Histoire du Musée

Cette mini histoire a été faite lorsque j'ai travaillé au Musée cet été. Mes collègues, en apprenant que je voulais devenir écrivaine, m'ont demandé d'écrire une petite histoire avec eux en protagoniste. Alors la voici ! (il n'y a pas les descriptions de tous les personnages parce qu'ils se connaissent, je n'ai pas jugé utile de trop pousser)

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Il faisait frais dehors. Il était neuf heures du matin, et le ciel était dégagé. Dans ces ruelles du XVIe siècle, il n'y avait personne, à part quelques pigeons qui grignotaient des miettes de pain au sol. Les pigeons entendirent des bruits de pas, et s'envolèrent, laissant passer une personne, habillée avec un bandana bleu sur la tête et un polo Lacoste ; l'homme traversait la rue pour se diriger vers un grand mur en pierre, au milieu duquel prenait place un portail en bois bleu. Derrière, on y voyait le Musée Vauluisant. Au premier regard, il semblait presque terrifiant, avec ses deux vieilles tours en pierres, les murs pouvant laisser tomber une pierre à tout moment, ainsi que les fenêtres à l'air sinistre. Cependant, l'ambiance y est contraire, à ce premier regard. L'homme sorti une clé de sa poche et déverrouilla le portail et entra dans la grande cour : on y voyait deux grands escaliers à droite, bloqués par des barrières de fer. A gauche, on y voyait quatre bacs de légumes, faits avec des lignes de bois entremêlés, et dont le sol était parsemé de coques de noisettes. L'homme ferma précautionneusement la porte et se dirigea vers deux portes au fond. Il ouvrit la première, récupéra une clé, et ouvrit la deuxième porte. Il laissa la porte ouverte et se tourna vers le portail, celui-ci s'ouvrait, annonçant qu'un collègue arrivait : Assez grand, il marchait, son sac en cuir dans la main. Il portait une chemise blanche rentrée dans son pantalon noir habillé.

Arrivé près de la porte, il salua son collègue avec un hochement de tête. Il entra dans le hall d'entrée : assez petit, il y avait des affiches sur le mur de droite, avec différentes pubs d'expositions et d'évènement. Sur le mur de gauche, il y avait une affiche sur une exposition Lacoste. Juste à côté de cette affiche, il y avait un renfoncement; c'était l'accueil. Au fond du hall, il y avait un escalier, qui menait à la salle de repos et aux étages de visite. Le grand homme se dirigea vers la salle de repos et ouvrit la porte, descendant les trois petites marches. Il ouvrit la porte de son casier, retira sa casquette vintage couleur ivoire et déposa son sac. Il repartit dans le hall et se dirigea vers une petite porte, juste à côté de l'escalier. La porte donnait sur un placard à balais, dans lequel trainait des casses et des balais. Sur le mur était accrochés des portes clés. Il prit la clé numéro 33 et repartit vers les escaliers. Il monta les deux étages et ouvrit la grande porte blanche devant lui.

Devant lui se dressaient trois salles : La première, qui contenait quelques tableaux de paysages, ainsi qu'une Vierge à l'enfant, et deux poutres sculptées, chacune à un coin de la pièce. L'homme se dirigea vers deux interrupteurs et les alluma. Il se dirigea ensuite vers la deuxième salle, remplie de tableaux religieux alignés. Plus loin, à gauche, il y avait une petite salle aux murs bleus, remplie de petits vitraux. Une fois l'étage allumé, il partit au fond de l'étage, vers une petite porte, qu'il ouvrit, jeta un coup d'œil, et le referma à clé. Il descendit part les escaliers qui coupaient les deux premières salles : une tourelle, par laquelle les visiteurs pouvaient passer au 1er étage. Il descendit, et croisa sa collègue, qui allumait ce secteur :

« Bonjour Sandrine ! dit-il. Comment vas-tu ?
-Très bien et toi, Emmanuel ?
-Bien, merci.
-Tout est bien là-haut ?
-Oui, parfait. »

Ils se saluèrent d'un hochement de tête et l'homme, Emmanuel, redescendit au rez-de-chaussée, satisfait. Il retourna dans le hall d'accueil et s'assit à son fauteuil.

Sandrine, elle, continuait d'allumer son secteur. C'était la section des statues : lorsque l'on descendait les escaliers, on pouvait voir quelques vitrines contenant des statues. Et sur la droite, il y avait une grande pièce avec une énorme cheminée, et quatre grandes statues de vierges. Au fond, tel la salle des vitraux, une petite pièce avec des statuettes, protégées par des vitres.
Il faisait beau dehors, le Musée ne sera sans doute pas trop visité ; les touristes seront certainement occupés à aller ailleurs que dans un musée. Elle partit s'assoir sur sa chaise de surveillance lorsque des bruits de pas se firent entendre à l'étage du dessus ; le parquet était assez vieux, ce qui faisait que l'on entendait tous les pas du deuxième étage. Sandrine était perplexe : elle n'avait entendu personne monter au deuxième, et les pas partaient du fond de l'étage. Elle se leva pour monter, lorsque qu'elle entendit des pas monter et traverser l'étage. Sandrine se décida de monter par la tourelle, et vit Salomon, l'homme au bandana, immobile au milieu de la salle, un plumeau dans la main.

« Qu'est-ce qu'il se passe ? demanda-t-elle.
-Je passe un coup de plumeau. »

Sandrine fronça les sourcils ; il n'y avait nullement besoin de passer un coup de plumeau au milieu des tableaux. Le balai, certes, mais pas le plumeau. Elle laissa Salomon descendre, puis elle redescendit aux sculptures. Peut-être qu'elle avait rêvé, et qu'elle avait pris ses propres pas pour des pas au deuxième étage. Elle s'assit alors et patienta. Quelques visiteurs passèrent de temps en temps. C'était une matinée tranquille, comme elle le pensait. Elle se tourna vers la fenêtre pour observer la cour, en attendant d'autres visiteurs.

Patrice, qui surveillait la bonneterie, marchait tranquillement, les mains dans le dos. Il s'arrêta soudain, surpris par un bruit : une sorte de cri, ou crissement, étouffé. Il se retourna, vers la salle de sculptures. Puis il vit un visiteur se moucher, et compris : un visiteur avait éternué, d'où le cri étouffé.

« Faut pas être cardiaque ici. » marmonna-t-il, avant de reprendre son chemin.

Lorsque la sonnerie à 12h55 retentit, tout le monde descendit dans la salle de repos. Patrice sortit ses œufs et sa gamelle, tandis que Sandrine sortit son tupperware et s'assit à table. Bientôt rejoints par Emmanuel, qui chercha son sac dans son casier. Il le sortit et le posa sur sa chaise, avant d'en sortir également une gamelle.

«Tiens, c'est pas la même que d'habitude. » dit Patrice.

Emmanuel arrêta son geste, et regarda sa gamelle, surpris.

« Ah, oui, en effet. »

Il reposa son sac en essayant de cacher sa déception, sous l'incompréhension de ses collègues. Puis Emmanuel s'assit sur sa chaise, et tout le monde mangea dans le silence. Sandrine et Patrice, en nettoyant leurs gamelles, discutaient du nombre de personnes qu'il y aurait cet après-midi. Emmanuel partit passer son appel habituel dans la cour. Profitant de ce moment, Sandrine se tourna vers Patrice.

« Ce matin, j'ai vu Salomon avec le plumeau au deuxième étage, au milieu des peintures.
-Il a rien de bon dans le crâne.
-Avant, j'avais entendu des bruits de pas venant du fond de la pièce, vers le siège, alors que personne n'était monté.
-Arrête de t'inventer des trucs Didine... »

Sandrine n'insista pas, mais se dit qu'il se passait quelque chose. Visiblement, Patrice n'avait rien remarqué, ou en tout cas, il faisait comme s'il n'avait rien vu. Elle décida d'aller faire un tour au deuxième étage, par précaution, pour se détacher de l'idée qu'il y avait quelque chose là-haut. Plus elle montait les escaliers, plus elle se disait que c'était une idée stupide, et qu'elle avait juste déliré. C'était un vieux plancher, ce n'était pas étonnant qu'il grince tout seul. Une fois arrivée au deuxième étage, elle avança jusqu'au fond. Il n'y avait rien. Forcément. Elle vit cependant que la porte du fond était fermée, alors que Salomon la laissait toujours ouverte. Puis elle se rappela que c'était Emmanuel qui avait allumé ce secteur. Etrange. Elle redescendit et partit dans la cour pour fumer, et rejoignit Patrice sur le banc.

« Alors ? demanda-t-il. Tu es allée vérifier ?
-Oui, et il n'y a rien.
-Tu vois, je te l'avais dit. »

Sandrine ne répondit rien et fixa la grande porte bleue. Elle trouvait quand même que quelque chose était bizarre. Comment se retirer cette idée de la tête ? A part avoir plus de visiteurs que prévu, elle n'arriverait pas à s'ôter l'idée de la tête. Elle remarqua un mouvement venu du premier étage. Le reflet d'un pigeon ? Non, elle a vraiment vu l'ombre d'un humain. Elle se redressa et déposa son sac dans la salle de repos, avant de se diriger vers l'escalier.

« Où est ce que tu vas ? »

Sandrine se tourna, surprise, en entendant la voix de Salomon. D'habitude, il rentrait manger chez lui... alors qu'est-ce qu'il faisait là ?

« Et toi ? Tu viens plus tard que ça, d'habitude.
- Je n'avais pas très faim, alors j'ai vite mangé. Tu n'as pas répondu à ma question.
- Je vais monter dans mon secteur.
-Ce n'est pas encore l'heure...
- Et pourtant, toi tu es bien là, alors que tu viens plus tard d'habitude. »

A court d'arguments, Salomon se tourna vers le cabanon pour prendre sa clé de secteur. Sandrine en profita pour monter dans son secteur. A cause de Salomon, si il y avait un intru, il aurait eu le temps de sa cacher... Elle avança jusqu'au fond en examinant tous les recoins. Personne. Elle entendit un frottement venant de derrière une statue. Elle s'approcha, et vit le corps d'un homme, replié sur lui-même.

« Qui êtes-vous ?!
- Chut... ne criez pas, s'il vous plait... »

L'homme était terrorisé, mais il demandait quand même à ce qu'elle n'attire pas l'attention.

« Pourquoi êtes-vous là ? insista Sandrine.
- Promettez moi d'abord de parler doucement...
-D'accord... »

L'homme se redressa doucement, en faisant attention de ne pas toucher la statue, et regarda autour de lui. Il était habillé avec une veste décontractée bleue foncée, à la limite du noir. Son t-shirt gros en dessous était rentré sous son jean bleu. Il avait la peau claire et avait des cheveux blond en bataille.

« Tout d'abord, je m'excuse d'être ici... Je me dois de vous expliquer... »

L'homme s'arrêta de parler quand les bruits de pas précipités venant du dessus résonnèrent. Il y eu un aller-retour précipité, et une descente dans les escaliers.

« Oh non, ils ont vu que je me suis échappé...
-Pardon ?
-Je...Je suis enfermé dans la pièce à l'étage du dessus depuis trois jours... »

Sandrine, interdite, se demandait s'il ne faisait pas une blague...Et une blague de mauvais goût. Mais en même temps... Il se passait tellement de choses étranges que cela ne la surprenait pas vraiment.

« En fait, il y a trois jours, je suis venu ici... Je suis venu tard, vers la fermeture. Là, j'ai vu un grand homme chauve en chemise, qui tentait de voler un tableau... Je croyais que c'était un visiteur, alors je me suis approché pour lui dire de lâcher ce tableau. Il m'a attrapé et m'a bâillonné en m'enfermant dans cette salle ! Il a été sans pitié avec moi ! J'ai pu sortir parce qu'il n'a pas attendu que j'ai fini mon assiette... Ducoup, j'ai crocheté la serrure avec la fourchette. J'ai profité du fait que vous soyez tous dehors pour sortir... Mais vous m'avez vue, alors ça m'a fait paniqué...
-Emmanuel a voulu voler un tableau ?! Mais pourquoi faire...
-Je n'en ai aucune idée... Je veux juste sortir d'ici.
-Suis moi, il y a une porte de secours au rez de chaussée. Personne ne le surveille, et Patrice ne posera pas de questions.
-Vous êtes sûre ?
-Oui, tout va bien se passer.
-Merci beaucoup ! »

Sandrine partit en direction de la section Bonneterie. Elle constata que Patrice n'était pas encore monté, et passa jusqu'à l'escalier, suivie de l'homme. Elle se dirigea vers la porte blanche, juste à sa droite, et regarda l'heure : pile l'heure de l'ouverture.

« Bon, je vais aller à l'accueil pour leur parler, profitez-en pour sortir.
-Merci beaucoup...Mais, rassurez-moi, vous allez faire en sorte que ce ''Emmanuel'' soit puni, j'espère.
-Je m'occupe de tout ça. »

Sandrine ouvrit la porte et se dirigea vers l'accueil. Patrice, Salomon et Emmanuel discutaient. Ils se tournèrent vers la nouvelle arrivante.

« Bah, je croyais que tu surveillais ton secteur ? dit Patrice.
-Je suis venue voir pourquoi vous n'êtes pas dans vos secteurs.
-Bah, on discute, il n'y a encore personne. »

La porte lui prouva le contraire ; un petit groupe arrivait. Patrice et Salomon partirent dans leur secteur. Sandrine, elle, attendait. Elle voulait poser des questions à Emmanuel. Une fois les visiteurs partis, Sandrine s'approcha d'Emmanuel.

« Dis-moi, Emmanuel...
- Qu'est-ce que je peux faire pour toi ?
- A ton avis, il y a des tableaux de valeur ici ?
- Tous les tableaux ont de la valeur, nous sommes dans un Musée.
- Tu voudrais en avoir un chez toi ?
- Pourquoi cette question ?
- Comme ça. »

Emmanuel fronça les sourcils.

« J'ai l'impression que tu essaies de me faire dire quelque chose.
- Oui, j'aimerais savoir pourquoi tu as voulu voler un tableau.
-Qui, moi ? Je ne viendrais jamais voler de tableaux ! Quelle idée bizarre...
- C'est pourtant ce que ton prisonnier m'a dit.
- Mon prisonnier ?
- Tu sais, celui que tu as enfermé dans la salle, au deuxième étage. »

Sandrine regretta pendant un instant d'avoir tout déballé, mais elle devait savoir pourquoi son collègue voulait voler un tableau. Et surtout...pourquoi avoir caché le seul témoin ?

« Je crois que je suis démasqué...Salomon m'avait prévenu que la porte était ouverte...
-Pourquoi tu as voulu voler le tableau ?
-J'ai appris, par un concours de circonstances, que plusieurs œuvres menaient à un trésor...Et par chances, toutes les pièces de l'énigme sont dans le musée ! J'ai donc décidé de jeter un œil au tableau en fin de journée, mais il y avait un visiteur imprévu... Il a essayé de me menacer en disant qu'il allait avertir la police. Alors, sans trop réfléchir, je l'ai enfermé dans la pièce du fond. Ce n'est qu'après que j'ai réalisé... Et vu que Salomon et moi étions à cet étage là pendant trois jours, je lui en ai parlé.
-Je comprend tout, maintenant... »

Sandrine était choquée, mais aussi curieuse. Quelle était cette énigme ? Qu'est-ce qu'elle cache ? Et surtout... Qui l'a fait ?

« Emmanuel...
-Tu vas faire quoi, appeler la police ?
-Non, t'aider à trouver la solution de l'énigme. »

FIN

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