Kun x Renjun
Kun planta ses talons dans les flancs de sa monture, la poussant à aller toujours plus vite quand bien même l'animal faisait son maximum. Le jeune homme était essoufflé, mais surtout la peur lui serrait les tripes. S'il était rattrapé il signait son arrêt de mort, il serait pendu avant qu'il n'ait le temps de s'en rendre compte.
— Allez, vas plus vite, marmonna Kun entre ses dents serrées.
C'était dangereux de galoper à cette vitesse dans la forêt, un accident pouvait arriver à chaque seconde. Il se plaqua contre l'encolure du cheval pour éviter une branche qui lui aurait sinon certainement crever un œil et jeta un rapide regard derrière lui. Il ne les voyait pas encore mais il les entendait, il savait que la garde était à ses trousses et qu'elle se rapprochait de lui à chaque instant. Kun vérifia que la sacoche contenant son butin était toujours bien là et il la serra contre lui, il ne pouvait pas la laisser tomber. Après tous les risques qu'il avait pris il ne pouvait pas échouer maintenant, pas si près du but.
Son cœur battait comme un fou dans sa poitrine, il allait être fait comme un rat. Dans l'espoir de gagner un peu de temps, il tenta le tout pour le tout. Kun fit ralentir sa monture et sauta au sol, roulant sur celui-ci avant de se remettre debout. Il claqua immédiatement sa main sur la croupe du cheval, lui faisant reprendre sa course effrénée, mais sans lui sur son dos. Cette tentative de diversion ne fonctionnerait pas longtemps, mais peut-être que ce serait suffisant pour lui sauver la vie.
Kun sauta, ses mains accrochant une épaisse branche d'arbre et il s'y hissa à la force de ses bras. Ses bottes en appuis sur l'écorce rugueuse, il resta accroupi alors que la garde royale passait sous son perchoir sans le remarquer. Le jeune homme en cessa de respirer, priant silencieusement pour qu'aucun de ces hommes n'ait l'idée de lever la tête. Il soupira de soulagement quand ils continuèrent leur chasse sans le voir, mais il attendit quelques secondes supplémentaires pour être sûr qu'il ne risquait plus rien.
Il descendit de son perchoir d'un bond souple et entrouvrit la sacoche. A l'intérieur, un paquet de pièces d'or scintillantes.
— Vous m'en faites voir de toutes les couleurs mes jolies, souffla Kun. J'espère au moins que vous en valez la peine.
Le jeune homme referma la poche en peau et se fit craquer le dos.
— En route.
Il avait une longue route à faire pour rejoindre le village, surtout maintenant qu'il n'avait plus de cheval. Enfin, ce n'était pas comme si c'était le sien à l'origine. Le voleur s'arrêta un bref instant pour évaluer sa position et frissonna, il avait la désagréable impression d'être observé. Tendu, il porta la main à la dague qui pendait à sa ceinture mais personne ne se manifesta.
— Le stress va me rendre complètement fou, déjà que je me parle à moi-même.
Kun passa une main rêche dans sa chevelure blonde comme les blés, il devait se remettre en route sans plus attendre. Il fit attention à ne pas aller sur la route principale et à prendre la direction opposée à celle de ses poursuivants, pourtant ça ne l'empêcha pas de tomber sur une patrouille quelques kilomètres plus loin. Le jeune homme se figea, blanc comme un linge. Comment avait il pu ne pas les repérer avant qu'il ne soit trop tard ?
Il espéra pendant un court instant pouvoir passer son chemin sans être reconnu mais ses espoirs furent vite anéantis lorsque les gardes pointèrent leurs épées sous sa gorge.
— Voleur, l'apostropha l'un d'eux, tu pensais pouvoir dérober le trésor de sa majesté et t'en sortir ? Tu seras pendu haut et court avant la fin de la journée pour ton crime.
— Oh pitié, vous ne pouvez pas me laisser y aller pour une fois ? Le roi n'a pas besoin de cet argent, son peuple si.
— Le roi a tout pouvoir sur ses terres, cet or est le sien et tu vas payer pour avoir essayé de t'en emparer. Saisissez-vous de lui !
Kun serra les mains autour de sa bourse et tenta de s'enfuir mais il fut vite rattrapé et ramené à la clairière. Jeté au sol, le voleur cria lorsque son trésor lui fut dérobé et qu'on le frappa au visage.
— Vous-, gronda le jeune homme avant de s'arrêter.
Les yeux écarquillés, il en oublia de terminer sa phrase, la bouche encore ouverte. Les gardes ne le voyaient pas puisqu'ils étaient face à lui mais Kun ne pouvait détacher ses yeux de la scène. Derrière les hommes du roi, la nature bougeait. Les branches des arbres ondulaient et le jeune homme poussa un cri lorsque l'une d'elles fendit l'air à toute vitesse pour frapper l'un des gardes. L'homme s'écrasa plusieurs mètres plus loin, la nuque pliée dans une position impossible.
Terrifié, le blond profita tout de même de la confusion qui s'abattit sur la garde royale pour ramper sur le sol et aller récupérer sa sacoche tombée au sol. Il s'y accrocha de toutes ses forces, allongés sur le ventre, tandis que ses yeux scrutaient avec une fascination morbide la danse macabre qui s'effectuait devant lui. Les bras perçaient la chair, écrasaient et projetaient les hommes comme de vulgaires brindilles si bien que quelques minutes plus tard, seule la respiration hachée du voleur était perceptible. Il était le seul survivant de ce massacre incompréhensible.
— Qu'est-ce qui vient de se passer...
Ses jambes tremblantes furent incapables de supporter son poids et il retomba sur les fesses, juste à côté d'une tête solitaire.
— Ne crains rien.
Kun cria. Une créature se tenait devant lui, d'un genre qu'il n'avait jamais vu, ce n'était ni un humain ni un animal. Fin, elle avait les dimensions d'un tout jeune homme aux traits délicats. Des cheveux couleur de l'automne tombaient jusqu'à ses genoux, ondulant comme s'ils étaient animés par une brise invisible. Le garçon, il pouvait au moins l'affirmer puisque l'apparition ne portait aucun vêtement, s'accroupit devant lui et tendit le bras. Kun loucha lorsque l'ongle frais appuya sur le bout de son nez. Au moins n'était il plus focalisé sur les étranges marques en forme de feuilles dessinées sur tout le corps de l'autre ou sur ses oreilles pointues.
— Que- qu'est-ce que tu es ? bafouilla le blond.
La créature soupira et se releva, le toisant de sa petite hauteur.
— Je suis une hamadryade, qu'est-ce que cela t'apporte de le savoir ?
— Je-
Kun ne sut que dire, en effet cela ne lui serait à rien, il ne savait pas ce que c'était.
— Bien ce qu'il me semblait. Tous les humains sont aussi ignorants ou tu es une exception ?
— J'imagine qu'en tant qu'homme du bas peuple je ne fais pas partie des plus éduqués, navré de te décevoir.
Le jeune homme était amer. Il avait bien conscience de ne pas être particulièrement intelligent mais de là à être rabaissé par un gamin tout nu, il y avait des limites.
— Tu ne fais pas partie des hommes de métal.
Déboussolé par la phrase soudaine, Kun bégaya.
— Non.
— Ils te voulaient du mal, tu les as ennuyés ?
— Je leur ai volé quelque chose et ils voulaient la reprendre.
— Ils seront ennuyés si tu la gardes ?
Kun gloussa nerveusement, il venait de faire un certain trou dans le budget du roi. A défaut de réellement lui causer des problèmes, cela devrait au moins atténuer un peu la qualité du prochain bal.
— Un peu, oui.
— Très bien, dit simplement l'hamadryade.
— Attends, tu vas repartir comme ça ?
Le jeune homme s'étrangla. Il ne voulait pas se retrouver seul au milieu des cadavres, au moins la créature semblait motivée à le protéger même s'il ne savait pas pourquoi.
— Oui. Que devrais-je faire d'autres ?
— Tu pourrais au moins me dire qui tu es ! Et pourquoi tu fais tout ça ? Tu ne crains pas les représailles du roi ?
— Et toi ?
— Mon village mourra sans cet argent, nous n'avons pas les moyens de cultiver ou d'acheter des vivres sans ça. C'est mourir en essayant de tous nous sauver ou mourir de faim sans rien faire, j'ai choisi.
Kun répondit honnêtement, au fond de lui il sentait que c'était la meilleure chose à faire. De plus il ne voyait pas quels ennuis cela pourrait lui apporter de dire la vérité.
— Tu es particulier.
— Je ne suis pas certain que ce soit un compliment, maugréa le blond.
— Très bien, je suis Renjun, l'un des gardiens de la forêt et je ne crains pas les représailles de votre roi puisqu'il est déjà en train de détruire la forêt pour armer ses soldats. Je n'ai rien de plus à perdre. Il prend les vies que j'aime, je lui rends la pareille lorsque je le peux et sache, humain, que le jour où il viendra en personne je m'assurerai de faire de sa mort une douloureuse agonie.
Kun frissonna, il ne faisait aucun doute que l'hamadryade était plus que sérieuse dans ses propos. Le jeune homme déglutit.
— Alors tu m'as sauvé parce que ?
— Parce que si tu leur causes assez de tort pour qu'ils te pourchassent à ce point c'est que tu peux m'être utile. Je t'ai sauvé la vie, tu as une dette envers moi n'est-ce pas ?
Le blond plissa les yeux et resserra son étreinte sur sa sacoche pleine.
— J'ai besoin de cet or.
— Et moi je m'en moque de cet or, parfait ?
Kun cligna des yeux, perplexe.
— Cette chose qui brille ne vaut rien pour moi, mais si elle est si chère à ton roi alors tu vas tout lui voler et je t'y aiderai. Je veux détruire ceux qui s'en prennent à mon territoire, à mes protégés, mais je ne peux pas y aller moi-même, je ne peux m'éloigner de mon arbre alors tu vas y aller pour moi. En échange tu pourras garder tout ce que tu trouveras et je ferai de toi mon émissaire, je te confierai certains de mes pouvoirs pour t'aider dans ta quête.
— Si je refuse ?
L'hamadryade regarda simplement les restes déchiquetés à ses pieds et Kun déglutit. Le message était plus que clair. Le jeune homme se redressa alors et tendit la main à la créature.
— Très bien, faisons équipe Renjun et dépouillons le roi.
Nda :
J'aimais l'idée et je me suis foirée à la réalisation, je suis super déçue mais j'ai déjà recommencé plusieurs fois sans parvenir à un meilleur résultat... Les OS c'est vraiment ma bête noire x) Je vous laisse avec Salia pour le prochain, heureusement elle est plus douée que moi (par conter son pairing est affreux, rip à elle)
Dalion~ Kiss :3
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