Point de vue Rengoku :

Je sens mon corps sombrer dans les profondeurs de l'océan. Autour de moi, tout est calme. Malgré moi, je ferme les yeux à cause du manque d'air. Je sais que je ne vais pas m'en sortir. Je vais couler... Pendant que je continue à me noyer, mes pensées ralentissent peu à peu en même temps que mon coeur. C'est la fin... L'obscurité m'engloutit alors, une sueur froide m'entourant dans ce monde aquatique. J'avais froid, mais chaud à la fois, je ne sais plus très bien. Je me sens couler, alourdi, sombré toujours plus bas. Je ne me sens pas bien du tout.

J'ai toujours eu très peur de l'absence de mes proches dans mon entourage. Mais je n'avais jamais vu, ni senti auparavant que c'était aussi frappant. Ça en devenait maladif, ça en devenais une blessure inutilement ouverte, me mettant dans un état de stress constant. Je devais me cacher derrière mon masque, la petite voix en moi résonnait en me disant que je devais être parfait. Je devais être tout sauf moi.

Si, j'abaisse ne serait-ce qu'un petit peu mon armure, ils me laisseront. La moindre petite brèche et ils ne me parleront plus. Juste ne rien dire, ne rien prononcer, juste crier à l'aide les lèvres fermées, la voix muette. Je vous en supplie, aidez moi, tentait-elle de crier.

J'avais peur de parler, peur de faire pitié et d'être lamentable. Bien que je parle quelques fois c'était toujours trop peu pour les curieux. Je n'avais donc qu'une réaction : me refermer un peu plus sur moi-même et l'écarter de moi sûrement et durement à la fois du jour au lendemain.

Au fond de moi je souffrais tellement et j'aurai tant voulu te le dire... Le dire à toi, toi en qui j'avais le plus confiance mais à qui je n'ai jamais rien dit car mes lèvres restaient éternellement closes. Oh s'il te plaît, je suis désolé, je te fais ressentir du rejet de ma personne en vers toi, excuse-moi. Oh oui, je sais que "désolé" n'est pas toujours ce que tu voudrais entendre.

Mais tu es là, attendant que je te parle, tu es là avec moi. Tu es là, tentant de me comprendre, en réalité tu n'as jamais prétendu me connaître, tu n'as jamais eu de jugement envers moi. J'ai l'impression que quoique je puisse te dire, tu ne feras pas un pas en arrière, mais seulement un en avant.

Je ne te comprends pas, et tu ne me comprends pas, bien qu'on soit humain, démon et amant, toi et moi. Pourquoi essayer de comprendre une personne qui ne te dira sans doute jamais ce qui lui passe par la tête ? Pourquoi ton cœur est comme cela ? C'est moi qui ne comprend pas pourquoi tu n'es pas encore parti.

Pourquoi m'aides-tu alors que tu ne sais rien ? Pourquoi me réconfortes-tu comme tu le fais à chaque fois ? Pourquoi me fais-tu autant réfléchir ? Je n'en ai peut être pas l'air mais de nous deux je suis celui qui pense le plus. Pourquoi essaies-tu de comprendre ma pauvre solitude ?

Pourquoi ? Tu me hausse vers le haut... Pourquoi ? Tu nages avec moi.... Arrête de prendre la peine de colorer cet océan de sa noirceur...Oh s'il te plaît pourquoi tu as glissé en moi comme cela ? Pourquoi nous avons nagé jusqu'au bout de l'océan sans couler... Depuis quand je sais nager ? Oh depuis quand nages-tu avec moi ? Akaza, toi qui m'es si cher...

Akaza : Depuis que j'ai décidé de t'aimer.

Rengoku : J'ai peur Akaza... Je vais te laisser dans cet océan, je le sais...

Akaza : Ironique pour moi, un démon n'est-ce pas ? J'ai décidé de t'aimer ! J'en suis désolé mais tu ne te supprimes pas de moi aussi facilement.

Je crois que je n'ai jamais été aussi content d'être à la surface, blotti dans ses bras. Je l'aime tellement... Il m'a aidé à ne pas sombrer dans cet océan où j'allais me perdre... Il m'a aidé à remonter à la surface.

Fin.