Kun x XiaoJun


Lorsque l'empereur Dong, maître incontesté de la Chine, avait convoqué son fidèle ministre chargé des affaires étrangères, celui-ci s'était senti honoré de bénéficier d'une telle entrevue. Il n'était à son poste que depuis peu, prenait ses marques aussi rapidement qu'il le pouvait, mais ne s'attendait pas à ce que son souverain lui confie une tâche aussi importante aussi rapidement. Convaincre le prince Xiao de joindre son armée à la sienne pour réprimer l'invasion mongole était une mission de la plus haute importance qui ne supporterait aucun échec. Kun s'était incliné, avait récupéré le parchemin retranscrivant sa mission, puis avait rejoint le corps armé que l'empereur avait mis à sa disposition pour son voyage.

Le jeune ministre avait refusé le quadrige qui lui avait été proposé, préférant monter sa propre monture, un cheval de Przewalski, pour mener ses hommes. Le premier choix aurait été plus confortable que de rester de longues heures en selle, mais bien moins pratique pour traverser les zones au sol irrégulier. La mission devait être effectuée rapidement, il ne pouvait se permettre d'être ralenti pour une question de confort. D'une main Kun tenait les rênes de son cheval d'une main, l'autre posée sur l'épée qui pendait à sa ceinture. Ils étaient partis du palais impérial depuis plusieurs jours à présent, une dizaine et les terres du Prince Xiao étaient tout juste en vue.

Kun n'avait aucune idée de ce à quoi pouvait ressembler la tête couronnée. Tout ce qu'il connaissait venait de rumeurs et légendes, les terres du prince étant réputées comme infranchissables tant que ce dernier ne décidait pas du contraire. Le jeune homme espérait que l'autre serait curieux et n'engagerait pas les hostilités de suite, lui laissant ainsi une chance d'expliquer les raisons de sa venue sur son territoire.

La forêt dense qui les entourait les ralentit considérablement, faisant froncer les sourcils au ministre qui voyait le temps filer sans qu'il ne puisse le retenir. La sortie du bois ravit les soldats et Kun lui-même qui soupira de soulagement. Pour immédiatement déglutir alors qu'il se retrouvait cerné avec ses hommes, des hallebardes, lances et épées pointées sur eux.

- Qui êtes-vous et que venez vous faire sur les terres du Prince Xiao ? tonna une voix de stentor.

- Je suis Qian Kun, ministre délégué aux Affaires Etrangère de l'empereur Dong. Je suis ici à sa demande afin de m'entretenir avec le prince Xiao.

- Où se trouve la missive officielle ? Le prince n'a pas été informé de votre venue.

Kun garda sa contenance et son masque impénétrable tout en sortant le parchemin de son étui et de le tendre à celui qui paraissait être le chef de l'unité les ayant encerclé. L'homme lut les quelques mots ponctués par le sceau de l'empereur avant de le rendre à son propriétaire.

- Nous allons vous escorter jusqu'au palais de son altesse. Néanmoins je ne peux garantir qu'il vous recevra, notre souverain n'apprécie pas réellement les arrivées imprévues. Encore moins lorsqu'elles annoncent des ennuis ou des affaires officielles.

Le jeune ministre fut étonné de la réponse du guerrier même s'il se contrôla pour ne rien laisser paraître. C'était une bien curieuse façon de parler de son maître, pourtant il avait également perçu une profonde déférence dans la voix de l'homme. L'armée qui les encerclait se sépara en deux, une partie d'entre elle continuant de monter la garde tandis que l'autre se positionnait de chaque côté de la troupe invitée. Kun fit son maximum pour ne pas laisser transparaitre son malaise et son inquiétude, il devait être l'exemple, le roc pour ses soldats.

Sa curiosité vis-à-vis de l'être régnant sur ce territoire particulier était accrue. Les terres étaient déjà elles-mêmes sujettes aux rumeurs, elles étaient inatteignables pour l'empereur lui-même en raison d'accords, mais également à cause de la puissance militaire qu'elles renfermaient. Les soldats étaient réputés surentrainés, capables de vaincre plusieurs adversaires en même temps, et même si Kun avait du mal à croire tout ce qui était dit, il ne pouvait nier que ce qu'il voyait était intimidant. Comment pouvait être le prince d'une telle contrée ? Il l'avait d'abord imaginé telle une montagne de muscles, avec un regard de glace et le sang chaud, mais les paroles du dirigeant de son escorte lui avaient suggéré une autre image. Celle d'un homme plus jeune, faisant ce qu'il voulait et avec une tendance à n'obéir qu'à ses propres règles. Kun était vraiment très curieux de découvrir laquelle de ses théories était la bonne.

La mâchoire de plusieurs de ses soldats se décrocha lorsqu'ils arrivèrent devant le palais princier et Kun manqua de faire de même. La richesse de lieux n'avait rien à envier au palace de l'empereur. Les dorures, les sculptures, les ornements, tout était hors du commun. Ils s'arrêtèrent à une certaine distance de l'entrée et ils durent attendre que le commandant les accompagnant aille prendre les ordres auprès du prince. Ce dernier revint la mince pincée et l'air subtilement gêné.

- Je vais vous demander d'attendre ici pour le moment, son altesse n'est pas disponible.

- Votre prince doit bien avoir quelques minutes à accorder à l'émissaire de l'empereur tout de même, s'offusqua Kun.

- Je comprends votre désarroi mais le prince n'est pas là pour le moment, une affaire le retient à l'extérieur de son palais et nous ne savons pas encore lorsqu'il sera de retour.

- Puis-je au moins savoir de quoi il retourne ? Qu'est-ce qui est plus important qu'un message de notre souverain à tous ?

L'homme le toisa de sa taille supérieure et un rictus moqueur fit remonter le coin de sa bouche.

- De toute évidence un goûter en plein air.

Kun se figea, peu sûr de ce qu'il venait d'entendre. Un goûter ? Il devait attendre tel un moins que rien dehors, sans aucune indication, parce que le prince avait décidé d'aller prendre un goûter à l'extérieur de son palais ?

- Vous n'êtes tout de même pas sérieux ? interjeta froidement le ministre.

- Je suis on ne peut plus sérieux, tout comme le prince l'est concernant la prise de ses repas. Si cela vous déplait d'attendre je ne peux que vous suggérer de retourner voir l'empereur pour lui faire part de votre déconvenue maitre Qian.

Le jeune homme retint un rire hystérique. Sa première mission diplomatique officielle commençait de la pire des façons possibles. Il allait lui transmettre les salutations impériales comme il se le devait à cet impertinent. Se drapant dans sa dignité bafouée, Kun fit demi-tour et rejoignit ses hommes à qui il expliqua succinctement la situation sans pour autant parler du goûter du prince. Un vent de protestation souffla parmi les soldats épuisés qui avaient espéré pouvoir se reposer de leur éreintant voyage et Kun pinça les lèvres, il les comprenait mais n'avait pas de solution à offrir pour le moment. Ils étaient condamnés à attendre le retour du souverain des lieux et sa décision.

Le ministre décida de laisser une permission à tour de rôle aux hommes fatigués, leur permettant de sa balader et de découvrir les richesses de la ville à défaut de pouvoir les laisser se reposer. Kun remarqua immédiatement que chaque petit groupe était discrètement escorté par des gardes et il se renfrogna, la sécurité était bien plus importante que celle du palais de l'empereur, il commençait à comprendre d'où venait la réputation de ce peuple à la fois soumis et indépendant de l'empire. 



Le retour du Prince ne passa pas inaperçu. Un immense quadrige d'or et de bronze se fraya un chemin parmi la foule agglutinée, celle-ci se fendant pour le laisser passer avec une déférence non feinte. Il était escorté de plusieurs cavaliers armés qui veillaient à ce que personne ne puisse importuner le passager princier. Kun se redressa et épousseta son pantalon de voyage, le visage froid et impénétrable. Il attendait depuis des heures dans l'ignorance de tout, il n'avait plus aucune envie d'être aimable ou souriant. Le capitaine qui ne les avait pas quitté depuis leur arrivée se dirigea vers le cortège et échangea quelques mots avec le Prince avant de revenir vers lui.

- Le prince accepte de vous accueillir pour la nuit à condition que vous vous engagiez à respecter ses règles. Vos hommes doivent déposer leurs armes à l'entrée du palais et seront escortés vers des quartiers dans une des ailes réservées aux invités. Vous serez prié de venir seul pour diner avec le prince et lui énoncer les raisons de votre venue.

- Je n'ai pas l'impression d'avoir d'autre choix que d'accepter, grinça le jeune homme.

- Nous avons toujours le choix maitre Qian. Rien ne vous empêche de retourner auprès de l'empereur.

Hormis le fait qu'il risquait sa tête s'il revenait rapporter un échec, une bagatelle en somme.

- Je vous trouve bien effronté de parler aussi de notre souverain à tous. Ne craignez vous donc pas son courroux ?

- Sans vouloir vous manquer de respect maitre Qian, je crains bien plus la colère de mon prince que celle d'une personne que je n'ai jamais rencontré. De plus nous avons confiance en notre force et nos capacités à nous défendre, et je me permets de croire que vous aussi sinon vous ne seriez pas venu ici pour demander notre aide.

Kun pinça une nouvelle fois les lèvres, touché. L'homme n'avait pas tort, si l'empereur lui-même venait à demander l'aider de ce prince c'était qu'il devait avoir confiance en leur puissance et leur capacité à les soutenir pour la guerre à venir. Refusant de montrer qu'il avait été percé à jour aussi facilement, Kun se détourna et marcha d'un pas raide vers ses troupes. Il les accompagna, se délesta de son épée et de sa dague à contrecœur, avant d'être séparé d'eux et de suivre le capitaine dans un dédale de couloirs luxueux. 

Il fut conduit dans une salle pour faire ses ablutions, et revêtit son hanfu officiel. Le tissu riche et soyeux soulignait la forme tonique de son corps, tandis que les couleurs égayaient son teint. Kun enfila ensuite ses pantoufles de soie et sortit rejoindre son escorte hors de la pièce, le port digne.

- Le prince va vous recevoir dans ses appartements, veuillez me suivre.

Le jeune homme fut surpris de savoir qu'il n'allait pas rencontrer le souverain des lieux dans la salle principale mais dans un domaine plus privé. Il n'avait jamais entendu parler de cette façon de faire et se retrouvait pris au dépourvu. Il se reprit néanmoins rapidement, en tous cas de façade, et suivit son guide. 

Si Kun s'était imaginé tout un tas de choses concernant le prince, rien n'aurait pu le préparer à ce qui l'attendait dans le petit salon privé. Son accompagnant frappa deux fois sèchement à la porte avant de s'effacer et de l'inviter à entrer, restant pour sa part en dehors des appartements de son maitre. Le brun s'avança d'un pas raide, la frustration de la journée n'était pas redescendu malgré la détente provoquée par les ablutions. 

Le prince Xiao DeJun était négligemment allongé sur le côté, son hanfu descendu jusque sa taille dans une tenue négligée qui fit hoqueter Kun. Des bijoux en or ceignaient ses poignets, ses bras et ses chevilles dans une étreinte luxueuse, le tissu de son vêtement tombait sur ses hanches étroites et leurs couleurs chaudes illuminaient le teint de miel de leur porteur. Si le rythme cardiaque du ministre se stoppa sous le choc, le regard de braise du prince le fit repartir de plus belle et il sentit ses joues se parer de pourpre. Personne ne l'avait jamais regardé avec une telle intensité, avec une chaleur telle qu'il avait l'impression que son hanfu fondait pour le laisser complètement nu, à la merci du dirigeant. 

Les lèvres rosées du prince se courbèrent en un rictus amusé, et il passa une main lourdement baguée dans sa courte chevelure corbeau. Une autre chose qui fascinait et déstabilisait Kun. A la cour de l'empereur les cheveux étaient gardés longs, soigneusement noués ou tressés selon un statut social défini. Ceux du prince effleuraient tout juste le haut de sa nuque, balayaient son front et soulignaient l'intensité de son regard. Parfois une mèche se décalait subtilement et laissait apparaitre une oreille couverte de bijoux sous les yeux de Kun qui déglutissait, fasciné malgré lui. 

- Prends place, je t'en prie. 

Le brun fronça les sourcils, soudainement sortant de l'étrange transe admirative dans laquelle il avait été plongé. Le prince se permettait une certaine familiarité déstabilisante et son désaccord se manifesta sur les traits de son visage. 

- Altesse, se courba froidement le ministre. Je me nomme Qian Kun, ministre délégué auprès de l'empereur Dong. 

- Oui oui, installe toi donc près de moi Kun, ronronna le prince. 

Le jeune homme se tendit et se retint de justesse d'hoqueter sous la surprise. Le garçon face à lui n'avait aucune des manières basiques de la cour et semblait se jouer de lui ainsi que de ses réactions. Il n'aimait pas cela, mais sa mission ne pouvant pâtir de ses états d'âme il accéda un peu rudement à la demande. Il prit place sur le coussin épais près du prince et il sentit le regard ardent de ce dernier le suivre sans aucune retenue, épiant le moindre de ses gestes et le déshabillant avec une facilité déconcertante. Kun lissa les pans de son hanfu, rassuré de percevoir le tissu sous ses doigts. 

Deux jeunes femmes manifestèrent leur présence aux portes de l'appartement, puis après en avoir reçu l'autorisation elles apportèrent une myriade de plats typiques, de boissons ainsi que de fruits frais. Ceux-ci attirèrent tout particulièrement l'attention de Kun qui déglutit. Il était parti depuis un long moment déjà, et n'avait pu manger l'un d'eux depuis tout autant de temps. Les fruits perdaient trop rapidement de leur fraîcheur pour qu'il puisse en emmener pendant son périple. 

- Tu peux te servir, l'invita le prince. Je t'assure que la nourriture n'est pas empoisonnée et qu'elle est du meilleur goût. 

- Vous ne vous joignez pas à moi ? 

- Non, je pense avoir abusé sur les collations de l'après-midi, je ne suis pas en mesure quoi que ce soit de plus. A moins que vous n'ayez quelque chose de plus appétissant à me proposer que ces mets. 

Kun détourna le regard, les joues parées de carmin. Il était impossible de ne pas avoir compris le sous-entendu de l'autre ou d'avoir manquer le long regard brûlant qu'il avait promené le long de son corps. Le ministre s'empara d'un verre qu'il vida d'une traite afin de faire passer sa gêne et camoufler sa réaction innée. Il essaya de grignoter quelques aliments, mais les yeux sombres qui ne le lâchaient pas le perturbaient et il abandonna peu de temps après. 

- Puis-je m'entretenir avec vous de la raison de ma venue altesse ? 

- DeJun. 

- Je vous demande pardon ? toussota le brun. 

- Appelle moi DeJun, ensuite je verrai pour ce qui est de ta requête. 

Kun manqua de s'étouffer et une brusque chaleur naquit dans son ventre avant de se propager au reste de son organisme. Il déglutit. 

- DeJun, prononça le jeune homme lentement. 

Un sourire satisfait orna le visage du prince et il se pencha vers l'oreille du ministre. 

- Bon garçon. Si sage, si docile, susurra le prince d'une voix suave. 

Kun fut prit d'un frisson incontrôlable, une chaire de poule qui remonta sinueusement le long de sa colonne vertébrale et hérissa tous les poils de son corps. Il était à présent certain de ne pas se faire d'illusions. 

- DeJun, hoqueta le jeune ministre. Je dois vous faire part de la demande de l'empereur. 

Il n'eut pas l'occasion d'ajouter quelque chose et écarquilla les yeux. En appui sur une main qu'il avait posé près de la cuisse de Kun, DeJun s'était rapproché de lui de manière à ne laisser que quelques centimètres entre leur visage. Le brun cessa de respirer, la surprise lisible sur ses traits et il ouvrit la bouche sans pouvoir parler. Le prince avait usé de sa main libre pour cueillir un grain de raisin qu'il pressa contre les lèvres de son invité. Kun les entrouvrit sans réfléchir et le fruit glissa sur sa langue alors que les doigts du prince s'attardaient sur sa lippe. Il se fit nourrir pendant de longues minutes, noyé dans l'océan noir que constituaient les orbes de DeJun, avant de comprendre dans quelle situation il se trouvait. 

- DeJun, paniqua le jeune homme. Que faites- vous ? 

- Il me semblait vous avoir vu regardé le raisin lors de son arrivée, je ne fais que vous en offrir quelques grains, sourit le noiraud. 

- Je vous remercie, mais vous ne devriez utiliser vos mains pour cela. Je-

Kun fut une nouvelle fois coupé, mais cette fois-ci par une paire de lèvres avides qui se pressa contre les siennes. La main du prince alla détacher le lien qui retenait ses cheveux, et ceux-là s'échouèrent en une longue cascade brune sur ses épaules. La bouche de Kun s'ouvrit pour laisser filtrer sa stupéfaction, et la langue de DeJun profita de l'occasion pour se faufiler dans la brèche. Elle caressa l'autre, déposa en son cœur un grain de raisin, avant de se retirer en laissant une traînée chaude et humide sur la lippe inférieure du brun. 

- Cette façon de faire vous convient-elle mieux maitre Qian ? chuchota le souverain contre son oreille rubiconde. 

Kun gémit sans pouvoir se retenir, et quelques secondes après il était poussé sur le dos, ce dernier appuyé contre le sofa et le prince le surplombant. Kun eut à peine conscience que la ceinture de son hanfu était défaite, puis que celui-ci s'ouvrait pour dénuder son corps, subjugué par la bouche de DeJun contre la sienne. Les mains du prince le survolaient avec délicatesse, allumaient un brasier dans son être innocent et ses doigts s'accrochèrent aux épaules musclées et dénudées. Ses pensées étaient embrouillées, il aimait ce qu'il ressentait, était complètement sous le charme du noiraud, mais la vision de la missive impériale apparut brusquement dans son esprit et il repoussa DeJun, haletant. 

- Non, bredouilla Kun. J'ai une mission très importante, je dois vous parler. 

Le prince fit la moue, ses bijoux brillèrent à la lueur des lampes, et il se réinstalla correctement, tout en restant à proximité du jeune ministre, dans un soupir nonchalant. De ses doigts bagués il fit glisser une mèche brune derrière une oreille rougissante, amplifiant l'état de celle-ci alors que le visage de Kun s'embrasait sous l'attention. 

- Remettons cela à demain. Je n'en ai pas envie ce soir. 

- Tout ne peut pas se passer selon vos envies, s'offusqua l'invité. 

- Pourquoi pas ? Je suis le prince, sourit narquoisement DeJun. 

- Je dois vous transmettre la volonté de l'empereur et m'assurer que vous accepterez sa demande. 

Le prince soupira, et sans se départir de son rictus suffisant il l'enjoignit à poursuivre. Kun souffla de soulagement et se détendit, se forçant à rester insensible à la lueur vorace qui dansait dans le regard de nuit. 

- Comme vous ne pouvez l'ignorer, la guerre contre les mongoles est inévitable. L'empereur souhaite rassembler son armée pour faire face à cette menace et il demande votre participation. Il sera bien évidemment généreux concernant votre rétribution.

- Que pouvez-vous donc me promettre afin de me convaincre de sacrifier mes hommes dans une guerre qui sans cela ne nous atteindrait pas ? 

- Ce que vous souhaitez, prononça rapidement le brun. L'empereur s'engage à exaucer le moindre de vous souhait et à combler chacun de vos désirs afin de bénéficier de votre soutien. 

- Es tu sûr de pouvoir me promettre une telle chose Kun ? murmura langoureusement DeJun d'une voix traînante. 

- Bien évidemment. L'empereur n'a qu'une parole et je suis porteur de sa volonté. 

Le sourire en coin du prince s'accentua et, avant que Kun n'ait le temps de réagir, il le fit basculer sous lui pour le dominer de toute sa hauteur. Il se pencha, s'arrêta tout contre ses lèvres, leur souffle brûlant se mêlant en une étreinte étouffante. 

- Je te veux toi, Kun. Je te veux dans tous tes états, dans mon palais, dans mon lit, au creux de mes bras. Je veux te dominer et que tu me domines, que tu prononces mon nom, que tu sois mon ombre et que tes yeux ne voient personne d'autre que moi. Je veux que tu renonces à l'empereur pour devenir l'un des miens, le mien. Je veux te faire du mal et du bien, te blesser et te chérir, je te veux. Peux-tu réellement me promettre tout cela ? chuchota DeJun contre sa bouche. Peux-tu me promettre ton cœur, ton corps et ton âme, une allégeance sans limite et un amour sans conditions ? 

Une décharge pure parcourut le corps de Kun et ses poings se serrèrent dans le vide, incapable de savoir de quelle manière il était censé réagir. Il avait été formé à négocier des terres, des trésors et des promises. Jamais la possibilité qu'il fasse partie du marché n'avait été évoqué par qui que ce soit, il ne l'avait jamais envisagé et pourtant. Alors qu'elle aurait dû l'horrifier, la demande était loin de le rebuter. Elle faisait courir une rivière de lave dans ses veines, entretenait un feu dans son ventre et faisait pulser son cœur avec une intensité nouvelle. 

L'ardeur présente dans les yeux de DeJun s'apaisa et son sourire se faisait plus doux alors qu'il caressait du bout des doigts le visage de Kun. 

- Je te laisse la nuit pour réfléchir à mon offre. Un garde se tiendra devant la porte de ta chambre, si jamais tu préfères venir rejoindre la mienne, susurra le noiraud. Sinon j'attendrai ta réponse demain matin. 

Le prince se leva dignement et s'éloigna de quelques pas, rejoignant une porte que Kun n'avait pas remarqué jusqu'à présent. Il lui adressa un sourire de connivence et lui souhaita une agréable nuit avant de le laisser seul avec ses pensées. Kun prit une profonde inspiration et se leva, les genoux tremblants. Il ne savait pas encore quelle serait sa décision finale, mais ce prince trop sûr de lui venait de faire s'effondrer toutes ses convictions en une soirée et avait enflammé son corps comme jamais personne ne l'avait fait avant lui. Kun avait du mal à calmer les battements de son cœur malgré les minutes qui passaient et, lorsqu'il fut dans sa chambre, prêt à s'endormir, la première image qui s'incrusta sous ses paupières fut celle du délicieux corps à moitié nu de DeJun l'invitant à le rejoindre dans ses quartiers. 







Nda : 

Voici donc mon OS pour le pairing constitué de Kun et de XiaoJun ! J'espère que vous avez aimé le lire, moi j'ai aimé l'écrire en tous cas x) j'étais très inspirée mais j'ai malheureusement dû le couper, sinon je partais sur du 20 000 mots et j'ai pas le temps ni la foi ^^" Bref, j'espère que ça allait et je vous laisse avec Salia pour le prochain ! 

N'hésitez pas à nous laisser vos avis, ça nous fait très plaisir de savoir ce que vous pensez de nos écrits ;)

Dalion~ Kiss :3

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