Une simple douleur ? Walking Dead

Ça avait commencé après le match de baseball. Comme à son habitude, Negan était debout devant le banc à surveiller ce que faisait ses élèves. Alors qu'il cherchait quel joueur remplacer par Carl, il sentit une douleur accrue le prendre dans le ventre.

En réprimant au mieux une grimace, il garda sa main droite dessus, se demandant pourquoi la douleur viendrait si fort et si soudainement. La voix d'un de ses élèves attira son attention.

- Ça va coach ? Demanda un garçon au visage couvert de tâche de rousseur.

- Ouais, lâcha ce dernier. Pourquoi ça irait pas hein ?

- C'est juste que vous avez l'air un peu pâle, ajouta Kévin.

- C'est rien, souffla t-il en secouant la tête. J'ai dû bouffer un truc pas net à midi. Va sur le terrain.

Ayant du mal à se concentrer, Negan alla chercher un médicament pour la douleur dans son sac et l'avala avec le reste de sa bouteille d'eau.

L'idée d'une indigestion était fort probable. Le reste de la journée, il avait constamment l'envie de vomir, et le fit d'ailleurs à deux reprises avant de rentrer. Il craqua une troisième fois en sentant l'odeur d'une pizza que Rick venait de faire cuire à l'instant.

- Negan ? Demanda ce dernier en arrivant dans la salle de bain. T'es malade ou tu n'aimes pas la pizza ?

- J'ai... commença t-il avant de réprimer une nausée, appuyé contre le lavabo. Du bouffer un truc pourri. J'ai l'estomac en vrac.

- C'est sans doute à cause de ce burger que tu tenais à manger samedi soir après le match, suggéra le flic en venant à côté de lui, frottant doucement sa main dans son dos. 

- Ouais, p'tet bien, soupira t-il en sentant revenir la douleur.

- Tu veux quand même essayer de manger un morceau ou tu préfères aller dormir ? Lui demanda tendrement son compagnon en écartant ses mèches de cheveux.

- J'vais essayer, décida Negan en le suivant à la cuisine.

Heureusement, le petit morceau de pizza qu'il prit ne le rendit pas plus malade. Avant de se coucher tôt, il prit encore un médicament contre la douleur et un bain chaud. C'est en se frottant avec le super savon à la lavande que Judith avait choisi au magasin qu'il sentit une légère dureté au ventre.

Negan choisit d'aller dormir et Rick lui fit promettre d'aller un médecin si la soudaine dureté restait ou s'aggravait. Après sa propre douche, le shérif se glissa dans le lit avant de le prendre dans ses bras et le tirer contre lui.

Le lendemain matin, l'odieux réveil de Rick le tira de son doux sommeil, réveillant par la même occasion la douleur devenue plus forte. Avec un gémissement, il attrapa l'oreiller pour cacher sa tête en dessous.

Il entendit évidemment les ricanements moqueur de Rick qui, au vu des bruits, était en train d'enfiler la ceinture de son pantalon. Ce dernier glissa soudainement sa main entre ses omoplates, le faisant frisonner.

- T'as les mains glacées, gémis t-il, la tête toujours caché.

- Au moins ça te réveille pour attaquer la journée, sourit Rick en tirant le coussin, assez pour croiser son regard et l'embrasser doucement.

- J'ai pas de cours le matin, grogna Negan de mauvaise humeur et le gratifiant d'un regard sombre. Juste l'après-midi.

- Oh pardon, s'excusa Rick qui avait rien retenu de son horaire. Mais c'est parfait ça, tu pourra t'occuper de conduire Judith et d'aller la rechercher à 16h30 ? Je vais finir tard aujourd'hui.

- Ouais bien sûr, souffla Negan en cachant sa tête dans la couverture.

- Repose toi, tu m'appelles si tu te sens pas mieux. D'accord ?

- Promis.

Heureusement, la douleur resta tolérable avec les anti-douleurs qu'il prenait un peu trop souvent. Une chose qu'il voulait éviter était d'inquiéter Judith et Carl. Évidemment, il ne voulait pas inquiéter Rick mais ce dernier avait bien vu que quelque chose n'allait pas hier.

La fin de journée fut longue. Ce n'était plus seulement les crampes qu'il le torturait mais une migraine atroce. C'était avec un silence étrange qu'il allait chercher Judith le soir. Quand elle remarqua que Negan n'avait pas mis la radio et qu'il semblait très fatigué, elle comprit que quelque chose n'allait pas.

A la maison, il déposa leur sac dans le hall d'entrée. Il grommela quelques mots comme quoi son goûter était dans le frigo. Il disparut dans la chambre après avoir pris un énième anti-douleur et vider une bouteille d'eau du frigo.

Carl rentra une heure après et s'étonna de ne voir que sa petite sœur seule en train de faire ses devoirs.

- T'es toute seule ? S'étonna t-il en attrapant la bouteille de jus d'orange du frigo.

- Negan est en train de dormir, répondit-elle. Il est vraiment pas bien.

- A cette heure ? Il est malade ?

- Oui je pense. Il avait mal à la tête.

Sans faire trop de bruit, le jeune adolescent alla jusqu'à la chambre et entrouvrit légèrement la porte. Carl glissa sa tête dans l'ouverture pour voir où était son beau-père. Il plissa les yeux de confusions en voyant le lit vide.

- Negan ?

Carl avança prudemment tout en essayant son cœur battant. Il se dirigea vers la salle de bain où il discernait un peu de lumières. Son cœur rata un battement en trouvant Negan inconscient sur le sol carrelé.

- Merde ! Negan !

Carl se laissa tomber à genoux à côté de lui. Le jeune garçon tenta de le réveiller en lui tenant l'épaule mais en vain. Tout ce qu'il su obtenir n'étaient que des grognements faible et douloureux. Il était recroquevillé sur lui et respirait difficilement.

Carl se dépêcha de courir dans le salon. Il devait appeler une ambulance et chercha son téléphone. Finalement, Rick était arrivé pour trouver son fils qui retournait tout les coussins du fauteuil comme un dingue.

- Tu cherche la télécommande ? Dit-il d'un ton sec en voyant le bordel dans toute la maison.

- Mais nan, Negan est vraiment pas bien. J'arrive pas à le réveiller et je trouve plus mon portable.

Alarmé en entendant cela, Rick fonça directement vers la salle de bain pour se mettre à genoux à côté de lui. En voyant son compagnon inconscient mais toujours aussi souffrant, Rick essaya de comprendre pourquoi. Tout comme son fils, il essaya de le réveiller et suivit du regard ses mains et plaça la sienne au même endroit, sentant que l'abdomen était vraiment dur. C'était pas bon signe.

Il tenta d'appeler une ambulance mais aucune ne savait venir avant plus d'une heure. Et pour cause, il y avait pas d'ambulancier disponible car ils étaient tous déjà sur des urgences.

- Merde ! Jura le shérif au téléphone. Il tiendra pas aussi longtemps. Son pouls est vraiment rapide. Et j'ai aucune idée de quand il a perdu connaissance

- Vous ne m'avez pas dit que vous étiez policier monsieur ? Demanda soudainement la dame au téléphone.

- Si pourquoi ? S'étonna t-il, sans comprendre ce qu'elle voulait dire.

- Il faudra aller doucement pour le mettre la voiture, dit-elle. Avec la sirene et les lumières, tout le monde vous dégagera la place.

- Merci madame, je me dépêche de l'amener.

Même s'il n'était pas aussi grand que le prof de gym du lycée, Rick était quand même costaud et l'adrénaline aidant, il glissa le bras droit de Negan par dessus son épaule. Son autre bras s'enroula autour de sa taille. Son cœur se serra douloureusement en l'entendant crier de douleur.

- Désolé Negan, lui souffla t-il à l'oreille. J'ai pas le choix mais ça va aller mieux, je te promet.

Judith l'aida en ouvrant les portes devant eux jusqu'à la voiture. De son côté, Carl s'était placé à gauche du malade pour le soutenir au mieux. Le placer sur la banquette arrière avait plus complexe et sa tête avait heurté deux fois la portière. Les deux Grimes s'étaient excusés à chaque fois. Sous les consignes de son père, le plus jeune s'était placé à côté pour soutenir Negan et éviter qu'il ne glisse.

Judith prit place à l'avant. Son père n'allait certainement pas la laisser seul à la maison. Il se dépêcha quand même de fermer les portes à clé avant de se glisser sur le siège conducteur.

La jeune femme du central téléphonique de l'hôpital avait vu juste. En entendant la sirène de la voiture, toute les voitures s'écartaient jusqu'à arriver à l'hôpital. Si quelqu'un s'était dit que c'était pas professionnel de jouer des sirènes ainsi, il suffisait de réfléchir un instant pour comprendre que c'était vraiment une urgence.

A peine avait-il tiré le frein à main que deux infirmiers urgentistes arrivèrent et ouvrirent la portière. La suite se passa vraiment vite. Rick ne pût que les regarder sortir Negan de la voiture pour le placer sur une civière et l'emmener à l'intérieur.

Il tenta vainement de les suivre. Évidemment, il ne pouvait les suivre et regarda seulement les portes se fermer derrière eux. Tentant d'ignorer son cœur qui battait à tout rompre, Rick répondit aux questions d'une infirmière qui demandait le nom du patient et désirant savoir quand il s'était sentit mal.

Après avoir répondu aux questions commença une interminable attente. Les enfants étaient autant effrayés que leur père. Assis sur les fauteuils du fond de la salle d'attente, Judith et Carl essayait de passer le temps avec la gameboy qui traînait dans la voiture. De son côté, Rick garda son regard fixé sur les portes.

Et si c'était trop tard et que Negan mourrait là-bas ? Y penser était une vrai torture. Cependant, il culpabilisait de ne pas l'avoir forcé à voir un médecin dès le matin. Sans doute auraient-ils évité le pire. Après quelques heures, sa nervosité, son inquiétude et sa fatigue prirent le dessus sur son esprit malmené. Il finit par s'assoupir, complètement épuisé.

Une main douce vient le secouer doucement pour le réveiller. Surpris, Rick sursauta avant de croiser le regard de l'infirmière qui avait posé plein de questions quelques temps plus tôt. Immédiatement, il se leva sans réveiller ses enfants et alla près d'elle.

- Il va bien ? Dit-il rapidement.

- Il est tiré d'affaires, le rassura t-elle en faisant soupirer l'homme de soulagement.

- Qu'est-ce que c'était ?

- Une appendicite, répondit la jeune femme. Seulement, elle a évolué terriblement vite en une péritonite. C'est une très grave infection qui peut causer la mort.

- Il avait juste une indigestion pourtant, souffla le shérif, choqué d'entendre qu'il était passé à deux doigts de mourir.

- Les symptômes sont fort similaires. Il va devoir rester ici un minimum de deux semaines pour un traitement antibiotiques et une surveillance accrue.

- Je peux le voir ?

- Seulement quelques instants alors, céda t-elle devant son air de chien battu. 

Judith et Carl furent vite tiré de leur sommeil quand leur père leur dit qu'ils pouvaient aller voir Negan. Ils suivirent l'infirmière pour arriver dans le couloir des patients graves.

Lui qui craignait que la vue de Negan ne choque ou même ne traumatise les gosses, il fut un peu soulagé. Caché par une couverture beige, les bandages couvrant la chirurgie était bien dissimulés. Negan semblait tranquille, comme s'il dormait. Un masque à oxygène couvrait le nez et la bouche. Une multitude de câble courait à sa droite et une perfusion rejoignait le creux de son coude gauche.

- On dirait qu'il dort, souffla Judith en avançant devant son père pour attraper doucement la grande main de Negan entre les siennes.

- Il se repose, lui dit l'infirmière. Sa maladie était très avancée et l'a fort affaibli ma grande.

- Il va s'en sortir ? Demanda Carl.

- Nous y veillerons, répondit-elle en évitant habillement la question.

La jeune femme leur demanda ensuite de s'en aller en leur certifiant qu'ils pouvaient revenir le lendemain matin.

Le lendemain, Rick réussit à faire confier ses enfants à Tara, une jeune étudiante cherchant à arrondir ses fins de mois. Après son travail, il allait constamment voir Negan.

Pendant quatre jours, il ne voulait plus rentrer chez lui. Savoir que son compagnon était à l'hôpital lui nouait l'estomac. Et dormir dans un grand lit était désagréable, il n'y avait plus son grand radiateur pour réchauffer les couvertures.

Le sixième jour, le shérif y retourna dès le travail fini et après une petite douche pour éviter de puer comme un rat dans un hôpital. En ouvrant la porte de la chambre, il eut une surprise plaisante. Assis à côté du lit se trouvait Carl et sa petite sœur s'était placée sur le matelas à côté des jambes de Negan. Ce dernier était bien éveillé et tenait comme les enfants, un paquet de cartes UNO en main.

- +4, lâcha Carl en regardant sa sœur.

- +4 aussi, sourit-elle avant de regarder son beau-père.

- Je vois, souffla t-il d'un air faussement menaçant. Vous pensez vous allier contre moi... +4 !

L'homme éclata doucement de rire en voyant la mine d'un Carl grognon qui dû ajouter 12 cartes supplémentaires à son tas de carte. Rick rigola aussi en s'approchant du lit. Mais avant cela, il prit une photo rapide et alla près du patient.

- Est-ce dans les règles d'additionner autant de cartes ? Demanda t-il en souriant.

- Selon les miennes, répondit Negan avec le même sourire. Oui.

- Comment tu te sens ?

- Comme de la merde mais...

- Langage ! S'exclama Judith.

- Hé pardon ma grande, soupira t-il en mettant une carte sur le tas. Comme une loque mais ça va.

- Ça fait du bien de te voir éveiller, dit-il en le gratifiant d'un baiser rapide. Tu nous as bien fait peur.

- J'ai eu peur aussi, avoua le prof de gym à voix basse. Tu joues avec nous ?

- Tu dois te reposer, soupira Rick.

- Ça va aller, ce n'est qu'une partie de carte.

A part sa petite famille, Negan eut quand même droit à d'autres visites. Le directeur du lycée était venir, inquiet de savoir qu'il avait été hospitalisé si vite. Sous les conseils de sa femme, il avait amené un petit quelque chose. Sachant que son employé suivait les matchs de baseball avec passion, il lui amené plusieurs magazines des derniers jours pour lui faire de la lecture.

Laura passa également. C'était la prof de math des élèves les plus âgés. Elle connaissait bien les goûts de son collègue et lui avait amené un paquet de chips qu'il dissimula au mieux. Après qu'elle lui ait souhaité un bon rétablissement avec un bisou sur le front, Negan du faire face à l'horrible jalousie de Rick qui était certain qu'il y avait quelque chose avec elle.

Il eut également Shane, le collègue de Rick qui passa un court instant. De sa part, il n'avait pas appris grand chose si ce n'est les manies de Rick avaient changées et à quel point il était paniqué ces derniers jours. Le flic lui amena aussi un paquet de donuts. Ça et les flics, c'était indissociable.

Après deux longues semaines, il fut enfin relâché de l'hôpital. Évidemment, les trois Grimes étaient venu le chercher. Après être rester au lit sans trop bouger à part pour la douche ou aller pisser, il était forcé de s'appuyer sur l'épaule de son partenaire pour ne pas tomber.

Une fois dans la voiture se posa la question du repas. Chacun donna son avis. Rick avait suggérer d'aller au McDonald's. Judith suggéra des pizzas et son frère parla de sushis ou d'un autre truc japonais ou chinois que son père ne connaissait pas.

- Et toi Negan ? Demanda Rick. Tu n'as pas ce que tu voulais manger.

- Hmm des spaghettis bolognaise, dit-il avec un sourire. N'importe quoi sera mieux que leur plateau repas.

Son idée récolta plus de succès. Après un long moment de cuisine, il était temps d'aller dormir. Si les gosses rechignaient encore et toujours à aller dormir, ce n'était pas le cas de Negan qui était à deux doigts de tomber comme une masse sur le canapé. C'est avec un peu d'aide de Rick qu'il retrouva en pyjama, emmitouflé dans ses couvertures avant que son compagnon ne vienne se coller à lui.

Alors que le sommeil commençait à doucement envahir son esprit, il sourit. Quand Lucille était morte des suites d'un cancer fort agressif, son monde s'était littéralement effondré. Il avait perdu son emploi et sa maison.

Ce n'était que grâce à Rick qu'il remonta la pente. Les deux avaient perdu leur femmes dans des circonstances douloureuses. Qui se ressemble s'assemble se disaient-ils souvent. En travaillant dur, il réussit à retrouver son travail et avait, en plus, le bonheur de s'occuper de deux enfants.

Comme quoi, le destin pouvait vous planter un couteau dans le dos le matin pour ensuite vous sourire à pleine dents le soir même. On ne peut jamais s'attendre à rien.

-Sir-Galahad



Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top