Johnny avait toujours tout eu. Depuis sa tendre enfance ses parents avaient tout fait pour que leur fils unique ne manque de rien. Pas qu'ils soient dans le besoin financièrement mais son père et sa mère avaient voulu combler leur absence du mieux qu'ils le pouvaient auprès de leur fils. Alors tout ce qu'il pouvait désirer il l'avait obtenu en un claquement de doigt.

En grandissant il était devenu un beau jeune homme et il le savait. Toutes les femmes et tous les hommes étaient à ses pieds, sans exceptions. Le noiraud ne passait que très rarement ses soirées seul. Tout le monde rêvait d'être en sa compagnie ou encore de juste pouvoir passer à côté de lui. Rien ne lui résistait.

Rien sauf lui. Et cela l'ennuyait au plus haut point. Il n'y avait qu'un seul être qui était capable de lui résister dans ce monde et lui seul avait eu l'audace de lui dire non. Même si au début Johnny avait été outré par ce comportement, faire succomber cette personne était devenu un objectif, puis une obsession. Le millionnaire voulait absolument l'avoir près de lui et seulement pour lui seul. Mais pour le moment il lui résistait toujours.

Shotaro hantait ses pensées jours et nuits. Le jeune homme et lui s'étaient rencontrés lors d'une des nombreuses soirées organisées par ses parents. Le brun était dans un coin à attendre patiemment, un verre à la main. Johnny se souvenait encore de l'avoir approché avec toute l'assurance qu'il possédait, le plus petit n'avait pourtant pas plus prêté attention à sa personne.

Le noiraud avait d'abord pensé qu'il était juste timide. En engageant la conversation il avait eu du mal à avoir des réponses de la part de ce garçon. Son interlocuteur ne semblait vraiment pas intéressé mais le millionnaire n'avait pas abandonné. Il avait ainsi pu savoir son prénom, qu'il avait neuf ans d'écart avec cette créature et que l'autre avait dû suivre ses parents ici. Malgré l'écart d'âge, le plus vieux avait tenté une approche et avait expliqué à Shotaro qu'il avait bien un moyen de l'occuper et que celui-ci impliquait d'aller dans la chambre du propriétaire des lieux.

Le brun l'avait regardé droit dans les yeux avant de lui dire non. Le jeune homme était parti sans un mot de plus et l'avait laissé planté là, sous le regard choqué des convives. Ce moment était resté à jamais gravé dans la mémoire du noiraud. Et depuis ce jour il n'avait jamais cessé de courir après Shotaro dans l'espoir de l'avoir pour lui. Au début à cause de son ego blessé, puis cet objectif était devenu une obsession et il voulait pouvoir montrer au monde entier que ce garçon était à lui.

Malheureusement, pour ne rien arranger dans ses plans, un élément perturbateur s'était rajouté et il répondait au doux nom de Kun. Ce parasite était apparu un beau soir lors d'un dîner de charité. Comme à son habitude Johnny avait cherché Shotaro et après l'avoir trouvé il était allé le rejoindre pour ne plus le lâcher au plus grand malheur du plus jeune. Et c'était à ce moment précis que l'autre avait fait son entrée.

Le millionnaire avait déjà entendu parler de ce type. Un pauvre mec devenu un grand homme grâce à son entreprise. Tout le monde était à ses pieds ce qui avait le don de l'énerver. Ce truc semblait hypnotiser la foule mais Johnny ne comprenait pas pourquoi. Il ne le trouvait pas beau et cet homme semblait vide d'intérêt.

Mais apparemment le jeune garçon brun ne partageait pas son avis. Il se souvenait du regard que son Shotaro avait posé sur cette chose. Des étoiles pleins les yeux, le brun était concentré comme jamais. Se sentant observé, Kun avait fini par relever le regard pour croiser celui du plus jeune. Comme attiré, le plus vieux avait avancé à grands pas jusqu'au jeune homme.

Le plus petit n'avait plus prêté attention au millionnaire de la nuit. Ce parasite l'avait gardé vers lui et ils avaient passé la soirée ensemble. Johnny ne s'était jamais remis de ce moment.

Maintenant ses soirées consistaient à voir les deux hommes flirter sans gêne devant lui, mais le grand Seo Johnny ne s'avouait pas vaincu. Il avait donc tout préparé dans sa tête pour pouvoir coincer le brun et lui avouer ses sentiments. Il avait prévu de sortir le grand jeu pour pouvoir impressionner son Shotaro. Il allait forcément succomber à ses charmes.

Ce fut donc en cette douce soirée marquant le début de l'été que le millionnaire mit son plan à exécution.

Shotaro était arrivé dans les premiers invités. Le noiraud n'avait pas perdu de temps pour directement aller le voir.

- Bonsoir Shotaro ! Comment vas-tu ?

- Bonsoir Johnny. Je vais bien merci. Et toi ?

- De même. J'espère que tu as passé une bonne journée.

Le plus jeune leva le regard vers son aîné.

- Ça ne te ressemble pas d'être aussi aimable.

- Je sais être gentil tu sais, j'ai un bon fond.

- On ne dirait pas. Mais ma journée a été bonne.

Le brun semblait vouloir arrêter la conversation ici. Mais Johnny n'allait pas laisser cela se produire.

- Tu es très élégant dans ton costume.

- Merci. C'est Kun qui me l'a offert quand nous sommes allés faire du shopping en ville.

- Tu as de bons goûts.

- Il l'a choisi pour moi.

Le sang du millionnaire bouillonnait mais il tenta de ne rien laisser paraître devant le jeune homme.

- Vous faites souvent des sorties tous les deux ?

- Dès qu'il à un moment de libre. Je sais qu'il se libérerait si je lui demandais mais j'en profite pour bosser de mon côté aussi.

- Tu sais que si tu veux sortir tu peux me demander. Je serais ravi de t'accompagner.

- Ok.

Sentant que la conversation allait s'éteindre de nouveau le plus vieux chercha un autre sujet de discussion. Il avait l'habitude qu'on s'intéresse à lui et non l'inverse. Mais pour son Shotaro il ferait tous les efforts qu'il pouvait.

- D'ailleurs comment ça va les études ?

- J'attends les résultats des examens.

- Cool. Tu me diras ce que tu as eu comme résultats. Ce n'était pas trop dur ?

- Non. Kun m'a aidé pendant mes révisions. Donc ça allait.

Encore une fois le brun parlait de ce type. Il était pire que le choléra aux yeux de Johnny. Mais même si son adversaire avait une longueur d'avance le noiraud ne déclarait pas forfait. Et puis pourquoi un vieux truc comme ce Kun voudrait d'un jeune garçon de douze ans son cadet ? Pareil pour son Shotaro, pourquoi voudrait-il d'un type aussi vieux ? Neuf ans d'écart c'était correct. Le millionnaire se disait que peut être c'était un plan du plus petit pour le faire craquer ? Cela aurait du sens et expliquerait pourquoi il se faisait désirer et sa soudaine passion pour ce vieux machin.

- Vous faites beaucoup de choses ensemble.

- Oui.

- C'est une bonne chose d'avoir quelqu'un pour t'aider. J'ai des professeurs particuliers si tu as besoin d'aide pendant ton cursus.

- Je n'en veux pas, merci de la proposition.

Commençant à perdre patience, le plus vieux tapa un peu du pied. Quand il aperçut son Némésis arriver à grand pas vers eux il décida d'abandonner son plan et de foncer directement. Il attrapa le poignet de Shotaro et le força à le suivre à l'extérieur du bâtiment. Le plus jeune se débattait, ne rendant pas la tâche facile pour le millionnaire.

Une fois dehors il lâcha son brunet préféré et planta son regard dans le sien.

- Tu es fou ou quoi ? Pourquoi tu m'as traîné ici ?

- J'ai quelque chose à t'avouer.

- Tu ne pouvais pas le faire à l'intérieur ?

- Je t'aime Shotaro.

Le plus petit arrêta tout mouvement. Johnny crut même voir sa respiration se couper. Il était sûr de lui faire de l'effet mais il n'imaginait pas à ce point-là. Il s'avança doucement vers celui qui hantait ses pensées depuis longtemps pour lui caresser doucement la joue. A peine l'eut-il touché que l'étudiant reprit ses esprits et écarta violemment sa main.

- Ne me touche pas.

- Désolé. Si tu n'es pas à l'aise avec ce genre de démonstration pour le moment je n'en ferai pas.

- Johnny.

- Oui ?

- C'est non.

Le noiraud ne comprit pas tout de suite où voulait en venir le brun. Il tenta une nouvelle approche mais le plus jeune se recula.

- Non ? De quoi non ?

- Je ne t'aime pas.

Johnny eut la sensation de prendre une douche froide.

- Comment ça ?

- Je ne t'aime pas. Je ne suis pas amoureux de toi et je ne te veux pas dans ma vie en général.

- Mais...Tu t'es fait désirer pour finalement me rejeter ? J'ai été trop vite ?

- Tu ne comprends pas. Je me suis fait désirer de rien du tout, je ne suis juste pas intéressé par toi. Il va falloir que tu apprennes à te dire que le monde ne tourne pas autour de toi. Tout le monde ne te veut pas.

Le millionnaire sentit la colère monter en lui.

- C'est faux ! J'ai tout ce dont une personne pourrait rêver ! Je suis riche, beau, intelligent...

- Tu es surtout nombriliste. Tu ne penses qu'à ta petite personne. On t'a toujours tout donné. Tu es riche ? Non tes parents le sont, tu ne travailles même pas. Tu es beau ? Tout le monde n'est pas du même avis que toi. Si tu es si intelligent que ça, remets toi en question.

- J'ai toutes les femmes et tous les hommes à mes pieds.

- Tes parents sont influents et riches. C'est tout. Personne ne veut de toi pour toi. Les gens t'aiment pour ce que tu peux leur donner.

Le noiraud retint ses larmes, il se sentait humilié. Comment osait-il lui parler comme ça ?

- Shotaro, tu es ignoble. Avec tout ce que j'aurais pu t'apporter tu oses refuser ? Et tu m'humilies en plus ?

- Ignoble ? Tu ne m'aimes même pas ! C'est juste parce que je te dis non. Tu ne m'aurais rien apporté du tout. Et je ne t'humilie pas, je te dis ce que tout le monde pense de toi.

- Shotaro...

- Tu ne m'aimes pas. Tu es incapable d'aimer autre que toi. De toute façon mon cœur appartient à Kun.

- Ce type ? Tu n'as aucune chance. Il est trop vieux.

-C'est toi qui dis ça ? Décidément j'aurai tout entendu ce soir.

Sans attendre plus longtemps, le brun tourna les talons pour pouvoir rentrer à l'intérieur de la salle. Johnny se sentait mal. Comment ça avait pu finir ainsi ? Le plus jeune s'arrêta en chemin, se tournant une dernière fois vers le millionnaire.

- Au fait pour Kun, on sort déjà ensemble. Je t'ai donné quelques indices plusieurs fois ces derniers temps mais tu ne m'écoutes jamais. Au revoir Johnny.

Le plus jeune retourna à la soirée qui se passait non loin de là et le noiraud pu voir Kun attendre son petit-ami vers la grande baie vitrée de la salle de réception. Shotaro sauta dans les bras de son copain et ils s'embrassèrent. Cette vision fut le coup de grâce pour le millionnaire qui sentit son cœur se déchirer dans sa poitrine. Il venait de se faire humilier et abandonner dans ce petit jardin.

Plusieurs personnes passèrent près de lui mais il ne reçut aucun regard. Johnny se sentait vide. La réalité le frappa : il était seul. Il se rendit compte que ce que lui avait dit Shotaro n'était pas faux. Tout le monde s'en foutait de lui. Il n'était personne sans son argent. Il n'était rien. Le noiraud décida de rentrer chez lui, le cœur serré. Il voulait juste tout oublier. Il voulait tout effacer et recommencer.

Voilà ! Bon c'est pas folichon mais je tâcherais de faire mieux la prochaine fois ! Shotaro passe pas avec tout le monde c'est compliqué de trouver des idées xD Mais je l'aime comme il est x)

N'hésitez pas à me dire ce que vous en avez pensé ! Je vous laisse avec le prochain OS, celui de Dalion :) 

S~