Mélancolia.
La pluie glisse sur la vitre. Dans une finesse remarquable ses gouttes éclatent sans bruit contre le verre transparent. Je fixe ces perles d'eau abondantes longer la vitre et brouiller le paysage.
Moi qui aime tant observer l'horizon inaccessible qui me fait voyager de ma chaise à ces contrées lointaines, où plantes vertes et fleurs violettes se mêlent en une harmonie colorée, et où la douce odeur fruitée parfumerait mes narines enivrées. Pour moi, pour qui cet horizon est source d'évasion, je me lasse de ces gouttes maussades à la mélancolie macabre. Ces gouttes qui empoisonnent mon esprit de leur funeste requiem.
Et je broie à nouveau ce noir dans lequel le cercueil de la vie m'a enfermé. Sans l'once d'espoir, d'une brise venue de pays où brille le soleil de chaudes prairies, fleuries , aux couleurs estivales.
J'ai peint ce vert aux tâches multicolores et ce bleu ébloui de ce jaune triomphal sur les murs de cette prison glaciale. Et toutes ces couleurs font pâle sur ce noir indélébile, qui, dans toute sa dominance noie cet éclatant soleil de ses sombres nuages.
Je me souviens pourtant vaguement, avant que mon ciel ne se voile complètement, d'un rayon résistant qui me réchauffait encore avant d'être englouti sous les profondeurs des eaux noires de mon être.
Alors je m'accroche à ma dernière bouée dans cette mer déchaînée : et peint sur ma vitre le visage d'un printemps doré.
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