Ce foutu miroir est devenu mon pire ennemi. Chaque fois que je le regarde je ne vois qu'un monstre difforme. Au début, je ne pensais pas à ça. Je me suis dit que je ne le ferai jamais, que j'en était incapable. Et puis un jour, en rentrant du collège après une journée désastreuse j'ai regardé mon avant bras et je me suis dit "pourquoi pas ?". Mais le semblant de volonté m'a forcée à oubliée cette idée.

Pourtant, un jour, j'ai fait tomber mon rasoir. Il a explosé sur le sol en un grand bruit. Et une lame en est sortie. Je l'ai prise dans ma main. Elle m'a fait une petite entaille. J'ai regardée l'entaille, fascinée. Tout ce qui passait dans ma tête quelques minutes auparavant avait disparu, remplacée par la douleur du à cette petite égratignure. J'ai pris la lame dans ma main et je l'ai observée. Un peu de sang gouttait de la lame jusqu'au sol. Et sans plus réfléchir, je l'ai posée sur mon bras. J'ai pris une grande inspiration, et je l'ai fait courir sur mon bras. J'avais mal, pourtant j'étais soulagée. Alors j'ai continué.

Un trait, deux traits, six traits. Ce n'était jamais assez. La lame était devenue mon instrument de torture et j'étais mon propre bourreau. Au début, les larmes venaient se mélanger au sang qui coulaient de mes bras. Petit à petit, les larmes ont disparues et seul le sang est resté. Je ne ressentais plus rien quand je me coupais. Seulement une douleur qui me vidait la tête.

Toucher à cette lame à été la pire idée de ma vie. Aujourd'hui, je suis enfermée dans un cercle vicieux qui n'en finit plus. Parfois je me demande ce qui se serait passé si j'avais simplement jetée cette lame à la poubelle. Mais il est trop tard pour les regrets...