Madame
Je t'aurais bien appelée Marquise, Madame. Du haut de tes talons vertigineux, de tes lèvres au goût de printemps et tes yeux de biches. Tu t'envoles chatouiller la vision prédatrice de tes compères les mâles. Mais que veux-tu au fond Madame ?
Fais-tu partie de ces Madame-Tout-Le-Monde ou des Madame-Je-Sais-Tout ?
Non, moi je sais de qui de ces gens tu fais partie. Tu fais partie de celles qui sont indomptables, celles que l'ont désir et celles qui nous font espérer.
Tu es la lumière de la nuit, mais l'ombre de nos cauchemars. Tes talons au rythme du tic-tac viennent gifler les pavés de la ville. Te voilà dans la foule. Les gens te voient. Tu les vois. C'est un jeu de passe-passe. Et quand les ondes des discothèques viendront tambouriner ton cœur, tu laisseras la passion brûlante te dévorer à petit feu. Les hommes, tenteront leur chance, en vain.
Toi au milieu de ces gens sombres tu es l'arc-en-ciel de nos nuits. Avec tes cheveux de la couleur de l'amour, t'approcheras d'elle comme la louve à minuit. Tu traverseras cette océan de sueur et d'opium pour venir goûter au pécher mortel. Et sous leur yeux ébahis, tu captureras ses lèvres avec la fougue de la jeunesse. Tu attraperas ses hanches et dans un tango de passion effréné tes pas guideront tes envies.
Ton souffle accompagnera le sien, sur des goûts aux nuances d'alcool et de fruits. Tu croqueras son cou comme la première fraise de l'été, laissant son parfum de luxe faire vriller tes papilles. Tel le serpent tu enrouleras tes bras lascifs autour de son corps et ses yeux brûleront des plus beaux rêves d'un soir.
Madame, tu en fais des envieux. Mais Madame, qu'en est-il de l'amour ?
Pour toi l'amour n'est qu'un jeu Madame. Un jeu où tu renverses les rois et tu embrasses les dames. Un jeu où l'or ne vaut rien face aux conquêtes des soirées.
Et puis, quand l'astre du jour élancera ses premiers rayons sur la ville encore ébruitée des pires symphonies, tu quitteras la bouche de velours, ses lèvres carmins et essuieras le rimmel de ses yeux fatigués par la nuit éprouvante. La chaleur du matin faisant frissonner ta peau blanche, tu remonteras le drap sur ta poitrine nue et observeras ton proie de la nuit. Tu l'aimes. Tu as perdus le jeu. Tes armures sont tombées et ton cœur vacille.
Ce matin tu te lèveras et avec l'ocre de ton stick tu laisseras ton numéro sur la glace. Tu déposeras une dernière fois tes lèvres sur sa joue, faisant face à son corps endormi.
Madame, tu te rhabilleras de tes vêtements de la veille, encore souillés des péchers disent-ils, à qui veulent l'entendre, tu seras la succube de ses enfers. Tu as succombé à deux erreurs en une soirée disent-ils. Amour et luxure, ne font-ils pas qu'un d'ordinaire ?
Madame, tu quitteras l'appartement tôt, la brume à peine levée et les oiseaux encore somnolant.
Je t'aurais bien appelée Marquise, Madame. Du haut de tes talons vertigineux, de tes lèvres au goût de printemps et tes yeux de biches. Tu t'envoles chatouiller la vision prédatrice de tes compères les mâles. Mais que veux-tu au fond Madame ?
Au fond Madame, c'est elle que tu veux.
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