Kun se laissa tomber dans son lit, lessivé de sa journée de travail. Il adorait son job, être garde corps était une vraie passion mais son client était une plaie et il passait plus de temps à jouer la babysitter qu'à réellement faire ce pour quoi il avait été engagé. Le châtain se força tout de même à se lever afin de prendre une bonne douche chaude. Il ne mangea pas ce soir là et se coucha directement, la journée de demain s'annonçait tout aussi longue que celle d'aujourd'hui. Malgré la fatigue, il ne trouva pas le sommeil tout de suite, se contentant de fixer le plafond. 

Le Chinois avait quitté sa terre natale afin de suivre des études en Corée il y avait de cela quatre ans. Il venait d'entrer dans la vingtaine à ce moment là et avait des rêves plein la tête. Le jeune homme avait suivi des cours et un entraînement afin de devenir garde du corps, réussissant haut la main. Il était donc entré dans la vie active juste après, décrochant des petits contrats pour surveiller des magasins de nuit. Ce n'était pas vraiment ce qu'il avait souhaité mais Kun avait pris ce qu'il y avait afin de pouvoir se payer un toit et de se faire un peu d'expérience pour pouvoir rajouter des lignes sur son CV. 

Il lui aura fallu un an et demi, presque deux, avant de rencontrer Doyoung qui était maintenant son patron. Le noiraud était à la tête d'une grosse agence de sécurité et après discussion il avait fini par intégrer le Chinois dans son entreprise. Kun eut donc la chance d'exercer son métier grâce à lui et par la même occasion il put se faire des amis, dont deux autres étrangers comme lui. Chittaphon, Yukhei et lui même formaient un bon trio en plus d'être les meilleurs dans leur domaine. 

Sa vie avait finalement prit un autre tournant le jour où son chef lui avait confié un nouveau contrat. Doyoung lui avait expliqué qu'un de ses amis haut placé dans le monde de la politique avait fait l'objet de menace et que son fils avait été également visé. Le père, Taeyong, avait déjà deux gardes du corps en permanence avec lui mais son enfant unique non et l'homme politique avait vraiment peur pour la sécurité de son fils. Ce fut donc ainsi que le châtain rentra dans l'équation et intégra la maison Lee. 

Taeyong lui avait fait aménager un sorte de studio au sein de son immense maison pour que le jeune homme puisse, de une, avoir un endroit rien que pour lui et, de deux, être le plus près de son enfant adoré en cas de besoin. Kun s'était rapidement habitué à la vie dans la maison Lee à une exception : son insupportable client Lee Jaemin. 

Jaemin avait terminé le lycée depuis peu et entamait des études supérieures afin de suivre les traces de son père un jour. Monsieur Lee était à la tête d'une grosse chaîne d'entreprise en plus d'être une figure importante de la politique coréenne. Son unique fils avait donc pour projet de prendre sa suite en tant que PDG mais il lui fallait travailler dur pour arriver à son but. Le Chinois admirait la détermination de son client mais bien vite l'image du gentil fils à papa qui était timide était tombé pour révéler un vrai démon. 

Le rose passait son temps à embêter son garde du corps, lui faisant subir certains de ses caprices par pur plaisir de l'ennuyer. Il passait aussi son temps à le reluquer et à lui faire des remarques déplacées, ne manquant pas de faire rougir Kun. Bien que le plus jeune ne soit pas désagréable à regarder, il était son client et en aucun cas il ne devait et ne pouvait avoir ce genre de relation avec lui. De plus, si Taeyong apprenait que son fiston s'était littéralement fait son protecteur il ne donnait pas cher de sa peau. Doyoung risquait aussi de l'étriper et il préférait éviter. Il se souvenait encore de la remontrance dont avait fait l'objet Chittaphon pour avoir flirté avec Sicheng, son client. 

Jaemin était réellement un appel à la luxure mais le châtain ne pouvait pas se permettre de craquer, malgré l'intérêt non dissimulé que le plus jeune lui portait. Sa vie en ce moment se résumait donc à surveiller l'étudiant et à faire en sorte de ne pas céder à la tentation et de lui sauter dessus. C'était bien plus épuisant que ce que n'avait pu imaginer le Chinois. Il s'endormit difficilement cette nuit la, l'image du rose en tête. 

Le réveil le lendemain matin fut difficile pour Kun. Il avait eut des rêves plus ou moins acceptables par rapport à son protégé pour son plus grand malheur. Le Chinois n'avait absolument aucune envie de se lever mais le devoir l'appelait et il ne voulait pas faillir à sa tâche. Il s'habilla d'un t-shirt à manches longues noir et d'un pantalon de la même couleur. Il vérifia qu'il avait bien tout son matériel avant de quitter son logement et de se rendre sur son lieu de travail, même si cela impliquait ne monter qu'un escalier. 

Il croisa Johnny, un des gardes du corps de monsieur Lee. Ce dernier manqua de lui rentrer dedans tant il descendait rapidement. 

- Oh pardon Kun. 

- Il n'y a pas de mal. Tout va bien ? 

- Oui, je ... J'ai juste oublié quelque chose dans le salon. Désolé je ne voulais pas te rentrer dedans. 

- Aucun problème. De toute façon tu ne m'aurais pas fait assez mal pour me mettre en arrêt de travail et éviter le démon. 

L'Américain ne put retenir un rire face à l'appellation que le châtain avait employée pour désigner le fils de son patron. 

- Justement, il t'attend dans sa chambre. Mais avant Taeyong voudrait te voir dans son bureau. Tu peux y aller maintenant, son rendez vous n'est pas encore arrivé, il est seul avec Yuta. 

- Parfait merci de l'info. A plus tard Johnny, passe une bonne journée. 

- Merci, bon courage à toi avec le diable. 

Kun monta les marches et se rendit directement au bureau du père de son client. Il frappa à la porte de monsieur Lee et attendit que ce dernier ne lui autorise d'entrer. Le châtain pénétra dans la pièce et salua les deux hommes qui étaient présents. 

- Bonjour monsieur.

- Bonjour Kun. Ta nuit a été bonne ? 

- Oui merci monsieur. Johnny m'a dit que vous vouliez me voir. 

- Oui, je vais être obligé de me déplacer et d'être hors de la maison pendant deux bon jours. Yuta et Johnny seront avec moi bien évidemment mais je voulais te prévenir. 

- Bien monsieur. 

- Jaemin est dans sa chambre, comme d'habitude. Il n'a pas l'air bien cependant, je ne sais pas si c'est à cause de ses examens ou bien parce qu'il y a autre chose mais bon. J'espère qu'il ne te mènera pas la vie dure. 

- Ne vous en faites pas monsieur, votre fils n'est pas difficile. 

Yuta retint difficilement un rire et Taeyong regarda le garde du corps en face de lui, un léger sourire sur le visage. 

- Tu sais, j'ai conscience que mon fils n'est pas un ange. Aller, je vais devoir te mettre à la porte, mon rendez vous arrive d'ici peu. Je pars juste après cet entretien. Bonne journée Kun. 

- Bonne journée monsieur. 

Le Chinois sortit du bureau après avoir salué son patron et son collègue. Il prit une grande inspiration avant de se diriger vers la chambre du rose. Kun arriva en peu de temps, frappant doucement à la porte. Il attendit que le plus jeune l'autorise à entrer. Aucune réponse ne lui vint, le rendant inquiet. Le châtain entra donc rapidement dans la pièce, ouvrant le battant en bois avec fracas. Sa pression redescendit directement lorsque qu'il vit son client sur son lit, un casque sur les oreilles. Il pouvait entendre la musique d'ici, expliquant pourquoi le fils de son patron n'avait pas répondu. Légèrement irrité, il lui retira le casque. 

- Combien de fois je vais devoir vous dire de ne pas écouter la musique si fort ? 

- Bonjour Kun, je vais bien et toi ? 

- Vous ne pouvez pas être conscient du danger qui vous entoure. Si ça n'avait pas été moi qu'est ce qui aurait pu arriver ? 

- Kuninou, mes seules interactions sociales sont avec toi depuis que papa a fait appel à Doyoung. Pas que cela me déplaise au contraire. 

Le rose joua des sourcils, faisant lever les yeux du plus vieux. Il était déjà épuisant de si bon matin. 

- Arrêtez avec ce surnom. 

- Alors arrête de me vouvoyez. 

Le Chinois se pinça l'arête du nez, clairement épuisé. Il n'avait pas forcément bien dormi et sa patience avait des limites. Il ne se sentait pas de devoir gérer les caprices du rose, venant presque à regretter son job en tant que gardien de nuit. Et puis il avait plutôt l'impression de vivre comme une gouvernante pour le fils de son patron et non pas comme un vrai garde du corps. Il passait son temps à se chamailler et le plus jeune faisait tout pour le provoquer, dans tous les sens du termes. 

- Je ne peux pas me permettre autant de familiarité avec vous. 

- Parce que avec Johnny ça gène pas ? Et Yuta ? 

- Ce sont des collègues. 

- Et alors ? Je suis ton client non ? 

- Oui et ? 

- T'es pas obligé de répondre à mes demandes ? 

- Je suis votre garde du corps, pas une sorte de nounou ou de pote. Mon patron, officiellement, c'est votre père ainsi que Doyoung. 

- Tu me suis partout, le seul moment où on n'est pas ensemble c'est quand je suis dans la salle de bain ou quand je vais dormir et tu oses me dire que tu n'es pas un pote ? Tu pourrais au moins me tutoyer c'est pas comme si je te demandais la mer à boire. 

- Il en est hors de question. 

Jaemin se leva de son lit pour se planter face à son garde du corps. Il n'y avait qu'un simple centimètre de différence mais étrangement le châtain se senti petit face à son client qui ne semblait clairement pas content de la réponse. 

- Pourquoi tu sembles t'entendre avec tout le monde, tu as tout le temps le sourire mais dès que tu es avec moi tu changes ? Tu arrives à te montrer familier et souriant avec l'autre là pourquoi pas avec moi ? 

- Vous êtes mon client. Mon rôle est de vous protéger, pas de vous paraître plus agréable. 

- Qu'est ce que Johnny a de plus que moi ? 

- C'est un collègue et ami. Vous êtes le fils de mon patron et mon client. J'ai un devoir à remplir et c'est de vous garder en vie quand vous sortez de chez vous, de vous surveiller et de vérifier que personne ne souhaite vous porter atteinte. 

Kun regretta ses paroles quand il vit la peine se peindre sur le visage du rose. Lui qui semblait toujours si sûr de lui semblait vexé par le répondant du plus vieux. Jaemin ouvrit la bouche mais aucun son ne sortit. Le garde du corps crut presque apercevoir les yeux du plus jeune devenir humide mais ce dernier se tourna, ne lui permettant pas de voir s'il avait vu juste. 

- Je compte pas sortir aujourd'hui, tu peux partir. Tu peux même aller rejoindre ton collègue préféré si tu préfères. 

- Je ne vais rejoindre personne d'autres que vous. 

- Je ne veux pas te voir. 

- Je ne suis pas un valet que vous pouvez congédier comme ça. 

- T'es pas non plus mon ami donc t'as rien à faire dans cette chambre. 

Jaemin se mit de nouveau face au châtain. Kun n'avait jamais vu une expression si froide sur le beau visage du rose, lui provoquant un léger frisson. Bien que le plus jeune soit insupportable, jamais il n'avait été en colère ou bien aussi sec. Le Chinois ne comprenait pas vraiment le changement de caractère de son client, mais il avait l'impression d'avoir fait quelque chose qui ne fallait pas et qu'il était l'unique responsable de la mauvais humeur du jeune homme en face de lui. Et que Johnny n'était pas non plus tout blanc dans cette affaire. 

- Il y a eu quelque chose entre vous et Johnny ? 

- Pas que ça te regarde. 

- Votre bien-être m'importe. De plus votre père vous trouve étrange et cela l'inquiète. S'il y a quoi que ce soit, vous pouvez toujours vous confier à votre père ou moi même.

- Pourquoi je me confierais à un mec qui ne me considère pas plus que son salaire ? J'ai pas besoin de ta pitié. 

- Monsieur je ...

- Le démon veut être seul. Va donc rejoindre ton pote avant qu'il ne parte pendant deux jours. 

Le châtain devint livide. Bien qu'il fasse toujours attention à ne pas dire du mal de ses clients dans le doute de représailles, le rose semblait connaître le surnom qui lui était attribué dans son dos. Kun, qui était pourtant un garde du corps entraîné ne savait pas quoi répondre face à la déclaration du plus jeune. Il se sentait étrangement honteux et avait l'impression d'être un petit garçon mit face à sa bêtise.  

- Monsieur ...

- Ce n'est pas la peine de te justifier. Je ... Je sais pas pourquoi mais je m'attendais à mieux venant de toi. Il faut croire que tu es comme tous les autres. Tu ne m'apprécies pas plus que ça, tu restes juste car mon père est influent. Je te pensais différent, j'ai sincèrement cru que ... Qu'on ... Laisse tomber. Va donc rejoindre Johnny et laisse moi seul. Je ne veux voir personne aujourd'hui, je ne compte pas sortir non plus. 

- Jaemin. 

Le rose, qui s'était de nouveau mit de dos, se retourna. Une larme avait coulé sur la joue du plus jeune, fendant le coeur du Chinois. Il avait été trop loin et il avait déçu son client, celui qui lui faisait le plus confiance. C'était de sa faute si les événements avaient prit cette tournure, de sa faute si Jaemin était blessé. Il s'approcha de lui avec lenteur et posa ses mains sur les épaules du fils de son client, veillant à ne pas être trop brusque dans ses mouvements. 

- Je ne sais pas exactement ce qu'il y  eu entre Johnny et vous ni ce qui ce passe vraiment pour que vous soyez irrité mais je tiens à m'excuser si je vous ai blessé. Mon devoir est de vous protéger pas de vous faire du mal, peut importe la manière dont c'est fait. Je ne vais pas vous forcer à parler si vous ne le désiré pas mais sachez que je reste à votre disposition et que si vous avez besoin de moi pour quoi que ce soit, je serais la. 

Le Coréen renifla discrètement et planta son regard dans celui du plus vieux. Jaemin ouvrit la bouche mais la referma aussitôt, rompant le contact physique qu'il y avait entre eux sans grande délicatesse. Le rose alla vers sa porte de chambre et fit un signe de la main à son garde du corps. 

- Sors d'ici s'il te plait. 

- Je ne partirai pas d'ici sans bonne raison et sans être sûr que vous n'êtes pas en danger. 

- Le seul danger pour moi ici, c'est toi. Je ... Je ne veux plus te voir de la journée, je ne veux pas partir et je ne veux pas non plus que tu viennes m'ennuyer. Fais ce que tu veux, passe même du temps avec Johnny avant qu'il ne parte. Après tout, tu vas pas pouvoir le voir pendant deux jours, deux jours où tu ne pourras pas me critiquer. 

- Je ne vous critique pas. 

- Tu ne fais pas d'éloges de ma personne non plus. 

- C'est vrai. Et pour votre information, il ne se passe rien entre mon collègue et moi. Je ne sais pas comment cette idée vous est venue en tête mais sortez vous cela de l'esprit. 

- Ne me fais pas croire qu'il n'y a pas que l'Américain dans tes pensées. 

- Non, il n'y a que vous. 

Kun sentit son cœur arrêter de battre. La fatigue qu'il avait accumulée plus la conversation qui lui était plus que déplaisante l'avaient poussé à bout, le poussant à se confesser de façon inattendue. Bien que le Chinois n'ait jamais nié son attirance pour son client, l'idée même de lui avouer ne lui avait jamais traversé l'esprit. Le feu aux joues, le plus vieux quitta finalement la pièce, n'osant plus croiser son regard. Jaemin avait immédiatement fermé la porte, laissant Kun sur le pas de sa chambre dans tous ses états. 

- Mais qu'est ce qui m'a pris ? Bordel, quel abruti. 

Le garde du corps se tapa le front avec le plat de sa main, maudissant son honnêteté et sa spontanéité. 

- Si Doyoung apprend ça, il va me pendre. 

Il fallut plusieurs minutes au Chinois avant de reprendre ses esprits. Malgré son envie de fuir et de s'enterrer au fin fond de son lit, il ne quitta pas le seuil de la chambre de son client. Il ne pouvait pas se permettre de quitter son poste, même s'il venait de subir une humiliation. 

Le reste de la journée se passa sans encombres, Kun évitant soigneusement toutes conversations avec le rose. Jaemin, qui avait dû quitter sa chambre deux fois en tout, n'avait pas chercher le contact non plus. Il avait été étonnamment sage pour une fois, surprenant et soulageant le châtain. Après avoir fait ses contrôles habituels, le Chinois avait regagné sa chambre. Après un rapide repas et une douche bien plus que méritée, le garde du corps enfila un sous vêtement propre avant de se glisser dans ses draps frais. Le souvenir de sa confession l'empêcha de fermer l'oeil tout de suite, toujours honteux d'avoir laissé ses sentiments transparaitre devant son client. Il finit par s'endormir, l'image du rose dans son esprit. 

Kun se réveilla en sursaut au beau milieu de la nuit. Outre son rêve agité, il avait ressenti une présence et le poids sur son lit avait mis ses sens en alerte. Il fut à la fois surpris et soulagé de voir Jaemin assis sur le rebord du matelas. Malgré l'obscurité dans la pièce, il n'eut aucun mal à reconnaitre son client. Il alluma la lampe sur sa table de chevet, ce qui lui permit de mieux voir l'intru. Le Chinois voulu lui faire une remarque mais la mine triste du plus jeune l'en dissuada. 

- Qu'est ce que vous faites ici ? 

- Je voulais te parler. 

- Maintenant ? On pourra pas remettre ça à demain matin à tête reposée ? 

- Je n'arrive pas à fermer l'oeil. Je ... Je suis désolé. 

- Pour ? 

- Mon comportement, mes paroles ... Je m'en veux d'avoir surréagi. 

- Vous pouviez pas vous en vouloir à huit heures au lieu de trois heures du matin ? 

- Kun. 

- Pardon, je vous écoute. 

Le fils de l'homme politique prit une grande inspiration. Il se rapprocha de son garde du corps, qui s'était assis dans son lit. Une fois assez proche de lui, le plus jeune reprit la parole. 

- Hier matin, j'ai entendu ta conversation avec Johnny. C'est comme ça que j'ai appris le surnom que tu me donnais. Et même si ça ne m'a pas fais plaisir, je ne peux pas nier que je suis insupportable. Surtout que j'ai aussi eu l'occasion d'entendre une autre conversation entre l'autre et Yuta et c'est là que j'ai su que l'Américain t'appréciait plus que de raison. J'ai ... Enfin ... Ca m'a mis hors de moi. De plus, te voir aussi proche et de t'entendre parler aussi aisément avec lui m'a fendu le coeur. 

- Pourquoi ? 

- Je ... 

- Vous ? 

- Je t'apprécie plus que tu ne le penses. 

- C'est à dire ? 

- Je suis amoureux de toi. 

Kun ne sut pas comment réagir. Cette soudaine révélation l'avait pris de court, lui coupant presque le souffle. 

- Jaemin, jouer avec les sentiments des autres ce n'est pas bien.  

- Je suis un grand blagueur et je ne prends pas tout au sérieux mais s'il y a bien une chose qui est sûre, c'est que je suis sincère concernant mes sentiments. 

- Depuis quand ? 

- De ? 

- Depuis quand vous ressentez ça ? 

- Depuis le premier jour où j'ai posé les yeux sur toi. 

Le châtain passa une main dans sa chevelure en désordre. Soit il était encore en plein rêve, soit son séjour dans la maison Lee risquait réellement de s'écourter plus vite que prévu. 

- Kun, dis moi quelque chose. 

- Moi aussi. 

Le plus jeune planta son regard dans celui de son garde du corps. 

- Quoi ? 

- Moi aussi, je ressens quelque chose pour toi. 

- Tu ... Tu viens de me tutoyer ? 

- C'est tout ce qui t'as marqué ? 

- C'est choquant aussi. 

- Je vais te mettre à la porte si tu continues. 

- Pardon. 

- Je ne pourrais pas te dire ce que je ressens exacctement, c'est tout nouveau pour moi. Mais une chose est sûre, on ne peut pas être ensemble. De une ton père m'assassinerais et de deux tu as un bel avenir devant toi. Je ne serais pas toujours ton garde du corps et on risque d'avoir de sérieux problème. 

- Même si ... Même si on fait ça discrètement ? 

- Jaemin. J'ai sincèrement envie d'essayer quelque chose avec toi mais je ne peux pas.

- Pourquoi ? Kun, je suis prêt à tout pour que ça marche. Et même si mon père ou même ton patron le découvre je ferais tout ce que je peux pour qu'on reste ensemble. Je ne supporte pas l'idée que tu puisses être le garde du corps de quelqu'un d'autre, que tu puisses être à une autre personne que moi. 

Le Chinois vit le rose loucher sur ses lèvres avec envie. Il avait envie de goûter lui aussi à ce fruit défendu mais il ne voulait pas mettre toute sa carrière en feu. Finalement, Jaemin décida pour eux, embrassant délicatement le plus vieux. Abandonnant toutes résolutions sur le moment, il encercla la taille de son client afin d'approfondir le baiser. L'échange devint plus fiévreux, à tel point que le plus jeune termina assis sur les cuisses du châtain. A bout de souffle ils se séparèrent, reprenant difficilement une respiration normale. 

- Je ne veux pas abandonner. 

- Jaemin, je ne peux pas. 

- Et si je te vire ? 

- Et bien je risque de me faire engueuler et d'avoir du mal à retrouver du boulot. 

- Et si je t'embauchais en CDI ? 

- C'est à ton père d'en décider. 

- Je suis prêt à tout pour te garder avec moi. 

Kun n'eut pas le courage de protester plus, la fatigue le frappant de plein fouet. 

- Nous devrions remettre ça à demain, parler à tête reposée. 

- Nous sommes déjà demain. 

- Jaemin. 

- Pardon, pardon. 

Le rose se leva à contre coeur, se dirigeant vers la porte. Il se tourna une dernière fois vers le Chinois, le sourire aux lèvres. 

- Je ne lâcherais pas l'affaire. Maintenant que je sais que je ne te laisse pas indifférent, il est hors de question que je te laisse filer. Parole de Lee, je ferais tout pour goûter à nouveau tes lèvres. 

Le plus jeune quitta la chambre, laissant le garde du corps seul. Kun s'allongea de nouveau, enfouissant sa tête dans son coussin. Il ne savait pas ce que l'avenir lui réservait mais une chose était sûre : en plus d'avoir briser ses règles, Jaemin allait être encore plus intenable. 

Le plus vieux ne trouva pas le sommeil cette nuit la, repassant en boucle la scène surréaliste dans sa tête. Même si au fond de lui tout était un rêve, il ne pouvait pas nier que le baiser échangé, la chaleur de la peau du fils Lee et ses mains parcourant son corps lui semblait plus que réelle. Il ne savait pas comment cette histoire allait se terminer mais il voulait de nouveau avoir le plus jeune contre lui, quitte à devoir transgresser une nouvelle fois les règles. 

Voilà ! 

Autant j'aime bien mon début, autant la fin est nulle désolée :/ Je suis désolée pour l'attente, j'ai une semaine de congés je vais faire de mon mieux pour publier ! 

J'espère que l'OS vous plait, n'hésitez pas à me dire ce que vous en avez pensés :D 

A la prochaine pour un nouvel OS, 

S~