Que les oreillers m'avalent

Je te hais de m'avoir fait rechuter.
Tout va mal depuis que tu es partie.
Je fuis le moindre des endroits qui me rappelle le spectre de notre relation.
Tout s'est écrouler depuis que tu n'as pas prononcé ces mots.
Chaque aspect de ma vie se fissure, recopiant mon cœur  meurtrit.
Lui qu'on a tant malmené avec les années.
J'ai beau voir une thérapeute, me battre, j'ai l'impression de reculer.
C'est comme si le travail,
Sur moi-même,
sur tous mes traumas,
n'était plus que cendres aujourd'hui,
S'envolant,
Toujours plus loin,
Plus haut.
J'en reviens à vouloir voir le sang couler le long de mes cuisses.
J'en reviens à me détester.
À me traiter de monstre.
Car c'est ce que je suis.
Puisque tout le monde me fuis.
Je suis bizarre.
Fantasmagorique.
Excentrique.
Bruyante.
C'était ma force,
Ma différence.
Aujourd'hui, je ne sais plus.
J'ai honte.
Je veux m'enfouir dans tous ce méandre de couettes.
Me faire engloutir par les draps.
Avaler par les oreillers.
Je veux juste oublier.
Oublier à quel point j'ai mal.
À quel point la vie me blesse.
J'ai des bleus partout sur le corps.
Ma couleur préférée.
C'est ironique.
Comme tes yeux
Tes magnifique yeux, avec leur hétérochromie.
Tes yeux avec leur bleu, leur gris, leur orange, leur brun.
J'ai envie d'hurler au monde que tu m'as anéantie,
Que tu es l'antagoniste de mon histoire.
Une méchante.
Mais ce serait mentir.
Pourtant, tu as tué une partie de moi.
Aujourd'hui, il n'y a que la colère et la tristesse qui m'habite.
Elles sont devenues mes amies.
Même si je souris le temps de quelques minutes, quelques heures, quelques jours,
Vais-je réellement bien,
Comme je le répète aux personnes qui savent ?
Au final y en avait pas tant que ça.
Car tu es secrète.
Tel un coffre fort.
Tu es remplie de richesse, du soleil, de la bienveillance, mais aussi de choses laides comme tes traumatismes, comme ton égoïsme.
Tes traumatismes je ne les trouvais pas moches, j'étais prête à attendre, à t'aider, à te soutenir pour que tu les affrontes.
Mais toi non.
Je comprends,
Je l'entends,
Je le conçois,
Mais le refuse toujours.
Au final, c'est pas plus mal,
Je crois que je n'aurais pas aimer ça,
Être un secret.
Oui, tes ami.e.s savent mais pas le monde.
Car toute ta vie est un secret.
Car tu préfères ne pas faire de bruit, ne pas faire de vague, ne pas prendre de place, telle une petite souris.
Je viens à détester les rongeurs, détester ses taches de rousseurs, ses cheveux blonds,
Car il me rappelle toi.
Maintenant,
J'espère que le sommeil m'emportera,
Et me fera oublier le goût amer que tu as laissé.

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Tags: #poésie