5. ✨🤦🥺
- AH NON !!! Il est hors de question que je porte ça !
Je croise les bras obstinément, fixant avec dédain le costume brillant devant moi. Cette chose sort sûrement de l'un ou l'autre magasin kitsch ne possédant aucun sens de la mode.
Je scrute le semblant d'habit que l'on me présente. Des manches bouffantes au possible, une taille enserrée par un corset de ce même tissu doré et souple, des jambes en pattes d'éléphant. Et pire encore: un set entier de bijoux plus que ridicules en or pur.
Décidément, je hais le costumier. Xavier, le metteur en scène, me lance un regard réprobateur.
- Louis tu as le rôle principal, il me semble que cette tenue correspond parfaitement à ton rôle.
Je suis forcé d'avouer que Glenister, le kleptomane riche et charismatique que je joue, est représenté à la perfection dans la couleur brillante qu'est le doré. Il est pétillant, brille par sa bonne humeur, et aime paraître et agir comme le plus riche de la vaste région qu'est son pays.
Il est ridicule.
Je n'aurais pas dû accepter ce rôle, je le sais mais voilà le problème: ce spectacle m'apportera de l'argent. Des tonnes d'argent. Et dieu sait que j'en ai besoin, tout autant que Glenister éprouve le besoin de subtiliser des petites affaires à chaque personne qu'il rencontre.
Catherine, la femme jouant la brave amoureuse de mon kleptomane favori, me lance un regard pointu et prend la parole:
- La première est dans une semaine, Louis, tu ferais mieux de t'adapter rapidement à cet attirail.
Encore une fois, la pression sur les épaules me fait céder.
***
Deux semaines plus tard, toutes mes journées ne sont que paillettes dorées, rires et applaudissements. Je souris de toutes mes dents, le public m'acclame encore un peu plus.
Sous les projecteurs, je suis à l'aise. J'y oublie la pauvreté et le manque d'amour, car il n'y a que moi et tous ces gens, formant un ensemble coloré. Nous avons vécu les mêmes émotions, ils ont vécu à travers moi et Catherine pendant quelques heures. Celle-ci a d'ailleurs disparu.
C'est étrange, elle reste tout aussi longtemps que moi sur scène d'habitude. Je fais signe à la régie de fermer les rideaux, mais là non plus il n'y a personne. Alors je les ferme moi-même, après maints efforts. Je dois reprendre le sport apparemment.
Je trottine précautionneusement-avec ce pantalon ridiculement large, je pourrais me blesser-vers la sortie des artistes, en quête de réponses.
Une heure. Voilà soixante minutes que je cherche la troupe dans tout ce fichu théâtre. Le pire étant que tous les spectateurs ont décampé chez eux comme des mauviettes quand la lumière s'est éteinte. Ces bons à rien de l'électricité ne prennent même pas la peine de vérifier si quelqu'un est coincé dans la cave avec les rats!
Non pas que j'aie peur des rats. Absolument pas. Un petit corps frêle m'effleure et je sors mon téléphone de ma poche sans perdre un instant de plus.
La voix de Catherine résonne dans la petite pièce, rassurante:
- Allô Louis? Où es-tu encore fourré? Nous te cherchons depuis tout à l'heure!
Je soupire longuement, râle un peu pour la forme puis lui explique comment me trouver.
La lampe de mon téléphone réverbère sur mon costume doré, je brille de mille feux dans la noirceur étouffante. À tâtons, j'avance vers la porte. Quelques secondes à peine plus tard, le cliquetis de la serrure résonne et la douce main de ma comparse enlace ses doigts aux miens.
Elle m'entraîne vers la voiture en me sermonnant sur l'importance de ne pas rester sur scène pendant des siècles, je grommelle une vague réponse qui semble la satisfaire.
Cette femme m'a fait la morale au moins cent fois depuis que l'on travaille ensemble, et je prends quand même la peine d'écouter? Mon père aurait dit "Tu es piqué gamin," de son gros accent Liégois. Il me manque.
Je boucle ma ceinture avec précipitation, claque la porte de la voiture -trop fort, encore une fois- et règle la radio sur ma chaîne préférée -Classique 31, alors que je sais que Catherine n'écoute que Clara, pour apprendre le néerlandais. Tant pis pour elle, elle n'a qu'à utiliser duolingo comme tout le monde!
Le regard de ma chère amie suit chacun de mes mouvements, tant réprobateur qu'attendri malgré elle.
- Tu veux bien m'avancer jusqu'à la station de métro Ossegem s'il te plaît?
- Ah non mon Loulou, je t'invite à un repas chez moi ce soir! Ça te fera du bien de manger autre chose que des pâtes. En plus j'ai une surprise pour toi.
J'accepte l'offre. Que la honte aille au diable, je n'ai pas mangé correctement depuis hier midi.
Pendant qu'elle s'évertue avec ses clés, je sautille sur place en tremblant de froid. Le tissu fin de mes habits est transpercé de pluie en deux temps trois mouvements. Pfff je préfère la neige. Quand il neige, les cheveux de Cat' se teintent de petits flocons blancs très jolis et puis elle sourit et m'entraîne dans son jardin pour y faire un bonhomme de neige.
Tandis que lorsqu'il pleut elle m'offre une place dans son salon déjà bondé de monde (elle a invité toute la troupe) et disparaît dans un couloir. Impatient, je finis par errer dans sa maison jusqu'à la débusquer dans une chambre petite mais coquette e accueillante.
- C'est ici que tu dors alors?
Surprise, elle relève la tête. De ses deux nattes s'échappent des mèches follement désordonnées, encadrant son joli visage et lui offrant un look funky lui seyant particulièrement bien.
- Non en fait... J'ai tout préparé pour que tu puisses t'installer ici. J'ai remarqué que tu vivais dans un endroit... Quelque peu délabré.
Je considère sa timide requête une seconde, abasourdi. Ça pour une surprise, c'en est une très belle !!!Mon ange gardien ne tarde pas à se faire ensevelir dans mon étreinte.
- Merci merci merci tu es la meilleure je t'aime fort !
Ma voix est enfouie dans ses cheveux et je la sens sourire et m'enlacer.
- Je t'aime aussi Loulou.
™™™™™™™™™™™
J'ai demandé à 🧚🏻♀️quelqu'un🧚🏻♀️ de me choisir trois emojis et j'ai écrit ça ! Voilà mes amours !
Prenez soin de vous
Noa
<3
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