"La jalousie est un vilain défaut"

(Ça fait 3 jours que je suis sur cet OS, j'en peux plus, donc si vous voyez des fautes d'orthographe ou des incohérences, dites-le moi ! Je commence à avoir du mal à tout analyser quand je passe autant de temps sur un chapitre ou un OS xD)

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Ladybug était cachée derrière un immense bâtiment, le souffle court. Elle ne pourrait pas rester camouflée ici éternellement, cependant elle était à court d'idées. Son cœur battait la chamade et donnait l'impression de lui remonter dans la gorge. Elle était à bout de souffle, et savait qu'elle ne pourrait plus continuer ainsi bien longtemps.

A ses côtés, Chat Noir n'était guère en meilleur état ; le matou était couvert d'égratignures et de poussière, et respirait avec difficulté. Non pas que les coups donnés par le super-vilain étaient en eux-mêmes violents, mais à force d'esquiver et de courir dans tous les sens, les chutes se multipliaient malgré leur habilité surnaturelle.

Un bref regard avec son partenaire suffit à faire comprendre à Ladybug qu'ils étaient en mauvaise posture.

Elle et Chat Noir livraient un combat contre un nouvel akumatisé depuis des heures, et aucune de leur stratégie pour le mettre à terre, n'avait fonctionné. C'était un peu comme si le destin s'acharnait, comme s'il refusait de les laisser remporter la victoire.

Ladybug devait se rendre à une évidence qu'elle aurait voulu ignorer : le Papillon gagnait toujours plus en puissance, tout comme ses victimes. Le niveau s'élevait toujours plus chaque jour, et Ladybug était consciente que peut-être viendrait un jour où ils échoueraient.

La coccinelle, effrayée à cette idée, secoua violemment la tête et tenta de remettre de l'ordre dans ses esprits. Elle se mordit la langue et souffla.

Il leur fallait un plan. Tout de suite.

Bibliorix, la nouvelle victime du Papillon, ne cessait d'essayer de les toucher avec des pages de livres qu'il envoyait sur les deux héros. Et ces derniers savaient qu'ils ne pouvaient pas se permettre de se laisser toucher par ces bouts de papier. En effet, si une page avait le malheur de rentrer en contact avec eux, leurs superpouvoirs, le Cataclysme pour Chat Noir, et le Lucky Charm pour Ladybug, leur seraient arrachés et Bibliorix aurait donc la possibilité d'utiliser, par exemple, le pouvoir de Chat Noir sur eux.

Ils n'avaient pas le droit à l'erreur.

La force de Bibliorix ne venait pas vraiment de la violence de ses attaques, mais plutôt de son incroyable ruse et son extraordinaire rapidité. Il ne laissait ni Ladybug, ni Chat Noir, le toucher. Il évitait leurs coups sans relâche, sans aucune difficulté et sans la moindre hésitation. Il était rapide, trop rapide pour eux. Il fallait quelque chose pour l'immobiliser pour lui arracher son livre des mains, mais aucun des deux héros ne parvenaient à l'atteindre.

Ladybug tourna alors la tête vers Chat Noir. La fatigue se lisait dans les yeux du matou, et ses jambes semblaient prêtes à le trahir à chaque instant. Comprenant qu'ils n'avaient désormais plus d'autre alternative, Ladybug passa les doigts sur son yoyo.

« Plus le choix... murmura-t-elle doucement. »

La jeune femme se leva d'un bond, et lança son yoyo dans les airs, ce qui créa rapidement une pluie d'étincelles rouges et blanches.

« Lucky Charm ! »

A peine quelques secondes plus tard, une petite peluche rouge à pois noirs, en forme d'abeille, tomba dans les mains de Ladybug, qui resta stupéfaite. L'héroïne avait la bouche entrouverte et tournait l'abeille entre ses doigts, perdue. Qu'est-ce que cela voulait-il donc dire ?

« C'est une blague ? Qu'est-ce que je suis censée faire avec ça, moi ? »

Essayant d'ignorer tant bien que mal un Chat Noir hilare, malgré la gravité de la situation, Ladybug se mit alors à chercher des indices. Or, elle ne trouva rien.

Rien du tout.

Elle avait beau chercher, encore et encore, parcourir les horizons de son regard perçant, il n'y avait rien qui l'interpelait.

C'était tout simplement le néant total.

« Je... je ne comprends pas. Je ne trouve rien ! »

La coccinelle commençait sérieusement à s'inquiéter. Bibliorix ne tarderait pas à revenir vers eux ; ce n'était qu'une question de minutes avant que le super-vilain ne revienne de nouveau à la charge.

Chat Noir, qui avait par miracle repris on sérieux, s'approcha de Ladybug et scruta l'abeille en peluche. Pendant quelques instants, il fut frappé par le même doute que sa Lady, avant de finalement avoir un flash. L'évidence lui sauta aux yeux.

« Chloé. »

Ladybug, qui avait entendu le prénom prononcé par son partenaire, se tourna vers lui et arqua un sourcil.

« Hein ? »

Chat Noir arracha presque la peluche des doigts de Ladybug, et la planta devant le visage de celle-ci.

« Chloé ! Chloé Bourgeois ! Queen Bee ! C'est d'elle dont nous avons besoin !

- Mais qu'est-ce que tu racontes ? »

Chat Noir finit par afficher un air blasé, et se frappa le front.

« Ma Lady, ce que tu peux être aveugle parfois. L'abeille, c'est un signe. Et c'est pour ça que tu ne trouves pas d'indices ! »

Le cœur de Ladybug manqua alors un battement.

Chloé ? Sérieusement ? Le Lucky-Charm lui demandait d'aller chercher Chloé Bourgeois pour les aider, EUX ?

Ladybug serra les dents, et récupéra la petite abeille des mains de Chat Noir. Elle ne voulait pas l'admettre, mais la clef du problème était pourtant là : ils avaient besoin de Queen Bee.

« Très bien... maugréa Ladybug. Chaton, tu crois que tu peux gérer Bibliorix encore quelques temps ? Juste le temps que j'aille chez Maître Fu, que je récupère le Miraculous de l'abeille, et que je trouve Chloé. »

Le matou sourit à sa coéquipière, et lui fit un rapide baise-main.

« Sans aucun problème, Buguinette.

- Arrête avec ce surnom débile. »

Malgré tout, Ladybug lança un regard reconnaissant à Chat Noir. Et sans vraiment réfléchir, elle déposa sa main sur la joue de Chat Noir. Le matou frissonna à ce contact, et retint sa respiration. La main de Ladybug était chaude, douce, agréable. Surpris par ce geste d'affection, un bref ronronnement lui échappa et il se surprit à fermer les yeux. Son masque noir ne suffisait pas à dissimuler ses rougeurs naissantes.

Ladybug, de son côté, n'avait rien manqué quant au ronronnement et au fard qu'avait piqué Chat Noir, mais elle ne releva pas la chose. Elle se contenta de laisser émettre un léger rire, avant de retirer sa main.

« Je reviens vite, Chaton. Promis. »

Chat Noir rouvrit les paupières, légèrement gêné, et se racla la gorge. Cependant, ce simple geste de la part de sa Lady, avait suffi à lui redonner de l'énergie et la force nécessaire pour continuer le combat. Il hocha la tête et regarda Ladybug une dernière fois avant de faire tournoyer son bâton entre ses doigts, déterminé.

Ladybug, quant à elle, hésita pendant un court instant, finit par filer à la vitesse de l'éclair. Elle se sentait coupable d'abandonner le félin, surtout qu'il était aussi fatigué qu'elle, mais elle n'avait malheureusement pas le choix. Elle espérait simplement que Chat Noir parviendrait à maîtriser la situation le temps de son absence.

Ladybug s'élança rapidement à travers les rues jusqu'à être hors de vue, et se détransforma. Elle donna un cookie à Tikki pour que sa kwami récupère des forces, et se mit à foncer chez Maître Fu comme si sa vie en dépendait.

Marinette courait sans relâche, toujours plus vite, ses pieds frappant le goudron d'une telle force que les chocs remontaient dans tout son corps et résonnaient à ses oreilles. Elle haletait, mais continuait sa course sans s'arrêter.

Chaque minute était essentielle, importante, vitale.

La jeune fille finit par arriver chez le grand Gardien, et se précipita à l'intérieur du bâtiment. Elle ne prit même pas la peine de frapper la porte, et déboula dans la pièce où résidait Maître Fu. Le vieil homme lui sourit et lui tendit la broche du Miraculous de l'abeille.

« Je t'attendais, Marinette. »

Épuisée, les mains sur les genoux, mais reconnaissant, Marinette finit par s'approcher pour récupérer la broche.

« Merci beaucoup, Maître. J'espère... qu'elle sera à la hauteur.

- Tu ne t'es jamais trompée sur tes alliés, Marinette. J'ai confiance. »

Pourtant, Marinette n'était toujours pas convaincue.

« Peut-être, mais gardez à l'esprit que ce n'est pas moi qui ai choisi Chloé pour être la porteuse du Miraculous de l'abeille. Je... j'avais perdu le Miraculous ! Et la malchance a fait que ce soit elle qui tombe dessus. Je suis sure que je ne l'aurais pas choisi sinon, et puis je—

- Marinette, Marinette. Te souviens-tu des prouesses effectuées par Queen Bee lors de votre combat contre le Papillon Écarlate, lorsque toute la ville ou presque s'était retrouvée akumatisée ? Tu PEUX lui faire confiance. »

Mais Marinette ne faisait pas une confiance aveugle à la jeune blonde : le problème était là.

L'adolescente soupira, et rangea la broche dans son petit sac, là où Tikki reprenait de l'énergie.

« D'accord...

- Maintenant, vas-y. Le temps presse. »

L'adolescente inspira profondément pour se donner du courage, et hocha la tête. Maître Fu devait avoir raison. Il avait toujours raison.

Marinette repartit aussi vite qu'elle était arrivée, et une fois dans la rue, Tikki sortit discrètement sa tête de la sacoche de Marinette, et la regarda d'un air un peu inquiet. La kwami savait pertinemment que sa porteuse rechignait à l'idée de confier le Miraculous de l'abeille à Chloé.

« Tu es sûre que ça va aller, Marinette ?

- Oui, mais pas le temps de discuter. Il faut trouver Chloé, et vite ! Tikki, transforme-moi ! »

***

De son côté, Chat Noir se démenait pour parvenir à gérer seul la situation. Il était épuisé, mais refusait d'abandonner. Il avait promis à Ladybug qu'il parviendrait à maîtriser le problème pendant son absence. Et il allait lui prouver, une fois de plus, qu'elle pouvait lui faire confiance.

Cependant, à force de sauter à droite et à gauche, de slalomer pour éviter les pages lancées à toute vitesse sur lui, la fatigue se faisait grandement ressentir dans chacun de ses muscles. Le matou faiblissait de minute en minute, et Bibliorix le ressentait.

« Ton Miraculous sera bientôt à moi, chat de malheur. Et ta coccinelle n'est pas là pour te sauver, ricana le super-vilain en bondissant vers Chat Noir, essayant toujours plus de le toucher avec ses pages de livre. »

Le blond esquivait les coups, et un air narquois s'afficha sur son visage. Malgré l'épuisement dont il était victime, il ne pouvait s'empêcher de se montrer sarcastique, moqueur et provocateur.

« Attrape-moi si tu peux ! »

La voix de Chat Noir sonnait comme étant amusée, et le matou commença alors à courir sur une façade d'un bâtiment dans le but de déstabiliser son adversaire. Il courait, encore et encore, passait de façade en façade, sans jamais s'arrêter.

Malheureusement, le matou finit par trébucher brusquement, et tomba sur le côté en un cri de surprise. Il ne mit que quelques instants à reprendre ses esprits et à se relever, mais c'était déjà trop tard. Une feuille blanche fonçait droit sur lui. Chat Noir leva les mains pour se protéger, se préparant à l'impact.

Mais rien ne se passa.

Rien n'arriva.

Il rouvrit les paupières pour voir que Ladybug avait dématérialisé la feuille avec son yoyo, et que derrière elle se trouvait une nouvelle superhéroïne masquée, parée de jaune et de noir.

Queen Bee.

« Je t'ai manqué, Chaton ? lança Ladybug en bondissant vers son partenaire, pendant que Queen Bee faisait reculer Bibliorix. »

Une fois arrivée à sa hauteur, la coccinelle aida Chat Noir à se relever. Il s'en était fallu de peu ; si elle était arrivée quelques secondes plus tard, le combat pour Chat Noir aurait été terminé.

« C'est parti pour une deuxième manche, ronronna Chat Noir en lançant un regard déterminé à l'adolescente aux cheveux de jais. »

***

Pendant une bonne demi-heure, Ladybug, Chat Noir, et Queen Bee, luttaient sans relâche contre ce super-vilain qui, lui, ne faiblissait pas.

Voyant que la situation ne menait à toujours à rien, Ladybug était sur le point d'utiliser à nouveau son Lucky-Charm. Mais Queen Bee la devança.

« Venin ! »

Ladybug vit avec horreur Queen Bee s'élancer vers Bibliorix, alors qu'une feuille fonçait droit sur l'abeille. Chloé avait choisi un mauvais timing, et se dirigeait droit vers le morceau de papier qui menaçait de lui retirer ses pouvoirs. Chat Noir se crispa, incapable de faire le moindre mouvement. Ladybug, elle, réagit au quart de tours et envoya son yoyo vers la feuille de papier, comme elle l'avait fait précédemment pour protéger Chat Noir. La feuille disparu automatiquement, et Queen Bee put alors atteindre l'akumatisé avec son arme. Une fois ceci fait, elle retomba sur ses pieds et rejoignit Chat Noir qui lui fit un signe de tête.

Bibliorix étant figé à cause du venin qui lui avait été infligé, Ladybug relança la ficelle de son yoyo pour arracher lui arracher son livre de ses mains.

La coccinelle, une fois en possession du livre, le lança à Chat Noir.

« Chat Noir, utilise ton cataclysme ! »

Le héros fit habilement tourner le livre entre ses doigts, avec un sourire en coin, avant de le frapper avec puissance.

« La partie est terminée, Bibliorix. Cataclysme ! »

D'un coup de griffe, le matou déchira et réduisit en cendres l'arme dans laquelle se trouvait l'akuma. Le petit papillon violet finit par sortir du tas grisâtre qui remplaçait désormais le livre, et s'envola dans les airs.

Ladybug brandit son yoyo pour capturer le papillon noircit par les forces sombres de leur ennemi juré.

« Tu as assez fait de mal comme ça, petit akuma. Je te libère du mal ! »

Lorsque l'insecte ressortit, ses ailes n'étaient plus violettes, mais d'un blanc pur comme neige. Il s'envola paisiblement, reprenant sa route, sous le regard satisfait de Ladybug.

« Bye bye, petit papillon. Miraculous Ladybug ! »

Des coccinelles et une nuée d'étincelles, parcoururent les rues et le ciel, avant de finalement redonner à Bibliorix son apparence normale. Ladybug s'approcha du jeune homme complètement perdu, et lui prit la main pour l'aider à se relever.

« Ladybug... ? Mais... qu'est-ce que je fais ici ? murmura-t-il doucement.

- Tout va bien, se contenta de répondre la superhéroïne, guidant l'ancienne victime du Papillon vers un groupe de personnes qui étaient prêtes à le prendre en charge. »

Ladybug s'assura qu'il fut rassuré et entre de bonnes mains, avant de sourire et de soupirer. Ils avaient gagné.

Une fois de plus.

Cela avait été compliqué, mais ils avaient réussi.

Cependant, quelque chose échappait à Ladybug. Elle ne comprenait pas (ou ne voulait pas comprendre) vraiment pourquoi ils avaient eu besoin de Queen Bee. Certes, son pouvoir avait réussi à immobiliser Bibliorix le temps que Ladybug puisse lui arracher son livre, mais...

La jeune fille soupira. Non, elle devait se rendre à l'évidence : Queen Bee leur avait bel et bien servi à quelque chose. Inutile de nier. Même si c'était dur à admettre.

Ladybug se secoua, avant de se tourner vers Chat Noir en brandissant son poing d'un air victorieux.

« Bien jou— »

Cependant, elle ne finit par sa phrase. En effet, Chat Noir ne prêtait nullement attention à elle, et parlait amicalement avec Queen Bee. Celle-ci semblait amusée par les paroles du matou, et Ladybug s'approcha des deux compères pour entendre ce qu'ils disaient.

« Très bien joué, très chère abeille, lança Chat Noir en s'inclinant devant Queen Bee. »

A ces mots, Ladybug fut comme piquée au vif et sentit ses poils se hérisser.

« « Très bien joué » ? Tu plaisantes j'espère ? lâcha-t-elle, furieuse. »

Les mains sur les hanches, Queen Bee haussa les sourcils, presque blessée par les paroles de son idole.

« Hein ? rétorqua Chat Noir en relevant la tête et en reportant son attention sur la coccinelle.

- Queen Bee a foncé tête baissée sur Bibliorix sans même réfléchir ! Si je n'avais pas été là, la feuille l'aurait touché et ce combat aurait été mené à perte ! »

Chat Noir, habituellement compréhensif, fronça les sourcils et ses traits de crispèrent.

« Tu oublies de préciser que sans Queen Bee et sans son venin, nous n'aurions pas pu gagner. »

Ladybug, frustrée, se mit une claque mentale. Elle voulait sincèrement faire confiance à Chloé, mais rien à faire : elle ne pouvait s'empêcher de sans cesse penser à sa camarade de classe, celle qui la détestait jusqu'à la moelle des os.

Chat Noir se retourna vers Queen Bee, et déposa un furtif baiser sur le dos de la main de cette dernière. Lorsque Ladybug remarqua ce geste d'affection, elle sentit sa gorge se nouer et son ventre se tordre.

« J'y vais, lâcha sèchement la coccinelle en s'apprêtant à partir, ne souhaitant pas continuer à voir Chat Noir donner raison à Queen Bee. »

Ladybug était contrariée. Et encore, le mot était faible. Tout ce qu'elle voulait désormais, c'était partir. Elle n'était pas jalouse non, enfin elle ne le pensait pas. Mais elle était juste vexée de voir que Chat Noir semblait davantage faire confiance à Queen Bee qu'à elle.

Ladybug, au fond d'elle, n'était pas vraiment fière d'elle. Elle n'agissait pas comme elle devrait agir, mais c'était plus fort qu'elle.

Cependant, lorsqu'elle fut sur le point de s'élancer derrière la Tour Eiffel devant laquelle ils avaient tous atterri quelques minutes plus tôt à la fin du combat, elle fut retenue par la main de Chat Noir qui l'avait attrapée par le bras.

« Attend une minute, tu veux ?

- Lâche-moi, Chat Noir. »

Malgré tout, Ladybug s'était immobilisée et ne faisait plus le moindre mouvement. D'un coup d'œil discret, elle vit Queen Bee qui était prête à partir, sans prendre le temps de se détransformer pour rendre le Miraculous à Ladybug. Celle-ci fronça les sourcils, se mordit la langue, et se dégagea de l'emprise de son coéquipier pour aller stopper l'abeille.

« Eh, attend ! Tu dois me rendre le Miraculous. »

Queen Bee fit volte-face et lança un regard peiné à l'adolescente aux cheveux ébène.

« Quoi ? Tu as peur que je fasse encore une bêtise ? Je ne peux pas le garder ? Ça t'éviterait de me chercher aux quatre coins de Paris quand tu as besoin de moi. »

Un simple regard sévère de la part de la coccinelle, suffit à faire taire Chloé, qui se détransforma à contrecœur. L'étudiante ôta la broche de sa chevelure blonde, et la déposa au creux de la main de Ladybug.

« Merci. »

Chloé était prête à ajouter quelque chose, mais Monsieur Bourgeois, le Maire de la ville et le père de Chloé, sortit de nulle part, bousculant la presse, pour venir prendre sa fille dans ses bras. Ladybug l'entendit la féliciter, et lui murmurer qu'il était content de voir qu'elle allait bien, et qu'il était très fier d'elle.

Puis, la superhéroïne se sentit soudainement être tirée en arrière. Elle poussa un cri de surprise, et remarqua qu'on l'avait prise par la taille. Un bref regard en arrière lui fit s'apercevoir que c'était Chat Noir qui l'avait attrapé.

« Chat Noir, qu'est-ce que tu fiches ? »

Le matou ne répondit rien, et se contenta d'allonger son bâton en métal pour échapper aux caméras et quitter les lieux. Par réflexe, Ladybug s'accrocha au cou de Chat Noir et se crispa. Le blond l'avait prise par surprise, et savoir qu'elle survolait Paris à plusieurs mètres d'altitudes avec pour seules prises les bras de son coéquipier, ne l'enchantait pas vraiment. Non pas qu'elle ne faisait pas confiance à Chat Noir, mais lorsqu'elle n'était pas maîtresse du jeu, elle avait toujours peur de finir étalée par terre comme une vulgaire crêpe.

Chat Noir amena Ladybug jusqu'au sommet d'un immeuble, et la déposa délicatement à terre. La coccinelle serra les poings et planta son regard acéré dans celui du félin.

« Je peux savoir ce que tu v— »

Ladybug n'eut pas le temps d'ajouter quoi que ce soit. Chat Noir lui avait attrapé le visage de ses deux mains, et avait déposé ses lèvres contre celles de la coccinelle. Un gémissement de surprise lui échappa et elle se figea brusquement, incapable de faire le moindre mouvement.

Les mains de Chat Noir, aventureuses, passèrent dans la nuque de Ladybug pour approfondir le baiser, la pressant toujours plus contre son corps. Ladybug sentit alors une soudaine explosion dans son ventre, et son cœur se mit à battre à une vitesse terriblement affolante. Elle avait les joues en feu, et n'avait pas le cœur à repousser le matou.

Peut-être était-ce parce qu'elle ne le voulait pas.

Peut-être était-ce parce qu'elle ne voulait pas que ce moment s'arrête.

Chat Noir, quant à lui, était au paradis. Il pouvait enfin se délecter de ces lèvres qu'il avait convoitées pendant tant de temps. Ladybug avait un goût de sucre et de cannelle, quelque chose de très doux comparé à son tempérament de feu.

Les lèvres du félin continuaient de se mouvoir contre celles de la coccinelle, qui avait fermé les yeux malgré elle et ne faisait strictement aucun effort pour repousser son coéquipier. Son rythme cardiaque donnait l'impression que son cœur allait lâcher, et ses jambes menaçaient de la trahir.

Finalement, Chat Noir s'arracha à la bouche de Ladybug, pour venir planter ses iris verts dans les prunelles bleues océan de sa partenaire. Un sourire naquit sur son visage, et il ricana, amusé.

Ladybug, elle, avait la bouche entrouverte, était essoufflée, et ses joues et ses lèvres étaient rougies par la vague de sensations fortes qui venait de la submerger. Elle avala sa salive avec difficulté, tenta de reprendre ses esprits, et finit par articuler quelque chose de difficilement compréhensible.

« Chat Noir... mais qu'est-ce que tu... je...

- La jalousie est un vilain défaut, Buguinette. »

La concernée écarquilla les yeux, surprise, mais également coupable. Elle se sentait comme une enfant prise la main dans le sac.

Le regard fuyant, elle recula et fixa le sol, terriblement mal à l'aise.

« Je ne vois pas de quoi tu parles.

- Tu crois que je n'ai pas remarqué ton attitude avec Queen Bee ?

- Ça n'a rien à voir, elle s'est montrée irresponsable !

- Toi et moi, on sait qu'il n'y a pas que ça. »

Chat Noir attrapa alors le menton de Ladybug entre son pouce et son index, et approcha son visage du sien jusqu'à ce que son souffle chaud ne frôle la peau de la coccinelle. La respiration de celle-ci s'accéléra à nouveau, et elle sentit des larmes lui piquer les yeux.

Cela lui faisait mal de l'admettre, mais Chat Noir avait raison : ce n'était pas qu'à cause de l'attitude de Queen Bee, que Ladybug avait été caressée à rebrousse-poil. La voir tout simplement flirter avec Chat Noir, avait réveillé quelque chose qui était enfouit en elle depuis déjà bien trop longtemps.

Cependant, avant qu'elle n'ait eu le temps d'ajouter quoi que ce soit, le « bip bip bip » incessant de la bague de Chat Noir, retentit brusquement, faisant sursauter les deux héros. Ladybug en avait presque oublié que le blond avait utilisé son Cataclysme et qu'il n'avait donc plus eu que quelques minutes avant de se détransformer. Contrairement à elle, le temps de Chat Noir était limité.

Le héros regarda sa bague avec un air contrarié, et soupira.

« On dirait que je dois y aller.

- Attend une seconde ! répliqua Ladybug en le tirant par sa ceinture. Tu crois vraiment que je vais te laisser filer comme ça, après que tu m'ais embrassé comme un sauvage ? »

Les yeux de Chat Noir se mirent à luire d'un éclat amusé.

« Quoi ? Tu veux que je recommence ? se moqua-t-il, amusé par la situation. »

Ladybug manqua de s'étrangler avec sa salive, et ouvrit la bouche pour finalement dire quelque chose qu'elle n'aurait jamais cru dire un jour. Elle ferma les yeux, souffla, et lâcha la ceinture de Chat Noir.

« Reste. »

Ce fut cette fois-ci au tour du jeune homme de s'étouffer, et d'ouvrir grand les yeux comme si on venait de lui dire la pire ânerie qui soit.

« Q-Quoi ? »

Les joues brûlantes de gêne, Ladybug se mordit la lèvre inférieure et rouvrit les yeux pour regarder Chat Noir avec une intensité qui fit frémir ce dernier.

« Je t'ai dit de rester.

- Mais... ma Lady... nos identités... je— »

Bip bip bip

Bip bip bip

Bip bip bip

Plus que quelques secondes avant que l'identité de Chat Noir ne soit révélée. Ladybug ne pouvait plus revenir en arrière. Cela allait totalement à l'encontre de ce qu'elle avait toujours dit à son partenaire, mais cette fois-ci, elle avait envie de transgresser les règles.

Elle voulait savoir.

Elle savait que c'était risqué, elle savait qu'avec cela, tout ce qu'elle avait toujours voulu allait être réduit à néant. Tous ses efforts pour conserver leurs identités secrètes, allaient se révéler avoir été vains.

Mais Ladybug ne voulait pas rester éternellement dans le doute. Ce baiser qu'elle venait d'échanger avec Chat Noir... avait été l'un des meilleurs moments de sa vie. Et si au fond, son cœur avait toujours été amoureux de la mauvaise personne ? Et si ce n'était pas Adrien Agreste qu'elle voulait, mais Chat Noir ?

Chat Noir avait tout ce dont elle désirait chez un homme. Du courage, un cœur en or, il la faisait toujours passer en première, ne se souciant de lui-même qu'en second plan. Le matou avait toujours fait en sorte qu'elle soit heureuse, qu'elle aille bien et qu'elle soit épanouie. Il avait toujours fait en sorte de la protéger, et il lui avait mainte et mainte fois montré qu'il tenait à elle.

Bip bip biiiiiiip

Un flash vert aveugla Ladybug, qui ferma les yeux par réflexe, mais ne les rouvrit cependant pas. Elle resta statique, les poings serrés, les yeux fermés, droite et immobile comme une statue de sel.

Chat Noir, redevenu Adrien, était également incapable de faire le moindre geste. Le moindre mouvement. Incapable de dire quoi que ce soit. Il déglutit avec peine, et s'avança vers Ladybug pour lui attraper un de ses poignets. Le jeune mannequin avait extrêmement de mal à réaliser ce qui était en train de se passer. 

Il était sur le point de révéler sa véritable identité à Ladybug.

Comment allait-elle réagir ?

Comment allait-elle... vivre la chose ?

Et si elle regrettait ? Et si elle détestait le garçon sous le masque ?

« Ma Lady... tu peux ouvrir les yeux, murmura Adrien en prenant Ladybug dans ses bras, la serrant contre elle.

- Je... je ne sais pas, souffla Ladybug, tremblante, les yeux toujours clos. »

La coccinelle frissonnait de tous ses membres, et était sur le point d'éclater en sanglots. Pourquoi l'étreinte que lui offrait Chat Noir lui semblait-elle si familière ? Pourquoi avait-elle l'impression de connaître le jeune homme qui la serrait actuellement dans ses bras, si fort, comme si sa vie en dépendait ?

« Ma Lady... si tu ne veux pas ouvrir les yeux, je peux te dire mon prénom. Si cela peut t'aider. »

Aucune réponse ne parvint à Adrien. Celui-ci ne la brusqua cependant pas. Il comprenait que tout cela soit dur pour elle.

Le jeune mannequin se montrait extrêmement compréhensif, comme à son habitue. Tout ce qu'il voulait, c'était que Ladybug y aille progressivement.

A son rythme.

Il ne voulait pas précipiter les choses.

Ladybug finit par lever une main tremblante, et chercha la joue de Chat Noir. Lorsqu'elle la trouva, elle remonta ses doigts jusqu'à sa nuque pour aller caresser les boucles blondes de l'adolescent. Adrien hoqueta et serra les dents. Il essayait tant bien que mal de résister à l'envie d'embrasser à nouveau Ladybug. Il essayait, encore et encore, mais l'envie de goûter à nouveau à ses lèvres, le tenaillait et le transperçait de part en part.

Finalement, Ladybug se mit sur la pointe des pieds et alla frôler la bouche de son coéquipier avec la sienne.

« Embrasse-moi. S'il te plait. »

La coccinelle avait les yeux toujours clos, comme si elle avait oublié comme les ouvrir. Adrien, lui, prit une profonde inspiration et fit glisser ses mains le long des bras de Ladybug. Un sourire naquit sur ses lèvres, et il ne put s'empêcher de rire légèrement.

« Qu'est-ce qu'il y a de drôle ? maugréa la jeune fille aux cheveux de jais, en attendant toujours que Chat Noir vienne l'embrasser une seconde fois.

- Rien. Enfin, je me demande juste quand est-ce que tu accepteras d'ouvrir enfin les yeux. »

Ladybug se surprit alors à sourire, et logea sa tête contre le torse du jeune homme.

« Je n'ai pas besoin de te voir pour savoir que je t'aime. »

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