C'est mon corps

Ce n'est pas à elle de choisir ce que je ferai de mon corps.

Il m'appartient. Il est mien. 

J'ai mis un an à retrouver toute la confiance en moi que j'avais perdue en entrant au lycée et voilà qu'elle essaye de tout détruire en un soir.

Et bien sûr, c'est moi la coupable.

Une semaine.

J'ai mes défauts comme tout le monde. Je ne suis pas parfaite et je le sais.

J'ai des rondeurs qui ont gêné bon nombre de personnes dans ma vie. Harcèlement, moquerie et j'en passe. 

Mais un jour, si on m'avait dit que ma mère aurait été si blessante en ce qui concerne mon corps, mon poids...

Rien qu'en me voyant, on sait que je ne suis pas dans le moule, que j'ai des kilos en trop. 

Mais je me sens bien comme ça. 

Je ne veux pas changer ce corps que j'ai mis des années à aimer.

Ce corps, je l'ai détesté, aimé, blessé. Mais c'est le mien et aujourd'hui, je suis bien dedans.

Depuis que j'ai quitté la primaire, je n'ai plus eu de moquerie, je n'ai plus été victime de harcèlement au sujet de ces formes que certains trouvent immondes.

《C'est une guerre que tu ne gagneras pas》Ces mots prononcé fermement par ma mère. 

Bien sûr que je vais gagner cette guerre.

Tu peux me faire la gueule, tu peux annuler l'organisation de mon anniversaire avec mes amis et même ne pas me faire couper les cheveux. J'en ai rien à foutre car tu ne gagneras pas.

C'est mon corps et je l'aime ainsi.

Je ne veux pas perdre du poids pour te plaire à toi, ma mère. Si un jour, je souhaite perdre du poids, c'est avant tout pour moi.

Aujourd'hui, au bord des 16 ans, je suis dans un corps qui me plaît. Avec ses défauts, ces kilos en trop ou ses marques de mutilation. 

Mais c'est mon corps.

Mais sa fait une semaine que tes mots me blessent. Ils tournent en boucle dans ma tête et me blessent mon corps qui était à peu près soigné.

Car toi, ma propre mère, tu m'as dit indirectement que tu me trouvais grosse.

Car, soyons franche, en me parlant de me forcer à perdre du poids, c'est tout simplement que tu me trouves grosse.

Tu ne peux plus blesser ma grand-mère car elle s'en fout alors tu t'en prends à moi ?

J'ai mal. J'ai tellement mal à cause de toi.

Mes nuits sont des enfers et mon cœur saigne. 

Je sais comment atténuer la douleur, je sais comment la faire taire.

Hier, la lame de mes ciseaux sont passé sur mon poignée sans faire de dégât. Mais elles sont passées.

Et ce soir, mon poignée, mon corps, veux sentir une lame.

Je sais où elle est. Elle est juste la, à quelques pas.

Je ne veux pas y toucher. Je veux plus.

Mais j'ai si mal.

Je veux faire taire la douleur de mon cœur. Je veux arrêter les larmes.

Je ne veux pas y retomber.

Les marques commencent à partir, je ne veux pas en rajouter d'autres. 

Mais je veux que la douleur s'arrête.