Il ne faut qu’une seconde à un fusil de la Marines standard pour tirer une balle sur 400 mètres.

« Tourne ! » il y a un tireur ennemi derrière toi, mais Sanji n'a pas le temps de dire tout cela avant d'appuyer sur la gâchette, il suffit de « tourner ».

Il lui faudra quelques minutes pour réaliser qu'il n'avait sérieusement pas envisagé que se retourner pourrait tuer Zoro. Avec le recul, il aurait été beaucoup plus intelligent ; une blessure potentielle n'aurait pas été mortelle sous cet angle. Mais toujours au dos. La honte d'un épéiste.

La vitesse d'un signal traversant un nerf n'est que de 100 mètres par seconde, mais il n'est pas nécessaire qu'il se propage aussi loin qu'une balle. Personne vivant n'a été capable de mesurer le temps de réaction de vie ou de mort d'un vrai Kengo ... tant qu'il réagit infailliblement dès l'instant où il entend l'avertissement, sans doute ni question, négligeant volontairement l'adversaire extrêmement habile avec un grand hache qu'il combat actuellement.

Il faut beaucoup moins d'une seconde à Zoro pour se retourner, Wadou parant un danger dont seul l'instinct et la confiance lui disent qu'il est là.

Il faut une fraction de battement de cœur – mais le temps de Sanji a commodément ralenti jusqu'à devenir rampant – pour que la trajectoire de la balle s'éloigne de la lame comme si cette entaille instinctive avait assassiné les lois de la physique. Sanji se souvient avoir vu Mihawk faire de même avec les balles que le pirate de Krieg lui avait tirées. Il se sent incroyablement fier et ne sait pas pourquoi.

La balle se dirige vers l'adversaire brandissant la hache de Zoro dans la poitrine. Même si le projectile n'est pas près de lui, il brise aussi quelque chose à l'intérieur de Sanji.

Mais il lui faudra quelques semaines pour s’en rendre compte. Quand il le fera, Zoro sourira légèrement et lui demandera ce qui vous a pris si longtemps.

Fin.