YangYang x Sungchan
Sungchan touillait nerveusement son café, le regard obstinément fixé sur la surface ondulante du liquide presque froid. En face de lui il entendit l'un de ses amis soupirer avant que l'autre ne dise quelques mots apaisants.
— Je suis désolé mais non, je ne vois pas où est le problème, s'agita Donghyuck. Qu'est-ce qu'il peut te dire ? Rien, ça ne le regarde pas.
— Eh bien, c'est quand même mon petit-ami, glissa le plus jeune d'une petite voix.
— Et ?
Jeno leva les yeux au ciel avant d'asséner une claque sonore à l'arrière de la tête colorée. Donghyuck manqua de s'étouffer avec sa boisson mais ses insultes restèrent bloquées sur ses lèvres lorsqu'il vit la mine abattue de Sungchan et le regard sévère de l'aîné du trio. Le blond termina sa tasse tranquillement avant de prendre la parole et d'essayer d'expliquer le problème pour la quinzième fois à l'idiot sans délicatesse qui lui servait d'ami.
— Hyuck, il envisage d'avouer à son petit-ami avec qui il est depuis deux ans qu'il est asexuel. T'as eu de la chance que ton coming-out se passe bien avec ta famille mais c'est pas le cas pour tout le monde et ça fait peur.
Sungchan hocha vivement la tête, ses doigts continuant à jouer avec la cuillère. Il repoussait depuis de longs mois déjà cette épreuve tellement il avait peur que Yangyang le quitte mais il sentait de plus en plus que son compagnon se posait des questions et il était devenu compliqué de rester évasif. C'était pour cette raison qu'il avait demandé à voir ses meilleurs amis cet après-midi-là, il avait besoin de leurs conseils et de connaitre leur avis. Le problème était que si Jeno lui avait prêté une oreille attentive et avait essayé d'être le plus objectif possible, Donghyuck lui ne comprenait pas pourquoi il stressait. Du coup il se sentait ridicule d'être anxieux.
— Je comprends la théorie, je suis pas débile, râla Hyuck, mais je trouve ça bête de stresser pour ça quand même. Si vous vous aimez, et ça serait quand même mieux depuis le temps que vous êtes ensemble, alors je vois pas ce que ça change que tu ne veuilles pas coucher avec lui. Il se la met derrière l'oreille et puis voilà, comment ils font les célibataires ?
Loin de le rassurer ou de le faire rire, la déclaration du coloré fit monter les larmes aux yeux de Sungchan qui renifla. C'était exactement le problème, il privait Yangyang d'une part importante d'une relation de couple classique et il culpabilisait. Il se détestait de ne pas ressentir ce désir qu'il voyait briller dans les yeux de son petit-ami. Yangyang avait toujours été patient avec lui, il ne l'avait jamais pressé ou forcé d'une quelconque manière. Même pour leur premier baiser, il avait attendu que Sungchan en manifeste l'envie pour l'embrasser mais voilà, entre attendre quelques mois pour une évolution de situation et savoir que cette situation ne se produirait jamais il y avait une différence.
Les mains du jeune homme se mirent à trembler autour de sa tasse et il se vouta sur son siège pour essayer de soustraire son imposante carcasse aux regards des autres clients du café. Jeno remarqua immédiatement qu'il ne se sentait pas bien alors que Hyuck continuait de râler tout seul.
— Hyuckie, tu sais que je t'adore mais là je te demande de la boucler, dit fermement l'aîné. Va payer les consos, je ramène Chan chez lui.
Il se pencha vers le coloré pour lui murmurer quelques paroles que Sungchan n'entendit pas mais la pipelette s'excusa à demi-mots et fila régler au comptoir.
— Prends tes affaires, on va faire un petit tour et je te ramène chez toi.
— Mais, et Hyuckie ? demanda doucement le plus jeune.
— Il va rentrer à pied, ça lui apprendra à parler sans réfléchir.
Sungchan se mordilla l'intérieur de la joue, honteux. Il devait reconnaitre que les mots de son ami ne l'aidaient pas beaucoup, au contraire, et il avait l'impression de respirer un peu mieux sans l'entendre lui rabâcher qu'il ne risquait rien à tout avouer à Yangyang. Le jeune homme était persuadé que son petit-ami l'aimait, ils n'auraient pas emménagé ensemble sinon et ne seraient pas en couple depuis autant de temps.
Jeno s'installa sur le siège conducteur de sa voiture et le brunet se glissa sur la place à côté. Il laissa sa tête appuyer contre la fenêtre, ses prunelles anxieuses ne parvenant pas à décrypter le paysage qui défilait. Une musique douce faisait office de bruit de fond, son ami ne parlait pas et, sans même s'en apercevoir, Sungchan sombra dans un sommeil sans rêve. Il se réveilla une vingtaine de minutes plus tard, la voiture à l'arrêt et Jeno jouant calmement sur son téléphone.
— Je me suis endormi ? marmonna le jeune homme.
Il reçut un simple hochement de tête en guise de réponse et un sourire rassurant.
— Je suis désolé, tu aurais dû me réveiller.
— T'en avais besoin et ça me dérange pas. Je te ramène chez toi maintenant ou tu veux faire autre chose avant ?
Sungchan hésita un instant, son cœur s'emballant comme un fou dans sa poitrine. Il ne voulait pas rentrer affronter Yangyang mais il avait décidé d'être honnête, il devait le faire avant de se défiler à nouveau.
— On peut y aller, merci Jeno.
Le trajet se passa une nouvelle fois en silence mais rien de bien pesant, au contraire il était reposant. Il laissa le temps au jeune homme de retrouver un semblant de calme et d'organiser ses idées pour que sa déclaration se passe au mieux. Il n'avait pas encore trouvé la formulation parfaite lorsque son ami s'arrêta devant l'immeuble où il habitait.
— Dis Jeno, tu penses qu'il va le prendre comment ?
— Je ne sais pas, répondit honnêtement le blond, mais ça ne devrait pas être bien terrible, comme a dit Hyuck il t'aime, tout le monde le sait. Après ça n'empêche pas les mauvaises surprises, il sera peut-être un peu perdu et ce sera à toi de lui expliquer que ce n'est pas que tu l'aimes pas, juste que tu ne ressens pas de désir sexuel mais que ça n'enlève rien à tes sentiments, mais Chan...
— Oui ?
— Si jamais il essaye de te convaincre du contraire promets moi que tu ne te forceras à rien pour lui faire plaisir, c'est tout ce que je te demande. Je vais rester un peu dans le quartier, j'ai des courses à faire alors si jamais il y a le moindre problème envoie moi un message et je passerai te chercher d'accord ?
Rassuré de ne pas être seul si jamais cela se passait mal, Sungchan hocha doucement la tête en esquissant un sourire timide. Il était toujours très anxieux, mais il sentait qu'il pouvait le faire. Il remercia rapidement le blond et sortit sa grande carcasse de la voiture. Il dut se plier un peu pour s'extraire du siège, l'automobile étant assez basse de plafond, mais il put rentrer chez lui.
Le poids sur ses épaules parut s'intensifier alors que l'ascenseur avalait les étages le séparant de son appartement. Dire que d'habitude il aimait plaisanter avec Yangyang sur la lenteur de l'appareil, cette fois il le trouvait bien trop rapide. Ses idées n'étaient pas encore en ordre mais il était trop tard pour faire demi-tour.
Le jeune homme composa le code pour rentrer chez lui, se débarrassa de sa veste et de ses chaussures dans l'entrée avant d'aller plus loin. Il trouva sans difficulté son petit-ami dans le salon, les pieds sur la table basse, l'ordinateur sur les genoux et une paire de lunettes de confort sur le nez. Comme s'il avait détecté sa présence, Yangyang se tourna vers lui et lui offrit un grand sourire. Sungchan le lui rendit un peu maladroitement et s'avança pour aller s'asseoir sur le canapé.
— Chan ? Qu'est-ce qui se passe ? s'inquiéta aussitôt l'aîné en se redressant.
— Je...
Sungchan se mordit l'intérieur de la joue, voilà que les larmes se mettaient à nouveau à lui piquer les yeux. Son compagnon posa ce qui l'encombrait et vint le prendre dans ses bras. Même s'il faisait quinze centimètres de plus que lui, le plus jeune se laissa aller à l'étreinte de Yangyang et le serra fort dans ses bras. Il avait peur, si peur de le perdre.
— Oh mon grand bébé, je suis là, tout va bien.
Les lèvres de Yangyang appuyèrent contre son crâne en de tendres pressions, chatouillèrent le haut de ses oreilles et ses tempes avec une douceur presque irréelle. Les doigts de Sungchan s'accrochèrent à la chemise de son petit-ami, la froissant irrémédiablement, mais cela n'avait pas d'importance. Il avait besoin de sentir la chaleur brulante de Yangyang contre lui, de croire que tout allait bien se passer, que ce n'était qu'une formalité et que son aîné n'allait pas s'arrêter sur ce détail comme l'appelait Hyuck.
— Faut que je te parle, murmura Sungchan entre deux sanglots.
L'autre se décala, l'inquiétude brillant dans ses yeux. Il essuya les joues du cadet avec délicatesse et Sungchan laissa sa tête appuyer un peu plus longtemps que prévu contre la paume de son compagnon.
— Tu me fais un peu peur là, sourit maladroitement Yangyang.
— Non c'est pas... je sais pas, je suis désolé.
— Nounours, dis moi ce qui t'arrive et je t'aiderai d'accord.
— Promets moi juste de ne pas me détester et de ne pas me quitter, pleura Sungchan, c'est tout ce que je te demande.
Son corps de géant agité de spasmes de tristesse, le jeune homme voyait trouble tant il pleurait. Il avait peur, trop peur, il ne voulait plus dire le moindre mot. Yangyang lui sourit avec tendresse en lui caressant la joue.
— Je ne te quitterai jamais, je t'aime bien trop pour ça. Tu le sais non ?
Comme pour prouver ses dires il se pencha et posa brièvement sa bouche sur celle de son petit-ami. Sungchan serra les poings, son cœur croyant de toutes ses forces aux paroles de son compagnon.
— C'est par rapport à... au sexe en fait, murmura honteusement le brunet.
Yangyang fronça les sourcils. Un tic nerveux agita le coin de son œil et il se tendit.
— Est-ce que tu as... avec quelqu'un ?
— Non ! Non, je ne pourrais jamais, reprit plus faiblement Sungchan.
Un air soulagé se peignit sur le visage de l'aîné qui soupira longuement de soulagement.
— Tu m'as fait peur. J'ai cru que... non c'est stupide, je sais même pas pourquoi ça m'est passé par la tête. Tu ferais jamais ça avec quelqu'un d'autre.
— En réalité, je le ferai jamais avec personne, avoua le brunet d'une toute petite voix.
Yangyang se figea, livide.
— Qu'est-ce que tu as dit ?
Le plus jeune prit une profonde inspiration et serra si fort les poings que ses ongles s'enfoncèrent dans la chair de ses paumes et que quelques gouttes de sang perlèrent.
— Je suis asexuel Yangie... je ne veux pas avoir de relations sexuelles, même avec toi. Je suis désolé...
Un poignard se ficha en plus dans le cœur de Sungchan lorsqu'il vit une moue d'horreur se peindre sur le visage de son compagnon et que celui-ci s'éloigna brusquement de lui. Le jeune homme se leva à son tour d'un bond et essaya d'attraper la main de son petit-ami mais celui-ci se déroba.
— Je t'aime, je te le jure Yangie ! Je te promets que c'est pas contre toi !
Un rire dément échappa à Yangyang qui adressa au plus jeune un regard que ce dernier ne parvint pas à décrypter mais qui le blessa profondément.
— C'est pas contre moi ? répéta cyniquement le plus vieux. Putain que si c'est contre moi.
— Je sais que ce n'est pas facile à entendre et je comprends, murmura Sungchan, mais je suis sûr qu'on peut être heureux quand même...
— Tu comprends rien du tout. Putain, tu peux pas comprendre. T'as aucune idée de ce que tu viens de m'annoncer là.
— Yangie...
— Arrête, j'ai pas envie d'être un énorme connard alors je m'en vais. Ne me contacte pas, je le ferai moi-même plus tard. Ou pas, je sais pas encore.
Sungchan resta incapable de bouger alors que son compagnon franchissait presque en courant la porte d'entrée de leur appartement. Il était parti si vite qu'il n'avait même pas pris de veste ou d'affaires. Les larmes affluèrent doucement, puis dévalèrent ses joues comme un torrent intarissable. En pleurs, il appela Jeno qui lui promit d'arriver le plus rapidement possible et qu'ils allaient en discuter calmement tous les deux.
[...]
— Tu n'as toujours pas de nouvelles ?
Jeno fusilla la tête colorée du regard, lui promettant une mort lente et douloureuse s'il n'apprenait pas rapidement à tourner sept fois sa langue dans sa bouche avant de l'ouvrir. Sungchan venait seulement de finir une nouvelle crise de larmes, ce n'était pas pour le relancer.
— Mais quoi à la fin ? Je me renseigne juste, râla Donghyuck.
— Tu penses qu'on serait là à se demander si on foutait ses affaires devant la porte si Chan avait eu de ses nouvelles ? Réfléchis un peu Lee Donhyuck, ça ne peut pas de faire de mal.
— T'es qu'un vieux ronchon.
Sungchan les écoutait se chamailler d'une oreille distraite alors que de ses mains il triturait un lapin en ours en peluche. Yangyang le lui avait offert pour leur un an et il l'adorait mais présent, chaque fois qu'il le regardait il avait envie de pleurer. Son petit-ami lui manquait. Il avait bien évidemment envisagé la possibilité que sa déclaration ne se passe pas très bien et qu'ils se disputent un peu, mais jamais il n'avait cru possible que son compagnon l'abandonne sans un regard en arrière.
— Ca fait presque trois semaines, murmura le brunet.
Les deux autres se turent, sensibles à la détresse de leur ami.
— Il ne reviendra pas, pas vrai ? Il doit me détester...
— C'est qu'il ne te méritait pas et que c'est qu'un chien de la casse s'il te quitte pour une histoire de baise, grinça Hyuck. Le sexe c'est bien mais c'est pas obligatoire, s'il peut pas comprendre ça alors vraiment c'est que t'es trop bien pour lui.
— Décidément, vous les humains vous avez vraiment une vision étriquée.
Sungchan serra l'ours en peluche contre lui, le cœur battant à mille à l'heure. Un inconnu se trouvait dans son salon, comme s'il était chez lui, et les dévisageait comme s'ils n'étaient que des insectes. Jeno fut le premier à se mettre debout et à se positionner devant ses cadets pour les protéger.
— Tu es qui ? Personne ne t'a invité ici, sors.
— Sicheng, et je suis là parce que j'en ai marre de subir les jérémiades de Yangyang. Je prends les choses en main.
Le plus jeune plaqua l'ours plus fort contre sa poitrine, il y avait quelque chose de bizarre avec l'homme en face d'eux. L'inconnu eut un rictus cynique et Sungchan entendit les deux autres hoqueter. Leurs joues se teintèrent de rouge et lui-même sentit une étrange chaleur s'emparer de lui.
— Vous êtes quoi au juste ? s'étrangla Jeno.
— Vous ne voulez pas vous assoir pour en parler ? J'ai peur que ça nous prenne un moment de tout expliquer.
Les trois garçons échangèrent un regard inquiet mais Sungchan finit par hocher la tête. Il ne pouvait nier qu'il était intriguer par le lien entre Yangyang et cet homme dont il n'avait jamais entendu parler jusque-là.
— Est-ce que Yangyang va bien ? demanda le brunet d'une petite voix.
— Absolument pas.
— Ouais ben c'est pas le seul, grinça Donghyuck.
— Sauf que je doute que votre ami ait une décision aussi difficile à prendre, même si je ne doute pas que leur séparation lui pèse.
Sungchan déglutit nerveusement et s'accrocha à la manche de Jeno, son ami le plus proche. Il n'aimait pas du tout ce qui était sous-entendu.
— Quelle décision ? demanda posément le blond.
— Ce n'est pas vraiment ce qui importe pour le moment. Est-ce que vous avez la moindre idée de ce qu'est Yangyang ? Sachez également que tout ce qui sera dit ici n'a pas intérêt à quitter cette pièce, je me chargerai personnellement de traquer et de faire taire celui qui aura l'idée de partager ce que je vais vous révéler.
Quelque chose dans le regard ombrageux fit comprendre à Sungchan que les mots de l'homme étaient à prendre au premier degré, il ne s'agissait pas d'une tournure de phrase quelconque. Il se mordit l'intérieur de la joue et réfléchissant aux paroles de Sicheng, il ne comprenait pas et l'autre ne tarda pas à s'en rendre compte. Il soupira et se frotta les yeux.
— Bon, Sungchan, il faut déjà que tu saches que Yangyang n'a jamais eu l'intention de se moquer de toi ou quoique ce soit du genre, il n'avait simplement pas le droit de t'en parler. Etant d'une plus haute classe, je peux me permettre d'enfreindre quelques règles mais ça ne doit pas se savoir, d'ailleurs s'il savait que j'étais ici il m'empêcherait de vous parler.
— Pourquoi t'es là alors ? râla Hyuck.
— Parce que je m'inquiète pour mon ami. A vous de voir si vous êtes prêts à prendre le risque de connaitre la vérité et surtout si vous êtes prêts à en assumer les conséquences.
Une saveur métallique se déposa sur les papilles de Sungchan lorsqu'il se mordit si fort la joue qu'il en entailla la chair. Il voulait savoir, il voulait comprendre, mais surtout il voulait voir Yangyang. Un long soupir échappa à Sicheng.
— Tu ne pourras pas le voir tout de suite, il n'est clairement pas en état de bouger pour le moment.
— Il n'a rien dit, ronchonna Hyuck.
— Le fait qu'il le pense me suffit, je suis un incube.
Un long silence s'étira pendant lequel aucun des trois garçons ne parla, jusqu'à ce que Donghyuck n'éclate d'un rire tonitruant. Jeno fronça les sourcils et posa sa main sur la cuisse de son cadet en un signe muet pour qu'il se contienne. Loin de se vexer, Sicheng sourit. Un mauvais pressentiment prit Sungchan qui se tendit, juste avant qu'une vague de chaleur ne les percute de plein fouet. Les prunelles orageuses de l'homme muèrent sur l'or et d'épaisses ailes de cuir noir s'étendirent dans son dos. Il regarda sa main, mine de rien, alors que les ongles s'allongeaient pour former des griffes. Les larmes montèrent aux yeux de Sungchan et il cessa de respirer lorsque le démon les regarda narquoisement.
— Je disais, reprit lentement Sicheng, que je suis un incube. Yangyang aussi et il m'a parlé de votre petite... incompatibilité.
— Je crois qu'on a une hallucination collective, murmura Hyuck.
— Tu vas nous faire tuer abruti, boucle-la pour une fois, le rabroua Jeno.
Plutôt de l'avis du blondinet, Sungchan garda la bouche close.
— Je suis venu te faire part de ce qui est en train de se passer et des choix qui s'offrent à toi Sungchan. Yangyang t'aime, il s'est toujours senti coupable de ne pas pouvoir te dire la vérité sur sa nature mais ses sentiments ont toujours été réels. Le souci c'est que nous les incubes, nous nous nourrissons d'énergie sexuelle, sans elle nous mourrons. Il a été choqué quand tu t'es confessé et il s'en veut.
—Je... comprends mieux... je croyais qu'il me détestait...
Sungchan essaya de ne pas s'attarder sur la nature démoniaque de son compagnon, il allait avoir besoin de plus de temps pour l'assimiler. Toutefois il était heureux d'apprendre que Yangyang ne le détestait pas pour ce qu'il était.
— Il a simplement pris conscience des problèmes et des options qui s'offraient à vous rapidement et s'est retrouvé dans l'incapacité de réagir correctement. Il ne pouvait pas te dire qu'il est un incube, ce qui a dû le faire passer pour un sacré con pas vrai ?
Jeno et Hyuck échangèrent un regard coupable, ils ne pouvaient pas nier avoir pensé d'horrible chose du petit-ami de Sungchan. Les explications n'adoucissaient pas la blessure de leur ami mais au moins ils pouvaient comprendre en partie la réaction explosive.
— Yangyang est affaibli pour le moment, il ne s'est pas nourri depuis très longtemps. Je suis venu te prévenir des choix qui allaient s'offrir à vous pour que tu aies le temps d'y réfléchir et que tu puisses savoir aussi ce que tu vas faire avec Yangyang.
Sungchan hocha doucement la tête pour signifier qu'il comprenait.
— La plus évidente serait de rompre. Tu ne veux pas de sexe, il en a besoin pour vivre. Le mieux serait que vous refassiez chacun votre vie de votre côté et que vous oubliez l'autre.
Un poignard se ficha dans le cœur du brunet, il ne voulait pas de ça.
— L'autre solution serait que tu acceptes d'avoir des relations pour qu'il se nourrisse mais...
Sicheng leva autoritairement la main pour tuer dans l'œuf les obstructions de Donghyuck et Jeno.
— Mais, reprit-il, Yangyang refusera. Il ne veut rien t'imposer et ne le fera jamais, c'est d'ailleurs pour ça que sa santé s'est autant détériorée. Je ne te remets pas la faute dessus, c'est son choix, mais c'est pour que tu comprennes qu'il ne te mettra jamais aucune pression.
— Alors il n'y a aucune solution pas vrai ? soupira douloureusement Sungchan.
— La dernière ne plaira à aucun de vous deux, mais c'est la seule que j'ai à vous proposer. Vous restez ensemble, mais tu dois accepter que Yangyang aille se nourrir auprès d'autres personnes. Il n'aimera pas ça, toi non plus, mais c'est tout ce que j'ai à vous proposer pour le moment.
Sicheng épousseta une poussière invisible sur son épaule et fit disparaitre ses attributs démoniaques. Il esquissa un petit sourire compatissant et vint poser sa main sur l'épaule du plus jeune.
— C'est une décision très difficile à prendre et elle ne tient qu'à toi. Yangyang ne peut pas venir te voir et tu ne peux pas te rendre dans l'endroit où il se trouve. Je te laisse de quoi me contacter, quand tu auras pris ta décision nous agirons dans le sens qui convient.
Sans un mot de plus, l'incube disparut dans une explosion de brume sombre, laissant les trois humains seuls et hébétés dans le salon. Sungchan resta à fixer le mur, l'esprit vide. Il n'avait aucune idée de ce qu'il devait faire mais il était sûr d'une chose : même s'il ignorait encore beaucoup de choses sur Yangyang, il l'aimait sincèrement.
Nda :
Désolée pour les fautes, je ne me suis pas relue du tout je ferai ça plus tard ! Je vous laisse avec Salia pour le projet, passez une bonne soirée :)
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