~~ Challenge ~~ Kita Shinsuke (Part 1)
--------------------------------
Hello mes petits citrons !
Non non, vous avez bien lu le titre... je reviens bien avec l'OS promis mais encore une fois je me suis emballé... Tout ca parce que j'ai cru faire trop simple et résultat, boom explosion du compteur de mots XD
Donc cet OS est en plusieurs parties, deux pour être exact. J'avais, comme vous l'avez compris, un nombre de mots bien trop important pour le publier en une seule fois.
Vous ne me croirez pas si je vous dit que le prochain je vais veiller à ce qu'il soit bien plus simple mais bon, moi, j'ai envie d'y croire XD Je ferais un scénario simple, rapide, efficace ! L'espoir fait vivre comme on dit.
D'ailleurs, je ne sais pas si vous avez remarqué mais dans tous mes OS et headcanons, j'ai disséminé des infos sur nos persos préférés. Des informations vraies données par l'auteur du manga lui-même. J'essaye de me baser un maximum sur ces informations que Furudate a donné sur ses persos. Par exemple, le pseudo de Kenma sur ses jeux, leurs métiers après le timeskip, leurs préférences alimentaires, leurs préoccupations du moment ou autres. J'adore extrapoler sur ces mini informations et en faire des parties intégrante du récit pour l'ancrer dans notre réalité et se raccrocher à l'univers que Furudate a créé et qui n'est pas si éloigné du nôtre 😏😏 Nos persos existent quasiment dans la vraie vie ! 😲😲
Vous ne me croyez pas ? Je ne dirais que le nom de mes trois crushs réels et vous verrez. 🥵🥵
Nishida Yuji (mon petit 🥵🥵🥵), Ishikawa Yuki et Yanagida Masahiro. C'est cadeau, si vous ne les connaissiez pas encore. Vous me remercierez plus tard 😜
Mon truc c'est les sportifs au cas ou vous aviez des doutes 🤣
Bon bref, trêve de bavardages de ma part, je vous laisse vous glissez doucement dans les bras de Kita et ça commence directement avec quelques créations de ma part pour vous mettre dans le contexte de ce que j'ai imaginé pour vous héhé Ne prenez pas peur c'est Atsumu dans les messages mais c'est bien l'OS de Kita 🤣🤣
/i\ Les heures dans les messages sont importantes pour vous aider à imaginer et vous faire une idée du rythme de la discussion, faites y attention 😉😉/i\
Et le petit tag plein d'amour pour @Lou235UwU
--------------------------------
- Mais quel imbécile, je te jure ! Une vraie commère... Pourquoi cette jalousie envers Kita ? Il a tout... Avec toutes ses conquêtes, je ne sais même pas pourquoi il force toujours autant. Il me fait tourner en bourrique. Je ne pourrais sans doute jamais le prendre vraiment au sérieux.
Je me cale contre mon siège et essaye de bien m'installer dans le bus qui est arrivé pendant que je me chamaillais avec Atsumu, le tombeur de ses dames, joueur pro dans l'équipe des Black Jackal d'Osaka et accessoirement un de mes plus proches amis avec son frère. Shinsuke est quant à lui, mon meilleur ami depuis le lycée et les jumeaux n'ont jamais compris ce lien qui nous unissait tous les deux. J'ai beaucoup souffert de le voir partir à la campagne devenir riziculteur. Je pense même que ça a été le plus grand déchirement de ma vie mais ma carrière et mon souhait de réussir par moi-même m'ont aidé à tenir bon. Je m'y suis plongée corps et âme et rien d'autre n'a alors vraiment compté. J'aime mon travail et j'ai même réussi à gravir les échelons malgré l'adversité. Je suis fière de mon parcours et pourtant je ressens un vide en moi. Je soupire lourdement alors que je regarde le paysage défiler sous mes yeux, je ne fais attention à rien, mon regard est perdu dans le vide. Je m'égare dans des pensées sans queue ni tête avant de me souvenir de la vidéo d'Atsumu. Je reprends mon téléphone et quand je vois le titre, je fronce aussitôt les sourcils.
- Qu'est-ce que c'est que ce nouveau challenge encore ? Il ne peut pas arrêter de m'envoyer ces conneries de Tiktok franchement... Atsumu... tu voulais m'embrasser ? Pourquoi faire ? Pour t'amuser ?.. Soufflé-je à voix basse agrémenté d'un lourd soupir de dépit.
J'installe mes écouteurs et regarde quand même sa vidéo. J'aime les histoires qui finissent bien alors j'espère que ça sera au moins mignon mais plus je la regarde, plus une boule dans mon estomac gonfle et se serre. J'arrête finalement en plein milieu.
- Mais... mais... Bon ok ce challenge est sympa mais là, ils ne te montrent que ceux qui ont réussi. Imagine les râteaux qu'il y a du y avoir.
Rien que d'y penser, j'en ai le tournis.
- Allez arrêtons ces bêtises, m'exclamé-je à haute voix en me renfrognant dans mon siège.
Durant le trajet, pensive, je relis plusieurs fois ma conversation avec Atsumu avant de me décider à mettre tout ça de côté et d'y revenir plus tard. Peut-être qu'il faut effectivement qu'on mette les choses plus au clair. Je ne sais pas. J'en sais rien.
- Dans tous les cas, ce n'est pas pendant ce week-end que je compte me prendre la tête là-dessus. Maintenant musique ! Essayé-je de m'enthousiasmer en chuchotant pour ne pas perturber le bus même s'il est quasiment vide.
Mes écouteurs aux oreilles, je finis par m'endormir avant de me faire réveiller plusieurs minutes plus tard par mon téléphone que j'avais réglé pour ne pas louper mon arrêt. Je sors alors aussitôt du bus et m'étire avant de me mettre en route, ma bonne humeur de retour.
- Merci Maps de me guider même à la campagne ! Les joies de la technologie, m'exclamé-je alors que je marche depuis dix minutes.
J'ai les yeux plantés sur mon téléphone pour être sûre de ne pas louper la prochaine intersection. Tous ces petits chemins se ressemblent tellement. Je continue de marcher et enfin j'aperçois une maison tout ce qu'il y a de plus modeste et je souris. Tandis que je l'observe pour la première fois de mes yeux maintenant que je suis enfin sur place, je reconnais volontiers que cette vie ressemble énormément à mon ami, ça lui va même comme un gant. Une vie simple et pourtant essentielle au pays, qui demande une grande force d'esprit et physique pour sa rudesse et sa répétitivité. Et j'en profite pour mépriser au passage tous ceux qui moquent son choix. Il n'a pas peur de travailler dur et cette simplicité le caractérise parfaitement. Le riz est la base de l'alimentation japonaise, il est le pilier et il n'y a rien de plus noble que de dévouer sa vie à la culture de celui-ci pour préserver et fournir un aliment sain. La répétitivité pour aboutir à l'excellence sans ménager ses efforts. Connaissant le goût de ce riz résultant de cette discipline qu'il s'impose, je sais qu'il en a tiré le meilleur pour qu'il soit le plus parfait possible. Au restaurant d'Osamu, son riz est sublimé par le chef génial qu'est le jumeau mais ce riz est divin même nature. Je n'ai même pas l'impression de trop en faire en parlant de son produit. Sa texture, sa tendreté, son fondant, tout est... mais tais-toi ! Mon ventre, entièrement d'accord avec cette description, se met alors à retentir dans un gargouillement assourdissant.
- C'est malin, j'ai faim maintenant... dis-je alors que j'aperçois enfin une silhouette familière au loin.
Elle est beaucoup trop petite pour que ce soit lui. Recroquevillée, sur les bords d'une rizière. Je la reconnais tout de suite.
- Grand-mère Kita, bonjour ! L'apostrophe-je avec un grand signe de main
- Oh c'est toi ma douce ? Me répond-elle en se redressant aussi rapidement que son vieux corps ne l'y autorise. C'est si gentil de nous rendre visite. J'espère que tu restes pour plusieurs jours ?
J'acquiesce avec un sourire aussi large que ma bouche m'y autorise tant je suis heureuse de la voir. Elle me serre dans ses bras et sa tendresse me va droit au cœur. Ses bras sont faible mais cette femme est une force de la nature autant qu'elle est emplie de sagesse. Je l'aime comme ma propre grand-mère.
- Je t'ai déjà dit de m'appeler mamie comme Shinsuke ! Tu as la tête dure ma belle, me sermonne- t-elle avec douceur.
- Pardon mamie, je tacherais de faire attention, dis-je gêné.
Elle m'adresse un sourire chaleureux et relâche son étreinte. Elle fait un pas en arrière et je la vois tendre son bras vers un petit cabanon.
- Mon petit Shinsuke est là-bas. Il s'occupe de transférer quelques sacs pour de prochaines livraisons. Il travaille dur et ta visite va surement... s'interrompt elle subitement.
Un sourire bien plus espiègle se dessine alors sur son visage fatigué par les années et ses yeux, eux, s'illuminent d'un éclat vif et se mettent à briller d'une lueur mystérieuse.
- ...le rendre très heureux et je suis sûre qu'en te voyant, il ne va plus pouvoir arriver à faire son travail correctement. Son attention va être ailleurs si tu restes avec nous et il va peut-être enfin s'autoriser à se détendre un peu, dit-elle alors d'une voix enjouée.
Je me gratte la joue de tout ce pouvoir sur Shinsuke qu'elle m'attribue mais avant même que je puisse lui répondre, mamie Kita continue dans ses idées en me pressant à présent vers la cabane qu'elle m'avait pointée du doigt quelques minutes auparavant.
- Va vite lui dire bonjour et lui tenir compagnie. Je viendrais vous chercher pour le repas, me somme-t-elle avec enthousiasme.
Je me laisse porter par ses encouragements et m'éloigne, le cœur chaud de cet accueil si chaleureux. Je fais un rapide détour vers la maison et je jette mon sac à la hâte devant la porte avant de me précipiter vers le cabanon. Je ne contiens plus ma joie de le revoir enfin depuis tout ce temps. Ça fait quoi ? Presque un an, un an et demi... Que le temps passe vite... J'aurais dû venir plus tôt mais mon boulot est passé en premier. Pourtant je ne compte plus le nombre de fois où il m'a invité. Je m'en veux beaucoup mais maintenant je suis là. J'espère qu'il va aimer ma surprise.
Je me fige devant la porte et essaye de calmer mon cœur qui s'emballe. Je souffle comme un bœuf, je n'aurais pas dû courir. Je n'y peux rien, c'était plus fort que moi. J'inspire profondément et expire lourdement plusieurs fois et mon calme revient enfin. J'ouvre alors la porte et y glisse ma tête pour scruter l'intérieur. Et là, je le vois, le dos tourné qui s'affaire avec des sacs qui semblent peser des tonnes. Il est habillé de ses vêtements de travail et une petite écharpe est enroulée autour de son cou. Je me pince la lèvre et mon cœur s'arrête de battre plusieurs secondes critique qui manque de me faire défaillir. Cette écharpe c'est la mienne. Enfin c'est un cadeau que je lui ai fait quand j'ai appris qu'il voulait devenir cultivateur et que nos chemins allaient se séparer. J'avais entendu dire que dans ce genre de métier, il fallait garder cette partie du corps au chaud pour prévenir d'éventuels mauvais mouvements et empêcher les muscles de se froisser. J'avais voulu la faire main mais le résultat était franchement catastrophique. Honteuse, je la lui ai offert malgré tout mais jamais je n'aurais pensé le voir la porter un jour ni même qu'il pouvait l'avoir garder. Je me penche contre la porte alors que je m'attendris de son geste.
Gniiii
La vieille porte se met à grincer et Shinsuke se retourne alors vers moi. Aussitôt qu'il m'aperçoit, il lâche le sac qu'il avait commencé à porter et s'avance d'un pas rapide vers moi.
- Mais, qu'est ce que tu fais là ? Me demande-t-il tout de suite de but en blanc d'un ton surpris et doux.
- Je suis passé voir Osamu à son restaurant et il m'a dit que tu cherchais des gens pour la récolte. Ton riz est vraiment succulent. Je t'avoue que j'étais curieuse de voir comment tu faisais alors je suis venu t'aider. Surprise ! M'écrié-je tout en levant les bras au ciel avec un grand sourire aux lèvres.
- Tu sais que tu n'as pas besoin qu'Osamu te dise que j'avais besoin de monde pour venir ? Je t'ai proposé de venir plusieurs fois déjà me dit-il dans un reproche.
Il semble blessé mais aussi sincèrement heureux de me voir.
- Je sais... et je suis désolé de ne pas être venu plus tôt. Mais me voilà non ? Ça ne te fait pas plaisir ? Essayé-je de le réconforter tout en luttant avec ma culpabilité.
- Si, si, très, énormément même. Désolé j'aurais dû mieux t'accueillir, me répond t il alors qu'il semble réaliser son accueil plutôt froid pour des retrouvailles.
Je ne lui en veut pas du tout en fait. Je le connais et je sais qu'il va droit au but quand il veut dire quelque chose. Sa réaction était légitime et je la comprends tout à fait.
- Ne t'inquiète pas pour l'accueil, dis-je aussitôt en riant pour le rassurer. Mamie s'en est chargée à merveille. Elle est en forme et très active. Elle a l'air d'aller bien, tu prends toujours aussi bien soin d'elle. Ça m'a fait tellement plaisir de la revoir. Elle m'a d'ailleurs tout de suite dit que tu étais là. Elle semblait toute ravie. Une raison particulière ? Demandé-je finalement.
- Rien ne t'inquiète pas. C'est seulement ta présence qui la met dans tous ses états.
- Moi ? Mais pourquoi ?
- Je t'expliquerai plus tard, pour l'instant, je dois finir de décharger ses sacs de riz.
- Ok, laisse-moi t'aider, m'exclamé-je enthousiaste, prête à soulever des montagnes.
- Non tu vas te faire mal, c'est bien trop lourd, me calme-t-il aussitôt.
- Mais...
- Je sais que tu es venu m'aider mais pas avec ça s'il te plait, je ne veux pas que tu te blesses. Je finis et après on passe à autre chose qu'on pourra faire ensemble, me gronde t-il avec bienveillance. Tu es venu dans cette tenue ? Tu n'as rien d'autre ?
Il souffle et retire sa sur-veste pour me la mettre sur les épaules. Il relève ses yeux sur moi et me sourit.
- Ne va pas attraper froid, me dit-il d'un ton doux et chaleureux presque engageant.
- Merci Shinsuke, répond-je d'une voix soudainement voilée d'une petite timidité.
- Tu as mangé avant de venir ? Reprend t il de cette même voix qui me réchauffe autant que sa veste.
- Un peu mais lorsque j'ai pensé à toi et ton riz, mon ventre s'est retrouvé en manque, dis-je en rigolant.
Il ne me répond pas et se contente de m'observer de ses pupilles cuivrées presque inexpressives mais si intenses quand elles me fixent de la sorte. A quoi peut-il bien penser en ce moment ?
- Je dois finir cette tâche et je t'emmène manger, finit il par dire dans une expression indéfinissable.
- Ne te presse pas, je suis là tout le week-end et il y a une auberge pas loin.
- Comme si j'allais te laisser aller dans une auberge, me réprimande t-il dans la seconde.
- Mais...
- Il n'y a pas de mais, si je t'ai invité d'innombrables fois, ce n'est pas pour te faire dormir ailleurs que chez moi, me dit-il sur un ton neutre mais qui ne permet aucune protestation. Je n'ai pas envie de te voir partir dormir ailleurs alors que je te revois enfin, finit il avec une voix bien plus mélancolique.
Je le trouve bien fébrile subitement. Il m'en veut vraiment de ne pas être venu depuis qu'on a fini le lycée. Je me sens véritablement coupable mais je n'avais pas le choix en réalité. J'étais coincée avec mes propres objectifs.
- Ok, très bien, je reste mais arrête de me rappeler que je ne suis pas venu te voir plus tôt s'il te plait. Ce n'est pas que je ne voulais pas...
- Pardon, c'est vrai, c'était indélicat de ma part, me coupe t-il aussitôt avec un regard sincèrement désolé tout en esquissant un pas pudique vers moi.
- Ce n'est pas grave, conclué-je en choisissant d'aller m'adosser au mur.
Je décide de m'éloigner un peu pour ne pas le gêner dans sa tâche même si, en cet instant, je serais restée bien volontiers près de lui. Depuis le temps qu'on ne s'est pas vu, j'aurais même aimé qu'il m'enlace pour me montrer sa joie de me revoir mais c'est Shinsuke, il ne faut s'attendre à ce genre d'effusion. J'apprécie tout de lui, même ce côté froid et retenu. Je souris alors et pour me venger, je décide de le taquiner un peu.
- La prochaine fois que tu y fais allusion, tu prends le risque que je te le fasse payer. Tu te rappelles au lycée, quand je t'ai...
- Très bien, très bien, j'ai compris ! Me coupe-t-il sans attendre la fin de ma menace se rappelant très bien cette histoire arrivée un soir à la fin de son entraînement. Plus un mot sur ça, promis, conclu-t-il en ricanant.
On se met alors à rire ensemble un long moment en se remémorant tous les moments insouciants passés ensemble avant que nos vies se retrouvent séparées. Je m'assois alors un peu plus loin pour éviter de me retrouver dans ses pattes et le gêner. La riziculture est décidément tout un art et je l'observe évoluer dans cette vie simple qu'il s'est choisi. Il aurait pu tout avoir, tout faire, tout accomplir. Je l'admire tellement d'avoir choisi cette voie. Il est si saisissant de sincérité et de simplicité, il en est même touchant. Il est mon exemple à suivre, la force inébranlable et tranquille que je voudrais être.
Il se saisit d'un autre sac et je le vois transpirer et grimacer sous le poids à soulever. Il est beau. Il est... mais a quoi est ce que je pense moi ? Mais alors qu'il laisse tomber le sac sur un autre, je le vois se tenir l'épaule avec une main et la faire rouler. Je m'avance alors vers lui sans même réfléchir. Je veux absolument l'aider.
Il y a bien un petit chauffage d'appoint pour ne pas prendre froid le temps de faire les différentes tâches dans cette remise mais il a besoin de plus. Quelque chose pour détendre ses muscles mis à rude épreuve quotidiennement. Oh j'ai une idée ! Un massage devrait faire l'affaire.
- Ça te dit un massage ? Que je puisse peut-être t'aider au moins avec ça, puisque tu ne veux pas que je porte ces sacs.
Shinsuke me regarde alors avec deux grands yeux surpris. Deux billes perçantes qui me sondent alors que j'aperçois ses joues qui rosissent soudainement. Je pouffe de rire et lève mes mains vers tout en tortillant mes doigts et en arquant un sourcil provocateur et espiègle. J'aime le prendre à revers et au dépourvu quand c'est possible. De le voir déstabiliser, même si ce n'est que pour quelques secondes, à toujours été ma plus grande source de rires et de bonheur par la même occasion. En fait, à chaque fois que je suis près de lui, je me sens heureuse, tout simplement.
- Allez ne rechigne pas et laisse toi faire, dis-je tandis que je le force à me tourner le dos. Je te rappelle que je suis là pour toi, pour t'épauler tout le week-end et ce, même jusqu'à lundi soir. J'ai eu un jour en extra c'est pour ça d'ailleurs que j'ai tout de suite décidé de venir. Tu vas devoir me supporter 3 longs jours. Chanceux !
Avec un tendre sourire dessiné sur ses lèvres, il me regarde en silence déblatérer mes bêtises. Il finit tout de même par se retourner en silence en prenant soin d'attendre le dernier moment pour détacher ses yeux des miens. Je ne comprends pas mais mes joues se sont embrasées d'un seul coup. Et que dire de ma respiration qui s'est mise à s'emballer sans raison non plus ? Un simple regard attendri de sa part et me voilà au bord de l'explosion. Il faut vraiment que je me calme.
- Merci... murmura t il en baissant alors sa tête en avant pour me laisser le champ libre sur ses épaules et son cou.
Son dos si large me fait maintenant complètement face et mes doigts hésitent plusieurs fois avant de venir le toucher. Ce n'est qu'un simple massage et pourtant mes mains deviennent moites. Je secoue alors la tête et me fait violence pour reprendre mon sang froid. Finalement c'est moi qui me retrouve déstabilisée face à son dos ridiculement attrayant.
Je pose finalement mes mains sur ses épaules et appuie tout de suite fermement sur ses muscles. Ils sont vraiment raides et je fais rouler mes doigts pour essayer de les détendre. Je me concentre sur ma tâche et essaye d'oublier et de reprendre le dessus sur cet enthousiasme irréfléchi de mes sens mais au même instant, un soupir discret s'échappe des lèvres de Shinsuke et il desserre un peu son écharpe. Mes mains peuvent à présent se faufiler en dessous et effleurer sa peau. Je découvre alors que ce cadeau lui permet tout de même, contre toute attente, malgré la confection hasardeuse et sa réalisation disons le, très mauvaise, de tenir sa nuque au chaud et lui éviter véritablement de se luxer un muscle. Je suis fière de moi sur le coup tandis que mes doigts ont un peu plus accès à cette peau bouillante. Mais ce n'est toujours pas assez. Je me saisis directement de cette petite écharpe et la fait glisser lentement sur sa nuque avant de la glisser dans la poche de mon blouson et de revenir me concentrer sur lui. Son cou est très chaud et le contact de mes doigts frais le fait frissonner. Il ne laisse rien paraître de plus et sans rien dire, dans cette approbation silencieuse, il m'autorise à continuer, sa tête toujours penchée en avant. Mes doigts prennent maintenant appuie sur sa mâchoire tandis que mes pouces s'enfoncent sur sa nuque et redescendent le long de ses cervicales. Je m'applique à dénouer ses muscles bien trop contractés par ses efforts journaliers mais bientôt, inconsciemment, mes mains se mettent à caresser discrètement son cou. Elles se permettent même de descendre lentement le long de sa gorge. Je ne sais si c'est véritablement de l'inconscience ou alors tout autre chose qui guide cette soudaine envie de le toucher avec plus de tendresse. Je suis un peu déstabilisée de sentir sa peau sous mes doigts de cette façon dans un lieu aussi étroit et que nous sommes seuls tous les deux. Une pièce pourtant presque identique au local du gymnase d'Inarizaki et tout aussi seuls, comme il nous est arrivé de l'être quand on rangeait les équipements. Là où il ne s'est jamais rien passé. Là où nos yeux se sont permis de se perdre dans les prunelles de l'autre quelques malheureuses secondes avant de se séparer tout aussi vite. Là où nos peaux se sont à peine effleurées. Un doigt qui touche ma main par accident et qui s'éloigne aussitôt. Je me fais vraiment beaucoup de pas grand-chose avec ce massage tout ce qu'il y a de plus banal et platonique. Alors pourquoi soudainement mon corps se met à bouillir d'une envie presque suffocante à peine ai-je touché ses épaules ? La simple joie de le revoir probablement. Il n'y a jamais rien eu de plus, et il n'y aura probablement rien de plus. Il n'est que mon meilleur ami.
Pendant que je suis perdu dans mes réflexions, Shinsuke pose ses mains sur les miennes et interrompt ce moment. Il se retourne face à moi et nos visages sont alors si près que je peux sentir son souffle, chaud et irrégulier, s'écraser sur mes lèvres. On se regarde alors sans rien dire et une tension se crée brusquement entre nous deux. Mon cœur s'emballe et alors que je devrais détourner le regard, je reste absorbé par le sien. Je ne sais plus si je dois parler ou le laisser faire. Le temps est comme suspendu et, dans ses yeux, je n'ai rien contre, au contraire, je voudrais que tout se fige.
Tandis que je suis toujours plongée dans l'océan calme de ses yeux, je sens mes genoux faiblir, et je ressens des milliers de papillons dans le creux de mon ventre. Je me sens comme envoûtée par sa simple mais si impressionnante présence. Ma lucidité flanche et je n'ai aucune envie de la retenir, je veux me laisser porter par ce moment. Quelque chose de nouveau se dégage soudainement entre nous deux. Quelque chose que je ne saurais expliquer mais qui me pousse vers lui. Qui me pousse plus qu'auparavant, plus que ce que j'ai jamais ressenti jusqu'à présent. Irrésistiblement, mon corps veut venir se blottir contre le sien. Mes bras s'enrouler autour de sa taille. Mon visage s'enfouir dans la chaleur de son torse. Mon esprit s'enivrer de son odeur épicée et masculine. Et mes lèvres,... mes lèvres voudraient goûter les siennes et découvrir leur saveur. Toute résistance est devenu inutile et mon corps est maintenant mué d'une volonté propre et esquisse un pas timide vers lui.
Je ne sais pas trop où nous en sommes. Où se situe notre relation depuis la fin du lycée. Certes on est amis depuis longtemps mais il me semble que l'on est plus qu'ami sans vraiment être intime. Rhaa et puis lui qui ne me donne aucun signe ! J'ai l'impression de lui en avoir montré des milliers, de lui avoir fait comprendre que j'étais ouverte à plus s'il en avait envie, pour qu'il puisse venir vers moi, mais rien. Il ne s'est jamais rien passé. Des petites attention par ci par là mais rien de probant. Rien qui aurait pu me faire rester à ses côtés. Et nous voilà maintenant à des centaines de kilomètres l'un de l'autre. J'ai ma vie et il a la sienne. Non, je ne peux pas, on a chacun nos vies maintenant.
Pourtant, tout est redevenu naturel dès qu'on s'est vu, dès qu'on s'est retrouvé près l'un de l'autre alors pourquoi, malgré toute cette complicité, j'ai encore cette impression qu'on ne sait pas sur quel pied danser, ni même, si on doit danser ensemble ? Je n'ai pas encore le courage de vouloir savoir. Et si je me trompais tout simplement ? C'est sûrement ça. Je suis partie me faire des films seule dans ma tête.
Ding
Je reçois une notification sur mon téléphone et celle-ci est salvatrice. Elle me permet de reprendre un peu mes esprits. Je cligne plusieurs fois des yeux et secoue discrètement la tête avant de perdre mon regard sur les lèvres de Shinsuke. Je ne sais pas ce qu'il me prend mais je repense à cette vidéo, à ce challenge et maintenant il ne fait que tourner sans cesse dans ma tête. Et si ? Je suis acculé entre ma pulsion et ma raison et, clairement, mon coeur balance. Je jette un rapide coup d'œil à la pièce qui nous entoure, au corps solide qui me fait face, à mes mains tremblantes. Je ne sais plus où donner de la tête pour ne pas la perdre dans cette douce folie qui s'empare de moi. Je relève alors pleinement les yeux vers Shinsuke et je découvre que son regard ne m'a pas quitté.
- Merci mais on devrait s'arrêter là, j'ai un travail à... commence-t-il quand il réussit à capter de nouveau mon attention.
Mon corps se met alors à bouger tout seul. Mes lèvres veulent irrésistiblement aller se poser sur les siennes et une envie soudaine me propulse en avant. Mais tandis que j'avance vers lui, deux mains m'empêchent aussitôt d'aller plus loin et concluent prématurément cette envolée beaucoup trop sauvage et spontanée. Mon souffle se coupe très vite et une boule nerveuse serre tout de suite ma gorge. Je reste là, complètement bête, les lèvres en avant face à un Shinsuke qui vient de me couper dans mon élan et me retient à présent à distance. Je sens aussitôt une vague de malaise m'envahir et enflammer tout de moi. Je me recule immédiatement et me mords l'intérieur de la joue pour contenir ma gêne. Je cède à l'affolement et mon cœur se charge de me donner le rythme. Je savais bien que c'était beaucoup trop beau toutes ces vidéos de baisers réussis. Internet c'est un ramassis de conneries après tout.
- Euh... désolé... je ne sais pas ce qu'il m'a pris... j'ai... je n'ai pas réfléchi... j'ai vu un challenge sur Tiktok et... euh... laisse tomber... excuse moi, oublie tout ça... Je vais aller aider ta grand-mère à la rizière, ça vaut mieux, balbutié-je la tête baissé, incapable de soutenir, ne serait-ce qu'une seule seconde, son regard, tant la honte et quelque part aussi, une grosse déception, me sert l'estomac.
J'ai envie de mourir ou de disparaître dans un minuscule trou de souris. Bien sûr que je suis dans les ratés, à quoi je pensais ? A quoi est-ce que je m'attendais ? Je me retourne alors brusquement et m'apprête à partir à la hâte quand une main puissante me retient aussitôt fermement.
- Je ne voulais pas te couper mais j'ai été pris de court, intervient rapidement Shinsuke. Jamais je n'aurais pensé que... que tu me sautes dessus comme ça, entends-je encore tandis qu'il tente de justifier son geste de refus.
- Oui ben moi non plus, je te l'ai dit, je ne sais pas ce qu'il m'a pris... laisse moi sortir... j'ai déjà assez honte comme ça... Bafouillé-je toujours tournée vers la porte pendant que mon corps lutte mollement contre son emprise.
Il n'a pas besoin de m'expliquer la raison, je veux juste disparaître de sa vue. Pour l'instant, je n'arriverais même pas à le regarder en face. C'est son choix, il a parfaitement le droit de me rejeter.
- Attends, reste... me lance-t-il tandis qu'il me ramène contre lui.
Je sens mon corps partir et se faire emporter de force en arrière. Shinsuke me tient un instant contre lui avant de relâcher sa prise.
- Tu sais, j'ai attendu longtemps d'avoir l'occasion de pouvoir te prendre dans mes bras, de te tenir tout contre moi. Je ne m'imaginais pas que ça puisse se passer comme ça, m'avoue t-il avec une sincérité déconcertante.
Cette fois c'est moi qui suis prise de court. Je sais pertinemment qu'il dit toujours les choses sans détour mais là, je n'étais clairement pas prête.
- Tu...
Je n'ai pas le temps de remettre mes idées en place qu'il relance alors ce que j'ai initié par pure impulsivité et avance doucement son visage du mien. Cette lenteur qu'il nous inflige délibérément me concède un temps de réaction, il me laisse volontairement ce choix de reculer si jamais je ne voulais plus que ce baiser devienne réalité. Contre toute attente, contre tout ce que je pensais, contre toute cette honte qui me tiraille de m'être jeté à son cou comme ça, il est en train de se produire un vrai scénario de film romantique et moi, forcément, je fonds. Je serais folle de me detourner maintenant. Je l'ai voulu, je l'ai provoqué. Je suis sûrement aller trop loin d'ailleurs et pourtant, je ne veux pas reculer.
Instinctivement, je viens alors me blottir contre lui et ses bras viennent aussitôt m'envelopper de leur chaleur. Mon corps épouse les formes du sien et se moule à son étreinte. Ma poitrine tendue se presse avidement contre la fermeté de son torse. Je ne suis plus vraiment moi-même, je ne suis plus qu'une frêle et risible volonté dans des bras volontaires et solides à l'étreinte si tendre. Shinsuke avance encore un peu son visage et finalement, c'est moi qui vient faire disparaître les derniers centimètres qui séparaient encore sa bouche sereine de la mienne affamée.
Nos lèvres se touchent enfin et c'est comme si on m'embrassait pour la première fois. C'est comme si on me donnait mon tout premier baiser tant la sensation que je ressens alors est puissante et envahit instantanément tout mon être. Notre baiser est lent, pondéré, laissant à nos lèvres tout le loisir de se découvrir. Nos bouches s'ouvrent et se ferment l'une sur l'autre, s'étirant, se juxtaposant avec une passion encore mesurée. Elles s'apprivoisent avec une humilité voluptueuse, se familiarisent avec tendresse, se découvrent avec autant de douceur que notre impatience grandissante nous le permet. Cet instant hors du temps me permet de découvrir aussi pleinement son odeur qui manque de défaillir. J'en trébuche même, tant elle m'enveloppe aussitôt et enivre mes sens. Ce mélange de transpiration et de ce subtile parfum viril qui me prend aux tripes, affole tout en moi et je perds tout sens du rationnel. La moindre résistance face à cette nature primaire qui reprend ses droits sur mon corps est soudainement devenu parfaitement futile.
Son baiser est si doux que je voudrais que jamais il ne s'arrête, que jamais il ne cesse d'unir ses lèvres aux miennes. Juste ça, juste ce moment où elles se juxtaposent avant de s'étirer et de venir se compléter pour former ce baiser si simple mais si intense qui réveille subitement, en un ridicule claquement de doigts, des sensations enfouies que je pensais oubliées. Sa langue patiente à l'entrée de ma bouche, il ne brusque rien et il m'attend. Il ne sait peut-être pas jusqu'où il peut aller dans ce baiser idiot que j'ai initié à cause d'une bêtise. Puisque c'est de ma faute tout ce qu'il se passe, je vais te montrer Shinsuke.
J'entrouvre alors légèrement la mâchoire et laisse ma langue s'infiltrer dans sa bouche et venir rencontrer la sienne. Après un léger sursaut intéressant, il me répond aussitôt et notre baiser s'approfondit rapidement. Ses doigts s'enfoncent avec plus de fermeté dans le creux de mes reins et mes mains s'accrochent à sa nuque. On sombre bien plus loin que ce qui était prévu mais je ne veux surtout pas m'arrêter maintenant. J'ai envie de plus, j'ai envie que ça dure mais je sens ses lèvres doucement se séparer des miennes avant d'ouvrir à nouveau ses yeux et de les fixer sur moi. Ce regard imperturbable et doux qui produit sa magie sur mon être, sur ma faible personne qui est en train de lui succomber et de se languir de lui en cet instant. Miraculeusement, il arrive à m'apaiser d'un simple sourire profondément envoûtant. Cette expression tendre, je ne l'ai jamais vue adressée à quelqu'un d'autre que moi. Comme si j'étais la seule à pouvoir faire craquer ce masque impassible qu'il affiche au quotidien.
- Et maintenant, il raconte quoi ton challenge ? Me susurre-t-il avec une voix des plus suaves qui me liquéfie d'envie en même temps que ces paroles me prennent de court.
Je reste même sans voix, totalement abasourdie.
- Tu voudrais qu'il signifie quoi ce baiser ? Reprend t-il, toujours avec la même douceur et cette petite étincelle de luxure qui commence à briller dans ses yeux.
- Je...
- Parce que pour moi, il est loin d'être anodin. C'est quelque chose que j'attends depuis que je te connais, m'avoue t-il avec un aplomb sans faille.
- Shin...
Je n'arrive décidément pas à aligner trois mots. Force toi un peu ma grande !
- Moi... Moi aussi... mais je n'ai jamais osé... admets-je timidement à demi-mot. C'est dur de savoir ce que tu penses et tu ne laisses rien transparaître, même pour moi, qui te connaît bien. Je ne savais pas...
- Pourtant, je trouvais que je te donnais beaucoup d'attention. Que de me voir aussi présent auprès de toi t'indiquait mes intentions.
- C'est vrai qu'on était toujours ensemble mais je pensais que ça n'allait pas plus loin que de l'amitié.
- C'était bien plus que ça...
Il ne faut pas qu'il en dise plus, c'est trop tard. Je suis acculé face à mon choix. Qu'est ce qu'il m'a pris ?.. Je devrais peut-être reculer, il est encore temps et tant pis si je le laisse insatisfait. Il faut stopper et ne pas commencer quelque chose qui ne mènera nulle part. Ne pas le blesser. Ne pas lui donner de faux espoirs. Qu'est ce qu'il me prend de me jeter dans ses bras avec une telle fougue ? Toutes ces années à l'observer, à l'envisager, le fantasmer, refont si brutalement surface que ça me submerge. C'est ça. Je le voulais mais les choses n'ont jamais avancé, les circonstances et les hasards de la vie ne nous ont jamais donné l'occasion d'essayer d'aller plus loin. Mais le veut-il vraiment ? Je me fais peut être tout simplement des films et ce que nous sommes en train de faire n'est que le résultat d'une pulsion charnelle. Pourtant Shinsuke n'est vraiment de ce genre là. Monsieur routine par excellence. Et moi dans tout ça ? C'est plutôt moi qui succombe à cette pulsion égoïste. A quoi j'ai pensé ? On ne peut pas être ensemble. Pas maintenant. Plus maintenant. Je me sens fautive tout à coup. On devrait s'arrêter là. On doit s'arrêter là avant de franchir un point de non retour, on n'a pas le choix.
Je pose alors mes mains sur son torse et les presse mollement pour m'extirper de son étreinte. Je n'ai plus vraiment de volonté et la seule qu'il me reste me sert à rester debout. Ces joues chauffées d'un rose timide me font fondre et mes doigts viennent malgré tout, avec naturel, les parcourir avec délectation. Je sens son visage se mouler contre ma main et s'enfoncer dans le creux de ma paume alors qu'il relève vers moi son regard ensorcelant. Ses yeux se soudent aux miens et je suis soudainement prise au piège de leurs envoûtement implacable. Emprisonnée dans cette sensualité nouvelle que je découvre avec un plaisir non dissimulé. Comment aurais-je pu deviner qu'il était capable d'une telle lascivité ? Qu'il gardait ça en lui ?
Allez, ne le laisse pas approcher plus près. Empêche toi de lui faire du mal. Je me bat avec ma fichu raison quand ses lèvres entrent tout de même en contact avec les miennes, nerveusement crispées. Elles s'ajustent à moi et tel un véritable gentleman qu'il est, sa langue me demande silencieusement de pouvoir pénétrer ma bouche. Il ne m'impose rien. Je résiste encore et essaye de le repousser, sans réelle conviction, avec mes bras. Je me dérobe malgré tout à son baiser et nos lèvres se détachent tandis que je recule d'un infime pas. Je le dévisage, perdue, mais son regard apaisant et fort me rappelle à lui. Je suis allé trop loin et je n'arrive plus à me restreindre, pas avec ce regard passionné qu'il me lance sans hésitation. Mon esprit est maintenant entre les griffes de ce regard perçant qui m'enveloppe entièrement. Je ne sais plus comment lutter, j'en suis incapable. J'ai vraiment envie de lui maintenant. J'en ai tellement envie que plus rien ne semble pouvoir me retenir et Shinsuke ne cherche pas non plus à arrêter. C'est clairement physique et même sûrement émotionnel. Depuis le temps que je voulais que ça arrive. Je me mens clairement à moi-même et pourtant, je n'ai jamais été aussi honnête envers mes sentiments depuis des années. Je le désire tant que ma gorge se serre en un incompréhensible mal anxieux qui me crispe la mâchoire. Je me sens inexplicablement nerveuse. Ce soulagement mêlé à cette envie qui me brûle et me consume de l'intérieur fait dérailler mes sens. Ma lucidité est partie beaucoup trop loin pour que je puisse espérer la rattraper. Je succombe dans une folie que je ne contrôle plus et je me raccroche à Shinsuke pour essayer de refaire surface. Je suis dorénavant si faible dans ses bras. Je sais que c'est une mauvaise idée mais ma raison s'est fait la malle à l'instant même où sa bouche a encore touché la mienne. Je reviens alors contre lui et ma volonté finit de s'écrouler tandis que mes bras s'enroulent fermement autour de sa nuque. Mes lèvres se jettent sur les siennes et cette fois ma langue vient se mêler à la sienne. Mon désir devient incontrôlable et cette volonté indomptable entraîne mes hanches qui basculent lentement en avant et se mettent à danser discrètement contre lui. Je deviens affligeante d'impatience.
Mon corps frémit des images pleines de déraison indécente qu'il me provoque et mon corps vient alors se mouler avec insistance contre le sien. Tandis que mes bras s'agrippent à lui, je le sens fondre sous la pression désireuse que j'exerce, grisé par une envie irrépressible, sortie du plus profond de nos désirs refoulés. Il se laisse complètement aller et son corps vient épouser les formes du mien. Il répond à mon appel sans restriction. Nos deux êtres sont maintenant collés l'un à l'autre et, en cet instant, absolument rien ne pourrait nous détacher. D'ailleurs plus rien n'existe autour de nous. Moi perdu dans l'océan déchaîné de ses yeux et lui sondant la tempête de lascivité qui doit gronder dans les miens. Je perçois maintenant un désir prodigieux, brûler avec intensité dans le reflet de son regard magnifiquement embrumé qui ne voit plus que moi.
Je sens alors Shinsuke glisser subtilement un doigt dans l'élastique de mon pantalon et tirer légèrement dessus. Juste un peu, juste ce geste presque anodin mais qui est pourtant si criant d'une luxure qui nous enflamme. Mon cœur s'emballe immédiatement et se met à tambouriner dans ma poitrine en un bruit assourdissant. Je sens alors qu'il continue et, délicatement, il faufile maintenant sa main avant de commencer à caresser lentement le moelleux de ma hanche. J'essaye de gérer tant bien que mal l'affolement soudain de ma respiration mais cette tension qui monte me prend à la gorge.
- Je ne vais pas pouvoir me retenir si on décide de franchir ce pas, me dit-il dans un murmure alors que c'est clairement lui qui amorce une suite que je m'autorisais à peine à imaginer malgré mon corps qui hurlait d'en vouloir plus.
Cette simple phrase brise entièrement mes dernières réticences et mes défenses se retrouvent balayées comme de vulgaires ballots de paille. Il envisage sérieusement d'aller plus loin et je craque, je cède à ce désir qui prend toute la place dans mon esprit et qui commençait dangereusement à ne plus vouloir rester sage. J'ai définitivement envie de lui.
- Alors s'il te plaît surtout ne te retient pas, moi aussi j'ai beaucoup trop attendu Shinsuke... Je ne pensais pas que tu pouvais avoir ce genre d'attirance pour moi... Ce genre d'envie...
Sans vraiment faire attention à la fin de ma phrase, on reprend notre baiser avec passion et nos salives viennent dorénavant se mélanger et s'échanger sans plus aucune retenue. Quand est-ce que tout a basculé ? Quand a-t-il pris cet ascendant charnel sur moi ? Qu'il a fait monter en moi cette envie physique qui réclame tout son corps ? Lui, le calme et discret capitaine d'Inarizaki devenu riziculteur et vivant une vie simple. Lui d'habitude inébranlable, il flanche ? Et moi ? Qu'est ce qu'il me prend ? Tout ce qu'il se passe me dépasse et c'est devenu plus fort que moi. Il réussit à créer une bulle de passion qui envahit ce petit cabanon intime qui devient maintenant un lieu emprunt de luxure. La température de la pièce prend plusieurs degrés et continue d'augmenter alors que nos corps décident de se plaquer l'un contre l'autre, incroyablement aimanté par la folie de l'instant. Je succombe si facilement à cette tentation de la chair, guidée par une envie enfouie, refoulée et inavouée, qui fait soudainement surface dans cette remise. On se laisse enfin guider par l'appel de nos corps que nos cœurs s'évertuent à nous sommer de laisser s'exprimer.
Sa main fait le tour de ma hanche et glisse maintenant dans le bas de mon dos avant de s'ouvrir en éventail et de venir l'explorer en épousant de ses doigts le creux de mes reins. Il me presse plus fort contre lui comme pour m'empêcher de m'enfuir, comme pour s'assurer que tout ça est bien réel. Il me dévore d'un regard envoûtant. Il est soudainement si intense qu'une boule nerveuse me serre la gorge. Je me sens à la merci d'un Shinsuke délicieusement dominant et diablement excitant. J'ai l'impression qu'il ne fait même pas exprès de me faire dépérir d'envie alors que je bouillonne d'une convoitise grandissante qu'il m'insuffle depuis tout à l'heure, avec une lenteur languissante.
- Shin... laisse-je échapper d'entre mes lèvres que je pince fermement pour, moi aussi, garantir à ma raison que tout ce qui est en train de se passer, n'est pas un rêve.
Sa douceur m'enveloppe et je ne suis plus qu'une boule de désir dans le feu de ses bras. Je m'accroche à son col et le ramène contre moi. On s'embrasse à nouveau dans un baiser des plus passionnés. Je me sens à ma place dans ses bras qui m'entourent d'une sérénité inouïe mais qui me touchent avec tant de sensualité que je ne sais plus où donner de la tête. Perdu dans un tourbillon des sens que sa langue dirige maintenant d'une main de maître, je sens mon corps reculer. Je ne prête pas vraiment attention à la destination, il peut bien m'emmener où il veut. A vrai dire, en cet instant, je serais capable de le suivre au bout du monde.
Mes mollets heurtent bientôt quelque chose de dur et Shinsuke me fait alors aussitôt basculer tendrement en arrière. Je jette un coup d'œil rapide et me rends compte que nous sommes maintenant allongés sur des sacs de riz. J'écarquille les yeux et les retournent bien vite vers Shinsuke redressé au-dessus de moi mais avant même que je puisse réagir, il commence déjà à déboutonner son blouson de travail. Il arrive au dernier quand je le retiens maladroitement à la va-vite.
Je voulais arguer une faible protestation mais, avant même que je puisse aligner deux mots cohérents, ses bras finissent de déboutonner sa veste et de retirer son t-shirt dans un mouvement souple et délicieusement suave qui relance la cavalcade fougueuse de mon désir dans le bas de mon ventre. Devant ce spectacle, je remballe alors mes hésitations et admire ce corps ferme que ses muscles saillants animent devant mes yeux captivés. Mes doigts sont tout de suite irrésistiblement attirés par ses abdominaux qui semblent m'appeler et m'intiment avidement de venir les parcourir en se soulevant et contractant devant moi. Shinsuke intercepte toutefois ma main et approche son corps plus près. Il me scrute du regard et j'y décèle une hésitation des plus charmantes. L'impassible Shinsuke prend ses marques et j'aime le voir mis à nu de la sorte. Il ne cesse de m'exciter. Il s'avance encore et se fraye maintenant un chemin entre mes cuisses puis se décide à déposer ma paume sur la peau de son flanc. Il m'autorise enfin à toucher ce duvet qui se révèle d'une douceur incomparable sous la pulpe de mes doigts. Alors que ma main joue à dessiner lentement les différents sillons que forment ses muscles parfaitement taillés, il commence à essayer de descendre son pantalon d'une main. Il se tortille et se contorsionne tout en s'obligeant à rester contre moi. Jamais je n'aurais pu imaginer un tel spectacle. Il est adorable. Je le laisse faire et il arrive à le faire descendre jusqu'à ses genoux. Il me cache encore l'objet du délit et mon envie fait un bond d'impatience. Il est sérieux et appliqué, il ne précipite rien mais cette bosse dure et grandissante entre ses jambes,qui pousse le tissu de son caleçon, me conte une toute autre histoire et qu'une envie bien plus pressante, embrase son corps. Son sexe ne demande qu'à être libéré de sa prison de coton. Mes yeux sont rivés à son entrejambe mais une force tendre me fait changer de sujet. Ses doigts sous mon menton, ses yeux se soudent aux miens et un petit sourire crispé se dessine sur sa bouche lorsque je sens sa main se glisser sous mon pull et venir réchauffer le duvet de mon ventre.
- Shin... lancé-je alors hésitante.
- Je sais, ce n'est pas l'endroit idéal, commence t-il en balayant de son regard le cabanon. Surtout pour une première fois, me lâche-t-il subitement, le plus naturellement du monde en revenant me dévisager avec tendresse alors qu'une légère gêne se reflète dans le fond de ses yeux. Mais pour être honnête, je peux difficilement m'arrêter maintenant.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top