réussir, elle était consciente de son charme et de l'amour sincère et sain qu'elle et Minha partageait. Minha avait conscience de tout ça, juste en croisant le regard de Binnie.
— C'est tout ?
— Au cas où il pleuve mon parapluie arc-en-ciel pliable, Je crois qu'il est caché quelque part dans le placard sous une pile de manteaux. Tu pourrais aussi prendre ma baguette magique lumineuse ? Elle doit être dans le tiroir de la commode, celle qui clignote et fait des sons bizarres.
Elle se stoppa dans son monologue, faisant rouler ses sourcils de manière suggestive.
— Celle avec cinq modes de vibrations différents. Ah, et mes lunettes de soleil en forme de cœur, celles avec les verres roses. On ne sait jamais si y a trop de soleil comme ce soir. Elles sont peut-être dans la cuisine, près du micro-ondes.
Binnie fronça les yeux, exagérant sa gêne.
— Et mon carnet océan avec les baleines à bosses dessus ! Au cas où j'aurais des idées pendant la nuit, ou après la douche si elle est pas trop chaude, gloussa-t-elle. Il est plein de notes importantes pour ma boutique en ligne. Il est probablement caché sous mon oreiller, ou alors mon lit.
— OK, finit par lâcher Minha, blasée.
— Merci, t'es la meilleure !
Minha sauta du tabouret et se dirigea vers le bar, prête à sortir son portefeuille. Binnie sauta à son tour du sien, le bruit de ses nombreuses chaînes tintèrent.
— C'est pour moi. Surtout après le service que tu vas me rendre.
Le rire aigu et contagieux de Binnie se répandit à travers Paws & Pride. Il avait ce don de rendre tout le monde heureux. Le temps d'un instant Minha esquissa un sourire.
Qu'est-ce qu'elle est reloue, mais qu'est-ce que je l'aime...
Avant de sortir du bar, Minha l'observa quelques instants parler rigoler avec la barmaid. Malgré ses demandes incongrues, pour rien au monde elle ne changerait de meilleure amie.
*
A peine Minha posa-t-elle un pied dans la colloc que le chat de Jisu : Dori, vint se frotter à ses mollets.
— Coucou toi !
Le chat ronronna, se frottant davantage, il lui donna même des coups de boules.
— Ça va ? Binnie te nourrit bien en l'absence de ta propriétaire ?
Dori miaula plusieurs fois, puis trottina plus loin et sauta sur son arbre à chat au milieu de leur salon.
L'appartement de Binnie et Jisu a toujours été un havre de paix. De nombreuses plantes, tapis, plaids et tentures le rendaient chaleureux, malgré le fait que Dori croque dans la moindre feuille à sa portée. Malgré leur forte amitié, Minha était très peu venue dans l'appartement de Binnie, ce dernier se trouvait géographiquement trop éloigné de tout. Et puis sa meilleure amie avait plus tendance à débarquer à l'improviste dans l'appartement de Mina. C'était loin de la déranger, bien au contraire, elle préférait avoir du monde à la maison, plutôt que se retrouver seule face à ses pensées.
Bon ! Il faut s'y mettre, pensa Minha.
Plus tôt ce sera fait, plus vite elle pourra revenir au bar, puis rentrer chez elle, se jeter dans son lit pour se faire engloutir par les draps.
Elle commença par le salon et trouva malgré le fouilli sur la table basse du salon la batterie externe et une partie de son nécessaire à injections. Ensuite, elle se dirigea naturellement vers la chambre, c'est là qu'elle pourra mettre la main sur un maximum d'objets de la liste longue comme le monde de Binnie. Elle décrocha la veilleuse pingouin du mur, ramassa le bandeau licorne sur le sol, récupéra Proumzi qui dormait au milieu des couvertures. Sur le bureau dénicha au milieu de la montagne de papiers en tout genre son chargeur, ainsi que le reste des seringues d'oestrogènes et d'omégagènes.
Elle revint sur ses pas, passant par la cuisine. En un coup d'œil seulement elle trouva le paquet de Lucky Strike ice encore tout emballé sur le plan de travail. Minha poussa tout de même son exploration dans le reste de la pièce, on ne savait jamais, elle finirait peut-être par tomber sur les objets manquants.
Dans l'entrée, elle ouvrit le grand placard avec grandes difficultés sous un grincement aigu qui grinçait. Elle peina à écarter totalement les portes, mais malgré la petite ouverture que Minha réussit à créer, elle put attraper le parapluie arc-en-ciel sous le monticule de chaussures en tout genre.
Si on enlevait les WC qu'elle avait déjà fouillé, ainsi que la chambre de Jisu, il ne lui restait plus que la salle de bain. La brune poussa un soupir de soulagement mêlé à de l'agacement en tombant sur la culotte d'un rose dont elle n'avait pas retenu le nom dans la pile de linge propre à côté de la machine à laver. Plus loin, sur le contoir elle trouva aussi la boîte de pillule contraceptive, au cas où. Savoir où non si Hyunjin pouvait enfanté, ne le regardait pas le moins du monde. Minha était fière de sa mielleure amie qui prenait toujours ses responsabilité, elle était la femme la plus forte qu'elle ait rencontré.
Ne trouvant toujours pas les derniers éléments, elle retourna dans la chambre de Binnie, et se mit à fouiller rageusement partout sous les meubles, au- dessus, derrière même. Tout ce cirque commençait à lui monter à la tête. A force, sous le lit elle découvrit enfin le carnet avec les baleines à bosse au milieu du minons de poussières, d'emballages de préservatifs, de peluches, de mouchoirs usagé, d'un sex-toy — bien sûr pas celui demandé — et d'une petite bouteille d'eau.
Impossible de mettre la main sur la baguette magique, ni les fameuses lunettes en forme de cœur. Minha avait tout fourré dans un grand tote bag Sailor Moon. Elle se laissa tomber dans leur vieux canapé que Binnie et Jisu avaient trouvé en seconde main. Malgré toutes les griffures de Dori, les tâches non identifiées, certains côtés rêches, il était sacrément confortable. En parlant du loup, le chat sauta sur le canapé à ses côtés, voulant des caresses. Après la session ronron, ce dernier s'endormit et Minha se fit la réflexion que même si elle n'avait pas tout trouvée, elle devrait retrouver Binnie au bar ; surtout qu'il se faisait tard.
La jeune femme leva son corps difficilement, vérifia que tout allait bien avant de franchir la porte d'entrée tout en appelant sa meilleure amie.
— My love, tu arrives bientôt ?
Le ton de Binnie était enjoué et éméché, même si elle venait à repartir avec Hyunjin, elle ne ferait pas long feu.
— J'allais partir là.
Le bruit des clefs retentit à travers le combiné.
— Je trouve pas Binnie, souffla Minha. C'est vraiment important ? Tu peux pas en emprunter une paire à Hyunjin ? Et puis iel doit aussi avoir des jouets, non ?
— Oui, mais c'est ma baguette préférée, bouda Binnie. Pour les lunettes je suis sûre que c'est Jisu qui me les a chourré ! Tu veux pas vérifier dans sa chambre ?
— Binnie ! C'est son intimité !
— Mais elle est pas là !
— Non.
— Alleeez !
— J'ai dit non, soupira-t-elle.
— S'il te plaîîît !
— Non.
— Je suis sûre qu'elle sont dans sa chambre ! Obligée ! Elle me les pique H24 !
— J'irais pas dans sa chambre.
— Tu as juste à ouvrir vite fait la porte, regarder en coup de vent et fermer. Je t'oblige pas à fouiller dans ses affaires non plus.
— Encore heureux !!!
— S'il te plaît...
Minha soupira profondément, avant de rouvrir l'appartement.
— OK. Mais plus jamais je fais un truc aussi déplacé. Tu me redevras ça !
— MERCI ! MILLE MERCIS !
Elle repoussa le téléphone d'au moins vingt centimètres.
— Mes tympans.
— Sorry babe.
— Bon va draguer Hyunjin pendant que je franchis plusieurs limites.
Minha se pinça le nez avant de saluer Binnie et de raccrocher. Son cœur battait à cent à l'heure, ce qui lui provoquait des douleurs dans toute sa poitrine. Les mains moites, elle s'approcha de la chambre de Jisu.
Elle n'était pas là.
Aucun bruit.
Aucun mouvement.
Elle n'était pas là.
Quand elle ouvrit la porte, si délicatement, millimètre par millimètre, observant chaque parcelle de la chambre à la quête des fameuses lunettes de soleil, Minha trouva avec horreur Jisu, allongée, les jambes dénudées, entremêlées avec sa couette, un casque autour de ses cheveux brun lui arrivant aux épaules, et à côté d'elle : la baguette lumineuse.
Le cœur de Minha fit qu'un tour, elle referma la porte violemment, sans avoir la certitude de quoi que ce soit.
L'avait-elle vu ?
Pourquoi Jisu avait-elle donc le sex-toy de Binnie ?
Elle devait partir, et le plus vite possible.
Minha se dirigea vers la sortie avec le tote bag contre sa poitrine comme si sa vie en dépendait.
— Attends !
Elle se retourna, les joues et les oreilles probablement rouges. Jisu se tenait devant l'entrée de sa chambre, un vieux bas de jogging couvrait maintenant ses jambes, son casque reposait contre son cou, et le rouge lui était aussi monté aux joues. Elle était probablement la plus belle femme que Minha n'est jamais vu. Sans qu'elle puisse l'expliquer elle se sentit figée sur le sol, elle ne voulait plus partir d'ici, comme si elle était irrépressiblement attirée par la jeune femme, même si une partie d'elle voulait toujours s'enfuir.
— Salut... Tu cherchais quelque chose ?
— Euh... Oui. Enfin non, mais si, oui, désolée d'être entrée dans ta chambre.
Minha s'inclina à 90° degrés tellement elle avait honte.
— Redresse-toi... Minha, c'est ça ?
— Hum...
— Désolée, j'ai du mal à retenir les prénoms ou retenir les visages.
Tout en expliquant cela, Jisu passa une main dans ses cheveux qui ondulaient légèrement. Minha déglutit difficilement.
— C'est moi qui m'excuse pour mon comportement.
— Binnie t'avait sûrement dit que je n'étais pas là. Alors c'est la faute à personne. Tu avais sûrement une très bonne raison de rentrer dans ma chambre. Et puis... je sais à quel point Binnie peut être insistante, elle n'a rien dû lâcher.
— Oh oui ! pouffa la documentaliste.
— Tu cherchais quoi, du coup ?
— Des lunettes de soleil en forme de cœur et...
Minha n'osa pas prononcer ces mots, l'image de la baguette magique vibrante encore humide à côté de Jisu tournait en boucle dans son esprit. La chaleur avait envahit le corps de la jeune femme.
— Et ?
Elle baissa la tête avant de prononcer tout d'une traite et avec une toute petite voix :
— Le sex toy de Binnie.
— Comment ?
La langue de Minha claqua sur son palais.
— Le sex toy de Binnie, dit-elle plus fort et le rouge aux joues.
Le rire de Jisu envahit le séjour ; il ne s'arrêta pas avant un long moment, laissant quelques larmes au coin des yeux de la jeune femme.
— J'avais entendu, mais c'était trop tentant de te faire répéter.
Minha entra dans un fou rire à son tour. La taquinerie de la brune était loin de lui déplaire. Elle se fit la réflexion qu'elle avait presque la même teinte de cheveux, les siens étaient plus acajou, quant à ceux de Jisu, ils portaient une jolie couleur café.
— Bon, c'est assez gênant, car tu as dû comprendre que je lui avais emprunté.
Minha fit de gros yeux, même si elle s'en doutait déjà.
— Je t'arrête tout de suite, je l'ai lavé plusieurs fois avec un savon spécial jouets pour adultes.
Le ton de Jisu s'était fait hésitant pour ces deux phrases, la situation complète transpirait la malaisance.
— Oh, OK.
— Je sais pas pourquoi, mais j'ai l'impression qu'il y avait un peu de jugement dans ta voix, la taquina Jisu.
Un petit sourire espiègle s'était dessiné sur son visage. Elle lui offrit même un clin d'œil, provoquant toutes sortes de choses dans l'entièreté du corps de Minha.
— Un peu je t'avoue... Qui fait ça ?
— Je suis bizarre.
— C'est ce que j'aime chez toi.
Jisu baissa la tête avant de passer la main dans ses cheveux couleur café, les ramenant vers l'arrière. Minha esquissa un sourire, attendrie.
— Dis... dis pas des choses comme ça. On ne se connaît à peine...
— On peut apprendre à se connaître, fit la voix rauque et douce de Minha.
Cette dernière se rapprocha jusqu'à Jisu, elle savait que c'était là-bas qu'était sa place. Elle approcha sa main de celle de la jeune femme, puis la plongea dans son regard hésitant.
— Je peux ? demanda-t-elle en désignant sa main.
— Hum.
Elle prit la main de la brune, avant d'entremêler leurs doigts.
— Vu le service que je rend pour Binnie et l'embarra dans lequel elle m'a mis, elle peut bien attendre quelques minutes de plus, non ?
— Si...
Jisu remonta petit à petit sa tête pour réellement regarder Minha dans les yeux. Au début, Minha la sentit timide, hésitante, puis elle retrouva sa confiance, cette espèce d'espièglerie au fond de ses pupilles d'un marron profond.
— Viens alors !
Elle tira Minha jusqu'à la table basse du salon.
— Tu veux quelque chose à boire ?
— Oh, je veux bien un verre d'eau pour faire passer l'alcool que j'ai ingéré, pouffa-t-elle.
— Je vais nous chercher ça.
Le temps que Jisu s'en occupe, Dori était venu s'installer sur ses genoux, Minha le gratouilla entre les oreilles et lui massa le coup.
— Oh ! Il ne fait jamais ça avec les invités.
— Il m'a vu quelques fois tout de même.
Jisu secoua la tête avant de déposer deux verres d'eau sur la table basse.
— Même avec ceux qui viennent régulièrement, il n'agit pas comme ça. T'as vraiment un contact avec les chats.
— Je les aime plus que tout.
— Moi aussi, chuchota presque Jisu.
Elles regardèrent longuement le ventre de Dori qui s'élevait à un rythme régulier. Il était adorable.
— C'est fou quand même qu'on se soit croisé si peu alors que tu es la meilleure amie de Binnie.
Minha comprit que Jisu voulait relancer la conversation et que ce moment ne s'arrête pas, c'était loin de lui déplaire.
— J'avoue, pouffa-t-elle.
Un autre silence envahit la pièce, pas un de ceux pesant ou malsaisant, non, c'était juste agréable.
— Comment as-tu fait pour te toucher alors que quelqu'un était dans l'appartement ?
Jisu baissa la tête et joua avec ses mains, tirant sur les petites peaux au bout de ses doigts.
— Binnie m'avait dit que j'aurais l'appartement toute la soirée pour moi.
Les sourcils de Minha se froncèrent.
— Elle m'avait pourtant affirmé que tu serais pas là.
— Ah. Bah, tu la connais, elle a dû tout mélanger, s'esclaffa Jisu.
La documentaliste la rejoignit. Elle avait raison ; Binnie était un véritable numéro à elle seule.
— T'as du temps devant toi ?
Jisu se mordit la lèvre tout en demandant cela.
Minha écarquilla ses yeux en amandes, avant de reprendre de la constance et un sourire espiègle.
— Ça dépend, c'est pour quoi ?
— J'adore cuisiner, je devais faire une pavlova pour mes collègues de travail demain, et comme d'habitude je m'y prends à la dernière minute, avoua la colocataire de Binnie.
Cela fit rire une fois de plus Minha. Décidément, elle passait un agréable moment avec Jisu. Elle se demandait pourquoi elle ne l'avait pas fait avant. D'autant plus que la brune était sacrément attirante.
— Si tu veux, on peut en faire deux ? Binnie a trop pris au magasin, et j'ai pas envie de gâcher. On pourrait la partager ?
Le rose était revenu sur les joues de Jisu, la rendant mignonne.
— D'accord, sourit Minha.
— C'est vrai ?! s'esclaffa Jisu.
— Bien sûr.
— Ça te dérange pas si on l'a fait vegan ?
La brune acajou secoua la tête de chaque côté, avant de rassurer Jisu.
— Pourquoi ça me dérangerait ? Des convictions c'est important. Je respecte ça.
Minha sourit en constatant de nouvelles rougeurs sur les joues de Jisu.
— Merci...
Quelques secondes passèrent pendant lesquelles elles se plongèrent longuement dans le regard de l'autre.
Minha toussota.
— Bon. Que faut-il exactement pour faire une pavlova vegan ?
— Pour la meringue, on aura besoin de 240 grammes de jus de pois chiches, la même chose en sucre glace, une cuillère à café de jus de citron et 50 grammes de fécule de maïs. Pour la chantilly végétale, ce sera 400 grammes de crème de coco froide, 200 grammes de sucre glace et une demi cuillère à café de vanille en poudre.
Jisu n'eut même pas à guider Minha pour trouver les ingrédients, puisqu'elle connaissait très bien les lieux. C'était aussi grotesque qu'elles ne se soient pas beaucoup croisées avant cela.
— Peux-tu faire préchauffer le four en chaleur tournante à 120° degrés, s'il te plait ?
— Hum !
Une fois dit, une fois fait. A deux, elles allaient bien plus vite.
Jisu pris un bol et fouetta elle-même à la main l'aqua faba : le jus de pois chiche avec celui de citron. Elle n'avait même pas pris un robot batteur. Minha était admirative de la force que la colocataire de Binnie avait dans les bras. Mais surtout elle ne put s'empêcher d'avoir toutes sortes de pensées intrusives en voyant ses bras se mouvoir de cette façon. Une goutte de sueur coula le long du front de Jisu, la rendant encore plus attirante.
Minha s'écarta un instant, prétextant prendre le sucre glace et la fécule de maïs. Que lui arrivait-elle ? Était-elle en période d'ovulation ?
Quand la consistance fut ferme et mousseuse (et pas comme autre chose...), Jisu avec l'aide de Minha glissa le mélange dans une poche à douille (sans cette dernière, puisque les bords de la meringue sont lisses). La documentaliste prépara la plaque avec du papier cuisson. Jisu réalisa un grand cercle qui faisait presque tout le pourtour du plat, puis le remplit, puis elle réalisa à nouveau un cercle au-dessus du premier, mais cette fois-ci sans le remplir. Elles répétèrent l'opération une deuxième fois, montant toujours la meringue en hauteur. Les creux seront remplis de chantilly végétal plus tard.
Elles firent la même chose avec l'autre pavlova avant de les enfourner les deux une heure au four (surtout sans l'ouvrir).
— Maintenant chantilly ! s'exclama Jisu.
Elle prit un saladier et mit la crème de coco qui s'était séparée durant la nuit, et rajouta le sucre glace et la vanille en poudre.
— Tu veux monter la chantilly avec le batteur ?
— Oui, je veux bien essayer.
Minha n'arrêtait pas de donner de légers coups d'œil à sa partenaire ce cuisine tout en montant la chantilly. Sa lèvre n'était pas en reste, subissant toutes sortes de mordillements. Les sourcils froncés, elle s'appliquait, voulant faire bonne impression.
Après dix bonnes minutes, Minha s'exclama heureuse d'avoir réussi.
Jisu vint entourer son corps pour récupérer le saladier, et parla dans le creux de son cou :
— Bravo.
La vibration de la voix et le souffle sur sa peau firent frissonner Minha.
C'était sexy.
Jisu mit le saladier dans le frigo, avant de prendre les fruits de saison. Pendant que la colocataire de Binnie égrenait le melon, Minha lava et découpa les nectarines. En deux trois minutes, à deux, l'affaire fut pliée.
Elles remplirent seulement leur pavlova avec la chantilly (Jisu ferait celle de son travail demain), puis dressèrent celle-ci avec la moitié des fruits préparés, pour finir par la décorer avec deux grappes de groseilles et des fleurs séchées.
Les deux jeunes femmes s'installèrent dans le vieux canapé de la coloc pour déguster ce mets. Minha avait tout oublié, que ce soit le tote-bag à l'entrée de l'appartement avec les affaires de Binnie, cette dernière au bar, elle ne pensait qu'à deux choses : la pavlova et Jisu.
Au bruit de celle-ci, Minha se tourna dans sa direction. Quelle ne fut pas sa surprise quand elle découvrit Jisu avec la bouche recouverte de chantilly, elle en avait même sur le nez. Un joli rictus vint se dessiner sur le visage de la documentaliste. Elle souffla du nez à cette vision. Jisu était adorablement ridicule, mais vraiment, vraiment, vraiment attendrissante.
Minha approcha son pouce pour récupérer la crème, puis elle vint le mettre à sa bouche, suçant lentement tout en regardant Jisu dans les yeux. Elle atteignit des nuances de rose et de rouge qu'elle n'avait encore jamais eues.
— Merci, bredouilla Jisu.
Plus rien d'autre ne comptait.
Sans trop savoir comment Minha se retrouva au-dessus de Jisu, ses jambes de part et d'autre autour de la taille de celle-ci.
Son cœur battait si vite, si fort, qu'elle pensait qu'il allait exploser.
— Je- Jisu... Est-ce que tu le veux autant que moi ?
— Oui...
— Mais je ne veux pas que tu crois que c'est parce que je t'ai surpris ou quoi, bafouilla-t-elle.
— Ne t'inquiète pas, j'avais saisi. Moi aussi j'en ait envie.
— Est-ce que ça va trop vite ? Car moi je ne suis pas du genre à attendre trois rendez-vous avant de coucher avec la personne, mais si toi tu trouves que ça va trop vite ou quoi, faut pas hésiter à me le dire, car tu sais-
— Minha, la coupit Jisu. Hey. C'est pas trop rapide. Le rythme me convient parfaitement.
— Ah.
Minha tourna la tête, fuyant le regard de la brune.
— Au contraire, je ne saurais l'expliquer, mais depuis que je t'ai vu la première fois, j'ai ressenti une connexion intense avec toi, comme si tu m'avais foudroyé. Je suis devenue dingue, je ne pensais qu'à toi, mais je voulais pas le dire à Binnie, de peur qu'elle soit lourde. On ne se connaît pas très bien, mais tu me plais.
— Si j'avais su... Je t'avoue que pour ma part je me rappelais pas trop trop, car on s'est très peu croisé, vu que Binnie squatte H24 à la maison, mais là, te revoir tout à l'heure. Fin, je sais pas. Tu vas peut-être aussi pour une dingue, mais t'étais magnétique, tu m'attirais comme un aimant. Mais je veux pas que tu crois que je t'objectise ou quoi que ce soit d'autre du genre. Vraiment t'es drôle, et puis, j'entends tellement parler de toi depuis toujours de la part de Binnie que j'ai presque l'impression de déjà te connaître, expliqua Minha.
— T'es pas folle, je te jure que je ressens tout ça.
— Moi aussi. Et puis au pire, on verra pour les sentiments et tout ça plus tard. Pour l'instant, tout ce que je sais, c'est que je veux sentir ton souffle dans mon cou ; entendre ta voix vibrée vers mon oreille ; apprécier tes lèvres sur ma bouche, ma mâchoire, mes seins, mon clitoris ; connaître tes mains autour de ma tailles, englobant ma poitrine, autour de mon coup, sur mes fesses, en moi ou encore dans mes cheveux.
La lèvre inférieure de Jisu était de plus en plus rouge à force qu'elle l'a mordille.
— Moi aussi, je veux goûter à tout ça. Je veux coucher avec toi. J'en meurs d'envie même, avoua-t-elle.
Naturellement, après avoir mis leurs assiettes en sécurité pour éviter que Dori ne se serve dedans, elles se dirigèrent vers la chambre de Jisu, la fameuse.
Ce fut au tour de Minha de se mordre la lèvres inférieure, elle ne pouvait pas s'empêcher de penser dans quel état elle avait trouvé Jisu.
A peine la porte fermée, que Jisu plaqua Minha contre cette dernière et vint embrasser avec fougue la documentaliste. Sentir leurs langues qui se mélangeait, leurs souffle, les rendaient complètement folles. Mais ce qui avait le don de faire perdre la tête était les petites mains de Jisu sur la taille Minha, s'enfonçant dans sa chair. Ses jambes tremblèrent, elle se sentait partir, et le désir déferlait en elle en grands flots, comme plus bas. Son odeur de citron vert et patchouli avait envahi toute la pièce. Binnie allait les tuer, il faudrait ahérer toute une nuit, même plus.
On parlait toujours de connexion entre alpha et oméga, mais jamais d'autres dynamiques. Ses mères avaient été critiquer sans cesse leur demandant : qui d'entre elles faisait l'alpha dans la relation ; qui pouvait les protéger puisqu'elles n'étaient de simples et faibles omégas... et tout un tas d'autres inepties. A chaque fois que ses mamans racontaient ces anecdotes, Minha sortait de ses gonds. Ne seront-iels jamais en sécurité ? N'auront-iels jamais la paix ? Devront-iels craindre à jamais la montée de l'extrème droite ?
Elle refusait cela.
Alpha, oméga, epsilon ou delta, peu importe, elle n'avait jamais ressentit une connexion et une attirance aussi forte pour un être humain.
Ces questions de genre et de castes avaient toujours énervée la brune. Elle aimerait temps qu'ils aient toustes les même droits, mais malheureusement, malgré leur présidente, il restait tant à faire...
— Eh, oh !
Minha revint sur terre.
— T'étais parti loin, dis donc, s'exclaffa Jisu.
— Hum.
— Hey, tu sais on est pas obligée de coucher ensemble ce soir, on a toute la vie si on en a envie.
Elle lui offrit un joli sourire, ainsi qu'un clin d'oeil qui fit rechauffa son corps.
— Alors, on est sur la même longueur d'onde.
— Veux-tu être mon oméga ? Je serais ton delta, si tu le souhaites. Déjà au moins quelques temps et plus si affinité.
Un joli rictus s'était dessiné sur le visage de Jisu, rempli d'espieglerie.
— Avec plaisir. Tu seras mon delta et je serais ton oméga.
Le silence apaisant refit son apparition dans la pièce.
— Ca te dit, on s'allonge dans le lit, et on se fait juste des câlins jusqu'au petit matin ?
— Ca me dit bien.
*
Tout était paisible en cet instant. Parfait même. Entre la lueur des réverbères qui se déposait sur les meubles de la chambre et les draps. La fenêtre ouverte (oups les voisins) qui laissait passer un filet d'air frais. Les bruits de la nuit : une chouette, des passants, des chats et quelques véhicules.
Minha retourna dans le lit, son cœur qui battait plus vite qu'à l'habitude avait pris un rythme de croisière, comme calé sur celui de sa partenaire. Sa tête contre sa poitrine, elle entendait chaque battement, ainsi que leur souffle, seul son provenant de la chambre.
L'écran de leur portable s'alluma dans la pénombre de la chambre de Jisu.
Elles avaient toutes les deux reçu un SMS de Binnie. Le même à un mot près.
Alors, c'était bien avec Jisu ?
Alors c'était bien avec Minha ?
Elles se le montrèrent pleines d'incompréhension.
Un autre message de Binnie arriva dans la seconde.
Je me doutais que vous craquiez l'une sur l'autre sans vous l'avouez à vous-même. Ne me remerciez pas pour la liste aussi longue que le pénis de Hyunjin.
Comprenant que sa meilleure amie l'avait piégé, Minha éclata de rire.
Du coup, pas besoin de me ramener les affaires, mais merci sweety <3
Passe une belle nuit avec Jisu chérie <3
Bonne nuit à vous deux. Je vous aime fort <333
— Tu y crois toi ?
— Et en même temps, c'est tellement elle, s'esclaffa Jisu à son tour.
Elles se regardèrent, le rose aux joues. Puis Jisu baissa la tête avant de dire :
— Et puis... ça a marché, non ?
Elle se mordillait la lèvre et évita le regard de Minha qui était plus qu'émue par ses paroles.
— Oui, ça a marché, fit-elle d'une voix chaude et enveloppante.
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