Alone?

SEQ.1 : INT.SOIR/MAISON HARRY.



HARRY : Putain, mais c'est comme ça et pas autrement, tout simplement ! Tu ne pourra pas me changer, tu m'entends là ? Je suis né comme ça et je ne peux pas changer pur te faire plaisir, okay ?

MERE : Tu le devra, Harold. Je veux des petits-enfants, moi. Alors, tu n'as pas le choix. Tu devra le faire pour moi, pour toi, pour la famille. Et pour tes amis aussi. Tu me remerciera plus tard, mon petit.

HARRY : Ooohh ça, non ! Te remercier pour quoi ? M'obliger à épouser une fille et baiser avec pour avoir des gosses ? Tu ne peux pas me forcer, alors n'essaye pas !

MERE : Tu le fera, quoi qu'il arrive. Ce n'est qu'une passade et tu te rendra vite compte de la vérité.

HARRY : La putain de vérité, c'est que je n'aime que le corps des hommes, ça ne te va pas ? Tant pis pour toi, c'est ma vie !

MERE : Tu m'appartiens, Harold. Tu m'entends ? (Harry se bouche les oreilles, tentant de calmer ses nerfs) Tu m'écoutera et tu retrouvera vite la raison. A 17 ans, on ne sait rien de la vie.

HARRY : J'ai essayé. Avec les filles. (Moment de silence) ET J'AI DÉTESTÉ CA, ALORS CROIS-MOI, JE NE REFERAI JAMAIS PLUS CETTE CONNERIE ! TU M'ENTENDS ? (Sa mère tremble en l'entendant et se tient la poitrine) OOOHH, CA FAISAIT LONGTEMPS QUE TU N'AVAIS PAS JOUÉ LA VICTIME ! (fait semblant de pleurer) Ooohh, mon fils est gay, que vais-je faire pour qu'il n'aille pas en enfer ? JE T'AI ENTENDU CE SOIR-LÀ, ET SACHE QUE JE ME FOUS D'ALLER LÀ-BAS TOUT CA PARCE-QUE J'AIME COUCHER AVEC DES MECS !

L'adolescent attrape quelques affaires, les fourre dans un grand sac et sort de la maison en trombe.





SEQ.2 : EXT.SOIR/RUELLE.

Harry voit une tente dressée dans la ruelle dans laquelle il vient de s'engouffrer. Sans y faire attention, il dépose son manteau par terre et s'allonge dessus. Il ferme rapidement les yeux, fatigué. Mais il est vite dérangé.

CLOCHARD : Eh toi ! Oui, toi ! Qu'est-ce que tu fais là ? C'est mon périmètre, ce coin !

HARRY : (se relevant à moitié) Et tu vas me faire quoi ? J'ai rien touché, alors lache-moi.

CLOCHARD : Je ne t'ai pas insulté de voleur. Je veux juste que tu décampes vite.

Il regarde d'en haut Harry, remarquant qu'il a l'air vraiment jeune.

CLOCHARD : Si tu veux faire une fugue, va plutôt chez un ami. La rue, c'est pas pour toi.

HARRY : Tu ne me connais pas, connard.

CLOCHARD : D'accord, d'accord, c'est vrai. Mais c'est surement pas la solution.

HARRY : (incrédule) La solution ?

Le sans-abri le regarde plus gentiment et s'accroupit à son coté. Harry semble toujours perdu.

CLOCHARD : Oui. La rue, c'est loin d'être le remède miracle à tes problèmes. Tu as forcément une personne sur laquelle compter, non ? Alors, va la retrouver au lieu de dormir à même le sol.

HARRY : Et si je n'ai vraiment personne ?

CLOCHARD : Cela m'étonnerait beaucoup. Et puis, tu es trop jeune pour abandonner.

Harry baisse la tête vers le sol et joue avec ses lacets. La main étonnamment douce de l'homme vient se poser sur l'une des siennes. 

CLOCHARD : Si tu es encore chez tes parents, tu peux travailler en dehors de l'école, économiser et partir dès que tu le peux, non ? Tout sera mieux que de rester ici.

HARRY : (relevant la tête) Je ne suis pas venu ici pour qu'on me donne une leçon de vie, d'accord ? Je n'ai pas besoin de ça...

CLOCHARD : Alors de quoi as-tu besoin ? Tu ne peux pas rester dans la rue, petit.

HARRY : Ooohh, arrêtez hein ! On a à peine une dizaine d'années de différence alors pas de « petit » avec moi.

L'homme rigole et regarde avec amusement le petit bouclé. Ce dernier a un léger sourire.

HARRY : Je ne vais pas rester longtemps, j'ai juste besoin de réfléchir un peu...avant d'y retourner.

CLOCHARD : Je comprends. Les parents nous font la vie dure, pas vrai ? (Harry acquiesce) Mais parfois, ils savent juste ce qui est le mieux pour nous. Je ne sais pas trop comment ils font, mais c'est comme une sorte de pouvoir.

HARRY : Donc renier ma sexualité pour faire plaisir à ma mère, c'est le mieux pour moi ?

Le sans-abri s'assoit et réfléchit en ne quittant pas Harry des yeux.

CLOCHARD : J'imagine que non... Donc tu as préféré partir parce-qu'elle n'accepte pas qui tu es ?

HARRRY : Ce n'est pas une fugue. Juste une petite fuite.

CLOCHARD : Désolé, mais je ne suis pas plombier.

Les deux rigolent ensemble, Harry secouant la tête devant tant de bêtise.

HARRY : Ce n'est même pas drôle, mais la situation l'est assez. 

CLOCHARD : C'est certain. Je ne pensais pas tomber sur un ado perdu dans mon coin aujourd'hui.

Harry fait une moue perplexe en entendant le terme employé.

HARRY : Je ne suis pas perdu : je sais qui je suis, ce que j'aime et ce que je veux et ne veux pas faire. Il faut seulement que ma mère le comprenne maintenant.

CLOCHARD : Et même si elle ne l'accepte pas...c'est ta vie, non ? Elle ne pourra pas te contrôler toute ta vie, il faut qu'elle s'en rende compte.

HARRY : Tu aimes les gaufres ?

Le sans-abri reste bouche bée un instant devant le jeune homme.

CLOCHARD : Ca se pourrait, oui. Mais pourquoi ce changement de sujet si brusque ?

HARRY : Parce-que je meurs de faim, toi aussi surement ; et que je connais la meilleure pâtisserie de la ville. Et tu n'as pas le choix : tu m'accompagnes.

CLOCHARD : Et pourquoi donc ? Monsieur aurait-il peur de se promener dans les rues la nuit ?

HARRY : A vrai dire, oui. Je ne pense pas que tous les gens soient aussi sympas que toi.

CLOCHARD : Je suis censé te remercier là ?

HARRY : Seulement quand tu aura enfourné ta gaufre.

Le sans-abri rigole, et commence à suivre Harry, qui se lève et sort de la ruelle.

HARRY : Au fait, je suis Harry.

CLOCHARD : Louis.

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