Lundi 19 juillet 2021

Alors, dans la semaine je n'aurais pas beaucoup le temps de participer mais aujourd'hui, j'ai eu le temps. La plupart des textes à venir sont donc des trolls x)

Aujourd'hui, on devait écrire à partir d'une image du Palais Impérial de Tokyo, le Kokyō :


Le gong résonna, sonnant le début du couvre-feu. C'était l'heure d'agir.

Elle ramassa la besace qu'elle avait remplie de ses essentiels, de ce qu'elle ne se voyait pas laisser dans ce palais. Pas grand chose au final.

Une épingle de jade qu'il lui avait offerte et quelques vêtements pour se faufiler partout. Le reste, elle le portait déjà sur elle : un collier d'or qui lui venait de sa mère. Sur celui-ci, une hirondelle étendait ses ailes, loin, vers la liberté. Il n'avait jamais autant semblé de circonstances.

Elle disparut dans le capuchon sombre qu'elle avait empruntée à sa servante et complice dans son évasion.

En quelques enjambées, elle fut à la fenêtre. Le toit brun de l'étage inférieur s'étirait sous ses pieds pendus dans le vide. De son pas agile, entraîné par les heures qu'elle passait à s'entraîner au maniement du katana, elle déposa son corps sur le sommet du toit, sans bruit. Ombre dans le noir, elle était invisible. Même la Lune ne voulait pas émerger du couvert des nuages : elle protégeait sa fuite.

Elle se déplaça accroupie, ses bottes souples, qu'elle avait aussi empruntées, épousaient parfaitement les irrégularités des tuiles. Arrivée à l'extrémité du toit rectangulaire, elle s'élança dans les airs et agrippa une branche qui plia sous son poids. La plante de ses pieds ne se trouva plus qu'à quelques dizaines de centimètres du sol et elle se laissa tomber lestement sur le sol de pierres.

Elle resta quelques instants immobiles, usant de son ouïe pour tenter de repérer le moindre son dérangeant le calme du Palais Impérial. Une fois certaine qu'aucun garde ne viendrait entraver sa fuite, elle s'engouffra entre les troncs à la lisière de la petite forêt qui entourait son lieu de vie.

Elle courait entre les arbres, se sentant s'envoler vers les cieux. L'amour donnait vraiment des ailes alors. La brise faisait battre les pans de sa cape et la couche d'humus craquait sous ses pas. Rien ne pouvait l'arrêter en cet instant.

Quelques minutes plus tard, elle parvint à l'extrémité du bois et se dissimula derrière un tronc épais. Elle pouvait voir la lueur des torches des gardes de part et d'autre du mur, faire leurs allées et venues. Normalement, elle devait pouvoir passer inaperçue quand la relève viendrait.

Elle attendit patiemment, guettant le signal de sa liberté. Quand les gardes échangèrent, elle resta tapie dans l'ombre. Puis, celui placé à l'intérieur du rempart accrocha un foulard rouge autour de son poignet. Alors, elle s'avança vers lui.

Sans un bruit, sans un regard, il lui fit la courte échelle et elle le remercia d'un regard. De l'autre côté, l'autre garde l'attendait.

Il la réceptionna telle la princesse qu'elle était et la serra contre lui avec toute la force dont il disposait. En une inspiration, elle fut baignée de sa présence si réconfortante.

Se tenant la main, ils s'enfuirent vers la ville endormie, se glissant dans les ombres et les recoins pour échapper aux rondes.

Puis, une fois sortis, ils se dirigèrent vers les montagnes, loin, très loin du Palais Impérial, là où l'empereur lui-même ne pourrait pas les débusquer.

Là où elle serait enfin libre du joug de son père.

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J'ai obtenu la note de 4/6 sans majoration.

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