~~ Urge(nce) ~~ Terushima Yuuji (Part 3)
— Merde, tu es si serré... Si je me laissais aller, je serais déjà venu plusieurs fois sur ton joli petit cul...
Mais moi, je veux qu'il se laisse aller. Quel est l'intérêt qu'il se retienne de son côté ? Je ne m'y prends quand même pas si mal que ça. Non, ses râles et tout son corps me disent qu'il est bien. Je n'ai aucun doute la dessus. Je me cambre alors davantage et joue de mes hanches pour essayer de reprendre un peu le dessus sur ce rythme qu'il m'impose.
— Pourquoi tu veux autant te retenir ? C'est p-
Il se couche alors sur mon dos pour atteindre mon oreille et m'y glisse quelques mots qui me rassurent alors et me font taire en douceur. Tout le paradoxe de ce gars me rend folle. Ses paroles douces se mêlent si bien avec l'impétuosité de ses gestes.
— Chuut... Chaque chose en son temps... Pour l'instant tu passes en premier.
Ses murmures dans le creux de mon oreilles, entrecoupés par ses coup de bassins, crispent le bas de mon ventre avec délectation. Sa langue est bien là mais pas encore là où je la voudrais. Sa petite boule de métal rebondit à la base de ma nuque et remonte langoureusement jusqu'à mes cheveux qu'il écarte comme il peut. Ses mains empoignent, agrippent, malmènent, cette pauvre croupe offerte à ses seuls desseins. Pas de claques franches mais à chacun de ses gestes, ses doigts semblent vouloir fusionner avec ma peau. Ses doigts s'enfoncent dans le moelleux de mes fesses et ne se lassent pas de les malmener jusqu'à me faire gémir entre mes dents serrées. Je pousse de lourdes lamentations sous cette fausse douleur qui redouble mon entrain et m'oblige à me cambrer en arrière, courber le creux de mes reins, pour lui exposer toujours plus de mon intimité. Ça ne semble pourtant pas être assez. Il met divinement à contribution toute l'adresse de ses doigts et écartent toujours plus ces bouts de chair insolents d'avidité, s'appropriant une vue toujours plus dégagée de toute mon intimité. Je n'ai plus aucun secret pour lui.
Plus rien.
Je suis toute à lui.
Il se redresse de nouveau derrière moi et continue à faire jouer ses pouces sur mes fesses. Puis, tout en maintenant cette pression enivrante, ils glissent en mon centre et viennent caresser avec lenteur, mes petites lèvres élargies par son sexe qui poursuit sa course folle. Il les écarte doucement, les touche, les flatte, les amadoue à sa convenance, puis les abandonne un instant pour remonter juste un peu et venir effleurer le seuil de mon fondement. Ses mains suivent le mouvements et remontent plus franchement sur ma croupe pour se positionner elles aussi plus haut.
Encore juste assez attentive, je comprends son intention mais j'hésite à savoir s'il va oser. Son pouce touche alors plus franchement cet autre orifice et la surprise me fait arrondir le dos. Je sens aussitôt le torse de Terushima venir à la rencontre de ma colonne voûtée par la défensive. Ses mouvements ralentissent au point de juste garder notre connexion mais il est bel et bien encore présent en moi, c'est indéniable.
— C'est dommage de faire sa timide maintenant.
— Teru... c'est...
Il marque un instant. Seuls nos souffles courts habillent dorénavant le silence qui nous entoure.
— C'est toi qui décide, reprend t il alors avec une douceur inattendue malgré l'aggravation évidente de sa voix. J'ai envie de te découvrir toute entière mais, si ça va trop loin pour toi, n'ai pas peur de m'arrêter. Ça n'a aucun intérêt, et surtout ça ne m'intéresse pas, si tu te forces.
Il est à l'écoute malgré toutes ces avances appuyées. Malgré cette pression insistante dont j'ai fait l'objet. J'ai encore le pouvoir de dire non à n'importe quel moment. Cette simple mais pourtant si cruciale révélation me crée comme une libération. Celle de pouvoir être moi-même avec lui sans peur d'être incomprise, sans craindre de le décevoir, sans honte.
— Je veux...
— Plus fort...Qu'est ce que tu veux exactement ? Dis le moi plus fort, princesse, souffle-t-il de sa voix si suave. Tu le veux ?
— S'il te plaît, vas-y, le conjuré-je tout en cambrant de nouveau mon dos à son extrême. Je te veux... toi... ton doigt...
— Supplié comme ça avec ce visage si indécent, c'est moi qui me sens obligé maintenant. Tu es vraiment une vilaine fille à me mettre devant autant de responsabilité.
A ces mots, il se relève et me libère de son poids exceptionnel de suprématie. Son aura m'a écrasé de sa simple présence et il pourrait me faire ce qu'il veut. Pourtant même s'il semble vouloir prendre ce qu'il veut, il m'a demandé mon avis et mon cœur a bien failli ne pas s'en remettre. Je n'ai pas le temps de me remettre de mes émotions qu'une autre sensation vient engourdir mon esprit déjà dépourvue de toute sa lucidité. Son pouce s'enfonce mais je me serre.
— Détends toi. Tu verras, tu vas vite apprécier. Fais moi confiance.
J'essaye de l'écouter mais il me faut toute ma volonté pour me détendre et le laisser entrer. Je le laisse entièrement faire et ce doigt me provoque des sensations indescriptibles. J'aprecie malgre ce sentiment de gene. Une nouveauté qui me laisse perplexe mais qui prend tout son sens lorsque Terushima reprend sa folle calvacade en moi. Une boule de plaisir se forme et grandit dans le bas de mon ventre avant de me pousser avec force à chaque secousse qu'il m'assène.
Il ravage indécemment ma raison au rythme envoûtant de ses coups de hanches déterminés. Plus il me percute, plus je veux qu'il continue. Plus il prend possession de moi, plus je voudrais qu'il reste à jamais.
— Je veux graver à jamais ce moment dans ta mémoire et pour toute la semaine sur ton corps et dans tes chairs. Que tu te rappelles l'habileté de ma langue, la dextérité de mes doigts, la fermeté de ma queue. Tu pourras plus jamais m'oublier après ça.
Même en plein effort, il ne s'arrête jamais de parler et, comme si ce n'était pas encore assez, il joint aussi ses gestes à ses paroles. Son endurance m'effraie mais cette appréhension est agrémentée d'une excitation toute particulière, un frisson nouveau et singulier.
Je ne sais plus où j'en suis. Je ne veux pas qu'il s'arrête de m'abreuver de ses discours décousus mais je n'arrive plus à penser. Je veux quand même sentir chaque exaltation sur ma peau, chaque parole caresser mes oreilles, chaque mot envahir mes sens avec délice. Mais pourtant, tout est flou dans ma tête. Plus rien n'a de sens.
— Arrête... Imploré-je dans une expiration lourde alors que mon corps subit les assauts de sa passion dévastatrice.
— Oh vraiment ? Tu veux que j'arrête ?
Il ralentit alors mais ce manque soudain, ravage ma raison. Ce n'est pas ça que je voulais dire. Je ne sais plus, tout est confus. Cette effusion de tendresse et tous ses discours délibérément déroutants ne forment presque plus rien d'intelligible dans mon esprit et m'embrouillent. Tout ce que je suis capable de savoir avec certitude, c'est qu'il est hors de question qu'il me laisse encore en plan.
— Non... continue...
A ces mots, sa main remonte sans attendre le long de ma colonne avec une lenteur languissante suivie de près du reste de son corps. Il s'allonge de sorte que sa poitrine se presse de nouveau contre mon dos. Il profite alors de cette proximité retrouvée pour me mordre la base du cou tout en continuant de me chuchoter à l'oreille son flot de paroles toutes plus excitantes les unes que les autres et me gratifier de quelques coups de bassin. Chaque occasion est bonne pour s'approprier mon corps, me parer de ses marques, m'enivrer de son odeur, graver mes chairs de son passage, m'enchainer à sa présence.
— Tu sais pas à quel point c'est bon...?
Tout mon être a déjà sa petite idée mais je suis à bout de souffle et aucun son cohérent ne daigne se former dans ma gorge sèche. Ses assauts sont bruts, intenses, explosifs. Mon corps tangue, emporté par son déhanché, ivre de ses baisers, enivré de son odeur, éperdu de son toucher, grisé par sa passion. Je renonce à lutter et l'autorise à m'enlever loin dans des contrées de plaisirs infinies par la tempête qu'il déchaîne entre mes cuisses. Je me laisse emporter par la houle de sa langue qui tangue et ravi la mienne. Je m'abandonne dans l'océan de ses bras qui m'enveloppe de leur immensité. J'arrive a peine à garder la tête hors de l'eau, ma respiration devient si courte et si rapide qu'il m'est presque impossible de reprendre mon souffle mais, à chaque fois que je pense m'écrouler, je suis rattrapé par des bras forts et solides. Ma bouée de sauvetage instable à laquelle je me raccroche avec l'énergie d'un désespoir délicieux. Soulagement éphémère plein de contradictions quand ses caresses réussissent toujours à me faire revenir mais que son corps me fait replonger à chaque nouvelle percussion. Petits miracles dont lui seul a le secret.
"De tous ceux à qui je pouvais succomber, pourquoi il a fallu que ce soit toi ? Pourquoi es-tu le seul à pouvoir me soumettre aussi facilement ?"
Et en parlant de ses petits prodigues, j'arrive à bout encore une fois. Je veux jouir, je n'en peux plus. Cette fois je ne veux pas qu'il me laisse. Je veux qu'il me delivre enfin.
— S'il te plaît... articulé-je sans m'en rendre compte avec une difficulté toute sensuelle entre deux exhaltations de plaisirs.
— Oh ? Ooh! Très bien...
Oui, Terushima ne t'arrête pas. Je n'ai même plus besoin de parler pour qu'il comprenne ce dont j'ai besoin et cette sensation pourtant si simple exulte mon être autant qu'elle exalte mes sens.
— Comme tu as été une gentille fille, laisse moi te récompenser comme il se doit.
Ses doigts reviennent alors exaspérer mon bouton déjà au supplice, ridiculement gonflé de plaisir pendant qu'il me redresse contre lui et, telle une marionnette désarticulée et bien docile, me plaque contre son torse. Ses bras m'enserrent et je m'y agrippe sans retenue pendant que je suis immédiatement gratifié d'un nouveau coup de rein bien senti suivi rapidement par d'autres tout aussi brusques. Ma bouche voudrait chercher la sienne mais tout ce que j'arrive à faire c'est reposer ma tête sur son épaule, expirant avec force.
Il malmène sans retenue mon corps mais c'est mon cœur qui chavire à chacun de ses regards venant capturer le mien pour le retenir avec cette intensité qui n'appartient qu'à lui. Chaque coup de bassin percute mes hanches en un rythme à la fois irrégulier mais exceptionnellement enivrant. Je suis comme ivre. Ivre de désir, ivre de sa peau, ivre de lui.
Un plaisir incommensurable que je suis incapable de juguler. Le bas de mon ventre semble fondre et mon estomac se tendre plus que de raison. J'ai comme une envie pressante mais celle-ci est intimement liée à un plaisir arrivé à son paroxysme, délivré de toute barrière. Comme si j'ouvrais des vannes d'une sensation à la puissance insoupçonnée. Je ne peux plus me retenir et mon corps ne pense qu'à vouloir se délivrer sur lui. Mon con le repousse autant qu'il voudrait le garder en lui mais Terushima se retire tout de même pour que tout puisse se libérer. Je succombe alors à un plaisir si intense qu'il me fait quitter terre. Je sens que je me vide d'une énergie phénoménale. Je voudrais hurler mais rien ne sort tant mon souffle est coupé. Je me laisse aller entièrement.
— Oh merde... chuchoté-je entre mes dents tandis que je comprends ce qu'il vient de se passer.
Ce lâcher prise jamais atteint sur moi-même me renvoie à une culpabilité toute ingénue. J'étais capable de ressentir quelque chose d'aussi fort depuis tout ce temps ? Ou alors c'est lui ? Je connaissais cette sensation, mes doigts sont plutôt fort pour ça mais là... là...
— Regarde ce que tu as fait. Il y en a de partout. Tu es intenable. C'est comme ça que tu me remercies ?
Je suis tout de suite froissée par sa remarque et je referme alors lentement mes jambes avant d'amorcer un recroquevillement honteux. Il s'en rend compte et me bascule face à lui sans attendre. Je me laisse guider sans broncher pendant qu'il glisse son corps au-dessus du mien. Après ce déchaînement de sensations, je suis de toute façon bien trop absente pour avoir la moindre volonté. Même si au fond de moi, j'attendais qu'il me rattrape de cette façon.
— Je plaisante, tu devrais le savoir depuis le temps, revient-il me murmurer contre mes lèvres. Et ce qu'il vient de se passer est loin de me rebuter. Surtout quand c'est moi qui l'ai provoqué.
Terushima rapproche encore un peu plus son corps du mien sans jamais détourner son regard solidement soudé à mes prunelles. Même si je suis moins sûre de moi, il arrive toujours à me retenir dans cet instant charnel, ce cocon exclusif qui n'inclut que nous deux et qui nous autorise à nous soustraire du monde.
— Tiens, sens à quel point ça m'excite. Tu m'excites, m'affirme un Terushima encore plus assuré pendant qu'il attrape ma main et la pose sans hésitation sur sa virilité à l'ardeur redoublée.
Je suis alors incapable d'articuler un mot quand je ressens la dureté de son sexe qui semble pulser de plus bel dans le creux de ma paume. Tandis que mon corps tente de se remettre de ce qu'il a réussi à lui déclenché, résultat d'un bien-être jamais ressenti avant, ma raison, elle, est déjà de nouveau en manque. Il m'a rendu accro à la première dose, une pure extase provoquée par rien d'autre que l'habileté de son sexe, de ses doigts, de sa langue, de ses mots, de toute la puissance de sa passion. Il a su me rendre complètement folle de sa prestance charnelle passionnée et de sa prévenance étonnante.
Je pose mes mains sur ses joues et il arrête alors tout mouvement pour me rendre aussitôt ce regard que je lui lance avec langueur. Il ancre ses prunelles surprises aux miennes à demi closes. Je l'incite à se rapprocher de mon visage, j'ai besoin de le voir, de l'observer de près. Après ce coup de tonnerre tonitruant dont il est à l'origine, j'ai envie de reprendre ma respiration avec douceur. C'est à lui que je veux encore venir me raccrocher et, contre toute attente, il se laisse faire. Docile et attentif.
— Qu'est ce que c'est que ce regard ? me susurre alors Terushima contre mes lèvres dans une expiration encore lourde.
Je n'ai aucune envie de parler dans l'immédiat c'est pourquoi, à la place, je viens l'embrasser avec une tendresse insouciante et le guide pour qu'il s'installe de nouveau sur moi. Un simple instant de douceur passager, moment de calme éphémère, que le feu de notre étreinte toujours brûlant n'epargne même pas et qui s'évapore aussitôt à son contact. Un brasier intense qui persiste à ranimer mes sens et raviver mon désir pour finir de le satisfaire. Après cette promesse si bien honorée, la moindre des choses est qu'il sorte aussi satisfait que moi de notre entreinte.
— Tu en veux encore ? me soumet-il ensuite comme s'il ne faisait qu'un, là aussi, avec mes pensées.
Je hoche simplement la tête. C'est tout ce dont je suis capable dans l'état second dans lequel il m'a mise.
Il glisse alors précautionneusement ses genoux entre mes jambes pour les écarter avant de relever mes cuisses pour que je puisse les enrouler autour de lui. Il fait remonter sa main derrière celles-ci tandis qu'il se penche contre mon oreille qui frémit d'anticipation sous son souffle brûlant. Rien qu'avec ce geste, mes hanches se tendent aussitot pour venir à la rencontre des siennes.
— Alors garde mes lèvres et mon ami plus bas, bien au chaud. Je n'aurais plus jamais assez de ta chaleur, de ton corps..., de toi.
Scandaleuses paroles qui roulent sur moi avec aisance et, dans sa course, aggravent la folle calvacaque de mes sentiments. Émotions bien trop fortes qu'il me procure avec presque rien. Des paroles qui devraient être creuses mais qui me touchent bien plus que prévu. Encore un jeu de son cru mais cette réflexion s'arrete nette quand, sans préavis, il m'empale de nouveau d'un mouvement sec. Il me pénètre encore de toute la puissance de son désir encore ardent. La vaillance bandée d'une ambition accrue de se fourvoyer du temps pour me faire sienne sine die. Mes poumons se gorgent aussitôt d'un air trop raréfié pendant que sa hampe s'empare de son fourreau. J'inhale si brusquement sous son assaut que ma bouche s'entrouvre d'étonnement. Une plainte semblable à un cri de souris casse mes cordes vocales avant de se transformer en gémissements bien plus suaves et lui fait comprendre sans aucune subtilité, qu'il a réussi son coup. Il a si bien réussi que Terushima se sent l'obligation de venir occuper ma bouche avec la sienne. Mes plaintes s'etranglent dans ma gorge quand ses dents mordillent ma lèvre, que sa langue les goûte, que sa bouche s'impose sur la mienne.
Ses mouvements de bassin reprennent alors de plus bel et j'ai l'impression d'avoir changé de corps. Cette sensation de lâcher prise est inimaginable. Je perds pied et il est alors impossible pour moi d'avoir une quelconque pensée, même la plus basique. Je ne suis plus rien d'autre qu'une boule de plaisir sous l'emprise d'un monstre de maîtrise. Je ne me suis jamais senti aussi vivante et pourtant, je pourrais mourir dans ses bras tant j'ai l'impression de succomber à chaque attaque lancée par son corps, de devenir dingue à chaque claquement de sa peau sur la mienne, à chaque râle qui vient s'écraser sur mes seins, sourde au reste du monde.
Inlassable, sa chaleur vive semble vouloir s'imprégner avec obstination sur mon être. Graver ma peau de son désir qu'il déploie sur moi comme une marque au fer rouge, un rouge délice, un rouge passion. Avec vigueur et poussé par toute la puissance que ses muscles tendus lui procurent, il vient m'ensevelir sous le poids de son corps pour asseoir sa dominance et étouffer d'un baiser humide, mes lèvres asséchées par nos souffles brûlants. Tout ne devient que détails flous et sans contours quand ses mains prennent possession du reste de ma raison et qu'il n'a maintenant plus aucun mal à me faire oublier jusqu'à mon prénom.
Mais puisqu'il fait exprès de m'affliger de la sorte, je vais le retenir, lui montrer qu'il m'appartient lui aussi. Mon ventre se creuse pour l'obliger à rester en contact avec moi et qu'il s'installe davantage dans son creux. Mes jambes s'emmêlent aux siennes, mes bras se glissent sous son uniforme et mes mains parcourent son dos. Mes ongles le griffent plus ou moins légèrement suivant l'intensité de ses coups de reins. Et ma bouche, c'est elle qui va venir marquer mon territoire dans son cou. Une fois, deux fois. Mais la troisième est avortée par Terushima qui reprend possession de mes lèvres.
— Ça suffit, j'ai compris et ça me va très bien, ricane-t-il avec peine tandis qu'il me mord la lèvre inférieure.
— Tais-
— -Toi, coupe-t-il aussitôt. C'est tout ce que je veux.
Sa langue ne me laisse plus le temps de répondre et m'entraîne dans un ballet des plus sensuel tandis que ses hanches redoublent d'effort pour essayer de m'arracher des râles de plus en plus fréquents. Plus j'essaye de me démener, de brider ce plaisir qu'il s'évertue à me donner, plus ses mouvements sont francs et sans appel. C'est lorsque je m'abandonne complètement à lui que sa douceur refait surface. Moi aussi, j'ai compris. Je n'ai pas le droit de résister à toute cette attention dont il veut me couver, que je le lasse nous guider, que je lui fasse confiance.
C'est quand je comprends tout ça et que je me décide à lui céder entièrement que ses baisers se font tout de suite moins pressés. Ils deviennent peu à peu tendres mais plongent maintenant jusqu'à mon cœur. En a-t-il seulement conscience ? Ne joue pas avec ça, Terushima. Je ne peux pas y croire.
Sa main passe alors sur ma gorge avec cette lenteur obsédante et me fait basculer aussitôt dans une langueur suffocante. Ses doigts parcourent le long de mon cou et prennent leur temps pour dessiner chaque contour, chaque creux, chaque changement que mon souffle, hors de contrôle, créé par sa faute. Sa bouche joue avec la mienne. Il la malmène, la rudoie avant de la délaisser pour mieux revenir la cajoler et la gâter par des baisers devenus sensuels. N'importe lequel de ses touchers devient une douce torture lancinante. Du plus discret, à celui qui marque chaque parcelle de mon épiderme à sa portée.
Il souffle si fort sur ma peau que j'ai la sensation déroutante de le sentir en plein tourment. Ses grognements deviennent gutturales, sa voix n'arrive plus à articuler mon nom, ses mains s'agrippent avec une trop grande fermeté. Je le sens dans un état proche de l'exténuation aussi physique que mentale, comme si toute notre étreinte représentait un effort bien plus intense qu'il l'avait envisagé. Un effort excessif qui sature tous mes sens et arrive à s'imprégner jusque dans les tréfonds de mon âme, dans tous les recoins de mon cœur. Exaltant et puissant.
— Sérieusement..., susurre t il dans un souffle chaud qu'il laisse glisser intentionnellement sur le duvet frissonnant de ma gorge. Ma douce tentation... Tu me fais... tu es...
Ces paroles me surprennent. Rien, dans tout cet incendie, dans cet assaut physique, au milieu de toute la vivacité du tourbillon de son corps butant contre le mien, rien ne me préparait à cette touche d'hésitation. Je reste un peu abasourdie puis comprend qu'il essaye peut-être encore de me provoquer.
— Première fois que je te vois à court de mots... je prends ça pour un compliment... c'est pas tous les jours que ça arrive.
Nos paroles s'entrecoupent et se perdent dans l'entremêlement de nos inspirations profondes et nos expirations lourdes.
— C'est ça... joue encore...exhale t-il dans un dernier murmure saccadé avant que l'on profite de ce bref instant de répit pour essayer de reprendre le contrôle de nos respirations et de nos corps au bord de l'éreintement.
Il me lance un doux sourire et sa voix devient presque inaudible. Un murmure chaud qui semble s'infiltrer en moi comme une espérance de nos cœurs.
— Tu es l'exception, Sweetheart. Tu seras toujours mon exception.
Quand il dévoile ces petits détails cachés sur ce qu'il ressent, lorsqu'il s'ouvre à moi, même de manière infime, je me complais alors à penser qu'on pourrait être suprême. A cette pensée, je me sens aussitôt rougir avec une force honteuse. Je perds les pédales. Je ne sais pas d'où ça vient mais ma clairvoyance fout visiblement le camp. Je n'ai aucune d'échappatoire pour cacher cette subite timidité si inattendue qu'elle me laisse bouche bée. Et alors qu'il est juste en face de moi, je fais comme s'il n'existait plus et mes mains se jettent sur mon visage pour le recouvrir.
— Tu cachais donc bien un côté mignon... Interrompt t-il soudainement la dégringolade affolante de ma perspicacité. J'aime beaucoup. Montre le moi plus souvent, me chuchote-il ensuite tandis qu'il repousse mes mains de mon visage.
Il me prend encore de court alors que je remettais en cause le bien fondé de la connexion de mes neurones. Je le devisage un instant, perplexe et touchée. On est à bout de souffle et pourtant, on continue de se chercher, de se tenter, de flirter comme si notre but allait au-delà de cet entre-deux charnel incendiaire qui nous lie en cet instant. Il est arrivé à me fasciner tandis que je peux affirmer que j'ai réussi à le captiver. Un jeu qu'on joue depuis plusieurs mois et nous voilà, sa virilité fièrement installée dans ma féminité comme si nos sexes étaient voués à s'embrasser, destinés à s'unir. Il me fait sienne et je le laisse me prendre. Mon hospitalité n'a d'égale que sa fougue qui se remet à taper sur mes hanches épuisées de suivre son rythme effréné.
Sa sueur ruisselle sur ma peau, son odeur s'infiltre et enivre mes sens. Ses paumes glissent sur ma peau moite et ses doigts s'enfoncent et s'agrippent pour mieux me retenir contre lui. Je ne sais plus où mettre les miennes. Tantôt, je me retient aux montants du lit, tantôt, j'entremêle férocement mes doigts aux siens ou encore, je viens m'accrocher comme je peux à son dos et l'arrondis de ses fesses. Je tire parfois si fort que je crois même avoir entendu un bruit de tissu qui se déchire. C'est sûrement un tour de mon imagination tant nos corps se déchaînent et le bruits des froissements des draps et de nos uniformes envahissent la pièce. Ça pourrait être n'importe quoi.
Rien ne semble cohérent et pourtant tout ce déchaînement suit la logique de nos corps. Cette pulsion animale dissimule malgré tout une douceur timide qui s'autorise peu à peu à remonter à la surface de nos esprits pendant que nos corps s'entêtent à se débattre et s'épuiser. Tout mon être semble lié aux mouvements tantôt chaloupés tantôt saccadés que son bassin se démène à imprimer au mien. Il me guide et mène cette danse avec une sensualité sans partage, sensuel et si fougueux. Un rythme qu'il gère entièrement et avec délice, à l'écoute de notre etreinte.
Quand son visage n'est pas enfoui dans le creux de mon cou, ses yeux me dévorent et semblent vouloir capter les moindres micro détails de chacune de mes réactions, ses oreilles tendues pour interpréter chacun de mes râles, sa bouche rendre à égale mesure mes baisers suppliants et ses mains ressentir chaque secousse et tressaillement de mon corps. Jamais je n'avais connu ça. Mon corps est aux abois et en redemande. Il me suffit de penser à lui pour me retrouver à la frontière d'une excitation si incommensurable qu'un rien pourrait me faire basculer. Son désir ne fait plus qu'un avec le mien, il s'en assure sans le moindre doute. Chaque seconde me fait sombrer dans un plaisir intense. Chaque coup de bassin, me perd dans des abîmes de délices. Chaque attention retient mon cœur à ses gestes. Chaque regard me lie à lui. C'est trop tard, je ne peux plus m'échapper.
— Reste avec moi..., me somme-t-il dans un murmure si suave qu'il sollicite toute ma force d'esprit pour, ne serait-ce, assimiler ces trois mots sans sombrer.
Il me rappelle encore à lui inlassablement alors que je dérive avec une volupté effarouchée dans un monde nouveau dont il est le maître. J'allais pour me laisser aller à une nouvelle vague de plaisir quand le monarque de ce royaume de plaisir se montre tout à coup plus fantasque.
Son domaine, ses règles.
Surtout pour la reine qui occupe sa couche.
— Retient toi...
— Teru... laisse moi...
— Fais le pour moi. Tiens encore un peu...
Implacable de persuasion, je fais alors tout ce que je peux pour tenir plus longtemps.
— Jouis avec moi... Ensemble... souffle-t-il encore avec la plus grande difficulté.
Il soupire d'aise, râle, grogne même parfois et tout aggrave les tourments de mon corps quand il vient s'écraser sur mes lèvres, sa bouche sans cesse à leur recherche. Il les mord, les pince, tous est bon pour les retenir à tout prix aux siennes. J'aurais du me douter qu'il n'allait pas se satisfaire seul. Il m'emporte immanquablement avec lui et je ne suis pas assez folle pour refuser.
Il positionne une main sur chaque cuisse et, d'un geste qui n'autorise aucune protestation, écarte mes jambes et remontent mes genoux aussi loin que ma souplesse le lui autorise. Ses gestes restent prévenants malgré son ardeur qui redouble, sa fougue qui se décuple dans un dernier effort pour nous emporter tous les deux au sommet de notre extase.
Je suis tellement au bout de tout que j'en viens à attraper l'oreiller pour le mordre afin de contenir mes dernières complaintes de plaisir. Mon corps ne m'obéit plus, ma sagacité est enlisée dans une lubricité si épaisse que tout devient permis.
Il me serre si fort contre lui que j'ai l'impression que je ne pourrais jamais reprendre mon souffle. Et ses râles de plaisirs qui accablent mes oreilles, n'aident en rien à me faire reprendre mes esprits. Je ne m'en plains plus, je voudrais même que cette sensation intense d'euphorie ne s'arrête jamais.
Ce penchant effréné et irrésistible pour cette luxure éhontée, projetée en avant hors de toute limite, invitée à se manifester crûment tel un exutoire à toute cette retenue qu'il m'assure avoir eu, se relâche dans ses derniers coups de hanches. Cette sensualité brutale, aux traits peut-être parfois forcés et à l'expression rustre mais pourtant si désarmante, se dissout progressivement alors qu'il se rapproche d'une délivrance orgueilleusement repoussée.
Et alors qu'il m'éblouit de son éclat, il me retient à lui et me rejoint dans cette jouissance chaotique dans laquelle il nous a conduit avec opiniâtreté. Libération de nos sens pleinement goûtée de cet instant d'inconscience partagé à deux dans l'excitation insensée de nos êtres embrasés d'être surpris en pleine bêtise indéfendable. Une effusion hors du commun pour un soulagement à l'unisson d'une satisfaction sans pareil.
Je le sens s'abandonner doucement dans le creux de mes bras, apaisé, rassasié ou même rassuré par cette connexion impalpable qui nous a poussé dans les bras l'un de l'autre. Une tendresse nouvelle s'échappe de ses derniers coups de bassin, de ses baisers, de ses râles de plaisirs. Tandis qu'il fini de s'épancher, il ralentit avant de se retirer et de laisser à nos sexes la liberté de se remettre de cette tornade des sens.
— Merde, t'as réussi à me faire venir si fort... Pfiouuu ! J'ai pris un de ces pieds ! S'exclame-t-il pendant qu'il s'affale sur le dos à côté de moi dans un lourd soupir satisfait. Et toi ? s'enquit-il ensuite en tournant sa tête dans ma direction.
Essoufflé, vide, mon corps alangui, mon esprit encore loin dans cette passion qui nous a consumés. Je suis entre le monde des vivants et celui de morts, dans un entre-deux empli d'une félicité irréelle. La seule chose dont je suis capable c'est de l'observer, encore plein d'énergie, lorsque sans attendre ma reponse, il vient me serrer contre lui.
Pour tous les moments d'euphorie et de folie, il vient ce moment de tranquillité. Pour chaque plainte, acclamation et rire, vient le silence, le calme, les doux sourires paisibles et des mains indolentes qui traînent sur nos peaux. L'accalmie léthargique parfaite et satisfaisante. La contemplation de la fin d'une folie passagère. Un sentiment de plénitude divin intense qui forme un tout évident et pourtant déstabilisant.
Il me toise, me considère, m'observe encore de longues secondes puis finit par me sourire. Pas un sourire arrogant qui viendrait à poindre à cause d'une simple satisfaction physique, résultat d'une débauche d'efforts dévergondée. Non. Un sourire qui arrive à venir toucher tout mon être.
Mon cœur.
Une chaleur rassurante émane non seulement de ces lèvres étirées qui colorent ses joues mais accompagne aussi un regard affectueux. Un mélange impensable qui, pour autant, déclenche dans le creux de mon estomac une envolée spectaculaire de milliers de papillons et agite la régularité des battements de mon cœur qui essayait pourtant de reprendre un semblant de calme.
Ce ne sera peut être que l'espace d'un instant mais je voudrais que cette sensation, plus jamais ne me quitte. La garder rien que pour moi. Ce regard, ce sourire, cette tendresse, lui. Égoïstement. Injustement. Le dérober au monde pour le retenir auprès de moi.
Tout ce qu'il vient d'arriver s'est pourtant passé si vite. Un moment époustouflant, déroutant, inédit et électrisant. Éphémère ?
— Si c'était ton plan pour que je te laisse tranquille, tu risques d'être déçu, ma princesse, me coupe-t-il sans ménagement dans le fil de ma réflexion contemplative.
— MON plan ? TA princesse ? Tu penses pas que t'exagères un peu, là ? sursauté-je après un temps de réaction exécrable.
— Ça te dérange tant que ça ?
J'essaye de reprendre un semblant d'esprit. Il me prend de court avec encore des paroles qui mènent à un but que je ne comprends toujours pas.
— Un soucis avec ta clarté post-éjac ? Ça connecte déjà plus ? Je te signale que c'est toi qui m'a sauté dessus, j'ai rien demandé.
Terushima s'esclaffe alors d'un rire franc.
— T'étais pas non plus contre, si je me souviens bien.
— Mmph, c'est ça, cause toujours, Terushima.
A ces mots, son regard s'assombrit légèrement avant d'avancer son visage tout près du mien.
— Un jour, il va bien falloir que tu m'appelles par mon prénom.
— Un jour, oui, rétorqué-je un peu sur la défensive.
Son regard glisse alors sur moi et son visage arbore maintenant une expression plus grave. Je n'arrive pas à cerner ce qui lui passe par la tête.
— Tu sais... qu'on s'entende bien, toi et moi, ça ne dépend que de toi, me sort-il alors avec un sourire provocateur saupoudré d'une pincée de tendresse candide qui me fait un effet tout particulier.
— Oula du calme, qu'est-ce qui t'arrives tout d'un coup ? M'offusqué-je un peu de ce petit coup de pression.
— Arrête, tu sais très bien que je ne l'ai pas dit dans ce sens, me reprend t-il avec une affection toute nouvelle.
C'était donc maladroit mais pour quoi ? Quel était son but alors ?
— Alors explique moi dans quel sens tu l'as dis.
— Il me semble que c'est déjà bien assez clair, non ? tente t-il de me sermonner sur ses intentions aussi claires pour moi que de l'eau boueuse.
Je roule alors des yeux d'une manière à lui faire comprendre qu'il faut qu'il va falloir qu'il m'en donne plus et l'incite à continuer son baratin.
— J'ai peut être envie de te l'entendre dire, poussé-je davantage à ce qu'il se dévoile sincèrement, au moins le temps de cette réponse que je cherche à lui faire cracher. Avec de vrais mots, cette fois ci.
J'aurais même presque le droit à une autre réprimande physique, tant il semble vouloir se retrancher derrière cette façade de dragueur invétéré, si nos regards ne parlaient déjà bien plus pour nous que nos paroles creuses.
— Et si on approfondissait notre nouvelle proximité maintenant qu'on a passé l'étape de la compatibilité horizontale ?
— Toujours aussi poète à ce que je vois. Un véritable virtuose lyrique...
Je rigole encore mais je me sens déjà flancher. Est-il vraiment disponible ? Sentimentalement parlant, je veux dire. Est ce que... est ce que je peux lui faire confiance ? Mais qu'est ce qui me prend ? Depuis quand est-ce que je suis devenue aussi sensible à ce qu'on pourrait être ?
— On s'est déjà mis d'accord sur ça, c'est pas ma spécialité, me chuchote t-il tandis qu'il revient flirter avec le bout de mes lèvres.
Il détourne encore la conversation mais que cherche t il vraiment à cacher ? Est ce que comme moi, il pense a quelque chose d'autre ? Je prends de longues secondes pour peser pour la énième fois, ce pour et ce contre, auquel je réfléchis depuis le premier jour où il m'a adressé la parole. Je me demande si ce n'est pas une connerie surtout après ce pur moment de folie. Ce n'était que du désir passager, voilà tout. Un prétexte pour évacuer cette tension sexuelle qui oppressait l'atmosphère dès qu'on se retrouvait ensemble. Mais je ne peux m'empêcher de me raccrocher à ces petits détails qu'il a disséminés tout du long de notre étreinte, ces petites ouvertures inédites sur des facettes insoupçonnées de sa personnalité qu'il m'a laissé entrevoir avec une certaine pudeur. Je dois me rendre à l'évidence, là aussi, j'ai envie de capituler.
Au debut, j'ai mené ma petite enquête et même s'il flirte comme une abeille butine de fleurs en fleurs, il reste différent avec moi. Il aime provoquer, taquiner et souvent, on le lui rend bien même s'il perd son sérieux aux yeux des profs et de beaucoup, dont moi au début. Un ringard avec un sourire enjôleur. Sans autre ambition que de s'amuser.
Et puis ?
Et puis, il m'a doucement, mais sûrement, accoutumé à son insistance, à ses sollicitations devenues quotidiennes, à lui. Je voudrais lui dire que j'ai développé cette accoutumance à sa présence obstinée. Cette habitude de le prendre sur le fait de me considérer de loin et même parfois me dévorer des yeux. Son sourire charmeur, un brin provocateur et irritant sur les bords, n'être adressé rien qu'à moi. Un moment d'égoïsme jaloux qui fait comme tilt dans ma tête. Je ne l'admet que maintenant mais je veux qu'il ne regarde plus que moi de cette façon. J'ai envie de garder son attention sur moi dorénavant. De le garder pour moi seule. Mais a t-il seulement envie de quelque chose de sérieux ? Il me montre tous les signes qui pourraient m'y faire croire, mais aussi tout le contraire, qui m'incite à penser l'inverse.
— Teru ?.. commencé-je avant de m'interrompre et de reconsidérer une de ses propositions pour me rectifier. Yuuji... me hasardé-je enfin à l'appeler.
A l'écoute de son prénom qui se risque à outrepasser ma timidité et franchir le dernier obstacle têtu qu'est ma bouche, toute son attention se porte à nouveau sans partage sur moi. Ses iris brillent et ses lèvres sont déjà étirées en un sourire nouveau, doux et rassurant qu'il me semble découvrir pour la première fois.
— Non, c'est rien...
Je me dégonfle comme un ballon de baudruche. Finalement je ne suis pas mieux. J'ai été un peu trop présomptueuse, j'ai surestimé mes propres capacités d'élocution.
— Hey, ce n'est certainement pas rien mais si tu veux me le dire plus tard, je ne te presse pas. Je sais écouter aussi alors s'il te plaît, n'hésite pas à me parler.
En est-il vraiment capable ? Après cette insistance à sens unique qu'il m'a démontré ? Moi aussi, mes neurones ont du mal à se connecter après avoir été autant malmenés mais il a réussi à m'intriguer plus que de raison. Quelque chose me dit que ses paroles sont plus que sinceres. J'aimerais le mettre à nu, et pas que physiquement cette fois, pour voir qui il est réellement derrière son apparence débonnaire et relaxé. Ce qui se cache derrière cette carapace de playboy et finir de faire craquer ce masque pour révéler un Yuuji plus secret que j'ai entre-aperçu quand il le laissait naturellement remonter à la surface. Un homme qui m'a touché bien au-delà de ce que j'aurais voulu et que je veux garder rien que moi mais je sens qu'il va falloir que je fasse preuve de patience.
J'hésite encore mais je me rends tout de même compte que c'est une bonne opportunité de lui dire sincèrement ce que je pense et surtout de savoir ce qu'il veut vraiment.
— Je me disais que...
Je marque encore un temps et me mets à éviter son regard. Une timidité malvenue entrave maintenant mes paroles pendant que ma bouche devient pâteuse.
— Purée... rouspété-je tout en me raclant la gorge. Après ce qu'on vient de faire, pourquoi c'est si dur ?
— Pourtant non, mais laisse moi y remédier, ricane Yuuji d'un air malicieux.
— Pff, imbécile.
— Ah ! C'est mieux quand tu souris. Et ma réponse est oui.
— Mais je n'ai encore rien demandé !?
— Je pense exactement à la même chose que toi.
Ses quelques mots viennent alors de me remettre dans un doute que je pensais prêt à quitter mes pensées.
— Qui est ? Parce que je pense connaitre ton but final...
— T'en es sûre ?
— Plutôt ouais... soufflé-je, déçu.
— Mais pas totalement, tu pourrais être surprise... et en bien, affirme t-il, sûr de lui.
— Après ce que tu m'as fait faire, j'en doute. Plus rien ne pourrait me surprendre venant de toi.
— Je ne parierais pas là- dessus.
Il me lance alors un clin d'œil qui se veut confiant mais son regard se met a fuit aussitot le mien pour le fixer au plafond.
— Si je te dis que je voudrais qu'on soit ensemble, par exemple ?
— Hein !? Quoi !? Pourquoi moi ? M'affolé-je, prise dans une stupéfaction inattendue qui fait bondir mon coeur.
Il explose alors d'un rire bruyant que je m'empresse d'etouffer avec ma main avant de le laisser continuer.
— Qu'est ce que c'est que cette réaction ? Tu cherches à me vexer ? Pouffe t-il encore de rire plus discrètement cette fois. Est ce que j'ai franchement besoin d'une raison pour vouloir être avec toi, mis à part le fait que tu me plais beaucoup ?
J'aurais dû m'en douter en fait. Tout ça était trop beau et je me suis donné à lui avec tant de facilité. Je me mettrais des claques. Avoir pris ce risque inconsidéré pour un gars qui m'a fait croire qu'il s'intéressait vraiment à moi. Je sais que j'ai succombe moi-même à une pulsion mais ça me blesse aussi. Je pensais qu'on avait quelque chose. Une dynamique, un truc, même si apparemment ce n'était que dans mon imagination.
— Donc ce n'est bien que physique ?
— Je n'ai jamais dit ça, me rectifie-t-il aussitôt d'un air circonspect face à mon entêtement.
— Si je dis non, tu n'abandonnera pas, hein ? Tu lâcheras jamais l'affaire ? Dis-je, persuadée que tout ceci n'est finalement qu'une farce de sa part.
— Après avoir vécu un truc aussi intense avec toi ? Qui serait assez fou pour te laisser partir ? Lance t-il confiant alors qu'il englobe le lit en pagaille d'un geste ample de la main avant de redevenir sérieux. Si je sens que c'est vraiment ce que tu veux, je ne forcerais pas mais je prends ce qu'on vient de faire pour un sacré signe. On est sur la bonne voie. En tout cas, celle que je veux. Mais tu le sais déjà, conclut-il avec un sourire en coin entendu qui démontre encore toute sa persistance envers ma personne.
Je ne sais pas. Je ne sais plus en fait. Pourtant, j'ai besoin de savoir s'il est sérieux ou pas. Alors naturellement, lorsque je plonge dans ses yeux maintenant que tout s'est calmé et qu'on est encore seuls tous les deux, je sens une réelle sincérité émaner de son regard. Une lueur qui me promet qu'il est prêt à abdiquer et peut-être même oser se mettre un peu à nu. On dit que les yeux sont le reflet de l'âme et la sienne m'apparaît si magnifique en cet instant. Elle ne devrait pas. Il n'a pas le droit de m'éblouir autant.
Et pourtant, une tendre quiétude fait alors doucement surface et je dois reconnaître qu'elle est loin d'être désagréable. Bien au contraire. Une sérénité qui pourrait nous permettre d'aller au-delà de cette œuvre charnelle qui nous a liés avec tant de fougue éhontée.
— Je te veux exclusivement pour moi seul, soutient-il sans hésitation tandis qu'il se redresse sur son coude pour venir se positionner au dessus de mon visage.
Touché en plein dans le mille et mon coeur déborde déjà de joie. Je ne devrais pas fondre tout de suite, je dois me calmer et montrer juste un peu de retenue pour ne pas lui accorder une complète victoire sur moi. Il faut qu'il rame juste encore un peu et que je dissipe une dernière ombre à son tableau.
— Je ne l'aurais pas dit de cette façon mais... mais oui, je veux bien qu'on essaye doucement quelque chose ensemble si...
Ce que je dis est en pleine contradiction avec ce qu'on vient juste de faire et il le sait mais il continue de respecter ce semblant de contenance que j'essaye de garder.
— Doucement... hein ? répète-t-il pensif.
— ...si tu arrêtes avec toutes les autres.
Je vois son sourire s'agrandir dès que je finis de prononcer ma revendication et je me pince aussitôt l'intérieur de la joue.
— Hey, mais on devient possessive à ce que je vois ?
— N'impo-
— J'aime ça, Cutiepie, surtout que de mon côté, c'est devenu un peu la même chose, m'avoue t-il à demi-mots d'un murmure entre ses dents avant qu'il ne se détourne un peu.
Je reste sans voix, touchée par ces simples paroles. Je suis émue. C'est bête mais je l'ai mal jugé. Je me sens un peu ridicule mais mon coeur, qui se met à battre bien plus fort, m'enveloppe très vite d'une tout autre émotion. Je souris sans m'en rendre compte. C'est à mon tour de ne plus savoir comment réagir et je cherche alors une diversion à ma gêne toute timide.
Tandis qu'il s'est rallongé à côté de moi, son sexe détendu et retourné gentiment à son état placide, il me prend une soudaine envie taquine. Un bon moyen de me détourner de cette joie qui agite dans ma poitrine, ce petit organe vital dénommé cœur. Je peux bien le taquiner moi aussi à mon tour.
Et donc, avec un malin plaisir, je viens alors lui asséner une gentille pichenette.
— Hey ! Fait attention à la marchandise, c'est fragile ! Sursaute-t-il aussitôt alors qu'il était, lui aussi, perdu dans ses pensées.
— Oh arrête d'abuser, tu as juste peur que ça t'excite de nouveau.
— Tu veux tester ? Un deuxième round ne serait pas de refus, tu sais ?
J'ai réussi. Je l'ai ramené à moi mais sa fougue retrouvée revient trop vite dominer mes émotions. Je n'arrive pas à décliner fermement et mes yeux se détournent des siens tandis que je sens mes joues s'échauffer.
Heureusement pour moi et à ma plus grande surprise, c'est Yuuji, lui-même, qui devient raisonnable.
— Même si l'idée est très tentante, j'ai déjà loupé le début de l'entraînement rien que pour toi. Je vais me faire détruire mais pour tout te dire, ça en valait largement le coup. Regarde où on en est maintenant, toi et moi.
— On aurait pu aussi passer par un chemin plus classique. Mes sent... hum... je ne t'aurais pas repoussé, enfin...
— On aurait pu, c'est vrai, dit-il avec une fierté non dissimulée. Mais dans ce cas-là, on aurait jamais connu ce moment. Tu regrettes ?
— C'est vrai... Non ! Non, je ne regrette rien du tout, Yuuji, le rassuré-je tout de suite après être mal partie pendant que je répondais, à moitié dans mes rêveries.
Je soupire avec une aise de bonheur sincère. C'est vrai que c'est pas banal et à y réfléchir, ce n'est pas plus mal et je commence aIors me détendre de nouveau à côté de lui.
— Tu comptes rester comme ça ? m'interrompt soudainement Yuuji dans le fil de ma félicité pendant qu'il s'assoit sur le lit et pose sa main sur ma cuisse.
Je me redresse alors et me rend compte que ma jupe est toujours remontée sur mon ventre, mon intimité encore à l'air et ma culotte aux abonnés absents. Je sors alors de ma torpeur contemplative et me redresse aussitôt pour me mettre à la chercher.
Mes yeux parcourent toute la pièce mais ne trouve rien. Je commence même à me relever quand je decouvre mon sous vetement pendouiller devant mes yeux, tenu par la grande mains de Yuuji.
— Ah merci.
— A moins que... coupe t-il en mettant d'un coup ma culotte hors de ma portée.
— A moins que quoi ? Le questionné-je étonnée.
— Je vais la garder en souvenir.
— Quoi !? Hey, mais tu peux pas faire ça !
— Bien sûr que si et tu vas devoir finir la journée comme ça.
Je n'étais clairement pas prête à ce retournement de situation et aucune répartie potable ne se forme dans mon esprit pris de court.
— Mais...
— C'est seulement pour 2 petites heures.
— Allez arrête, rends la moi, protesté-je alors mollement, peu certaine du sérieux de ce nouveau challenge.
— Elle est toute souillée en plus, commente t-il alors avec un ravissement délibérément sourd à mes objections.
— Je... buté-je tandis que je n'arrive toujours pas à voir comment je pourrais reprendre le dessus.
Surprise après surprise, il ne me laisse pas d'autre choix que de subir ses facéties. Malgré ça, je ne suis aussi pas contre qu'il joue à me faire autant perdre la tête car après tout, elle tournait déjà un peu pour lui à cause de ça.
— Tu vas être obligée de revenir me voir pour la récupérer. Rien que de t'imaginer sans rien sous ta jupe d'uniforme, je redeviens tout dur, continue t-il de jouer encore et encore sans relâche tandis que je comprends que ce défi coquin est effectivement des plus sérieux.
Il s'amuse clairement de la situation pendant que je suis à moitié convaincue de cette nouvelle folie.
— T'es qu'un pervers...
— Accompagné d'une charmante coquine qui rougit juste en face de moi. Je sais bien que tu trouves ça excitant, toi aussi.
Je n'ai pas eu une seule occasion de remettre ma culotte et il a sauté sur l'occasion. Romantiquement irresponsable mais sexuellement incomparable. Même s'il m'exaspère à toujours avoir raison, j'aime aussi cette part de lui en fin de compte. Celle qui me pousse à découvrir des choses nouvelles sur moi-même. Il se pourrait que je lui ressemble plus que ce que je ne l'aurait cru.
— Yuuji... c'est pas du jeu... Tu me fais faire des choses pas possible...
— Ooh ! Donc tu vas jouer le jeu ? ronronne t-il d'un plaisir évident devant ma témérité provoquée. Si je te croise dans les couloirs, je ne suis pas certain de pouvoir me retenir comme ici...
— Parce que tu t'es retenu ? Laisse moi rire, ricané-je de son audace orgueilleuse. C'est pas toi qui disait vouloir me faire souvenir de ta performance ?
Yuuji explose de rire et avant qu'un autre éclat ne remplisse la pièce, je mets encore ma main devant sa bouche. Son rire se transforme alors en un regard sensuel qui me dévore littéralement des yeux. Il écarte alors ma paume de sa bouche et s'avance vers mon visage. Ses lèvres caressent les miennes et m'embrassent presque trop chastement. Je me penche alors vers lui pour lui en réclamer un autre mais il me devisage tendrement.
— Si tu en veux plus, il va falloir qu'on se voit plus tard.
— Comme si j'allais te courir après... J'ai dit doucem-
— Qu'est ce que tu dirais de ce soir ?
— Ce soir ?
— 19h, après mon entraînement. Rendez-vous devant l'arrêt de bus du Lycée, ok ?
Après une longue hésitation qui me plonge dans une réflexion intense avec moi-même, je me mords l'interieur de la lèvre. Il a su me montrer des pans de sa personnalité que je ne connaissais pas. Des instants furtifs de réel douceur cachés sous son jeu de bassin maîtrisé et envoûtant. Des morceaux de douceur sincère sous ses paroles provocantes. Des parts de lui que j'ai envie de continuer à découvrir, jusqu'a le connaitre entièrement.
— Ok... faisons ça...dis-je alors à demi-mot.
— P... parfait, bafouille t-il sûrement sous la surprise que je lui accorde enfin ce qu'il cherche depuis si longtemps.
Je le vois soulagé et heureux et ça se lit sur son visage.
— Resto et ciné ? Un basique pour un date mais, hey, je suis un gars plutôt classique quand je m'investis, me propose-t-il tout en se grattant l'arrière du crâne.
Et si je pensais qu'il ne prêtait aucune attention réelle à moi, il s'avère que je me mettais le doigt dans l'œil. Il semble avoir pris le temps de me connaître à travers nos interactions, même les plus rapides.
— Il me semble que tu aimes ça, toi aussi. Et après, on peut faire tout ce tu veux, tu en penses quoi ?
— Tout ce que je veux ?
— Tout.
— Je pourrais t'avoir toi ?
— Tu m'as déjà eu et tu peux encore m'avoir quand tu veux.
Il m'embrasse alors sur le front avant de se relever du lit, un visage sincèrement heureux. Je l'observe faire et me dit qu'il a su me convaincre qu'il pourrait bien être le bon.
— Ne me déçois pas...
— Ce n'est pas dans mes plans, ma cutiepie et ne t'inquiète pas, j'en prends l'entière responsabilité.
— Pour quoi ?
« Est ce qu'on a été vu ? Quelqu'un nous a entendu ? »
Je me met à paniquer et à fixer mes yeux sur le rideau de l'infirmerie.
— Le jour où je volerais ton coeur.
Un soulagement incommensurable ne fait pas attendre et j'ai alors envie d'exploser de rire face à cette ultime mièvrerie mais la sincérité de son regard qu'il me lance m'en empêche. C'est nouveau ça aussi, tout cette sévérité un peu trop intense. La frontière entre plaisanterie et sérieux est devenue bien trop floue et toujours plus ambiguë. Je détourne alors les yeux à la hâte et dans ma précipitation, mes joues se gonflent d'air pour retenir mon gloussement et je manque de m'étouffer. Mon visage surchauffe et je ne sais plus comment réagir.
Je n'étais pas prête. Pas prête parce que mon coeur bat déjà pour lui. Pas prête parce que pendant une fraction de seconde ses yeux semblaient vraiment refléter son âme et elle m'est apparue si chaleureuse. Tout le contraire de l'image qu'il renvoie. Un coin paisible où je voudrais venir réfugier indéfiniment mon esprit tout en me faisant malmener par son corps. J'aime la façon qu'il a de me faire rire, de me regarder, de me toucher. Il a toujours été entier avec moi malgré ce jeu constant qui aurait pu s'apparenter à de la tromperie. C'est ça que je veux revoir ce soir et tout les autres jours.
— Par contre, tu ne m'as toujours pas donné ton numéro de téléphone.
Sans même lui répondre, je me penche vers mon sac et farfouille dedans à la recherche de quelque chose de bien précis. Une fois de retour près de Yuuji, j'attrape sa main sans lui demander et écrit mon numéro dans sa paume. Je lui souris alors et il me le rend dans l'instant. Ce moment tendre et complice m'englobe d'une chaleur devenue sereine.
— L'utilise pas pour te soulager avant de m'avoir appeler.
Ma tirade ne manque pas de faire mouche. Elle lui fait sortir ce fameux sourire narquois qui fait tout son charme.
— Je pourrais te faire utiliser tes mains à toi.
Il est définitivement une cause perdue mais je sens que quelque chose de bien plus profond a déjà pris une agréable place entre nous deux.
— Ah et tiens pendant que j'y pense, s'exclame-t-il d'un coup pendant qu'il me tend sa main non marquée, refermée en un poing ferme. Un souvenir d'aujourd'hui en échange de ta culotte.
Je tends naïvement les mains pour recevoir ce qu'il me propose. Mes barrières sont toutes baissées mais j'aurais dû rester un peu sur mes gardes. Ce n'est pas parce qu'on a franchi une certaine étape qu'il n'est plus le Yuuji taquin et joueur. Je me dit que j'aurai dû me le rappeler lorsque je découvre la chose qu'il a laissé tomber dans le creux de mes paumes.
— Yuuji !!!
— Chut ! Pas si fort !
Il me signe un chut de son doigt contre ses lèvres et un clin d'œil vient clôturer sa blague licencieuse. Il sait que je ne peux rien protester tout de suite mais il ne perd rien pour attendre.
— Mais-
— Tu avais bien réussi à te retenir de crier jusqu'à présent alors ne me relance pas avec ta voix. Tu sais très bien que je veux l'entendre pendant nos travaux pratiques.
— Mais c'est pas la question, c'est dégueulasse ! Tu pourrais le mettre à la poubelle quand même !
— Et prendre le risque d'effacer ton numéro en le prenant ?
— M-, abdiqué-je aussitôt d'un souffle agacé. Tu as vraiment réponse à tout, hein ?
— M'en veut pas. J'ai l'impression d'avoir des ailes quand je suis avec toi. Tu provoques quelques chose en moi.
— C'est pa-
D'un mouvement leste, il s'avance vers moi et dépose un baiser sur mon front avant même que je continue à objecter.
— Je dois filer maintenant si je veux pas que Misaki me trucide plus que d'habitude. A ce soir, conclut-il bien trop rapidement à mon goût pendant qu'il secoue encore une fois ma culotte sous mon nez.
Tandis que je me lève pour atteindre la poubelle dans le coin, Yuuji se retourne alors et lorsque mon regard rêveur glisse sur son corps qui s'éloigne, il s'arrête sur cette partie bien rebondie qui a l'affront d'affoler de nouveau mes sens mais ce que j'aperçois me fait exploser aussitôt de rire. Il s'arrête alors et me lance un regard surprit par-dessus son épaule.
— C'est porte ouverte, pouffé-je tout en lui pointant son pantalon du doigt.
Son bas d'uniforme présente un gros trou là où la couture a cédé. Complètement arraché.
Je me souviens alors de ce bruit qui m'avait à peine perturbé. A cette pensée, mon fou rire reprend de plus bel. On n'y est vraiment pas allé de main morte.
— Oups !
Le silence n'est dorenavant plus d'or et avec un rire clair qui me donne des frissons de bonheur, Yuuji retire alors sa veste et la noue autour de sa taille. Il s'en fout. La satisfaction se lit partout sur son visage et je suis dans le même état d'esprit que lui alors cet accident ne viendrait rien ternir. Juste nous donner encore un autre souvenir de cette effusion de notre désir et de cet épanchement de nos coeurs. Un jour à garder précieusement dans nos memoire.
Transporté par une bonne humeur toute communicative, il finit par passer le rideau, sortir de la pièce avant que je n'entende l'infirmière s'adresser à lui.
— Quelle chaleur ici, c'est pas possible ! Il faut que je règle ce chauffage... Et puis ça sent f... Ah ! Terushima, tu m'as fait peur. Qu'est ce que tu fais là ? L'interpelle-t-elle quand elle le voit sortir de ma chambre de fortune, témoin de notre déchaînement de passion.
— Rien de méchant, madame. J'étais venu prendre des nouvelles de ma copine.
Une envolée de papillons tord le creux de mon ventre de cette audace dont il fait encore preuve. Je suis prête à rectifier mais, à tout bien réfléchir, je lui laisse prendre cette liberté. Il ne perd jamais le nord et arrive sans mal à me faire perdre la face avec de simples mots. Je mettrais les points les i la prochaine fois que je le verrais. Pourtant, malgré tout ça, un sourire satisfait s'est discrètement installé sur mes lèvres. Si je suis sa copine alors il est mon mec aussi et cette idée est vraiment agréable.
Je me renverse sur le lit et me cache aussitôt sous les draps pour laisser éclater ma joie. Mes jambes s'agitent et font voler la pauvre couverture pendant qu'un sourire immense martyrise mes joues. Impossible de dormir maintenant.
— Tu ne l'as pas réveillé au moins ? Elle a besoin de reprendre des forces, réprimande l'infirmière avec tout de même beaucoup de bienveillance.
— Désolé, j'ai peut être été un peu trop envahissant mais tout va bien, elle devrait pouvoir se reposer de nouveau, avoue Yuuji avant d'essayer de la rassurer non sans s'amuser de son double sens.
— J'espère bien... Tu n'es pas censé être à ton club à cette heure-ci ? Et tu n'es même pas en tenue ? Va y vite maintenant, tu es plus qu'en retard. J'ai vu Misaki en plus et elle te cherchait. Elle avait l'air vraiment furieuse.
— Ouch, ça sent pas bon pour moi.
— File ! Ne perds pas plus de temps.
Si elle savait à quel point il est venu m'envahir, elle ne serait pas aussi compréhensive. A la pensée de ce moment, j'ai les joues qui s'enflamment. Heureusement que personne ne nous a surpris. On aurait vraiment pu avoir de gros ennuis. Mais cette excitation. Rien ne pourra jamais lui arriver à la cheville. Il m'a fait vivre de vraies montagnes russes mais multiplié par cent. Le pire c'est que je rembarque quand il veut.
— J'y vais, madame.
Après tout, j'ai bien admis que j'étais prête à lui laisser sa chance. Assume ce choix, ma grande. Assume le fait indéniable qu'il t'a finalement fait fléchir, que tu t'es entiché de sa captivante persévérance et de ce charisme indispensable à ton quotidien. Je ne m'imagine plus sans lui près de moi, le deviner autour, le savoir dans les parages et ressentir cette tension qu'il me provoque. Le flirt toujours sur le bout de ses lèvres ou du perçant de ses prunelles. Un gars pas si ordinaire qui a su atteindre mon coeur. Il a réussi à me charmer malgré sa technique qui rebuterait la majorité, voir même m'ensorcelé vu le déchaînement qui s'est produit ici. Et pourtant nous voila plus proche que jamais. Plus sincères qu'avant.
"Oui, j'ai craqué pour lui."
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Tout d'abord mes petits citrons, un gros pardon pour ma longue absence :(
J'ai des excuses éclatées pour ça. J'ai enchaîné les soucis de santé (covid toi même tu sais et autres) et mon boulot (que j'adore <3). Tout ça a fait que j'écrivais à la vitesse d'un escargot (oui oui moins vite que d'habitude) et puis des idées en entrainant des autres, la longueur de cet OS n'a fait que s'allonger. Je vous laisse donc imaginer la motivaiton qu'il faut pour corriger 35k mots (la taille des deux parties reunis) Bref tout ca pour dire que je suis désolé.
Bon maintenant revenons a cet OS et parlons peu, parlons bien ! J'ai clairement flirté avec le consentement (de mon avis) mais ça en valait la peine parce que le niveau de sexitude a fait exploser la température. Malgré mes doutes et blocages(et tout le reste), j'ai quand même réussi à vous pondre l'OS le plus long du recueil mais aussi le plus sauvage et hors règles wattpad XD (ne me signaler pas svp !!!)
Dans tous les cas, j'espère sincèrement qu'il vous a plu et qu'il ne vous a pas paru trop long.
Comme d'hab, si vous avez aimé, je vous invite à voter pour me le faire savoir et/ou laisser un petit commentaire pour les plus expressifs d'entre vous. J'ai rien contre les lecteurs fantômes donc libre à vous de me montrer ou pas votre enthousiasme XD
Envoyez moi aussi plein de cœurs si vous me pardonnez pour mon absence, un surplus de force ne serait pas de refus <3
Je vous dis à bientôt sur ce recueil ou ailleurs car je prépare une nouvelle histoire longue ! Je vais revenir à l'écriture plaisir et je vous promet que cet OS n'est que le début de ma rééducation. Je remonte la pente doucement.
Des gros bisous et prenez soin de vous !
Petit aparté: Lancé comme ça sur un coup de tête avec 2 amies, nous avons créé un discord. Il est bien évidemment ouvert à tous. On souhaite juste garder ce lieu loin des drames et des manques de civilité (ça me semble être du bon sens mais bon, ça ne coûte rien de le rappeler). Je veillerais au grain (nonmaioh!)
Donc si après tout ça, le cœur vous en dit, vous êtes les bienvenus. Le lien est sur mon profil (abonnez vous aussi au passage :P) Blague à part, n'hésitez pas <3
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