Bonjour ! Nous voici pour ce premier texte fantasy de ce recueil : "Amour de cygne"
J'espère qu'il plaira étant donné que je suis assez satisfaite de l'écriture et que les personnages que j'ai créé me touchent beaucoup.
Il n'y pas d'histoire ni de scénario pour cet écrit, si vous pigez pas trop le contexte, demandez-moi et j'expliquerai en commentaires ;).
Bonne lecture~~
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Au debut, je n'entendis pas les légers coups donnés sur la vitre sale. Affairée comme j'étais dans la cuisine, mes yeux ne se tournèrent pas vers la petite lucarne de la pièce, qui laissait passer les faibles rayons vespéraux du soleil.
Je ne me préoccupais que de mes tâches, concentrée.
Peu de temps après, je m'apercus, non sans surprise, de la présence impatiente de la jeune chouette qui frappait à la vitre sans répit.
Alors que je m'affairais à essuyer mes mains sur un torchon en fin de vie et à aller deverouiller la petite fenêtre, je remarquais enfin la lettre qui encombrait le bec du petit volatile.
Je me hâtais de laisser entrer l'oiseau, qui se dépêcha de déployer ses ailes et d'aller se poser sur la petite table du salon malgré le bazar présent, et je le rejoignis.
J'essaye de débarrasser quelques affaires pour faire de la place a la chouette, qui me regarde d'un oeil inquisiteur, puis Skheo arrive dans le salon, les cheveux encore humides de la douche.
- Une chouette ? dit-il, simplement, en me rejoignant.
J'hoche la tête doucement avant de me laisser tomber sur le canapé vert forêt. Skheo m'imite en se collant a moi. Il en profite pour glisser un bras protecteur autour de ma taille, comme s'il avait peur que je m'envole et parte loin de lui. Je reprime un sourire et reconcentre mon attention sur le volatile qui trône sur la table basse, nous considérant d'un oeil superieur.
Je me penche et prend la lettre que ce dernier tient dans son bec. Alors que mes doigts saisissent l'enveloppe cachetée, une mini décharge se propage dans mes doigts. Je réprime l'envie de retirer vivement ma main et ramene le papier au niveau de mes yeux afin de l'examiner.
Alors que mes doigts s'éloignent de l'oiseau, qui ne dit rien, mes yeux accrochent le petit ruban de couleur attaché à une de ses serres. La couleur rose pastel me fait rater un battement de coeur.
J'ecarquille légèrement les yeux avant de tourner la tête vers Skheo qui vient de me prendre l'enveloppe des mains.
- Skheo... Cet oiseau vient d'un Sentier.. il vient d'un Sentier des Âmes Perdues... murmurais-je dans un souffle.
Il relève les yeux vers moi avant que ces derniers ne dérivent vers l'oiseau et ne remarquent le ruban. Sa bouche s'ouvre et il parait sur le point de dire quelque chose avant de se raviser.
- Quoi ? je fais, doucement.
Il secoue la tête, puis me tend la lettre.
- Rien, ne t'inquietes pas. Ouvre cette lettre plutôt, propose-t-il, en designant le papier jauni, que je prends, du menton.
Je baisse les yeux vers l'enveloppe dans mes mains. Le papier est vieux, ancien et semble pret a se desintegrer au moindre souffle. Je passe lentement un doigt le long d'un côté de l'enveloppe.
Cette lettre vient du Sentier des Âmes Perdues, en règle générale les lettres que l'on reçoit de ces Sentiers sont des lettres de personnes chéries et décédées. Ces Sentiers représentent, grosso modo, un moyen de communication entre le monde des vivants et le monde des morts, a l'exception près que les vivants ne peuvent envoyer d'eux-mêmes, des messages pour les morts. Ce sont donc généralement des lettres de personnes regrettés pour une autre personne encore vivante.
Dans mon cas, je ne vois pas tellement d'êtres que je regrette et qui auraient l'idée de me faire parvenir un message.
A part peut-être une...
Je presse mes paupières l'une contre l'autre pour empêcher la vague de chagrin et d'espoir mêlés qui remonte en moi. Non, c'est impossible et je ne le sais que trop bien...
Je prends une profonde inspiration, toujours les paupières closes. Puis je rouvre les yeux pour découvrir le regard soucieux de Skheo.
- Ça va ? me demande-t-il, de sa voix douce comme le parterre d'herbe légère dans lequel on s'allonge, un chaud après-midi d'été.
Je lui offre un petit sourire confiant avant d'acquiescer. Puis je décide d'ouvrir l'enveloppe.
Je la retourne afin de briser le sceau qui y est apposé. Le cachet de cire se decolle et je sors la lettre. Le papier est du même acabit que l'enveloppe, jaunâtre et ancien. La poste du monde des morts n'est pas fameuse, à ce qu'on dirait.
La lettre est pliée. Je la déplie lentement.
Alors que mes yeux se posent sur les premiers mots, écris d'une belle écriture cursive, mon souffle se bloque dans ma cage thoracique.
J'ecarquille les yeux.
Non.
Juste, non.
Je ne peux pas.
C'est impossible.
La lettre semble trembler dans mes mains avant que je ne me rende compte que mon corps entier tremble.
J'ouvre la bouche pour respirer et apres quelques secondes, avale de grandes goulées d'air saccadées.
Ma vision se brouille soudainement. Je porte une main à ma joue pour m'apercevoir qu'elle est trempée.
Mes larmes dévalent ma peau, sans interruption.
Mes yeux papillonnent dans l'espoir vain d'y voir plus clair mais les larmes ne tarissent pas, embuant ma vision.
Je laisse échapper un sanglot étranglé avant de me pencher et de serrer la lettre contre mon coeur.
La vague de chagrin que je venais de refouler, déferle dans mon coeur telle un tsunami et engloutit ma capacité de raisonnement.
Je me noie. Je commence à deriver vers le fond de mon ocean de tristesse, de manque, de peine et de toutes ces émotions mêlées.
Mes pensées deviennent des débris flottant à la surface de cet ocean présent dans mon coeur, mes pensées s'entrechoquent entre elles, coulent, dérivent mais il n'y a qu'une seule d'entre elles qui arrive à s'imposer clairement dans mon esprit, telle une lumière eclatante au fond d'un tunnel.
Il est là.
Il est revenu sans être revenu. Il se tient à mes côtés sans être à mes cotés.
Mon espoir se mêle au manque, au point que je ne les distingue plus l'un de l'autre. Il me manque.
Le raz-de-marée de peine gronde avec force et se cogne aux parois de mon cœur.
Reviens...
Je n'ai pas conscience de mes sanglots, ni de mon cri étranglé qui illustre mon chagrin et ma douleur.
Mes larmes tombent sur le tissu du canapé vert.
J'ai beau essuyer du revers de la main, les gouttes qui dévalent mes joues, elles reviennent et ne semblent jamais s'arrêter.
La lettre est toujours pressée contre mon coeur.
Puis, je sens une main dans mon dos. Réconfortante, chaleureuse, bienveillante.
Je cligne des yeux puis relève la tête. Skheo me regarde, de ses chauds yeux noisette. Ses prunelles n'ont pas le voile de la pitié.
Devant son visage d'ange, j'étouffe un sanglot avant d'entourer mes bras autour de son cou et de l'attirer dans une étreinte désespérée.
Je sens sa légère surprise, puis il m'entoure de ses bras. Je laisse ma tête reposer sur son epaule et les larmes reviennent.
Je ne les retiens pas. Mes doigts n'ont toujours pas laissé la lettre...
Après un certain temps, mes sanglots se font plus discrets et mes yeux, moins humides.
Skheo prend mes bras et les detache de son cou. Il s'écarte légèrement et me regarde dans les yeux. Je soutiens son regard, malgré que je sois consciente de mon état, le nez et les yeux rougis, les paupières gonflées.
- Quelle est cette lettre ? demande Skheo, doucement.
Je lutte contre les larmes qui reviennent en force.
- Une... une lettre de... ma voix rauque me fait grimacer intérieurement.
Mais la suite de la phrase est la plus dure.
"- Une lettre de..., les mots suivants me semblent me griffer la gorge lorsqu'ils sortent. De... feu mon mari.
L'étonnement et la peine sont palpables chez Skheo. Mon regard revient à la lettre et repasse sur les deux premières lignes.
De Erasn.
Pour mon cygne.
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Voilà ! Pour ceux qui l'ignorent, lorsqu'on dit feu tatati, c'est pour désigner une personne décédée. Et j'ai dit pour mon cygne car les cygnes n'ont qu'un partenaire dans la vie et ne le quittent jamais (je crois).
1402 mots + intro, outro
I hope you enjoy and see you soon for others texts !
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