Miranda contre le roi bonbon (et son monde totalement cliché)

Je marche dans la rue, mes lunettes de soleil posées sur le bout de mon nez. Les gens me dévisagent sans trop me reconnaître. Normal, je ne suis pas maquillée, porte une casquette et je me suis habillée différemment de mes tenues sur scène où pour les photographes. Je m'empresse d'arriver chez moi pour me changer. J'ai un concert dans trois heures et mon manager vient me chercher dans une heure. Je n'ai pas peur d'être en retard, je veux juste avoir le temps de regarder un épisode de Game of Thrones.

Je rentre chez moi et m'habille, comme à mon habitude de vêtements de marque. J'allume mon ordinateur et regarde la suite de ma série préférée. L'épisode se clos que j'entends ma sonnette.

" - Miranda, es-tu prête, me hurle mon manager.

- Pas besoin de gueuler ! Je lui réponds. "

Je la laisse rentrer. Kathy me regarde et me fait comprendre qu'il faut que je ferme mon ordinateur et que je dois me dépêcher de la suivre. Je grommelle mais lui obéit. Elle s'occupe de moi depuis mes débuts en temps que chanteuse. Elle est plus petite que moi et est blonde aux yeux marrons alors que je suis brune aux yeux verts.

" - Dépêche toi ! Il faut encore que tu passes au maquillage et que tu essayes tes tenues ! Continua-t-elle.

- Je sais, je sais... Je réponds mollement. "

Elle me fait avancer dans la voiture et se met au volant. Elle conduit jusqu'au lieu du concert ou nous sommes accueillies par des centaines de fans qui hurlent mon nom. Elle continue son chemin, évitant les fans qui se jettent sur la voiture. J'ouvre la fenêtre et les salue d'un geste ce qui intensifie les cris. Je leur souris et leur demande s'ils sont heureux d'être là. Je connais la réponse mais la pose quand même. Je n'ai pas d'autres questions en stock... Les fans me hurlent un oui collectif, une me lance un bonbon que je mange et je referme la fenêtre. Kathy se tourne vers moi.

" - C'est marrant de voir la différence entre ton comportement avec tes fans et ton comportement avec ton entourage, c'est-à-dire moi, les maquilleuses, les coiffeurs et les stylistes ainsi que bien d'autres personnes, me fait-elle remarquer. "

Je l'ignore et commence à jouer avec mon portable. Le jeux est très prenant : il faut aider un lapin blanc à sauver son monde du méchant roi bonbon. J'admets que le scénario est un peu étrange mais ce jeu me fait passer le temps.

Soudainement, je vois le lapin du jeu qui me parle à travers mon écran. Il cri des " Aide-nous ! Aide-nous ! " ce qui me fait beaucoup rire. Il voit que je ris et se tape sa patte contre sa tête en signe de désespoir.

" - Je te demande de l'aide pour détrôner le roi bonbon du trône ! Me dit-il.

- Je sais, je joue déjà au jeu, répondit-je.

- Je te demande de venir ici m'aider, déclara-t-il. "

Je pensais que c'était une publicité et étant totalement dans les vapes après le bonbon que je venais de manger, je répondis :

" - OK.

- Alors viens avec moi ! M'annonce-t-il. "

Je me sens aspirée par mon téléphone et rentre dans le monde du terrible roi bonbon. Tout est gris et terne. Les arbres sont morts et ils n'y a pas âme qui vivent.

" - Que c'est-il passé ? Lui demandais-je.

- Le roi bonbon a tout écrasé pour pouvoir tout gouverner, me confia-t-il.

- C'est horrible ! M'écriai-je. Mais je ne peux rien faire pour vous aider.

- Si, il faut que tu battes tout ses généraux, m'annonça-t-il.

- Il en est hors de question ! Criai-je. Je vais pas me battre ! Je pourrais me blesser !

- Nous sommes dans un monde ou on ne peut pas se blesser, m'expliqua-t-il. Tu sais, ce n'est pas le tien...

- On peut pas se blesser ? Le questionnai-je.

- Oui. Et si tu bat tout les généraux et le roi bonbon, tu seras récompensé ! Me dit-il.

- C'est quoi la récompense ?

- De l'or, des bijoux, pleins de trucs !

- Oui ! M'écriai-je. "

C'est comme ça qu'on se mit en route pour aller vaincre les généraux.

" - J'ai mal au pieds... Porte moi, marmonnai-je.

- Tu as quel âge pour me demander ça ? me demanda-t-il. Ça fait un quart d'heure qu'on marche.

- Mais c'est long... me plaignai-je. "

On arriva devant une porte avec inscrit "chez le général numéro un".

" - Eh ben, il se sont vachement foulé sur les noms...

- L'auteur n'est pas douée avec les noms malgré la quantité de LSD ingérée, expliqua-t-il. Elle les a donc appelés numéro 1, 2 et 3.

- Belle imagination, et ça se dit auteur ! Aiiiie !

- Je suis l'auteur et je fais ce que je veux ! "

L'auteur fit son apparition.

"- Pourquoi tu me lance des rochers ! Pleurais-je.

- Me critique plus ou je t'en relance !

- Tu es sur que c'est pas plutôt l'auteure, le tyran ? Demandai-je au lapin.

- Je t'entends..., dit l'auteur.

- Cette scène s'appelle faire du remplissage, l'auteure est tellement nulle qu'elle en a besoin pour...

- Un mot de plus, le lapin, et je t'en lance aussi, le menaça-t-elle.

- Elle est tellement nulle qu'elle ne m'a pas donné de nom ! Cria le lapin sans nom.

- Si tu veux absolument un nom, je vais t'appeler Pedro !

- Mais c'est le nom d'un extincteur ! Continua de crier le lapin.

- Sinon j'avais pensé à Civet, Terrine, Ragoût, Pâté, Tajine,...

- C'est bon, c'est bon, l'interrompit le lapin qui s'appelait désormais Pedro. Va pour Pedro.

- Tu comprends très vite ! Bon je vous laisse, je dois finir ma série ! Cersei Lannister...

- No spoil ! "

«Cette génialissime personne qu'est l'auteure décida de laisser nos deux héros seuls. »

" - Ça va les chevilles, l'auteure ? Criai-je. "

«Elle décida de les laisser seuls face à leur destin qu'ils se devaient de prendre en main et...»

Je me retourne vers la maison du général numéro un coupant ainsi la parole à l'auteure dans son monologue. Je vis alors qu'il était étendu devant sa porte, un rocher près de la tête. L'auteure, en voulant me viser, l'avait touchée à la tête.

" - Oups... Entendis-je "

Je vis autour de moi fleurir les arbres et les fleurs tandis que le corps du général numéro un s'evaporait laissant place à un visage. Pedro s'écria :

" - Oh mon dieu, c'est le terrible roi bonbon !

- Oui, tu m'as reconnu lapin sans nom !

- J'ai un nom désormais, s'écria-t-il en pointant du doigt l'écran. Je m'appelle Pedro !

- Qu'importe ton nom, vous êtes fort tout les deux. Vous avez vaincu mon premier général. Mais vous verrez, les prochains seront plus dur à vaincre ! "

Il éclata de rire et mit fin à la retransmission. Après un regard, on se mit en route en direction de la maison du général numéro deux. On ne mit que quinze minutes pour y arriver ce qui me fis comprendre que ce monde était minuscule.

" - Auteur, auteur, tu es nulle, me mis-je à crier.

- Que fais tu, me demanda Pedro.

- Je ne sais pas comment battre les généraux donc il faut que j'appelle l'auteur comme ça elle le battra pour moi, declarai-je, contente.

- Ça marchera pas. Il faut que tu les battes de toi même. "

Je crus entendre une voix disant " Nananère ! Bien fait pour toi. " mais ça ne devait être qu'une impression... Il fut interrompu par quelqu'un.

" - Que faites-vous chez moi ! Cria, je pense, le général numéro deux.

- Mince, il nous a vu, murmura le lapin.

- Auteur ! Auteur ! Continuai-je à crier de plus en plus vite. "

Le général numéro deux fonça sur moi agitant une épée. Je continuai ma formule magique qui ne servait strictement à rien puis je me souvins de ce que Pedro m'avait dit. Je ne pouvais pas me blesser dans ce monde. Je me mis à courir dans sa direction avec pour toute arme un bout de bois trouvé au sol. Je réussi à l'assommer car il était très lent. Le monde se remit à fleurir. Le lapin m'applaudit. Ce qu'il ne savait pas c'était que j'avais réussi à l'assommer car j'avais perdu l'équilibre en courant et lui était tombée dessus. Mais il n'était pas obligé de le savoir... Je me mis à saluer. J'entendis un murmure très discret en écho " Mytho mytho ". Ce devait être une illusion auditive. Ce n'était que le souffle de la tramontane.

On se mit en quête du dernier général. On arriva devant une femme qui faisait du jardinage, enfin si on considère écraser des fleurs comme du jardinage... Elle sautai dessus avec rage.

" - Bon, je pense que je vais passer mon chemin, annonçai-je en partant du sens opposé.

- Reviens ici, me dit le lapin en m'attrapant par la main.

- Tu as vu comment elle écrase les fleurs ! Ça devrait être interdit ! Elle va me faire la même chose ! Criai-je.

- Chuuuuuut, me fit signe Pedro. "

Mais trop tard, sa tête se tourna vers nous.

" - J'ai l'impression que tu les attirent tous avec le bruit que tu fais, me glissa Pedro avant de disparaître.

- Pedro, tu es où ? Murmurai-je avant de me rendre compte qu'il s'était évaporé. Traître !

- Que fais tu chez moi ! Hurla la femme.

- Je cherche le général numéro trois, hésitai-je.

- C'est moi ! Que me veux tu ? Demanda-t-elle.

- Euh... Vous battre, enfin je crois...

- Donc c'est toi le héros qui a battu les deux autres, Continua-t-elle.

- Euh... Héros est un bien grand mot et je n'ai pas choisie de l'être...

- Viens, on va prendre un thé et après on se battra. "

Une heure plus tard, on ressortait de chez elle en riant. Elle est super sympa en fait et elle a décidé de m'aider à enlever le roi bonbon du trône. On se mit en marche vers le château et on fut rejoint par Pedro.

" Je ne parle pas aux traîtres, annonçai-je.

- Mais tu...

- Tut tut, les traîtres n'ont rien à dire. "

Je partit devant avec ma nouvelle amie. On discuta de tout et de rien jusqu'à ce qu'on arriva au château. Général numéro trois me fit part de son plan : elle faisait croire au roi bonbon que j'étais sa prisonnière et on l'attaquait toutes les deux. Elle se mit à attacher mes poignets avec une corde épaisse. Elle serra jusqu'au sang. Ça faisait mal mais ne voyant pas mes poignets, qui étaient derrière mon dos, je ne vis pas qu'ils étaient éraflés. Depuis que je l'avais traité de traître, Pedro avait disparu. Je ne m'en occupait guère vu qu'il m'avait quand même abandonnée. Après que Genut - général numéro trois préférai que je l'appelle comme ça - eu fini d'attacher mes liens, on avança vers le château. Genut dit le mot de passe au garde et entra. On arriva devant la salle du trône. Elle toqua puis entra. Là, on vit assis le roi bonbon qui me regarda. Genut s'agenouilla. Il lui fit signe du doigt de se relever. Elle prit la parole.

" - Mon roi, je vous apporte celle qui ce fait appeler héros dans tout votre pays. Elle a battu par la force mes deux collègues, de ce fait, j'ai du utiliser une technique plus vile : la ruse.

- Merci général numéro trois. Mais cette technique m'étonnes de vous qui êtes si heureuse d'utiliser votre force habituellement.

- Je sais, mais il faut savoir faire un mélange des deux. C'est ce qui faisait ma différence avec numéro un et deux. Les résultats sont là : je suis toujours en vie et eux non, affirma-t-elle. "

Elle mentait super bien ! J'étais heureuse d'avoir sympathisé avec elle.

" - Je n'ai plus besoin d'elle, tu peux la tuer, dit le roi bonbon.

- OK. "

Elle sortit son épée et la pointa vers moi. Elle me sourit et dit :

" - Je sais pas comment tu as pu me croire ! Tu es vraiment trop naïve ! "

Elle allait me couper la tête quand Pedro se mit en travers. Il mourut. Je me mis à pleurer :

" - Pedro ! Comment as tu osé faire quelque chose d'aussi cliché !

- Bon, à ton tour, me dit Genut. "

Par un élan de rage - et aussi parce que l'auteur n'a que des idées clichés - je fonçais sur Genut et l'étranglai avec les liens dont elle s'était servi pour attacher mes poignets et qui n'étaient toujours pas détachés. Elle fut trop surprise pour réagir et mourut. Ce fut ensuite le tour du roi. Je lui fonçais dessus mais il fût plus rapide que moi. Il sortit un pistolet et me tira d'abord dans la cuisse. Au début, grâce à la poussée d'adrénaline, elle ne me faisait pas mal puis je vit qu'elle était en sang et m'arrêta pour regarder. Ce fut ces quelques secondes d'inattention et cette stupide blague de Pedro qui firent que je mourut. D'une balle en pleine poitrine. Tout devint noir. Mes derniers souvenirs de ce monde sont le rire du roi et moi murmurant : " je te déteste Pedro... ".

Je rouvris les yeux entourée de quatre personnes.

" - Elle se réveille ! Cria une voix.

- Miranda, tu m'entends, me dit une autre voix. "

Kathy ainsi que trois pompiers étaient au dessus de moi. Je regardais autour de moi. J'étais dans ma loge. Je devais faire un concert !

" - Et le concert ? Que c'est-il passé ?

- Le concert est dans vingt minutes, on allait l'annuler. Un de tes fans t'a donné une drogue. Tu t'es endormi et tu ne voulais pas te réveiller. De plus, on t'entendais crier les mots auteur, Pedro, lapin, traître, et plein d'autres. C'était vraiment bizarre, me dit Kathy.

- Il faut que je me prépare ! Criai je.

- Bougez pas mademoiselle. On vérifie si vous êtes apte ou non, me dit un des pompiers. "

Après plusieurs tests qui me semblaient durer une éternité, j'eus l'autorisation de monter sur scène. Je me changeai à toute vitesse et monta après ma première partie. La foule m'acclama. Je pris le micro et annonçai :

" - Je dédie le concert de ce soir à un ami que je n'ai pas connu longtemps mais qui m'est cher, Pedro. J'espère que quelqu'un continuera ton combat. "

Je pris le micro et chantai pour Pedro et son stupide sacrifice durant le reste de la soirée.

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