Jeudi 22 juillet 2021
Aujourd'hui, nous devions écrire à partir d'une musique : Bach Suite for Cello No.6 in D Major, BWV.1012 - 5. Gavotte I & II
( ces noms de musique classique 🙄)
Et bonne nouvelle ! J'avais un peu de temps :
Elle s'installa sur scène, droite comme un i, impatiente pour ce moment qu'elle avait tant attendu.
Tous ses muscles étaient à l'affût, tout son esprit, tout son corps était prêt à danser.
Elle ne savait pas sur quelle musique elle devrait improviser, mais elle savait qu'elle était prête. Le jury n'existait même pas face à elle. La seule chose dont elle était consciente était cette urgence de bouger, de vibrer de concert avec les ondes sonores.
Alors, un violoncelliste dans le parterre entama l'air. Elle avait droit à une écoute sans rien faire avant de danser mais elle ne pouvait pas attendre. L'air de Bach qui résonnait dans la grande salle de l'Opéra secouait ses os et ses entrailles, et l'élan de son corps commença presque sans qu'elle ne le remarque.
Au son du rythme mêlant joie et mélancolie, la litanie entraînante, qui aurait pu avoir des airs de valse dans d'autres circonstances, berçait ses pas, ses bras, dans une ronde virtuose sur elle-même. Elle se pliait en même temps que le bras du musicien, s'étendait avec l'avancée de l'archet et tout son corps irradiait d'art.
C'était son art à elle : se laisser envahir par la musique et ne parler qu'en mouvements, pas souvent chorégraphiés, mais toujours justes et sincères. Les vibrations de l'instrument se propageaient vers elle et faisaient sonner son cœur. Les filaments d'émotions se déplaçaient alors dans tous ses muscles, les courbant, les contractant, les étirant, et lui paraissaient sortir comme des filets de lumière au bout de ses doigts.
Elle continua ainsi à enchaîner ce que son corps lui dictait, à se perdre dans l'art de ces sentiments qui ressortaient et qu'elle ne parvenait jamais à verbaliser.
Quand le violoncelliste s'arrêta, il jeta un regard interrogateur et surpris au jury. Il semblait leur demander s'il devait continuer. Cette jeune fille, abîmée au sol par les dernières notes, subjuguaient les pensées de part l'intimité que faisait ressentir sa danse.
On se sentait voyeur que d'assister à une telle expressivité brute.
Le jury ne lui dit rien, ils la regardèrent seulement durant quelques instants, et demandèrent à l'instrumentiste de jouer un autre morceau.
Alors elle recommença à se mouvoir pour elle, et à faire trembler les spectateurs, qui se feraient de plus en plus nombreux à mesure des années.
---
J'ai obtenu la note de 6/6 ( sans majoration )
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top