~~ Challenge ~~ Kita Shinsuke (Part 2)
- Une première fois ? Buté-je aussitôt sur ses mots.
- La mienne... Réponds alors Shinsuke sans hésitation.
- Comment ça ? Tu veux dire que ?
- Oui, c'est la première fois que je fais l'amour, me confirme-t-il sans même sourciller.
- Mais... mais... Shinsuke, tu ne peux pas me sortir ça comme ça, je... commencé-je à bredouiller sous le coup de cette révélation.
- Tu préfères arrêter ? Je ne...
- Non euh... je veux dire... hum... j'en ai toujours envie mais... tu veux vraiment le faire ? Ici et avec moi ? Tu... tu n'es pas nerveux ? Baffouillé-je avec difficulté mais guidée vers lui par une envie inarrêtable.
- Non, je ne vois pas l'intérêt d'être nerveux à ce stade, je me sens même très bien. Je suis prêt, j'ai envie de toi.
Ces derniers mots provoquent une intense crispation dans le bas de mon ventre et plus rien ne pourrait me retenir de me donner à lui. Aucune honte de son côté et aucun jugement du mien. Seuls ces sentiments omniprésents, mais sagement ignorés depuis notre rencontre au lycée, nous attirent maintenant l'un à l'autre.
- Tu en es sûr ? Tenté-je une dernière fois de le dissuader sans aucune conviction.
- Puisque je te le dis... Me susurre-t-il tandis qu'il me déshabille d'un regard qui déborde d'un désir que je ne lui avais jamais vu.
Pour confirmer ses dires et faire taire mes pénibles protestations qui ne font que retarder une échéance, que l'on sait dorénavant connue d'avance, il vient alors s'allonger contre moi pour reprendre possession de mes lèvres. Il ne tremble pas et se fait même très doux. Ses mains continuent leurs chemins sur moi en une tendresse des plus envoûtante, un plaisir des sens qui me captive, une fascination que, dans ma vie, je n'ai jamais ressenti jusqu'à aujourd'hui, jusqu'à lui.
Il se laisse vraiment aller comme ça ? Il veut vraiment faire sa première fois ici et avec moi ? Je me sens flatté et en même temps bizarre. Lui, celui qui ne fait jamais un pas de travers, sort de sa zone de confort pour moi ? Il m'a réservé sa virginité ? Je suis confuse et cependant mon ego ne s'en plaint pas, je ne peux pas le nier. Une petite fierté chemine doucement dans mon petit cœur et le fait accélérer tandis que mes yeux posent sur lui un regard lascif. Notre baiser s'arrête un instant et son sourire s'étire et devient un rictus satisfait emplit d'une concupiscence intense que je n'aurais jamais pensé voir dans le reflet marron de ses pupilles. Ce sourire éblouissant m'éclabousse de tout son charme, tout en révélant une passion démesurée et dévoilant une envie avide devenue incontrôlable. Perdue dans son regard, je repense tout de même à une chose avant d'aller plus loin et me tourne aussitôt vers mes vêtements.
Je sors alors un préservatif de la poche de mon blouson et Shinsuke se met à m'observer avec un regard interloqué. Je comprends sa surprise, j'ai sorti ça comme si de rien n'était, comme si j'avais tout prévu, mais je suis tellement agitée, avec mon désir indiscipliné qui fait faire des loopings d'impatience au bas de mon ventre excité, que je n'ai pas vraiment envie de lui donner tout de suite une explication qu'il mériterait pourtant.
- Pourq...
- Stop, ne va pas plus loin, je préfère éviter le sujet si tu veux bien... Le coupé-je aussitôt à la fois irritée et gênée de la manière dont j'ai eu le petit objet.
Devant l'approbation silencieuse de Kita, mon esprit décide tout de même de se remémorer la scène qui m'a fait me retrouver en possession de ce bout de latex qui va nous permettre de pousser plus loin notre découverte de l'autre dans une étreinte inattendue.
J'étais au resto d'onigiri quand, à peine ai-je annoncé mon départ chez Shinsuke, que Osamu esquissa un regard surprenamment complice avec son frère qui se mit à grogner tout en s'avançant vers moi. Et, comme si ce n'était déjà pas assez suspect, j'ai Atsumu qui passe immédiatement son bras sur mon épaule, me rapproche de son visage et me fait son sourire de tombeur. Sourire qu'il sait pourtant vain car il ne marche absolument pas sur moi. Du moins jusqu'à présent car, ce soir-là, il réussit pourtant à faire accélérer mon cœur par je ne sais quelle sorcellerie. Bien que je me doutais qu'il jouait encore à me provoquer, mon attention était, tout de même, toute à lui et pendant que Tsumu me charmait, Osamu me fit un clin d'œil et me glissa discrètement quelque chose dans ma poche. Chose que j'oubliais aussitôt car mon attention se fit habilement détourner en un éclair avec des onigiri encore chaud qu'il mis sous mes yeux. Il savait très bien que je ne résisterais pas. J'oublie donc tout de cette singulière interaction entre un Atsumu bien plus agacé que joueur et un Osamu bien trop enjoué, pensant à une mauvaise blague et ce n'est seulement que ce matin, que je redécouvre avec stupeur le petit objet, lorsque je suis confortablement installé dans le bus pour aller chez Shinsuke.
Je suis coupé dans mon agacement du tour que les jumeaux m'ont joué quand je sens la peau de Shinsuke entrée tendrement en contact avec les poils hérissés d'irritation de mes bras. Je m'adoucis aussitôt et redirige ma complète attention sur l'homme fabuleusement silencieux autant qu'il est désirable et qui se tient patiemment juste en face de moi. Je ressens alors quand même le besoin de le rassurer, c'est la moindre des choses.
- On me l'a simplement donné, je n'ai absolument pas anticipé ce qui est en train de se passer... dis-je timidement, essayant de dissiper quelques soupçons indésirables qui pourraient venir entacher cet instant.
- Je te crois, personne n'aurait pu...
Si les jumeaux pouvaient nous voir en ce moment, déjà, Atsumu se rincerait l'œil, le cochon, mais surtout, ils interviendraient sûrement pour s'en accaparer tout le mérite. Je grogne un peu agacée mais pas assez discrètement et Shinsuke me regarde incrédule. Je caresse immédiatement sa joue de ma main pour le rassurer et dissiper tous doutes.
- Personne... Affirmé-je à mon tour avant de passer ma main sur sa nuque pour le ramener à moi.
Ses lèvres recouvrent à nouveau les miennes avec une envie délicieuse et Shinsuke tire alors timidement sur mon pantalon. Le message est clair, il est temps de passer à l'étape suivante et je l'aide aussitôt à m'en débarrasser au plus vite. Tout part avec et mon intimité se retrouve exposée, dans sa plus grande simplicité, à ses yeux, à portée de ses mains, offerte à son désir. Il sourit discrètement d'un sourire tendre et aucune gêne ne vient entacher ce moment intime où je lui dévoile tout de mon corps. Il se redresse au-dessus de moi, pose ses mains sur mes cuisses et fait courir ses doigts qui se mettent à remonter sur ma peau. Je pensais qu'il allait vouloir toucher et découvrir cet endroit qui lui cache encore beaucoup de secrets mais non, il continue sa route sur mon ventre et repasse sous mon pull. Il tire à présent sur celui-ci et je comprends qu'il veut me voir entièrement nue. Je me redresse légèrement et me débarrasse de tout le reste de mes vêtements. J'en profite pour les déposer habilement derrière moi afin d'améliorer un peu le confort de ces sacs de riz, un peu trop fermes. J'ai une pensée reconnaissante pour le petit chauffage d'appoint et la chaleur de nos corps devenus ardents qui m'empêchent de mourir frigorifiée dans la tenue d'eve dans laquelle je me retrouve.
Je me retourne vers Shinsuke qui patientait en silence et l'appelle aussitôt avec mon doigt dans un geste sans équivoque, emplie d'une convoitise que je ne contrôle désormais plus du tout. Dorénavant entièrement nue devant lui, ses mains peuvent venir explorer mon corps comme elles l'entendent. Je le laisse faire à sa guise. Je lui laisse tout le temps qu'il veut pour venir me découvrir. Je sens ses doigts effleurer lentement ma peau et venir apprendre avec application toutes les routes, les sentiers, les tours et les détours de mon être qui se languit sous son toucher. Je frissonne et gigote un peu des chatouilles qu'il me provoque sans le vouloir. Je frémis à la moindre caresse qu'il me gratifie. Je suis littéralement à fleur de peau, et les arabesques qu'il dessinent sur moi me rendent folle. Ses mains frôlent ma peau avec une telle douceur qu'il me fait découvrir de nouvelles sensations à des endroits qui ne me provoquaient absolument rien auparavant. La peau rugueuse de ses doigts parcourt avec volupté le duvet de mon corps en émoi, le faisant frissonner lorsqu'ils accrochent rien qu'un peu la surface de mon épiderme. Un frisson exquis coure le long de ma colonne et finit sa course avec délice dans le creux de mon ventre. Je me sens fondre sous les paumes brûlantes de ses mains. Ses gestes sont lents et tendres, emprunts de sensualité. Ils m'enveloppent dans une infinie douceur. Shinsuke a beau être fermier, sa rudesse ne transparaît pas une seule seconde lorsqu'il me touche. Ses gestes sont moins précis et une certaine maladresse s'en dégage mais il n'est pas nerveux, ce n'est pas son genre, plutôt appliqué et concentré. Je le trouve charmant et si séduisant. Ce genre d'émotions si sensuelles et, je vais devoir le reconnaître et l'assumer, amoureuses, me frappent en plein cœur et celui-ci entre aussitôt dans une agitation intenable.
Cet emballement se renforce lorsqu'il empoigne ma poitrine de ses mains puissantes qui deviennent dans l'instant aussi prévenante que la plus pure des caresses. La délicatesse de ses gestes me révèle sans équivoque celle de ses sentiments, ou du moins, de l'affection qu'il me porte. La pulpe de ses doigts glisse sur le velours de mes seins et ses pouces viennent effleurer et agacer le bout de mes tétons. Ses gestes si lents que ne font qu'attiser mon désir qui s'écoule maintenant éhontément d'entre mes cuisses. Je ne peux plus rien retenir et je me pince la lèvre avec une rage impatiente, tandis que je l'observe me toucher avec cette irrésistible tendresse. Je me prends à vouloir lui sauter dessus mais cette délicatesse qu'il m'accorde me rend toute chose et je reste docilement soumise. Je ne saurais expliquer cette emprise qu'il a sur moi et je ne peux rien faire d'autre que le contempler alors qu'il allonge maintenant son corps sur le mien. L'observer avec extase, déposer ses lèvres sur ma peau, les faire rouler sur le bout de mes seins, impatienter ma bouche entrouverte qui se dépérit de la sienne. Je suis totalement hypnotisée par cette virilité douce qui émane de lui. Je me soumet à lui sans rien dire, instinctivement, naturellement, je suis à mon aise. Cette autorité naturelle m'appelle et, je le reconnais sans peine, il peut désormais faire de moi ce qu'il veut, j'ai envie de lui appartenir. Mes cuisses s'écartent alors un peu plus et se redressent contre ses flancs pour l'accueillir plus près de moi et la chaleur de son corps qui, aussitôt me recouvre, vient à présent me faire complètement oublier la fraîcheur de cette fin de matinée d'automne.
La vue de son corps aspire toute ma lucidité. Il est simplement parfait. Ses abdominaux ont été taillés directement dans le marbre, je ne vois que cette explication. Je n'ai qu'une envie, c'est d'aller y faire danser mes doigts et je ne compte pas me retenir. À leur tour, mes mains partent à la découverte de ce corps robuste qui ne craint pas l'effort. Je les dessine, les caressent et apprends la carte de son corps avec une minutie délectable. Mes doigts rebondissent dans les creux après être remontés sur un sommet ferme et ne font qu'aller et venir sur ce torse qui affole tout en moi. Il frissonne et son souffle s'écrase plus lourdement sur ma peau. Je continue et j'en profite maintenant pour venir faire rouler mes doigts sur son dos et laisser les sillons de ses muscles contractés guider leur course. Seuls ses mains sont calleuses, abîmées par les répétitions des frappes sur le cuir de la balle de volley mais surtout par son travail quotidien. Sa peau légèrement transpirante reste si douce et son corps est si désirable avec sa peau sensible, ses muscles bandés, son visage sérieux, son sexe tendu qui se frotte contre ma cuisse. D'ailleurs sa virilité a assez attendu, prisonnier de cette prison de tissu qui la retient de s'exprimer. Je continue alors ma descente et, cette fois, je ne lui laisse plus aucune chance quand j'accroche l'élastique de son boxer avec mes doigts. Le regard de Shinsuke vient alors se perdre dans le mien et ses mains se posent aussitôt sur les miennes. Ensemble on se débarrasse enfin de ce dernier obstacle.
Tandis que je découvre avec délice son membre dressé devant mes yeux, et juste avant que je me décide à venir le toucher, Shinsuke me tend le préservatif. Je le regarde et le découvre les joues rouges, son regard planté passionnément dans le mien. Je comprends sans mal ce qu'il attend de moi et j'ouvre alors la petite pochette avant de lui installer le préservatif. Je viens chercher sa main pour qu'on finisse de le dérouler ensemble. Une fois fait, mes doigts restent enroulés autour de son sexe ardemment tendu et commencent un léger mouvement de va et vient. Je l'observe un instant et son expression me coupe le souffle. Ses lèvres sont crispées d'un plaisir qu'il contient et ses yeux fixent ma main qui le cajole doucement. C'en ai trop pour ma raison et, sans attendre, j'arrête et je l'attire contre moi pour réclamer sa bouche.
Tandis que nos lèvres s'exasperent à nouveau et que ses mains reviennent cajoler mes seins, son sexe se languit et rebondit plusieurs fois sur ma cuisse. Il se frotte, caresse ma peau, maladroit et pourtant volontaire. Il faut que je lui donne ce signal qui l'autorise à venir s'immiscer entre mes jambes, à venir s'inviter en moi. Il est bien trop respectueux pour oser l'imposer malgré ce désir qui doit le tordre douloureusement d'impatience. Ma main se glisse alors entre nos deux corps et sans préavis, mes doigts s'enroulent encore autour de sa verge que je sens aussitôt pulser bien plus intensément dans ma paume. Shinsuke sursaute légèrement et son regard s'agrandit. Il ne sait plus trop quoi faire. Je le rassure aussitôt d'un doux sourire mais mes lèvres se pincent et la douceur laisse vite place au désir et à l'excitation qui me fait trembler d'impatience de le vouloir en moi, de pouvoir le sentir prendre possession de mon corps et le voir perdre cette virginité qu'il conserve depuis tout ce temps. Son bassin bascule alors en avant dans un léger mouvement pour venir plus franchement à la rencontre de ma main. Je caresse son sexe plusieurs fois avant de venir le positionner devant l'entrée de ma féminité trempée et de le laisser faire le reste. De le laisser faire ce dernier mouvement qui le fera oser se perdre en moi. Je lui fais entièrement confiance.
Il fixe son regard sur nos sexes qui se touchent, s'effleurent et se rencontrent timidement puis, aidé de sa main, avec application et tout le sérieux que je lui connais, il se décide et se fraye un chemin dans la chaleur humide des plis de mes petites lèvres. Doucement et tandis que je sens chaque centimètre de sa virilité pénétrer lentement en moi, il laisse échapper un profond soupir aggravé par cette nouvelle sensation qu'il l'envahit. Son sexe écarte mes chairs pour se faire une place dans leurs chaleurs et s'approprie, au terme d'un languissement affolant, cette intimité qui n'attendait plus que lui. Il ne bouge pas tout de suite, laissant à mon corps, le temps de s'habituer à sa présence et lui, à assimiler et maîtriser cette nouvelle sensation avant que ses hanches s'animent finalement avec une souplesse déconcertante. Mes parois s'ajustent à son membre palpitant et avide de découvrir cette intimité. Son bassin roule avec volupté et sans heurt. Il me scrute, il veut savoir si tout va bien. Je lui souris subrepticement juste avant que ma respiration ne s'alourdisse et que mes yeux se ferment à demi quand ce plaisir qu'il m'insulffe monte doucement. Mes mains s'agrippent à ses épaules et mes cuisses se redressent contre lui. Il accélère légèrement et mon souffle se transforme en de discrets gémissements. Il veut déjà aller plus loin et agrippe mes genoux. Je le soupçonne de vouloir m'arracher bien plus que de faibles plaintes et il cherche alors mes points de plaisirs avec applications et beaucoup trop de sérieux, trop robotique même par moment. Il est bien trop concentré à vouloir bien faire. Mon seul plaisir est au centre de son attention. Ses yeux continuent de me scruter avec gravité malgré ses pommettes qui gagnent plusieurs teintes de rouges. Ma main vient alors tout de suite se poser sur sa joue enflammée par le plaisir et le forcer à sortir de sa bulle pour qu'il arrête de réfléchir, avant de glisser mes doigts derrière sa nuque. Je l'attire vers moi. Plus de réflexion, plus d'analyse, plus de questionnement, plus rien de tout ça, et seulement des émotions, des sensations, l'émoi de nos deux corps qui se font l'amour. Toute la simplicité de la chose autant que sa complexité. Je veux qu'il éprouve ce plaisir que je ressens, qu'il en découvre toute son infinie jouissance, l'extase sans limite de cette danse sensuelle enivrante et qu'il en redemande.
Il se laisse guider et lorsque ma bouche rencontre la sienne, ses yeux se ferment et j'arrive enfin à lui faire oublier de penser. Ses bras, son buste, sa prise sur moi, se relâchent alors. A présent, perdu l'un dans l'autre, sa cadence change et je viens m'agripper plus avidement à lui tout en me laissant, moi aussi, gagner par l'extase de notre étreinte. Cette fois, mes plaintes timorées se muent en des gémissements de plaisir plus affirmés et ses râles sourds viennent s'y mêler. Il a compris et sans vigueur surperflue, avec seulement son sexe s'appropriant le mien dans une sensualite que j'étais loin de me douter qu'il maîtrisait beaucoup trop bien, il me fait doucement quitter la terre ferme. En me jetant précipitamment dans son cou, j'étouffe même un gémissement incontrôlable qu'il m'arrache d'un simple mouvement plus appuyé. Il apprend vite. Avec lui, je peux oublier toute attaque brutale ou même sauvage. Dans ses bras, je suis plutôt emportée dans un câlin lascif et tendre. Je suis même persuadée que rien qu'avec un simple susurrement dans le creux de mon oreille, il peut me faire atteindre instantanément les frontières du plaisir. Juste la sensation de son murmure qui glisse le long de mon cou telle une caresse chargée d'une interminable promesse de plaisir me fait frissonner. De toute façon, je n'ai pas besoin d'extravagance, je suis du genre calme alors sa manière de faire me plait, il me plait. Il m'a toujours plu.
Mon cœur s'emballe encore et mes yeux viennent se perdre dans le reflet cuivré de ses prunelles qui me pénètrent de leur douceur avant de revenir embrasser mes lèvres qui l'appellent puis dérive sur mon visage, glisse sous mon oreille et s'autorise même à venir mordiller mon lobe pour finir par replonger dans mon cou. Si je me laisse complètement fondre quand sa bouche embrasse la base de ma nuque avec une douceur vertigineuse, je suis plus que surprise de sentir sa langue s'aventurer, à présent, sur ma peau. Il me goûte au début timidement, avec retenue, mais rapidement, encouragé par mes plaintes, il gagne en assurance et parcourt pleinement ma carotide. Ses expirations s'écrasent lourdement contre ma peau et me chatouillent autant qu'elles renforcent mon excitation. Par moment, il se contient et échappe seulement de délicieux râles sourd quand il découvre mon corps de ses doigts maladroits ou qu'il tente de s'enfoncer plus loin en moi, et d'autres fois, il expire avec force et sa respiration s'emballe quand ma bouche roule sur sa peau et que mes lèvres rebondissent sur les aléas de son anatomie. Le bas de mon ventre me conjure alors avec gourmandise d'accélérer cette langoureuse et insoutenable lenteur en poussant mes hanches à venir rouler contre les siennes. Elles suivent ses mouvements tout en le poussant à oser se hâter entre mes chairs. Je l'encourage avec toute la force de ce désir qui m'anime et qui ne demande qu'à s'exprimer complètement. Alors qu'il embrase mon cou de ses expirations brûlantes et que son bassin danse toujours contre le mien, ma main doucement, vient se glisser sur sa nuque et remonte pour se noyer dans ses cheveux que j'accroche légèrement. Mes doigts se noie dans sa chevelure argentée, qui sent si bon et enivre subtilement mes sens, puis se crispent au sommet de son crâne au moment ou un de ses coups de reins plus appuyé s'enfonce plus profondément dans mon antre et stimule mon bout de chair gonflé d'excitation qui me provoque un électrochoc de plaisir. Il me percute avec douceur, ne me brusque pas, et ses mouvements sont des caresses qui font monter mon excitation avec une lenteur délicieuse. Je l'encourage, mes hanches, mes bras, mon souffle, tout s'harmonise pour qu'il sombre un peu plus en nous.
J'essaye faiblement de prendre le dessus mais mon dos est complètement cassé par les sacs de riz et, surtout, je n'en ai pas vraiment envie tant ma volonté lui est entièrement soumise. Je le guide et l'entraîne mais pourtant c'est lui qui reste le meneur de notre étreinte. Ses yeux à demi clos de plaisir, ses gouttes de sueurs qui perlent et glissent tout doucement sur sa peau, son torse qui ondule sensuellement contre le mien, son odeur qui devient plus forte alors que les minutes passent, ses cheveux qui chatouillent mes joues alors que mon visage se perd dans son cou. Non, je veux rester dans cette position, je veux que le temps se suspende pour qu'il n'y ai pas de lendemain. Je redoute cet après que l'on va avoir, je n'en veux pas car il va me déchirer. Il a pris le contrôle sur ma volonté, sur mon corps et il commence à s'emparer mon cœur. Je n'aurais pas dû me laisser aller et l'entraîner avec moi. J'aurais dû me contenir, reprimer cette envie charnelle stupide.
A peine je m'enlise dans ces sombres pensées que Shinsuke plaque ses lèvres contre les miennes et là, quand sa langue devenue impérieuse réclame la mienne, j'oublie tout. Sans même forcer, il met à l'écart le peu de raison qu'il pouvait timidement me rester et qui essayait encore de me persuader qu'on faisait une belle connerie. Mon cerveau se met alors en veille et mon corps prend les commandes. Mes hanches s'animent à nouveau et suivent le rythme qu'il nous imprime. Je n'en peux plus, je l'agrippe et l'intime avec tendresse à venir reposer son poids contre mon corps. J'ai envie de le ressentir pleinement, le sentir se mouvoir contre moi, sentir le moindre de ses muscles se contracter sur ma peau à chaque coup de rein qu'il me donne pour venir s'enfoncer toujours plus loin dans mes chairs. Tout ressentir comme si c'était la dernière fois. J'ai besoin qu'il me serre fort dans ses bras.
Ses muscles se bandent alors pour supporter le poids de son corps au-dessus de moi et ne pas m'écraser complètement malgré mes supplications à vouloir l'avoir entièrement contre moi. Son souffle chaud, qui descend le long de mon cou, me transporte dans une luxure incompréhensible, me coupe la respiration et me met au bord de l'évanouissement. Cette convoitise démesurée dont il m'assène dorénavant à chaque coup de bassin me fait perdre la raison. Mon corps se débat pour suivre la cadence de son bassin qui chaloupe contre le mien, de son sexe qui glisse à l'intérieur du mien, de son regard intense qui me brûle d'un désir exquis. Je me noie dans sa passion. Tout, il fait tout pour me faire plaisir et il le fait si bien. Une luxure lascive s'est emparé de lui et a transformé le discret Shinsuke en un homme habité d'une ardeur colossale qu'il dirige sur ma personne, qu'il libère et ne se retient pas de dévoiler. Rien que pour moi.
Son sexe continue de grossir en moi, je le sens enfler et repousser avec extase l'intérieur brulant de mes chairs. Son souffle s'aggrave à chaque nouveau coup de hanche. Nos peaux, qui l'instant d'avant se frottaient avec délice, deviennent moites et collent pour finirent par produire des sons secs et parfaitement indécents lorsqu'il s'enfonce avec énergie, qu'il pousse toujours plus et essaye de s'aventurer plus profond. Il danse inlassablement en moi et ses mouvements font monter dans tout mon corps une extase délicieusement renversante. Son bassin roule lentement puis me heurte avant de s'enfoncer plus profondément avec une souplesse inimaginable. Ses variations sont délicieuses et je suis en pleine extase. L'expression que j'aperçois alors sur son visage qui ne regarde que moi me dit exactement la même chose. S'il ne m'avait pas dit qu'il était vierge, je ne l'aurais jamais su. Enfin pas tout à fait mais il me transporte si aisément que ça en est agréablement déroutant. Je m'en délecte et, impudemment, j'en redemande. J'ose alors le relancer avidement de quelques coups de hanches lascives et un peu trop pressées. J'ai du mal à me reconnaître dans cet empressement mais je ne contrôle plus rien et je ne me lasse pas de subir l'assaut de sa passion, la vaillance de son désir pour moi.
Lorsque mes ongles griffent sa peau pendant que mes doigts remontent sur son dos, je l'entends émettre un râle des plus exquis dans le creux de mon cou. Je continue avec juste ce qu'il faut d'ardeur et ses plaintes sourdes s'intensifient. Sa bouche revient alors réclamer la mienne et il étouffe ses grognements pourtant si excitants. Sa langue embarque impétueusement la mienne en une danse des plus lascives. Lui aussi est pris par le feu de notre étreinte enflammée. Il me domine totalement et je ne peux que fondre sous ses baisers. Nos respirations se mêlent alors pour ne créer qu'un seul et même souffle. On halète dans une harmonie des plus sensuelle. On s'observe avec une telle intensité que le ciel peut bien s'écrouler, on ne s'en rendrait même pas compte. Je reconnais cette envie qui brouille la raison et embrase les sens, je ressens exactement la même chose. Nous ne sommes pas au bon endroit et c'est pourtant le bon moment pour nous, pour faire éclater ce désir au grand jour. Je donne tout, je me donne entièrement à lui sans plus aucune restriction.
Sa peau claque sur la même en suivant cette même cadence qui nous transporte dans un monde qui est le nôtre. Et ses yeux, ses magnifiques yeux, ne me quittent pas, ancrés aux miens en un lien qui semble indestructible. Cette fièvre qui enflamme ses pupilles me fait complètement perdre la notion de temps et d'espace, il n'y a plus que lui qui occupe mes pensées les plus folles et anime mon corps d'un désir ardent. Ma main vient s'accrocher à son dos et les siennes à mes cuisses. Nos doigts s'enfoncent dans nos peaux et l'air devient tout à coup irrespirable. Mes ongles marquent sa peau tandis que les siens malmènent les parties charnues de mes jambes. Nos souffles se mélangent pour ne former dorénavant qu'une seule et même plainte grave et suave. Un tourbillon des sens nous emporte dans un délice de sensations intensément nouvelles de nos corps qui se découvrent et s'apprennent avec passion. Le ballet que nos corps enlacés s'épuisent à répéter fait disparaître l'invraisemblance du lieu inconfortable où nous avons choisis de nous aimer pour la toute première fois. Plus rien n'existe que son corps dans mon corps.
D'ailleurs, en cet instant, plus rien ni personne ne pourrait me faire entendre raison si ce n'est peut-être la voix posée et apaisante de Shinsuke mais, pour le moment, cette voix est bien trop occupée à s'abîmer sur ma peau en une mélodie beaucoup trop délectable pour oser l'interrompre. Il me donne tout et il ne fait jamais dans la demi mesure.
Le galbe de ses fesses épouse parfaitement la paume de mes mains et à chaque fois qu'elles se contractent pour m'infliger un autre de ses coups de rein divin, mes doigts s'enfoncent un peu plus dans ses parties charnues. Toute la volupté dont il fait preuve me plonge en pleine délectation et un plaisir prodigieux s'empare violemment de tout mon corps pour me projeter dans une extase infinie. Ma vision se brouille et tout devient flou. Ma tête est incapable de rester dans son cou et bascule en arrière en même temps que ma bouche s'ouvre pour exalter un gémissement retentissant. Mes cordes vocales se cassent rapidement sous ma respiration totalement erratique. Je ne contrôle plus rien de mon corps et lui non plus. Il perd son rythme et son souffle n'est plus que râles sourds. Un grognement guttural rauque se fraye un chemin dans sa gorge et arrive à passer la barrière de ses lèvres crispées de plaisir. Son regard appuyé semble lire en moi sans difficulté. Je le sens même caresser mon âme et je me sens oppressé par tant de désir dirigé vers moi. J'ai le souffle quasiment coupé tant l'intensité dont il m'assène est impressionnante. Il semble me sonder à la recherche de quelque chose que je ne saisis pas. Il me déstabilise délicieusement. Sa respiration saccadée est hors de contrôle et je le découvre livré pour la première fois à une force qu'il ne maîtrise pas. Je suis la seule à pouvoir voir cette expression sur son visage et je le trouve magnifique, captivant.
Il me réclame sans cesse et mon prénom passe plusieurs fois la barrière de ses lèvres séchées par ses respirations haletantes d'un plaisir intense qui le brûle et le consume. Ses expirations sont devenues si lourdes et ses inspirations pénibles. Ses doigts viennent subitement s'entremêler avec fermeté aux miens. Il s'accroche à moi autant que je me retient à lui. Nos doigts sont soudés et semblent ne plus jamais vouloir casser ce lien qui les relie. On s'accroche désespérément. Un désespoir paradoxal mêlé d'une libération euphorisante. On se donne l'un à l'autre entièrement et sincèrement. Plus rien ne me retient sur terre et plus je décolle plus son rythme s'accélère maladroitement. Il a bien trop fait durer mais il se retient encore. Il se torture pour faire durer le plaisir et c'est tout à son honneur mais je ne peux décemment plus le laisser faire, il a besoin de se libérer. Qu'il goûte enfin pleinement à cette jouissance qu'il essaye de retenir, pour savourer encore et poursuivre cette étreinte imprévue qui unit nos corps. Sa bouche qui se tend contre la mienne et se crispe de plus en plus va dans mon sens. J'attrape alors son visage entre mes mains et le force à faire le focus sur mes yeux.
- Laisse-toi aller Shin, lui murmuré-je contre ses lèvres.
- Mais... arrive-t-il seulement à soupirer difficilement entre deux lourdes expirations.
- Ne t'en fais pas pour moi... coupé-je aussitôt avec un murmure que je voulais tout de suite rassurant. Tout est absolument parfait.
Il n'a vraiment pas besoin de me faire jouir pour que notre étreinte soit parfaite. Elle l'est à un point qu'il n'imagine même pas mais il cherche encore cette perfection qui le caractérise tant. Accepte de me faire prendre un pied que, jusqu'à toi Shinsuke, je n'avais jamais connu. Tu me fais vivre un moment que je pensais impossible dans les bras d'un homme. Cette douceur et cette attention que tu m'accordes et dont tu me couves est, sans comparaison possible, quelque chose que je ne pourrais jamais oublier. Et ce plaisir, ce désir que je lis dans ton regard, que j'éprouve à chacune de tes caresses, que je ressens à chaque coup de bassin, je suis sincèrement la plus comblée en cet instant. Mon corps entre en résonance avec mes grisantes pensées et mes parois se resserrent autour de son sexe. Shinsuke grimace aussitôt et ses abdominaux se contractent sur mon ventre. Tout son corps se tend et je le vois lâcher complètement prise quand la délivrance pointe le bout de son nez. Sa bouche s'entrouvre et une plainte des plus suave sort allègrement de sa gorge.
Il enlace, de nouveau, ses doigts aux miens et nos mains ne forment alors plus qu'un entremêlement vif, une étreinte puissante et solide, inébranlable et pourtant fragile d'un aveu à demi-mot de ce qui se trame dans nos cœurs. Un échange amoureux sous le manteau brûlant de notre désir. Nos gémissements rythment les derniers puissants va et vient qui font cambrer mon dos et sa voix s'enfonce dans des graves rauques tandis qu'il m'assène de quelques ultimes coups de bassin énergique donnés avec la plus extrême des précautions. Il exulte enfin et son visage grimace en une expression de plaisir magnifique. Sa bouche grande ouverte laisse échapper quelques râles et grognement d'extases. Son bassin va et vient encore quelques délicieuses fois pendant qu'il fini de s'épancher en moi.
Il reste quelques secondes au-dessus de moi à essayer de reprendre possession de ses moyens et de sa respiration qu'il ne contrôle plus pendant que des gouttes de sueurs perlent de partout sur son visage et son corps. Son regard dans le vide essaye de s'accrocher au mien mais la sensation qu'il vient de ressentir prend encore toute sa lucidité en otage. Mes mains caressent alors son torse qui se gonfle et se creuse avec force. Je le regarde tout en reprenant moi-même mon souffle avant de le voir s'allonger à mes côtés. Il m'enroule immédiatement de ses bras et vient se blottir contre moi. Mes doigts viennent caresser sa joue avant qu'il n'enfouisse sa tête dans mon cou. Sa respiration lourde et encore erratique délivre une chaleur incroyable quand elle vient s'écraser sur ma peau. Je me moule un peu plus contre lui et soupire d'aise. Je ne pensais pas que cela pouvait être possible dans une remise remplie de sacs de riz, que je sais être maintenant très inconfortable, et surtout avec cet homme. Qui aurait pu imaginer qu'il puisse se laisser aller à ce genre de chose aussi spontanément ? J'aurais été la première à en rire à gorge déployée si on me l'avait dit. Pour une première fois, il me laisse sans voix je dois l'avouer. Je ne suis même pas sûre qu'il ait pratiqué tout seul. Enfin je veux dire, c'est un homme, ça a dû lui arriver mais entre la fréquence d'Atsumu et la sienne, il doit y avoir un énorme fossé, j'en suis persuadée. Attends, pourquoi, tout à coup, je le compare à Atsumu moi ? Et pourquoi je pense soudainement à lui comme ça ? Non, c'est pas le moment, je suis enfin enlacé dans les bras de celui qui m'a toujours attiré, contre son corps essoufflé qui a pris possession du mien après des années d'hésitation et sa réaction était à la fois adorable et terriblement sexy. Éhontément, j'en redemande.
A présent, blottis au chaud contre lui, je me sens sombrer dans un sommeil accueillant sous les caresses légères de ses doigts sur mon bras mais je le sens s'agiter et soupire profondément avant de tourner sa tête vers moi.
- C'était incroyable, me déclare-t-il en me dévorant des yeux d'un regard véritablement enjoué et heureux.
- Oui, j'ai... balbutié-je encore retourné par notre étreinte des plus sensuelle. Tu es stupéfiant, tu... tu n'as même pas tremblé. Ça a été franchement inouï, je n'avais jamais ressenti ça. Dans tes bras, faire l'amour a pris une toute autre dimension., j'ai... j'ai vraiment aimé le faire avec toi Shin.. avoué-je timidement avec une pudeur surprenante alors que quelques instant auparavant j'aurais recommencé immédiatement.
- Je suis flatté et je n'aurais jamais connu cette sensation si ça n'avait pas été avec toi. Ta patience m'a guidé et montré ce que j'avais à faire. Je ne l'aurais fait avec personne d'autre mais j'aurais voulu faire mieux... et pas forcément dans ces conditions...
- Tu n'arrives toujours pas à accepter les petites victoires n'est ce pas ? Dis-je alors d'une voix espiègle mais douce tout en me mettant à caresser son bras.
Il sourit alors tendrement tout en ne quittant pas mon regard.
- Tu as raison.
- Et puis, ça se mérite un orgasme de ma part, lancé-je en ricanant. Ce n'est pas aussi facile que d'avoir des bonnes notes, continué-je de le taquiner avec malice tout en l'observant avec cette affection qui ne veut plus me quitter.
Il esquisse alors un sourire que je trouve forcément adorable.
- Je vois, il va falloir que je m'entraîne alors. La perfection vient de la répétition non ?
Je pique un fard devant cette provocation osée qui a eu l'audace de passer les lèvres d'habitudes beaucoup plus réservées de Shinsuke. Si on n'avait pas fait ce qu'on vient de faire, j'aurais même été choquée et me serais demandé s'il n'était pas malade. Un coup de froid arrive si vite après un effort.
- Oui... articule-je avec difficulté tandis que j'essaye d'avaler ma salive dans un déglutissement inconfortable.
- J'aurais dû venir te faire ma déclaration officiellement au lycée. J'ai trop attendu, je n'ai pas d'excuses d'avoir autant tardé, m'avoue-t-il alors dans un murmure alors qu'il bascule sur le dos et cache ses yeux de son bras qui vient recouvrir son visage.
Je me redresse un peu, m'accoude sur les sacs de riz qui nous supportent encore, et me tourne vers lui. Ma main vient se poser sur son torse et le caresse doucement pendant que je l'observe avec tendresse.
- Quand je fais quelque chose, je fais en sorte de le faire bien et, chaque jour, je le répète de la même façon pour atteindre mon objectif, commence t-il d'un ton vraiment sérieux.
Je ne sais pas du tout où il veut en venir mais j'ai un mauvais pressentiment. Je suis confuse et je le regarde dubitative tout en le scrutant pour essayer de le décrypter.
- Je voulais être sûr d'être le petit ami parfait pour toi, celui qui te méritait, je ne voulais pas te décevoir. Je voulais être prêt mais... il semble que je n'ai jamais fait de pas franc vers toi. Je m'en suis toujours voulu. Puis tu es venue et finalement ce baiser, c'était déjà un accomplissement mais j'ai voulu pousser. Tu ne m'as pas repoussé, tu y as même répondu. Tout ce qu'on est maintenant c'est grâce à toi, tu as toujours su me pousser, m'encourager et étendre mes horizons.
- Shin...
C'est le moment que je redoutais, je me redresse alors et m'assois sur les sacs en soupirant. Je sens Shinsuke qui m'imite et son torse rencontre bientôt mon dos. Il se colle à moi et alors que le silence envahit la pièce, ses lèvres viennent se poser sur la base de ma nuque. Il y dépose d'abord un baiser léger suivi aussitôt par un autre, plus appuyé. Sa douceur me fait vibrer et cette vibration provoque une envolée de papillons dans le creux de mon ventre. Ma tête bascule en arrière pour venir reposer sur son épaule et seule l'envie de plonger dans son regard m'anime. Je voudrais tellement que le temps s'arrête, que sa course se suspende et me permette d'oublier tout ce qui me sépare dorénavant de lui. Je veux rester ici, dans ses bras et ne plus penser à demain. Pourquoi cette étreinte tant désirée a maintenant le goût si amer des regrets ?
- Je sais que je ne suis pas l'homme le plus intéressant, ni le plus spontané, et on a tendance à me voir comme un robot, mais...
- Chut ! Tais toi Shin... Tu es la personne la plus attentionnée et la plus travailleuse que je connaisse. Tu es mon héros et rien qu'en te voyant, j'ai envie de déplacer des montagnes. Cette volonté que tu dégages me pousse à devenir quelqu'un de meilleur. Je ne vois que toi depuis qu'on se connaît. Toujours à me demander ce que tu ferais à ma place. Tu as toujours été un exemple pour moi, mon modèle. C'est juste que...
Malgré nos paroles qui commencent à me ramener bien trop durement à la réalité de nos vies respectives, je ne peux m'empêcher d'aller me blottir dans ses bras. Il m'accueille et me serre encore contre lui, s'autorisant même à déposer un baiser sur le haut de mon crâne et caresser mon dos avec tendresse.
- Tu sais, si ma grand-mère nous trouve dans cette situation, c'est fini pour nous, elle ne va plus nous lâcher, déclare t-il alors qu'il me fixe d'un regard plein d'affection quand je relève la tête vers lui.
C'est vrai qu'on est tous les deux sur des sacs de riz empilés méticuleusement, nos corps nus en sueurs enlacés amoureusement livrés à la vue de tous si un opportun ouvrait malencontreusement la porte. Je rougis mais je n'ai pas envie de bouger tout de suite et, à la place, je me blottis encore un peu plus contre Shinsuke qui m'accueille et resserre ses bras autour de moi.
- Tu te rappelles, tu m'as demandé pourquoi elle était soudain très enthousiaste de te voir ?
- Tu piques vraiment ma curiosité là, Shin. Vas y dis moi, arrête de tourner autour du pot, l'encouragé-je avec impatience.
Il pouffe de rire et un sourire nostalgique se dessine sur ses lèvres alors qu'il se met à fixer le plafond.
- Déjà parce qu'elle t'aime beaucoup et qu'il ne se passe pas une semaine sans qu'elle ne me parle de toi mais surtout et depuis aussi loin que je me souvienne, elle attend avec impatience mon mariage. Je pense qu'en prévision, elle organise même certaines choses dans mon dos.
- Mariag... !? M'étranglé-je immédiatement.
- Ne lui donnons pas tout de suite ce faux espoir, essaye-t-il de me rassurer tout en ne contredisant pas les espérances impatientes de sa grand-mère.
- Ah...ne va pas si vite Shin, on vient juste de faire un pas l'un vers l'autre. Certes un pas énorme mais...
- Je sais, je sais, je ne te faisais part que de mon objectif à long terme. Mamie devra attendre, pour l'instant du moins. Chaque chose en son temps, me déclare-t-il avec une telle confiance en lui que je me sens défaillir quand mon cœur se met a battre à cent mille à l'heure.
Je suis figée sur place. Il dépose alors un rapide baiser sur mon front avant de m'aider à me relever. J'accuse le coup de cette déclaration qu'il vient de me faire avec un aplomb incroyable. Je me redresse alors mais je manque de trébucher. Je me retient à Shinsuke qui est aussitôt venu me porter secours, avant même d'aller se rhabiller, lorsqu'il m'a vu flancher. Mon corps est en miette et risque de porter les stigmates de notre étreinte encore quelques jours. J'ai le dos en compote, une fesse complètement endolorie et les hanches aux abonnés absentes. Une vraie mamie. Mais les bras qui m'enserrent fermement, eux, sont encore bien vigoureux. Je viens me blottir contre lui dans un mouvement parfaitement égoïste encore une fois, mais sa chaleur m'apaise et j'en ai besoin. On se retrouve alors tous les deux nus l'un contre l'autre mais cette fois je me sens gênée. Je viens enfouir mon visage contre son torse et me laisse bercer par sa respiration redevenu lente et maîtrisée. Je laisse mon corps se réveiller et je sens que doucement, il se moule sans mon accord un peu plus contre le sien. Je devrais m'arrêter là mais Shinsuke ne s'y oppose pas, au contraire, il se rapproche de moi. Il faut pourtant que je lui dise. Il faut que j'arrête immédiatement cette folie qui ne nous mènera qu'à la souffrance.
- Si je ne te connaissais pas aussi bien et que je... et qu'on ne venait pas de faire l'amour, n'importe qui serait déjà parti en courant, hein ? Ne dit pas ce genre de chose aussi ouvertement... Shin... on n'est même pas un couple.
J'allais continuer quand j'entends subitement quelque chose gratter la porte. Je sursaute immédiatement et me tourne vers Shinsuke en panique.
- C'est ta grand-mère ! Vite rhabillons nous !
On se précipite pour enfiler en panique nos vêtements quand un grincement plus franc nous fige sur place. Pris sur le fait. Ça y est, on est grillés.
- Oh ? Ce n'est qu'un renard roux, dit-il en chuchotant si bas que c'en est presque inaudible.
- Un renard ?! Répète-je surprise alors que je découvre la silhouette frêle du magnifique animal qui nous fait l'honneur de sa présence.
On se regarde en silence tout en faisant attention à ne pas bouger et de se faire le plus discret possible. Je suis fascinée et alors que j'observe le petit animal renifler le sol à la recherche de quelque chose à chaparder, je sens sur moi le regard de Shinsuke qui me couve avec tendresse. Cette sensation agréable se répand dans ma nuque et un léger frisson vient parcourir le long de ma colonne. Le renard en nous voyant se fige et hésite. Il renifle quelques fois dans notre direction puis décide de repartir d'où il venait en trottinant. Il n'y avait rien à son goût apparemment. Je me retourne alors vers Shinsuke pour lui faire face aussitôt l'animal disparu.
- Tu n'as pas trouvé qu'il ressemblait à Atsumu ? Lancé-je pour rigoler.
- C'est insultant pour le renard, me répond t-il un peu froidement.
J'explose alors de rire devant cette blague involontaire derrière cette réflexion austère.
- Allez, dis pas le contraire, Tsum est plutôt beau garçon et tout aussi sauvage que cet animal.
- Beau garçon ?
Merde, on dirait que j'ai touché un point sensible, j'aurais mieux fait de me taire et encore plus, de m'abstenir d'amener le dossier Atsumu sur le tapis.
- Ne me dis pas que tu es jaloux ? Demandé-je, piquée dans ma curiosité.
Shinsuke se retourne alors et finit de se rhabiller tandis que je fais de même.
- Non, répond- t-il du tac au tac.
- Tu es terriblement mauvais pour mentir tu le sais ça... et là, tu boudes, rectifié-je avec bienveillance tout en commençant à m'inquiéter légèrement.
- Bouder n'est pas vraiment dans mes habitudes.
- C'est vrai et pourtant, regarde-toi, dis-je en me retenant d'exploser de rire en voyant sa moue renfrognée qui le trahit.
- C'est juste que... Commence-t-il soudainement d'un ton bien plus grave.
- Hum ?
- Il te tourne autour depuis longtemps et je sais que vous êtes proche maintenant que vous êtes réunis tous les trois à Osaka.
- On est proche oui, mais je ne le suis pas autant qu'avec toi, essayé-je de rectifier rapidement mais Shinsuke, borné, continue sur sa lancée.
- Je suppose sans mal qu'Atsumu continue de flirter avec toi mais ne te laisse pas embarquer dans son jeu.
- Shin... Je... Je n'en ai pas l'intention... Écoute, je ne sais pas ce qu'il te passe par la tête mais je ne couche pas avec tous mes amis... tu me prends pour qui ? Lui répond-je, blessée qu'il me pense aussi volage. Mais c'est compliqué entre lui et moi, tu le sais...
- Je te veux pour moi tout seul, coupe-t-il aussitôt. C'est une demande égoïste, j'en suis conscient mais je veux être avec toi. Je veux pouvoir être le seul homme dans ta vie. J'aimerais vraiment qu'on travaille sur notre relation. Je veux qu'on soit plus que de simples amis.
L'intrusion du renard nous avait permis de changer de sujet mais Shinsuke a l'air d'y tenir et je ne pourrais pas y échapper. Je me retrouve au pied du mur. Soit je l'affronte, soit je m'en détourne et fuit avec l'impossibilité de revenir.
- Shin... Moi aussi je voulais qu'on soit plus... et ce, depuis longtemps... mais depuis tout a changé. Laisse moi... laisse moi d'abord rentrer chez moi, j'ai besoin de réfléchir à tout ça.
- Je ne compte pas changer d'avis, je suis plutôt persévérant comme garçon tu le sais alors je t'attendrais le temps qu'il faudra.
- Écoute, tu m'as prouvé qu'on a rien sans rien... et... si on décide d'essayer et de construire quelque chose ensemble, j'ai envie que ça fonctionne entre nous. Je ferais tous les efforts qu'il faut pour que ça marche... Si jamais on décide de faire quelque chose ensemble, je donnerais tout et je reviendrais la semaine prochaine et la semaine d'après et... Je ferais en sorte que ça marche entre nous...
Shinsuke m'écoute en silence, il sait déjà très probablement qu'un "mais" va bientôt venir entacher tout ce bonheur. La vie est franchement injuste avec nous. Cruelle mais miséricordieuse car aujourd'hui on se dit tout. Si seulement on avait été plus direct l'un envers l'autre. Si on avait saisi ces instants de flottements, si on avait compris que ces hésitations n'étaient que des tentatives désespérées de nos cœurs de nous convaincre de faire ce premier pas qui aurait pu tout changer.
- Mais mon travail, ma vie, mes amis, là où j'en suis... Je ne peux pas tout plaquer du jour au lendemain... j'ai besoin de me prouver des choses à moi même... que je peux réussir... Aller le plus loin par mes propres moyens... Je dois me concentrer sur ma carrière... mais... je ne peux pas ignorer ce que je ressens pour toi. Je ne peux plus... maintenant qu'on se dit tout et ce qu'on a fait...
- Je ne te demanderais jamais de tout quitter pour moi tu le sais. Ce serait de toute façon égoïste de te demander de rester à mes côtés, j'en suis conscient.
- Et même si on décide d'être ensemble, tu crois que ça pourrait vraiment fonctionner alors qu'on est si loin l'un de l'autre ?
- Je peux tout à fait venir aussi à Osaka pour te voir, tente-t-il malgré tout.
- Arrête on a mis plus d'un an pour se revoir... réponds-je d'un ton amer sans grande conviction et désabusée. Je suis désolé d'avoir provoqué tout ça a cause de ce stupide challenge...
- Non, au contraire, je suis heureux que tu l'aie fait. Grâce à ça, j'ai enfin pu t'avouer ce que je ressentais sincèrement pour toi depuis toutes ces années.
Je ne peux pas le laisser aller plus loin. Je ne sais pas ce qu'on est devenu. J'ai besoin de temps.
- Moi aussi mais tout se complique pourtant... Je m'en veux...Tout est si soudain en fait... je n'avais pas prévu plus loin que la stupidité de ce challenge... je ne savais pas à quoi m'attendre en faisant ça... je n'ai vraiment pas réfléchi... j'ai fais n'importe quoi, j'ai été stupide... je... excuse moi, m'emballé-je, la culpabilité commençant à me ronger et me faire paniquer.
- Arrête s'il te plait. Ne t'en fais pas comme ça. Ne te torture pas autant, tu te fais du mal pour rien, continu t il d'essayer de me calmer.
- Si, parce que j'ai peut-être tout détruit...
- Tu n'as rien détruit du tout et tu ne le feras pas, je te l'assure.
- Et si je te dis que je ne veux pas être avec toi ? Laché-je subitement, à bout de nerf. Tu m'as abandonné, tu as fait une croix sur nous à l'instant même où tu as décidé de venir t'installer ici...Je t'en veux beaucoup... et... et en même temps je n'avais aucun droit de te retenir, dis je finalement au bord des larmes.
- Notre amitié ne mourra pas si tu décides de rejeter les sentiments que j'ai pour toi. Je comprendrais que mes choix égoïstes nous ont empêchés d'être ensemble, dit-il avec un voile de tristesse dans la voix.
- Shin, allons-y doucement alors tu veux bien ? Je reviendrais te voir la semaine prochaine et peut être qu'à ce moment là je pourrais t'apporter une réponse claire. Qu'importe ma décision, je veux tout te dire en face et pas par téléphone, pas après tout ce qu'on vient de faire et s'avouer.
- Ne te force pas à choisir...
- Pourtant il va falloir...
- Et je serais là pour écouter ta décision, me rassure-t-il en m'assurant de sa présence accueillante. J'ai fait mon choix de vie et mon choix de cœur mais je ne te demanderais jamais de me suivre contre ta volonté ni contre tes sentiments alors retourne paisiblement à Osaka. Prends tout le temps que tu auras besoin, prends le temps de réfléchir à ce que tu veux mais surtout ne change pas tes rêves et ta vie pour moi. Ne t'impose pas une vie qui te rendrait malheureuse. Mais dans toutes tes incertitudes, ne doute pas des sentiments que j'éprouve pour toi. Je veux que tu sois heureuse avant tout. Que ce soit avec ou sans moi. Et si ça doit être sans moi alors ainsi soit-il.
- Ne dit pas ça shin... je n'ai rien décidé encore...
Je prends son visage entre mes mains et m'approche de sa bouche. Je réalise mon geste au dernier moment et vient déposer un baiser à la commissure de ses lèvres que je veux tout de même lourd de sens avant d'éloigner de nouveau mon visage du sien. Nos regards s'accrochent intensément et une promesse silencieuse se tisse. Je ne sais pas ce que nous sommes encore mais je sais qu'il faudra que je me décide vite si je veux essayer de continuer sur cette voie que nous venons juste d'ouvrir ensemble. Il m'accorde sa confiance, il nous accorde le temps nécessaire pour avancer à notre rythme et définir ensemble notre avenir alors il serait cruel de le laisser espérer trop longtemps, de le faire attendre si je ne... Je n'arrive même pas à me l'admettre et pourtant il va falloir que je me montre forte et choisir ce qui est le mieux pour moi.
On se fait cette promesse, une promesse tacite d'avancer doucement, de faire en sorte de ne pas piétiner notre amitié et peut-être que le destin voudra bien nous réunir un jour. On va y arriver et on trouvera une solution viable pour nous deux. Je n'ai pas l'intention de le perdre tout comme je ne veux pas le blesser. Ce baiser était vraiment une belle connerie. Je me retrouve prise au piège malgré ses paroles rassurantes. Je le sens sincèrement heureux de ce que nous avons fait mais une lueur triste brille tout de même dans ses yeux si calmes et je ressens la même chose. On ressemble à deux enfants trop enthousiastes de partager les mêmes sentiments et pourtant, les adultes en nous, savent que seul le temps et nos efforts décideront du sort de cette relation qu'on veut malgré préserver.
- Est ce que tu veux toujours rester chez moi ce week-end ? Murmure alors Shinsuke.
J'hésite un instant. Est ce que ce ne serait pas nous faire du mal pour rien ? Pourtant, malgré tout, malgré cet avenir incertain, j'ai envie d'avoir un aperçu de cette vie avec lui. Un avant goût de ce que pourrait être ma vie ici, avec lui, si je décidais de franchir ce pas et de tout changer pour le choisir envers et contre tout. J'ai envie de cet instant d'insouciance et de croire que la fin de ce week-end n'existe pas. J'en ai besoin. Il m'y incite, je le vois dans ses yeux, il espère. Ses bras me font aussi une autre demande implicite et celle-ci est tout aussi pénible à résister. Il demande encore de ma chaleur. Il veut pouvoir encore me prendre contre lui durant ces trois ridicules jours que je vais rester chez lui. Il veut me convaincre qu'il est fait pour moi. Shinsuke n'abandonnera pas je le sais et il compte bien travailler dur pour me convaincre définitivement. Je sais qu'il fait les choses bien et du mieux qu'il peut alors je me dois moi aussi de les faire correctement.
Ses mains qui se serrent contre ma peau me montrent sa détresse malgré cette apparente impassibilité. On ressent clairement plus que de l'amitié et pourtant on en est là. Peut-être pas un couple mais on a franchi quelque chose et c'est encore trop dur de revenir en arrière. Maintenant que cette barrière a été brisée, il est bien trop pénible pour nous de faire comme si rien ne s'était passé. On sera définitivement bien plus que des amis durant ce week-end avant que nos chemins se séparent de nouveau. Mais pour l'instant, aucun de nous deux ne veut s'arracher des bras de l'un de l'autre. Ce câlin est notre rocher auquel on veut s'agripper alors que la tempête se déchaîne autour de nous. Essayons au moins le temps de ce week-end.
J'acquiesce alors timidement de la tête tout en me suspendant à ce regard plein d'une tendresse mélancolique qu'il me lance.
- Je ne rentre que dans trois jours... dis-je dans un souffle laborieux.
- Alors faisons en sorte que ces trois jours comptent pour nous. Faisons de notre mieux et ensuite, le choix t'appartiendra entièrement.
- Profitons en comme si lundi je ne repartais pas, chuchoté-je d'une voix tremblante d'une émotion bien trop vive qui me tord le cœur.
Cette connerie est la plus déchirante de ma vie autant qu'elle a été libératrice. Elle va nous permettre d'avancer que ce soit ensemble ou pas. Je me cache alors dans son torse mais Shinsuke attrape mon visage entre ses mains et sa bouche se scelle aussitôt à la mienne sans même me laisser le temps de réfléchir ou même protester. Son baiser est doux et pourtant il dégage des sentiments si puissants, une force inouïe qu'il me transmet sans hésitation. Mon souffle se coupe sous cette tendresse et mon cœur se serre. Mes poings se resserrent sur son blouson et je m'y accroche désespérément. Mes lèvres s'appuient plus intensément sur les siennes et j'essaie avec toute la force de ce que je ressens pour lui de lui transmettre profondément la puissance de mes sentiments. Pourquoi la réalité nous rattrape ? Une réalité que je voudrais beaucoup plus simple maintenant qu'on a réussi à ouvrir nos cœurs. Ça me terrifie de savoir que je vais peut-être le blesser. Moi même je ne sais pas pourquoi j'ai voulu ça. J'ai juste eu envie de voir, de tenter, d'essayer de savoir si quelque chose pouvait se passer entre nous deux. Je n'ai pas pensé aux conséquences. Pas un seul instant et j'aurais dû. Je m'en veux terriblement.
- Atchoum !
- Bon et voilà qu'avec notre insouciance tu prends froid. Rentrons au chaud je vais te préparer quelque chose pour te réchauffer.
- Est ce qu'un câlin ne serait pas suffisant ? tente-je ne voulant pas quitter la chaleur de ses bras.
- Sûrement pas, tu dois prendre un bon repas chaud et te reposer.
Je baisse la tête et soupire sèchement avec une moue boudeuse. Il a raison après tout.
- Mais je suppose que je peux commencer par te prendre dans mes bras.
Il me serre alors contre lui avec tendresse mais, tandis que mon corps se relâche, mon cœur, lui, n'arrive pas à se détendre et reste douloureusement tourmenté.
- Nous devrions plutôt aller prendre une douche avant que nos corps trempés de sueur ne se refroidissent encore plus. Et après allons manger, tu veux bien ?
Jamais je n'aurais imaginé que ce début de week-end puisse débuter de la sorte. Qu'il soit aussi merveilleux autant que déchirant. Ça nous a permis à nos cœurs de s'ouvrir mais à quel prix ? Ne pensons pas trop loin et voyons ce que ces trois jours nous réservent. Ils me permettront peut-être de m'aider à le choisir. Ou le contraire...
Impossible de dormir ensemble la nuit, toute la famille est présente et nous ne sommes pas mariés donc respect des traditions oblige, nous devons dormir séparés et, même si ce n'est pas une mauvaise chose, ça ne fait que renforcer mon envie d'aller le retrouver. Je dois bien l'avouer, la chaleur de ses bras me manque h24. Les nuits sont courtes et mes réveils hâtifs. Ce cabanon, témoin de nos premiers ébats, devient notre refuge, notre cocon de désir qu'on se réserve pour s'aimer avant de reprendre notre sérieux. Ce sont souvent de longs baisers langoureux sans aller plus loin. Des baisers à l'abri des regards, pudiques et chastes, continuer de se découvrir malgré l'incertitude de notre relation. On y peut rien c'est plus fort que nous. Son discours a été clair et je sais qu'il ne dit jamais ce qu'il ne pense pas. Je ne veux pas le blesser, jamais de la vie, mais on est inexorablement attiré l'un par l'autre. Ça ne change pas, notre amitié est toujours aussi forte. La vie continue son cours mais je ne sais même pas de quoi demain sera fait. Je veux y croire et malgré mes doutes et mes interrogations, je me laisse porter par la simplicité de ce week-end, comme une évidence qui arrivera à sa fin lundi soir. Je suis sûre que même mamie Kita s'est rendu compte de notre manège et nos mines béates nous trahissent sans mal, mais elle ne dit rien et se contente de sourire à pleine dents en nous voyant ensemble parler, rire, ou parfois simplement se regarder. Je sais ce qu'elle s'imagine et anticipe puisque Shinsuke m'a confié son rêve secret pour son petit-fils mais même, si ça me blesse d'y penser, elle va devoir encore patienter. Shinsuke serait, sans conteste, le mari idéal mais j'espère seulement qu'elle ne s'entête pas à ce que ce soit moi à tout prix. Je ne veux pas la blesser elle aussi, si Shinsuke et moi ne devenons jamais un nous. J'ai le cœur qui se serre mais je ne veux rien montrer, je ne veux pas gâcher ce moment de bonheur qui me fait du bien.
Ce weekend est passé beaucoup trop vite et malgré mes supplications pour que quelqu'un arrête le temps, nous voici déjà le lundi tant redouté. Ce jour qui sonne la fin de l'insouciance et me ramène de force à la réalité. Ces trois jours m'ont fait goûter, avec une saveur douce amère, ce qu'aurait pu être ma vie avec Shinsuke, ce qu'elle pourrait être encore aujourd'hui et pourtant Osaka me manque. Atsumu me manque. Il faudrait que j'écoute mon coeur mais pour l'instant, lui même est complètement perdu. Il faut vraiment que je prenne ce recul sur la situation sinon ça va me rendre folle.
A l'arrêt de bus, juste avant que celui-ci n'arrive, Shinsuke m'enlace et me serre bien plus fermement que d'habitude. J'ai les larmes aux bord des yeux. Je m'accroche à lui et je sais que, dans ce bus qui me ramène à ma routine quotidienne, mon boulot, mes nouveaux amis, les anciens, les jumeaux, je vais devoir choisir. Je veux y réfléchir posément, prendre le temps qu'il faut et décider de la meilleure décision pour moi. Je suis bien trop fébrile dans ses bras et je ne veux déjà plus le quitter. Il suffit d'un peu de sa chaleur ou juste de sentir son odeur pour que la petite fille en moi veuille tout envoyer balader et faire ce caprice de rester. Mais tout n'est pas aussi simple. C'est le moment d'être raisonnable et de se comporter en adulte. Je dois me faire violence pour m'éloigner de la chaleur de son torse et de la douceur de ses lèvres afin de monter dans le véhicule. Nos mains mettent un temps fou à se séparer et on retarde l'échéance le plus possible. D'abord nos paumes, puis nos doigts qui glissent et se crochètent une dernière fois avant que nos ongles ne puissent plus rien agripper. Je le suis du regard pendant que je choisis mon siège. Le bus rentre en branle, toussote et finit par démarrer. Shinsuke me fait le plus beau des sourires et m'adresse un dernier geste de la main avant que le car finisse par s'éloigner et me l'arracher de mon champ de vision. Je me terre dans mon siège. Je suis au trente-cinquième dessous. Tout s'emballe dans ma tête maintenant que je suis seule avec moi-même.
Qu'est ce que je dois faire une fois de retour ? Est ce que je dois raconter ce qu'il s'est passé à Atsumu ? A Osamu ? Quelles seront leurs réactions ? Atsumu va sûrement me dire qu'il me l'avait dit mais je sais qu'au fond ça va le blesser. Osamu va me lancer une pique mais il est clairement du côté de son frère. Je dois voir Atsumu pour qu'on parle de toute façon mais ce n'est peut être pas une bonne idée. Shinsuke, de son côté, malgré ses yeux humides, est resté droit et même un peu dans la retenue, ce qui ne lui ressemble absolument pas. Comme s'il voulait me dire une dernière chose avant de se raviser. Une chose que j'aurais peut-être dû lui avouer moi aussi. Des sentiments forts qui nous blessent maintenant tous les deux. Shinsuke, j'aimerais avoir tes certitudes sur nous en ce moment. Je me prends la tête entre les mains et me mords la lèvre de nervosité. Je ne sais plus trop quoi faire ou même penser.
POV téléphone Shinsuke :
Retour POV Reader:
Je ne peux m'empêcher de sourire de recevoir ce message qu'il m'envoie à peine le bus démarré. Il a même mis un emoji, je n'en reviens pas mais je suis à la fois heureuse et triste. Je me pince la lèvre et m'empêche tant bien que mal de pleurer. C'est injuste ce qu'il nous arrive. Je me fustige de mon immobilité passé alors que maintenant je sais qu'un futur à deux nous aurait tendu les bras. Et pourtant aujourd'hui, dans ce présent douloureux, je ne suis plus sûre de rien. Je continue tout de même de sourire face à mon téléphone, face à ce simple message de Shinsuke lorsque mon cœur se serre subitement quand je reçois un autre message.
Je suis tiraillée entre plusieurs sentiments embrouillés et contraires. Je soupire péniblement et regarde d'un œil distrait les messages qui se sont alignés. Je ne sais plus quoi faire. Je ne sais plus rien. Je pensais qu'avec ce qu'il s'est passé, je pourrais prendre une décision sereinement mais je me voile complètement la face. D'un côté Shinsuke, l'homme que je pense aimer et sa vie à la campagne, loin de tout, de ma nouvelle vie et de mon travail. Et de l'autre, Atsumu, l'homme qui me poursuit depuis si longtemps et qui commence à ne plus me rendre indifférente malgré son manque de sérieux évident. Il est à Osaka, il est là où j'ai construit ma vie mais dont je ne sais rien de ses intentions réelles. Atsumu qui me veut clairement pour je ne sais quelle passion passagère ou Shinsuke qui m'aime et m'assure une relation stable mais qui ne laisse rien déborder, où rien ne va de travers. J'ai le cœur pris dans un étau épouvantable. Je ne sais plus quoi faire. Je ne sais plus. Je n'ai finalement jamais su...
--------------------------------------
Et voilà c'est la fin ! 20 000 mots de passion et pourtant... Oui, il y a des moments dans la vie ou ça ne marche pas toujours malgré des sentiments partagés. Enfin je dis ça, je dis rien car cet OS à l'histoire totalement ouverte, vous laisse imaginer beaucoup de points non développés ici. Je vous laisse vous amuser avec votre imagination. Vous êtes reader après tout ! Allez voir Atsumu ou choisissez plutôt Shinsuke, tout ça c'est votre choix héhé
J'espère qu'il vous a plus et que vous m'en voulez pas trop de ne pas toujours faire des OS tout roses.
Par contre, je l'annonce tout de suite: pas de suite de prévue !
Si j'ai effectivement pensé à une suite pour les jumeaux, je n'ai absolument rien pour cet OS. Je préfère être transparente avec vous là-dessus. Mais si plusieurs d'entre vous, ressentez une très forte envie de connaître une suite, il va falloir vous manifestez en masse et hurler très fort 🤣🤣
/i\ Profitez de ce recueil autant que vous pouvez parce qu'avec le ménage que fait Wattpad, il y a des chances que je saute aussi /i\
❤️Force et courage a celles et ceux qui se sont fait ban ou supprimer leur travail d'ailleurs. Je serais peut etre la prochaine mais je vous embrasse et vous avez tout mon soutien❤️
Dans une note plus legere, pour le prochain OS, j'avais très envie de rester à Inarizaki mais on va sans doute retourner dans la préfecture de Miyagi. Par contre, je ne vous dis pas encore quelle école ni meme si c'est en time-skip ou pas huhuhu
A bientot !
--------------------------------------
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top