TW

La porte s'ouvrit. Il ferma la lumière principale, puis fit un pas dehors. Il sentit l'air frais de cette soirée d'automne lui effleurer brutalement les joues. C'était parfaitement agréable. Il ferma la porte, prit une grande bouffée. Le jeune homme s'en alla vers le trottoir. Il marchait, presque enjoué de sortir.

Le monde tout autour de lui était agité : il observait certaines personnes en pleine dispute au beau milieu de la route, tandis que d'autres profitaient de ce qu'ils considéraient comme une merveilleuse soirée en observant les vitrines des magasins. Il eu même la chance de croiser une femme et ce qui semblait être sa petite fille, lui ayant sourit. Comme une oxymore envers lui-même, la rue était pleine de vie. Le jeune homme se sentait peut-être nostalgique, apaisée d'une certaine manière. En tout cas, en apparence il l'était, un sourire niais dégageait chez lui une impression de bien-être. Et cela mélangé à un parfait sentiment de solitude. Il ne savait pas, il ne savait plus trop quoi ressentir. Son regard se rabattu sur les lampadaires en face de lui. Ils éclairaient fort par ce début de soirée, de la même manière que les loupiotes de Noël, déjà accrochées sur les poteaux.

Alors qu'il traçait son chemin dans la ville, le jeune homme gagnait petit à petit les périphéries. Il ne cherchait pas où aller, non. Il savait précisément à quel endroit tourner, connaissait chaque panneau parfaitement. La main dans la poche, il augmenta le son de son MP4 d'un simple geste du doigt. Il ne souhaitait plus entendre, pas de bruit extérieur, ni même ses propres pensées. Il savait pertinemment de quelles manière elles pouvaient agir sur lui, et c'est ce qu'il ne souhaitait pas. La journée avait été longue, rude, et il était averti de ce qu'il devait faire.

Arrivé devant un grand bâtiment à l'apparence d'un immeuble, il passa la porte. Tout autour de lui, les murs étaient gris, et les escaliers grinçaient sur son passage. Certaines fois il rencontrait des tags et divers dessins, le faisant légèrement sourire. Il les trouvaient splendides. Le jeune arriva en haut au bout de quelques minutes. Sur le toit, le vent n'était que plus fort, et par conséquent plus froid. Mais la nuit était belle. Parfaite. Il leva la tête avec intérêt. Maintenant, c'était les étoiles qui brillaient dans ce ciel sombre.

Il délaissa son sac dans un coin, puis s'assit sur un rebord, les jambes dans le vide. Son sac n'était pas vide, non. Juste avant de sortir, il avait prit soin d'y ranger quelques objets précieux : une barre chocolatée, une bouteille d'eau et ses clés, au cas où il se rétracterai comme les autres fois. Cependant, il y avait également ajouté des lettres. De nombreux bouts de papier griffoné parfois de simples mots. Il avait pour seul souhait qu'au moins quelqu'un les lise, sans même les comprendre. C'était bien trop compliqué pour lui d'expliquer tout ce qu'il éprouvait. La musique continuait à battre dans ses oreilles, et pourtant, ses pensées arrivaient à surpasser les rythmes. Doucement, il recommençait à sombrer. Néanmoins il ne pouvait s'empêcher de penser que la soirée était parfaite, comme si elle avait été conçue pour lui en ce jour. La nuit était calme, il pouvait être à l'aise. Le ciel était dégagé, lui permettant d'assister au spectacle des étoiles sans encombre. Il savait.

Pourvues d'une quelconque énergie, ses deux jambes se balançaient. Le jeune homme jeta un œil au vide, il était loin et attirant. Il pu sentir ruisseller de grosses gouttes le long de ses joues, roulant jusqu'à tomber dans ce vide noir. Ses sanglots le faisaient trembler. Il s'était rendu des dizaines de fois en haut de cet immeuble et ça y est, il se sentait enfin prêt. La douleur était immense. Les étoiles étaient sublimes. Dans ce ciel noireau et apaisant, peut-être qu'il y trouverai sa place. Des notes de tambour se jouaient au même moment que lui se levait. Un dernier regard vers les étoiles. Le vent fit virevolter les mèches de ses cheveux. Son corps tout entier se faisait plus léger que jamais auparavant. Ainsi l'occasion était bien trop parfaite pour la laisser passer.

Il avait toujours voulu voler.