Coup de tonnerre
« Tu as assez fait de mal comme ça, petit Akuma ! Je te libère du mal ! »
Ladybug purifia l'akuma d'un geste simple et habile, avant de lancer son fameux « Miraculous Ladybug » pour que les choses reprennent leur cours normal. Les coccinelles illuminèrent le ciel, rafistolant les bâtiments endommagés et redonnant à l'akumatisé sa réelle forme. Le jeune homme, auparavant akumatisé en un certain « Pyromania », se retrouva alors à genoux, l'air perdu et complètement déboussolé. Il toussota légèrement et releva la tête pour croiser le regard de Ladybug. La jeune femme l'aida à se relever et lui lança un regard rassurant et compatissant.
« Tout va bien, tout est rentré dans l'ordre désormais. »
Puis, elle se tourna vers son fidèle partenaire, Chat Noir, avant de brandir son poing en signe de victoire. Signe que lui rendit avec plaisir le matou, qui cogna ses doigts contre ceux de Ladybug.
« Bien joué ! »
Satisfaite, Ladybug regarda les équipes de secours prendre en charge la victime du Papillon.
Paris était sauvé une nouvelle fois.
Elle s'apprêtait à partir, comme à son habitude lors de chaque fin de combat, mais quelque chose la retint. Quelque chose brillait dans les yeux de Chat Noir, quelque chose d'étrange et de suspicieux. C'était comme si le héros mourrait d'envie de dire quelque chose, mais qu'il ne parvenait pas à s'exprimer.
« Chaton, ça ne va pas ?
- Si ! Si si si ! »
Le félin avait répondu bien trop précipitamment pour être pris au sérieux. Ladybug, ignorant alors les « bip » incessants qui retentissaient à ses oreilles, inclina très légèrement la tête avec un air interrogateur. La jeune fille arqua un sourcil et soupira.
« Chat Noir, tu n'es pas—
- Accepterais-tu de venir voir le feu d'artifice ce soir, avec moi ? »
Ladybug manqua de s'étrangler et elle fut obligée de tousser pour ne pas s'étouffer avec sa propre salive.
« Au feu d'artifice... ?
- Oui, tu sais, le feu d'artifice de la veille du 14 Juillet. »
Evidemment qu'elle le savait. Ladybug n'était tout de même pas inculte au point d'avoir oublié l'existence de ce feu d'artifice qui explosait chaque année dans le ciel, au sommet de la Tour Eiffel. Mais... c'était principalement le fait que Chat Noir l'ait invité, qui la surprit énormément. Bien sûr, le matou lui avait déjà fait d'innombrables avances, donné d'incalculables rendez-vous, mais jamais il n'avait mentionné quelque chose d'aussi sérieux.
Revenant à elle, Ladybug secoua la tête violemment pour remettre de l'ordre dans ses pensées. Cependant, lorsqu'elle remarqua la mine déconfite de son coéquipier, elle réalisa avec effroi que son geste avait été mal interprété. Paniquée, l'héroïne agita les mains dans tous les sens avant de s'avancer vers Chat Noir.
« Non, pardon ! Tu as mal compris ! Je-j'accepte. »
Les pupilles de Chat Noir se dilatèrent sous l'effet de surprise, et son masque de cuir noir ne suffit pas à cacher les naissantes rougeurs sur ses joues. Ladybug ne put s'empêcher de le trouver adorable, et manqua presque de le lui faire remarquer. Malgré tout, elle garda le silence, consciente que cela risquerait de mettre un certain malaise entre eux.
« C'est vrai ? »
Ladybug se mit alors à rire, et hocha la tête (dans le bon sens cette fois).
« Oui, c'est vrai. »
Chat Noir afficha dès lors un sourire éclatant, et attrapa la main droite de Ladybug pour y déposer l'un de ses furtifs baisers habituels.
« A ce soir, alors. M'Lady.
- A ce soir, Chaton. »
Attendrie, Ladybug regarda le héros se reculer et allonger son bâton pour disparaître derrière un bâtiment. Se rendant compte qu'elle n'avait plus que quelques secondes avant de se détransformer, Ladybug sentit l'angoisse s'influer en elle, et elle fut obligée de partir en catastrophe pour ne pas révéler sa véritable identité.
La jeune fille aux cheveux de jais se précipita dans une ruelle déserte, et se détransforma. Tikki virevolta devant elle avant de s'écrouler dans les mains de sa porteuse en gémissant.
« Tikki ! Est-ce que tu te sens bien ? »
La kwami avait les yeux clos et ne répondit rien dans l'immédiat. Marinette commença à trembloter, de peur d'avoir fait quelque chose qui aurait pu blesser sa minuscule amie. Mais bien vite, Tikki rouvrit ses grands yeux bleus, et sourit à Marinette.
« Si, tout va bien. C'est juste que... ce combat a été plus épuisant que d'habitude pour moi. »
Marinette soupira de soulagement, avant de farfouiller dans sa sacoche pour en sortir un cookie au chocolat. Elle tendit la friandise à la petite créature, qui engloutit sa pâtisserie en deux temps trois mouvements.
Tikki semblait avoir repris du poil de la bête, ce qui eut don de rasséréner Marinette. L'étudiante se passa une main dans les cheveux, avant de rouvrir sa sacoche pour que Tikki puisse s'y cacher.
« Bon... murmura Marinette en sentant son cœur s'affoler. Il va falloir me préparer psychologiquement pour ce soir. »
Tikki, ayant entendu les paroles de sa porteuse, ressortit discrètement la tête du petit sac pour observer Marinette d'un air interrogateur.
« Pourquoi « psychologiquement » ? Il n'y a rien de dur à aller un rendez-vous avec Chat Noir.
- Tu plaisantes ?! s'esclaffa la styliste en herbe, hilare. Je vais devoir supporter ses avances toute la soirée ! Bonjour la détente. »
La kwami éclata de rire à son tour, et se recacha dans la sacoche puisque Marinette venait de sortir de la ruelle.
La jeune fille marchait d'un pas décidé vers la boulangerie de ses parents, avec pour unique but de se détendre avant ce soir. Si elle voulait tenir tête à Chat Noir, elle devait être en pleine forme.
Après plusieurs minutes de marche, Marinette finit par arriver jusqu'à chez elle. Elle déboula dans la boulangerie, surprenant ses parents au passage. Tom, son père, se précipita vers elle et la serra dans ses bras. Surprise par cette brusque marque d'affection, Marinette laissa échapper un petit cri.
« Papa, tu... m'étouffes !
- Marinette, ma chérie, où étais-tu ?! Il y a encore eu un akumatisé en ville, et toi tu étais encore dehors ! »
Marinette se mit à balbutier, cherchant une excuse pour justifier son absence au domicile familial alors qu'un danger avait plané à l'extérieur.
« Et bah, heu... en fait heu.. tu vois.. j'étais chez... Alya ! Oui, chez Alya ! Ne t'inquiète pas, on était en sécurité. Et Ladybug et Chat Noir ont géré la situation, comme d'habitude ! »
Tom relâcha sa fille et l'observa avec une tendresse infinie.
« Ladybug... je ne sais pas ce que l'on ferait sans elle. »
Marinette se sentit rougir et ne put s'empêcher de sourire. Son père venait de lui faire un compliment indirect, et cela la touchait en plein cœur. Elle lâcha un soupir de satisfaction, et ferma les yeux.
« Merci, Papa.
- Pourquoi est-ce que tu me remercies ?
- J'sais pas. »
Monsieur Dupain-Cheng redonna une nouvelle étreinte à l'étudiante, et déposa ensuite un baiser sur son front. Sabine, quant à elle, était restée en arrière pour laisser le père et la fille échanger cet instant d'amour et d'affection. Mais malgré tout, la boulangère ressentait la même chose que son mari : de l'amour et du soulagement de voir sa fille en un seul morceau.
« Au fait, commença Marinette, légèrement gênée. Est-ce que... ça vous dérange si je vais voir le feu d'artifice avec un ami ce soir ? Je suis désolée, je sais qu'on a l'habitude d'aller le voir ensembles tous les ans, je ne veux pas vous faire faux bond, mais je—
- Marinette, Marinette, Marinette. Il n'y a pas de soucis ma chérie ! Tu es libre d'aller voir le feu d'artifice avec qui tu le souhaites. »
Marinette sentit une explosion de joie parcourir son corps, et elle sauta sur place.
« Vous êtes les meilleurs parents du monde ! »
Ces mots dits, Marinette embrassa ses parents l'un après l'autre, et fonça dans sa chambre, non sans manquer de s'étaler dans les marches à plusieurs reprises.
Une fois que Marinette fut montée dans sa chambre et eut fermé la porte au sol, Tikki sortit de sa cachette. La kwami avait un air interrogateur sur le visage, et elle se dirigea vers sa porteuse, intriguée.
« Marinette, pourquoi es-tu si heureuse d'aller au feu d'artifice avec Chat Noir, ce soir ?
- Je ne suis pas si heureuse que ça !
- Bah... quand même, tu as sauté de joie quand tes parents t'ont dit que tu pouvais aller voir le feu d'artifice avec, je cite, « un ami ». »
La jeune fille se mordit la langue, et détourna le regard. Oui, il était vrai qu'elle était contente de pouvoir partager cette soirée avec Chat Noir. Il était rare que les deux héros se retrouvent en tête à tête en dehors des patrouilles ou des combats. Et Marinette était consciente que c'était principalement de sa faute, étant donné qu'elle passait son temps à repousser les avances de son partenaire.
Mais pas cette fois.
Cette fois, elle avait dit « oui ».
***
Adrien tournait en rond dans sa chambre comme un lion en cage. Il sentait une frustration grandir au creux de sa poitrine, et il ne pouvait s'empêcher de grommeler dans sa barbe. Ses sourcils étaient froncés, et il se retenait de balancer tout ce qu'il pouvait trouver.
Evidemment que le jeune homme avait demandé l'autorisation à son père pour aller voir le feu d'artifice ce soir. Mais non. Son père avait délibérément refusé, incitant Adrien à rester à la maison car, à ses yeux, les feux d'artifice n'étaient que pertes de temps et âneries. De plus, Gabriel voulait que son fils reste au domicile familial pour s'entraîner au piano.
Adrien était donc actuellement en proie à la colère, mais aussi à la culpabilité. Colère parce que son père ne le laissait jamais rien faire, et culpabilité parce qu'il allait devoir UNE FOIS DE PLUS, partir en cachette par la fenêtre de sa chambre.
Si Adrien était puni, Chat Noir ne l'était pas. Mais malgré tout, le jeune mannequin détestait devoir mentir à son père. Cependant, il n'avait pas le choix. S'il voulait retrouver sa Lady ce soir, il n'avait pas d'autres solutions que de filer en douce.
« Gamin, tu fais des histoires pour trois fois rien. »
Adrien se figea et foudroya son kwami du regard. Plagg était assis sur son lit, et était en train de dévorer un immense morceau de fromage. Le kwami se délectait de cette chose odorante, et ne semblait nullement atteint par l'agacement de son porteur.
« Plagg...
- Bah quoi ! C'est vrai ! Moi j'aime pas les feux d'artifice, c'est bruyant et en plus, ils ne vendent que des trucs au sucre là-bas. Jamais de fromage ! C'est un scandale.
- Sérieusement, tu ne penses qu'à bouffer toi.
- Oui, et j'assume. »
Adrien se pinça l'arête du nez entre son pouce et son index, et souffla, contrarié. Il finit par traîner des pieds jusqu'à son lit, et s'y laisser tomber en prenant soin de ne pas écraser son kwami.
« Le truc, c'est que... je n'aime pas devoir mentir à mon père.
- Tu lui mens déjà tous les jours puisque tu as une double identité.
- Merci beaucoup pour le soutien, Plagg. »
Adrien se frappa le front avec sa main gauche, et roula sur le côté. Puis, il finit par se faire une raison : s'il devait mentir à son père pour rejoindre Ladybug, soit. Il le ferait.
Il était prêt à tout pour la coccinelle qui faisait continuellement chavirer son cœur.
***
Ladybug bondissait de toits en toits, à une vitesse folle. A l'aide de son yoyo, elle se propulsait de bâtiments en bâtiments, pressée de rejoindre la Tour Eiffel. Chat Noir ne lui avait pas précisé l'endroit exact de leur point de rendez-vous, mais la coccinelle devinait qu'ils pourraient se percher sur une des poutres du monument de Paris. De là, ils auraient une vue parfaite sur les éclats de couleurs qui illumineront bientôt le ciel, avec l'aide des étoiles.
Enfin... « étoiles », peut-être pas. En effet, le temps s'annonçait menaçant. De gros nuages gris surplombaient la toison argentée, et l'air était orageux. Ladybug espérait sincèrement que la pluie tardera à venir, pour éviter que le feu d'artifice ne soit annulé.
Après quelques minutes de course effrénée, Ladybug arriva au pied de la Tour Eiffel. Elle leva la tête, sourire aux lèvres. La nuit commençait à tomber, et le monument s'habillait de ses belles couleurs d'or. Et bientôt, il y aura du rouge, du jaune, du bleu, du violet, du blanc et d'autres teintes encore, pour venir tenir compagnie à la Tour Eiffel.
Songeuse, Ladybug finit par tendre la ficelle de son yoyo pour se propulser jusqu'à une certaine hauteur. Elle finit par s'installer sur une poutre en métal froid, et s'assit, les jambes pendantes dans le vide. Elle prit appui avec ses mains, et se perdit dans la contemplation de la ville qui commençait à briller de mille feux. Un sourire naquit sur les lèvres de la superhéroïne, et elle ferma les yeux, détendue. Elle aurait pu rester ainsi pendant des heures, mais un bruit sourd à côté d'elle, la fit sursauter.
« Je ne pensais pas que tu viendrais réellement. »
La voix rauque de Chat Noir fit se rouvrir les yeux de Ladybug, qui tourna la tête vers le nouveau venu. Elle lui offrit un sourire sincère, et l'invita à s'asseoir à ses côtés.
« Pour qui tu me prends ? Je t'avais dit que je viendrai.
- Merci beaucoup.
- Pour ?
- Pour être là. Merci. »
Chat Noir semblait gêné et sa voix tremblotait, et Ladybug se surprit UNE NOUVELLE FOIS à le trouver mignon. Elle avait envie de le gratouiller derrière ses oreilles en cuir, voire même presque de lui arracher un ronronnement.
Mais qu'est-ce qui me prend ?
Ladybug se donna une gifle mentale pour recouvrir ses esprits, et ferma les yeux. Pendant ce temps, Chat Noir s'était assis aux côtés de la coccinelle, et avait les yeux rivés vers le ciel. Le tonnerre grondait au loin, mais pour le moment, il n'y avait aucune goutte de pluie qui tombait dans les rues de la capitale de France.
Et c'était tant mieux.
Au fur et à mesure que les minutes s'écoulaient, les Parisiens affluaient au pied de la Tour Eiffel, prêts à regarder le feu d'artifice. Ce fut à cet instant que Ladybug se sentit privilégiée. L'endroit où elle se trouvait n'était accessible qu'aux superhéros. C'était un luxe que seuls eux pouvaient se permettre.
***
Le temps passait, et le feu d'artifice se faisait désirer. Ladybug, qui avait été épuisée par le combat de cet après-midi, commençait à sentir la fatiguer s'emparer de son corps. Elle se mit à chanceler, et manqua de s'écrouler sur Chat Noir. Elle se reprit cependant au moment où sa tête toucha l'épaule du félin, et se confondit en excuses.
« Tu peux dormir, M'Lady. Je te réveillerai lorsque ça commencera.
- Non, c'est bon. Je ne suis pas fatiguée. »
A peine eu-t-elle prononcé ces deux phrases, qu'elle fut prise d'un violent bâillement qui vint contredire ses paroles. Cela eut pour effet de faire exploser de rire Chat Noir, qui appuya fortement sur l'épaule de Ladybug pour la faire chanceler et s'appuyer contre lui.
« Repose-toi. »
Paralysée, Ladybug ne trouva rien à redire. Elle avait actuellement la moitié de son corps qui était appuyé contre Chat Noir, et elle trouvait la situation terriblement gênante. Pourtant, elle ne pouvait guère ignorer cette douce vague de chaleur qui avait pris possession d'elle au moment où elle s'était retrouvée contre le matou. Elle sentait son rythme cardiaque s'accélérer, et elle finit par soupirer d'aise.
Le corps de Chat Noir était chaud et dégageait quelque chose de réconfortant. La jeune fille, lasse de se battre contre le sommeil, finit par lâcher prise et ferma les yeux.
Chat Noir, quant à lui, ne savait plus où donner de la tête. L'odeur de Ladybug lui attaquait les narines, et il peinait à respirer correctement. Il se forçait à ne pas trembler, essayant de rester calme et stoïque. Mais comment pouvez-vous rester serein lorsque l'amour de votre vie est ainsi endormi sur votre épaule ?
Chat Noir sentait son cœur battre de bonheur, et son ventre se tordre de plaisir. C'était quelque chose qu'il n'avait jamais pu partager avec Ladybug. Il vivait actuellement quelque chose de fort et d'unique.
Le blond aurait pu rester ainsi pour l'éternité. Malheureusement pour lui, une voix portée par un micro, s'éleva, ce qui réveilla Ladybug en sursaut.
« Mesdames, mesdemoiselles, messieurs. Je vous remercie d'être venus si nombreux pour ce feu d'artifice que nous célébrons chaque année. »
La voix continuait à évoquer de nombreux faits concernant la prise de la bastille, mais Ladybug ne l'écoutait plus. Elle était perdue, perdue dans ses songes et ses pensées. Elle venait de se réveiller, et venait surtout de se rendre compte qu'elle s'était endormie presque dans les bras de Chat Noir.
La coccinelle ne voulait pas que le félin se fasse des idées. Il fallait qu'elle lui rappelle que leur relation était, et resterait, purement professionnelle ET amicale. Rien de plus, rien de moins.
Alors que Ladybug était sur le point de prendre la parole dans le but de clarifier la situation avec son coéquipier, la première fusée explosa dans le ciel. Ladybug étouffa un cri de stupeur, et reporta alors son attention sur le feu d'artifice qui avait débuté.
« C'est parti... murmura-t-elle, émerveillée. »
D'abord timides, les explosions de couleurs finirent par s'enchaîner, se succéder, illuminant le ciel et formant de nombreuses formes brillantes et colorées dans les nuages.
Ladybug avait beau avoir connu les feux d'artifice parisiens depuis sa plus tendre enfance, elle ne pouvait s'empêcher de rester émerveillée comme au premier jour.
Les yeux écarquillés, la bouche entrouverte, Ladybug profitait du spectacle qui se jouait devant elle, oubliant presque Chat Noir qui se trouvait toujours à ses côtés. A vrai dire, la jeune fille ne se souvint de sa présence que lorsque la main de Chat Noir vint frôler celle de Ladybug. Cette dernière sursauta et tourna la tête.
« Chat... ? »
Le concerné avait piqué un fard, et détourna le regard. Il enleva précipitamment sa main, et souffla.
« D-désolé. »
Chat Noir tenta de se reconcentrer sur le feu d'artifice, en vain. Le regard persistant de Ladybug lui brûlait la peau. Il essayait péniblement de l'ignorer, de ne porter attention qu'aux fusées de couleurs qui dansaient devant lui. Sans succès cependant.
Chat Noir finit par retourner la tête pour fixer Ladybug.
« M'Lady, pourrais-tu arrêter de me fixer ainsi ?
- Quoi ? lâcha Ladybug d'un air innocent. Tu veux dire... comme ça ? »
L'héroïne plissa les yeux et soutint le regard de Chat Noir. Celui-ci se sentit défaillir, et il déglutit avec peine. Ladybug ne savait pas trop ce qu'elle était en train de faire, mais peu lui importait. Ce qu'elle faisait était contradictoire à ce qu'elle avait pensé quelques minutes plus tôt, mais elle avait l'air de s'en ficher.
Elle continuait de fixer Chat Noir, sans ciller une seule seconde. Le matou, lui, sentait son heure arriver, et mourrait de chaud sous son costume. Son cœur battait la chamade, et il n'avait jamais trouvé Ladybug aussi désirable qu'elle ne l'était actuellement.
En effet, sous la lumière des fusées et dans l'obscurité de la nuit, les traits de Ladybug ressortaient particulièrement bien, et lui donnaient un air très séduisant.
Chat Noir n'avait qu'une envie : l'embrasser. Prendre possession de ces lèvres qui semblaient l'appeler. Pourtant, il savait qu'il devait se contrôler. S'il avait l'audace de ne serait-ce que tenter quelque chose, Ladybug le remettrait clairement à sa place.
Il en était conscient.
Pourtant et malgré ses bonnes résolutions, Chat Noir ne parvenait pas à détourner le regard. Ignorant désormais le spectacle se déroulant dans le ciel, il continuait de fixer sa Lady droit dans les yeux, et ni l'un ni l'autre ne se rendit compte que le feu d'artifice continuait de plus belle. Les explosions étaient assourdissantes, et Chat Noir savait qu'il ne pourrait plus rien dire : Ladybug ne l'entendrait pas.
A contrecœur, le héros finit par reprendre le contrôle de son esprit, et se secoua avant de tourner la tête pour replonger son regard sur les couleurs du ciel. Il se mordit la lèvre inférieure jusqu'au sang. Son cœur battait contre ses tempes. Il mourrait d'envie de dire quelque chose à Ladybug. Quelque chose qui contenait une phrase. Une phrase qui contenait trois mots.
Je t'aime.
Il avait envie de lui dire. Il avait envie de lui dire, pour de bon. Mais que se passerai-t-il une fois cet aveu prononcé ? Ladybug allait-elle fuir ? Lui rire au nez ?
Evidemment, la coccinelle était consciente des sentiments que le matou lui portait. Mais jamais celui-ci ne lui avait clairement dit qu'il l'aimait. Ce soir pourrait être une première. Et un sacré bond en avant.
Ladybug, de son côté, avait remarqué le malaise de son camarade. Chat Noir était tendu et ne semblait pas réellement profiter du spectacle qui s'offrait à lui. Il avait l'air préoccupé, et la jeune fille se demandait ce qui pouvait ainsi le tracasser. Elle était sur le point de se pencher vers lui pour lui parler à l'oreille, dans l'espoir qu'il l'entende, mais le bouquet final du feu d'artifice commença.
Les explosions se firent alors carrément assourdissantes, et Ladybug ne voulait pas manquer une miette de ces éclats pétillants. Elle reporta son attention sur les fusions colorées, les yeux remplis d'étoiles. Jamais elle n'avait vu un feu d'artifice d'aussi près.
Et c'était... magique.
Après de longues minutes d'un rêve que Ladybug aurait souhaité être éternel, les « boom » finirent par s'arrêter, laissant place à une vague d'applaudissements.
« Woah, fut tout ce que parvint à prononcer la superhéroïne, encore sous le choc. »
Le sourire de l'adolescente s'élargie de plus belle, et elle se tourna vers Chat Noir pour lui demander ce qu'il en avait pensé. Cependant, elle stoppa net lorsqu'elle se rendit compte de la lueur qui brillait dans les iris verts électrique du matou.
C'est maintenant ou jamais, se convaincu le héros, prenant son courage à deux mains.
« Ladybug... je... »
Au moment où Chat Noir commença à prononcer les trois mots fatidiques, un violent coup de tonnerre éclata dans le ciel, lui volant sa phrase. Le « je t'aime » du héros se fit avaler par le fracas de l'orage, et Ladybug n'entendit donc rien. Cependant, à en voir les joues écarlates de son coéquipier, elle devinait qu'il venait de lui dire quelque chose de concret et sincère.
Ladybug retint un rire, et s'apprêtait à demander à Chat Noir de répéter, mais la pluie commença à tomber violemment, la trempant très rapidement jusqu'aux os. Ne souhaitant pas tomber malade, la coccinelle se releva et fit un bref signe de main à Chat Noir.
« Merci beaucoup pour cette soirée, Chaton. C'était magnifique. »
Et avant même que le félin ne puisse ajouter quoi que ce soit, Ladybug était déjà partie. Enfuie, comme une voleuse.
C'était du Ladybug tout craché.
Agacé, Chat Noir souffla, et serra les dents. L'occasion de dire à sa Lady qu'il l'aimait, lui était encore passée sous le nez.
« Foutu coup de tonnerre. »
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