ꕥ ᴛᴀᴇᴋᴏᴏᴋ ꕥ
【 ѕérαphín 】
Ce jour là, il faisait beau pour une matinée d'hiver. Il ne neigeait pas, le soleil rayonnait joliment dans le parc où je me trouvais. Les enfants jouaient ensemble, laissant parfois seuls leurs parents qui se concentraient sur leur smartphone, se fichant totalement de ce qui les entouraient. Je pouvais entendre des pleurs, des rires, des cris, c'était pour le moins animé et j'adorais cela.
Nous étions tous aussi nombreux ici pour une raison, l'école. Nous attendions patiemment dans cette aire de jeu en attendant nos débuts de cours. Certains accompagnés, d'autres non, et je faisais parti de cette dernière catégorie. Je n'ai jamais voulu avoir d'ami ou de copines, pour la simple et bonne raison que l'amitié et l'amour sont les pires calvaires sur terre, car ça fait mal.
Le garçon à qui personne ne voulait parler car il semblait différent des autres alors qu'il voulait juste observer la vie dans son coin fut mit de côté par la société. Ce môme, c'était moi. Jeon Jungkook, 15 ans.
Le garçon qui avait l'apparence d'un ange tombé du ciel, pouvant faire craquer plus d'un avec son sourire rectangulaire et resplendissant, doté d'une gentillesse sans pareil et qui serait prêt à n'importe quoi pour aider n'importe qui. Ce môme, c'était toi, Kim Taehyung, 14 ans.
Oui, c'était toi qui se trouvait à proximité de mon banc habituel, tu avais brisé ma routine ce jour-là. De passer à observer chaque personne dans les moindres détails je m'étais mis à m'intéresser à toi plus que je ne le devais, à devenir obnubilé par ta beauté unique, à devenir fou de toi.
J'aurais pu te mettre dans le même bateau que les autres adolescents si tu ne jouais pas à la voiture avec ton père alors qu'eux ne bougeaient pas de leur position, scotché sur leurs écrans.
Enfin... Si on comptait pas ceux qui s'étaient cruellement moqués de toi alors que tu étais le seul à vouloir encore profiter des moments avec ton parent sans craindre «la honte de traîner avec son papa adorée».
Face à leurs gamineries, tu n'avais pas su leur répondre et avais simplement baissé la tête et ton père en avait fait de même, cette scène m'avait brisé le cœur si tu savais... Voir vos sourires autrefois épanouis s'effacer était inconcevable. Ils n'avaient pas le droit alors que tu étais bien le seul adolescent ici à vouloir le remercier de t'avoir apprit à marcher, parler, manger, compter, aimer et surtout de t'avoir bien éduqué.
J'avais voulu intervenir à ce moment là, mais qui voulait d'un gars aussi inutile que moi ? Personne. Alors j'avais fais aussitôt marche arrière afin de rejoindre notre école, me sentant coupable de ne pas avoir agi.
Le lendemain, la scène s'était répétée, tu jouais avec ton père avec deux voitures cette fois-ci. Celui qui la faisait rouler le plus loin avait gagné, oui, j'étais complètement à fond dans ce que vous faisiez, je trouvais ce moment beau, émouvant et unique. Ton père avait gagné, tu reçus comme gage de garder le plus de marshmallow possible dans ta cavité buccale, c'était à en mourir de rire. Je riais de bon cœur, heureux, alors que les autres cancres se moquaient ouvertement de toi, crachant à proximité de votre bulle.
- Ne t'occupes pas d'eux Taehyung. T'avais donc dit ton père. Tu vois ces gens là ? Ils doivent être insignifiants à tes yeux et tu sais pourquoi ? Parce qu'ils sont jaloux et n'ont pas reçu assez d'attention venant de leurs parents. Alors ils préfèrent se venger à leur manière pour se sentir exister.
- Mais alors... Ils doivent être tristes... Avais-tu répondu d'un air affligé qui me peinait tant.
- Peut-être ou peut-être pas. Mais le plus important dans la vie c'est toi mon fils. Ne pense pas trop aux autres ou tu risques de t'y perdre toi-même.
Tu avais hoché de la tête, docile et surtout encore ignorant de l'impact que pouvait avoir les sentiments. Et c'est d'ailleurs ce jour-là que je m'étais promis de veiller sur toi, car personne n'avait le droit de te blesser, de t'offenser, de t'abîmer ou de te détruire. Tu étais l'être le plus incroyable que j'ai pu rencontrer et je ne pouvais pas te laisser filer.
C'est alors que deux jours après, j'avais enfin pris l'initiative de me rapprocher de vous qui étiez en train de construire une sorte de parcours de course avec de simples cailloux. Je vous avais apporté des minis planches que j'avais trouvé non loin de mon banc favori. Vous m'aviez tous les deux sourit et accepté que je me joigne à vous.
Vous aviez changé mon train train quotidien d'ennuyant à ressourçant, je me rendais en cours plus apaisé, plus léger et surtout avec le sourire imaginant quel parcours on pouvait créer chaque lendemain.
Oui, clairement, vous m'aviez rendu heureux.
Et tu m'avais rendu amoureux.
Je n'y connaissais rien en sentiment, j'avais alors demandé à ma mère qui m'avait vaguement expliqué comment elle était devenu «maladivement» amoureuse de mon père en m'indiquant tous les symptômes possibles.
Je me reconnaissais en ce qu'elle disait à une exception ; je n'étais pas malade. Être malade c'est au point où s'en sentir mal mais à cet instant je me sentais juste comme l'adolescent le plus gai du monde.
Dans mes souvenirs je me souvins même avoir passé une nuit blanche tellement je pensais trop à toi et comment aborder la chose avec toi. Partagé entre l'envie d'avouer et la peur du refus, le jour suivant ma décision était prise.
J'étais prêt à ne plus vivre seul, à prendre les devants, à te donner tout l'amour que tu méritais, à prendre soin de toi et remercier infiniment ton père d'avoir eut un fils aussi exemplaire que toi.
Seulement...
Marchant en direction du parc, je constatais que le ciel il y avait très peu de temps bleu, grisait à une vitesse ahurissante. J'avais alors pressé un peu le pas et me rendit à notre lieu habituel, une petite voiture rouge en main.
Il n'y avait que toi. Tête baissée, tu ne prêtais plus attention aux adolescents qui t'entouraient presque à t'en étouffer.
- Pauvre chou il est où ton papounet chéri ? S'était moqué une fille toute laide.
- Ça y est ? Tu as enfin vu qu'il te faisait honte ? Avait renchérit son copain.
Ils rigolaient tous méchamment ce qui avait augmenté mon envie de meurtre mais tu as préféré leur lancer nos cailloux à leur bijoux de famille. J'aurais pu être fier de toi mais à ce moment là, tu n'étais même pas maître de toi-même.
Les harceleurs s'étaient enfuis, appréhendant quelconque réaction venant de ta part tandis que je m'étais assis à tes côtés. Tu avais alors prononcé.
- Papa est parti. Tu pointais le ciel du doigt. Je lui ai toujours promis de rester avec lui quoiqu'il arrive car à deux on était plus fort... Tu crois que des méchants lui veulent du mal là-haut ?
Sincèrement, je ne savais même plus quoi te dire tellement j'étais déboussolé. Tu avais alors pleuré et une averse abondante s'était mise à tomber sur nos têtes. Oubliant totalement mon discours préparé à l'avance le matin, je t'avais pris dans mes bras. C'était notre premier vrai contact physique. Et de multiples sensations prirent possession de mon corps.
Et grâce à toi, j'avais repris confiance, et d'une voix assurée, je t'avais rasséréné.
- Les anges prendront soin de lui, et ils t'accorderont le privilège de le voir quand le moment sera venu. Mais pour le moment il te reste encore quelque chose ici qui ne peut te permettre de partir.
- Quoi donc.
- Moi. Je ne veux pas te laisser le rejoindre, pas maintenant. Tu comptes beaucoup pour moi Tae, j'ai vraiment apprécié tous ces matins qu'on a passé ensemble, j'ai découvert une personne gentille, douce, innocente, généreuse et exceptionnelle. Tu as toutes les qualités que l'on ne voit pas chez eux. T'ai-je dis, visant les idiots qui avaient osé te brusquer. Je t'aime Taehyung, j'aime la personne que tu es, aussi bien le caractère que tu possèdes que ta beauté légendaire.
Ma sincère déclaration t'avais clairement surpris, je me rappelle avoir pleuré tellement j'étais stressé de la réponse que tu pouvais donner. Finalement aucune ne parvint mais un baiser humide et chaud la remplaça ce qui m'avait rendu toute chose. Ton action fut court mais clair, mes sentiments étaient réciproques.
Tu m'avais alors regardé intensément, sans rien dire puis laissé dans l'ignorance en te sauvant en dehors de ce parc morose. Les émotions prirent le dessus et je m'étais permis de laisser échapper quelques petites perles humides pour je ne sais quelle raison. Sûrement parce que j'avais peur que tu partirais définitivement ?
Et bien je n'avais pas pleuré pour rien.
Comment aurai-je pu croire que moi, Jungkook soit l'adolescent le plus inintéressant au monde, puisse être capable de consoler et t'aider à faire le deuil ?
Pourquoi es-tu partis aussi précipitamment ? Tu m'as brisé Taehyung, j'espère que tu le sais.
Je demeure toujours dans ce parc aujourd'hui, âgé de 20 ans, en train de jouer avec ma voiturette bleue sous les regards moqueurs d'autrui. Aujourd'hui est ma dernière journée.
Je ne sais même pas si tu es encore vivant, ici, dans ce monde injuste, mais ce dont je suis sûr est que je vais rejoindre ton père, le cœur démoli et le corps meurtri.
Ma mère avait raison. Je suis amoureux de toi à m'en rendre malade, à en mourir.
~Fin~
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1578 mots.
Qu'en avez-vous pensé ? J'espère sincèrement que ça vous a plu
Désolé vraiment pour la sad end mais je trouve que ça collait beaucoup mieux
Prenez soin de vous <3
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