- Wow, bah dis donc ! Comment tu l'as recalé le pauvre !

Ma meilleure amie éclate de rire.

- Oh, tu sais ce n'était pas mon genre en même temps…, grommelé-je.

- Je sais, je sais, répète-t-elle en roulant des yeux. Je vois tous les petits regards que tu lances à mon frère, ma chère.

Puis, elle esquisse un sourire narquois.
Mes mains viennent par la suite dissimuler ses lèvres - qui révèlent beaucoup trop de choses compromettantes -, en mimant un "Chut !"

- Tais-toi, finis-je par cracher.

Elle ricane à ma réaction et j'en fais de même.

Oui. Il est vrai que j'aime son frère, Jaemin, mais je n'ai jamais eu le courage de lui avouer une telle chose. Nous n'avons jamais eu de réelles discussions à vrai dire. Nos interactions se limitent à "Tu peux me passer la sauce là-bas ?" ou bien "Salut." et "Au revoir.".

Génial n'est-ce pas ?

- Profite plutôt de ma présence aujourd'hui que penser à mon frère sans arrêt. C'est pas pour rien que je t'ai invitée pour une soirée pyjama afin de se décontracter avant les examens, ricane-t-elle.

***

Quelques heures plus tard, après avoir énormément papoté et rigolé avec ma meilleure amie, nous sommes allées nous coucher. Cependant, j'ai pour habitude de prendre une douche avant de m'endormir. De ce fait, je décide de prendre quelques-unes de ses affaires à ma guise dans son armoire et je me dirige vers la salle de bain en prenant garde de ne pas réveiller ma meilleure copine.

Arrivée devant la porte de la salle de bain, je remarque une faible lueur au bas de la porte. La pièce est sans doute occupée et verrouillée.

Bizarre, il est pourtant une deux heures du matin…, pensé-je.

Je suis sur le point de toquer mais, je découvre avec stupéfaction Jaemin traverser le seuil de la porte, torse nu, juste avant que je n'ai eu le temps de le faire. Mon cœur ne rate pas un, mais bien deux battements à la vue qui s'offrent à moi. Il est aussi séduisant qu'il puisse paraître, remettant en place sa serviette autour de sa nuque. Ses cheveux sont encore humides, laissant tomber de fines gouttes d'eau sur son torse aussi bien bâti qu'un dieu. Mon regard passe de ses épaules carrés bien taillées à ses pectoraux bien sculptés et à ses biceps techniquement parfaits.

Mon visage vire à une vitesse hallucinante au rouge. J'avale ma salive de travers, essayant tant bien que mal de penser à autre chose qu'au physique parfait de Jaemin.

- Tu voulais te doucher ? demande-t-il d'une voix rauque.

Au son de sa voix, je retourne à la réalité. Je me racle la gorge et acquiesce.

- Oui. Et bonne nuit ! je réponds.

Jaemin esquisse un sourire charmeur, ce qui a le don de permettre à mon cœur de faire plusieurs bonds dans ma poitrine.

- Désolé de t'avoir fait patienter, et bonne nuit à toi aussi.

Puis, il disparaît au bout du couloir en me faisant signe de la main.

Dans la salle de bain, j'aperçois un téléphone près du robinet. Je le prends entre mes mains et l'examine. Je découvre qu'il ne s'agit ni du mien ni de celui de ma meilleure amie. Ce mobile doit certainement appartenir à Jaemin.

Je me lance alors à sa poursuite doucement, en prenant garde à faire le moindre bruit possible pour ne pas prendre le risque de réveiller sa famille.

J'arrive devant l'encadrement de sa chambre, haletante sous le minime effort que j'ai fourni à l'instant. La porte déjà ouverte, mon regard se pose instinctivement sur Jaemin, encore torse nu. Il regarde avec nostalgie le ciel sombre à travers sa fenêtre. Décidément, sa beauté surpasse tout ce à quoi je m'attendais.

- Je… je suis venue te donner ton téléphone. Il me semble que tu l'as oublié près du robinet, commencé-je.

Il détache son regard du ciel pour venir croiser le mien. Il esquisse un faible sourire et s'approche de moi.

- Merci beaucoup, dit-il tout simplement.

Il récupère son téléphone de mes mains délicatement.

Je le salue poliment et vais en direction de la salle de bain. Je pousse un faible juron car, non sportive que je suis, j'allais devoir retourner dans la salle bain - oui, la maison de ma meilleure amie est merveilleusement grande -. Mais, Jaemin se saisit de mon poignet instantanément. Je me tourne vers lui pour lui faire face, surprise, toujours le rouge aux joues - Jasmin est torse nu devant moi - .

- La vérité c'est que... le téléphone... c'était un prétexte pour que tu viennes me retrouver, révèle-t-il.

Mon visage, étant déjà rouge à cause de la chaleur, se transforme, cette fois-ci, en un rouge ardent. Mon cœur bat à la vitesse de la lumière. J'analyse chacun des mots qu'il venait de prononcer : il voulait me voir ? Moi ?

- Hein ? réussis-je seulement à prononcer, incroyablement urprise.

Il enlace délicatement ses mains au creux des miennes et plante son regard rempli d'amour sur moi.

- Je t'aime, murmure-t-il.

Je le dévisage et repasse en bourrique sa déclaration dans mon esprit.

- Non, ce n'est pas possible… Tu m'aimes ? Moi ? dis-je, incrédule, en me montrant bêtement du doigt.

Jaemin glousse à ma réaction et opine du chef. Il passe une main derrière sa nuque et évite mon regard.

- Honnêtement, ça fait depuis un moment que tu m'intéresses. Depuis que tu as commencé à venir à la maison très souvent plus exactement…

Voyant aucune réaction de ma part, il sourit et poursuit :

- Je savais tous ces regards que tu me lançais, mais je faisais semblant de ne pas les voir. Tout simplement parce que je ne savais pas ce que je ressentais pour toi à l'époque.

Il rapproche dangereusement son visage du mien jusqu'à ce que je sente son souffle chaud sur mon oreille.

- Mais maintenant, je suis convaincu que je t'aime, me susurre-t-il à l'oreille.

Je prends alors son visage de mes deux mains tremblantes et plante mon regard sur le sien. Mon cœur bat à la vitesse de la lumière.

- Moi aussi, je t'aime Jaemin... Moi aussi..., parviens-je à prononcer.

Il sourit de toutes ses dents et dépose doucement ses lèvres sur les miennes, me donnant un chaste baiser.
Puis, lorsque nos lèvres se rencontrent une deuxième fois, Jaemin prolonge le baiser en enroulant ses bras musclés autour de ma taille. Lorsque ses lèvres se séparent des miennes, j'ai l'impression de sentir un vide complet.

Nous nous regardons sans rien dire et j'effleure délicatement ses lèvres charnues à l'aide de mes doigts.

- Je n'ai pas l'intention de te laisser repartir ce soir. Sois en sûre…, prononce-t-il avant de m'embrasser de nouveau.