Conseil d'Écriture
Comme souvent, j'écris ça sur un coup de tête xD
Qui suis-je pour donner des conseils d'écriture ? Je n'en ai aucune foutre idée, mais dans ma turbine de pensées, celle-ci s'est arrêtée, et je la trouvais intéressante, alors j'avais envie de partager cela avec vous !
Aussi, ce n'est pas parce que je donne ce conseil d'écriture que j'en suis un super exemple mais disons que je vais m'efforcer d'y penser un peu plus à l'avenir !
Ça m'est venue en essayant de comprendre pourquoi certains écrits m'étaient parfois compliqué à lire, pourquoi je ressentais cette incommodité malgré le fait, que parfois, c'est bien écrit avec un scénario intéressant. Je pense que c'est une erreur que font beaucoup d'écrivains débutants.
La caractérisation des personnages, et plus particulièrement du personnage principal, sous l'œil monotone des différents points de vue.
Il arrive dans un livre qu'on emprunte le point de vue de différents personnages afin de les développer, ou d'avoir une fenêtre ouverte sur un côté plus intime de l'histoire et de l'univers. Le risque est que, en tant qu'auteur, vous ayez votre propre point de vue, ça c'est normal, mais que vous l'attribuiez à TOUS vos personnages.
Malgré le fait qu'ils aient des personnalités différentes, ils voient le monde, et par conséquent le protagoniste, du même œil. Ils voient les "Caractéristiques Fiche Perso".
Pour donner un exemple je vais prendre Outerverse.
Bah oui, je prends toujours Outerverse comme exemple, mais en même temps c'est ma fanfic donc c'est ce que je connais le mieux donc c'est logique que je le prenne en exemple >∆< !!! Je parle de mon expérience personnelle, quoi !
Epic : Calme-toi, p'tite Bruh, personne t'as agressée–
._.
Bref. Chez Lisa, ses caractéristiques de fiche perso :
Elle est courageuse, déterminée, toujours prête à aider autrui et botte le cul de Nightmerde.
Bon. Globalement.
Et bien le risque c'est que ça donne ça :
Epic : «Ah, courageuse, déterminée, toujours prête à aider autrui et botte le cul du sashimi, je suis tellement fier d'elle ma p'tite élève chérie !»
Error : «Ah, courageuse, déterminée, toujours prête à aider autrui et botte le cul de l'autre con, que je l'aime mon héroïne adorée !»
Dream : «Courageuse, déterminée, toujours prête à aider autrui et botte le cul de mon frère, c'est une bonne Star Sans même si je m'inquiète pour elle...»
Nightmare : «Ah, courageuse, déterminée, toujours prête à aider autrui et me botte le cul (occasionnellement), ça c'est ma rivale !»
Killer : «GRRRRRRRR courageuse, déterminée, toujours prête à aider autrui et botte le cul de mon Boss, JE LA DÉTESTE CETTE TEIGNE GRRERERHRHRMLLMLMKLRE»
Dust : «Ouais, courageuse, déterminée, toujours prête à aider autrui et botte le cul du Chef, mais en fait je m'en fous.»
Voyez, tous les personnages ont la MÊME opinion sur Lisa, mais seulement des façons DIFFÉRENTES d'y réagir. C'est superficiel, ça ôte l'identité de ces personnages car ils ne jugent que par un seul terme pour la qualifier, mais en plus, attribuer des adjectifs assez mélioratifs sur elle et les accorder à toute cette panoplie, fait de ces caractéristiques quelque chose l'immuable, d'objectif.
C'est une des technique pour identifier la Mary-Sue. Tout le monde est d'accord pour dire qu'elle est : "courageuse, déterminée, prête à aider les gens, et qu'elle défonce la gueule de Nightmerde". Le lecteur comprend que c'est ainsi qu'il est censé la voir et qu'il y est un peu obligé, même s'il n'est pas d'accord. Ça fait un peu bourrage de crâne.
(Notez par ailleurs que Nightmare est mieux personnalisé dans cet exemple car chacun le nomme différemment en fonction de son tempérament et ce qu'il pense de lui : sashimi, con, frère, moi, mon Boss, le Chef, tandis que Lisa subit les mêmes adjectifs qualificatifs ;3)
Alors qu'en réalité, ça donnerait ça :
Epic : «Elle est imprudente et chouineuse mais elle ne baisse jamais les bras et elle est toujours déterminée à se surpasser. Et pour ça je suis fier d'elle.
Error : «Il faut absolument que je la protège. Elle est trop fière, au fond je sais qu'elle est fragile, et s'il lui arrivait malheur, moi je...!!!»
Dream : «Elle a de bonnes intentions mais elle joue à un jeu dangereux et refuse de l'entendre, je ne peux pas laisser ça arriver à nouveau...»
Nightmare : «Ah, candide, déterminée, toujours prête à aider autrui et à botter des culs, tout ce qui me répugne... Et presque aussi folle que moi. On est vraiment fait l'un pour l'autre.»
Killer : «Geinarde, faible, mais teigneuse. Je comprends pourquoi le Boss l'apprécie. En revanche, qu'elle ne se permette pas de donner des leçons... Une hypocrite qui pète plus haut que son cul.»
Dust : «J'aime pô les humains mais bon, ça va, elle elle est cool. Je suppose. On parle bien de Lisa ?»
Toujours sans virer dans la caricature, forcément.
Encore une fois j'ai pas dit que je le faisais bien, ou que je le faisais tout le temps, mais je vais tâcher de m'y concentrer un peu plus 🤔
De vraies personnes ont des opinions diverses et variées sur les gens ! Déjà parce chacun à une personnalité différente, et que évidemment ils ne voient pas les choses du même angle... Mais aussi parce que le protagoniste, tout comme une vraie personne, est censée CHANGER de caractère en fonction de son entourage ! Il ne va pas réagir de la même manière suivant ennemi ou ami, et plus encore, suivant le rôle et la manière dont il perçoit chacun d'eux !
(Par extension, cela ne doit pas s'accorder toujours au protagoniste, aussi à l'antagoniste, aux deutéragonistes, etc.)
L'auteur doit se PLONGER dans son personnage afin de le rendre réel. Sinon, à utiliser les même références, les mêmes structures de phrases, on fait sentir au lecteur qu'un dieu décide de comment ils doivent se comporter : c'est révéler les ficelles d'un spectacle de marionnette.
Bien sûr, je nuance, un auteur a son style d'écriture propre et il est normal qu'il mette un peu de lui-même, ou beaucoup, dans ses personnages. C'est ça qui est génial quand je lis les histoires d'amis, parce que leur ton est personnel, tout le monde fait parti d'un même tout et chacun a une tendance, une caractéristique commune qui harmonise l'univers. Deux exemples de mon ressenti avec deux amis ici BECAUSE WHY NOT :
Aeryth_lc —⟩ Personnages ayant une tendance à se baser sur la réflexion, la nuance, qui étendent les possibilités. Qu'ils soient calmes ou spontanés, ils reflètent presque tous une certaine maturité où la pensée est très présente.
Soulless_Seila —⟩ C'est comme si une aura, un filtre blanc/gris était apporté au personnage et à l'univers. Bien qu'il leur arrive de péter les plombs ou de blaguer, il y a toujours cette sorte de sobriété, de grâce apportée, avec l'écriture poétique et les adjectifs mélioratifs dans les combats. Des froides colères, peu de ridicule, très solennel, aussi.
Et... Bah j'aime bien. Ça me correspond pas forcément (Aéryth un peu, Seila pas du tout, c'est même opposé xD), donc cela fait que je me sens dans un autre monde, dépaysée.
Pour citer un bouquin édité, J'AIME le ton apporté aux écrits de Fred Vargas, surtout avec la série de Adamsberg (parce que ce que sont les seuls que j'ai lu), avec ces personnages tous hyper excentriques, des répliques entendues mais conservant l'aspect série policière bien grise et bien sombre. Parfois c'est même hilarant alors qu'il n'y a rien de burlesque !
«Vous aviez raison, dit Danglard en se levant péniblement, les yeux battus, le corps las. Mais c'était à un cheveu.
– Un cheveu, c'est plus solide qu'on le croit. Il suffit de tirer dessus doucement et régulièrement.
– Que vous signale que Damas n'a pas encore parlé.
– Il parlera. Il sait que c'est foutu, maintenant. Il est extrêmement malin.
– Impossible.
– Si, Danglard. Il joue au con. Et comme il est extrêmement malin, il joue très bien.
– Si ce type parle latin, je bouffe ma chemise, dit Danglard en s'en allant.
– Bon appétit, Danglard.»
Oui...
Oui !
OUI, ÇA VIENT DE LÀ 😂 PARCE QUE CE PASSAGE M'A FAIT ÉCLATER DE RIRE !
Il y a toujours cette sorte de complicité où les personnages ont un ton à la fois familier et philosophe :
«Combien de mois ? demanda sobrement Joss sans s'inquiéter du motif, en vrai gentleman de la mer.
– Six, dit Decambrais.
– Neuf, répondit Joss.
– Purgés ?
– Purgés.
–Idem.
Égalité. Après cet échange, les deux hommes respectèrent un silence un peu grave.
–Très bien, dit Decambrais. Vous m'accompagnez ?
Joss grimaça, mal convaincu.
– Ce ne sont que des mots. Des mots. Ça n'a jamais tué personne. Ça se saurait.
– Mais ça se sait, Le Guern. Les mots ont toujours tué, au contraire.
– Depuis quand ?
– Depuis que quelqu'un crie «À mort !» et que la foule le pend. Depuis toujours.
– Très bien, dit Joss, vaincu. Et si on me retire mon boulot ?
– Allons, Le Guern, vous avez la trouille des flics?
Fouetté, Joss se redressa.
– Non mais dis donc, Decambrais, chez les Le Guern, ont est peut-être des brutes mais les flics ne nous ont jamais fait peur.
– Eh bien voilà.»
«Gentleman de la mer», tout est dans le terme. Les brutes sont philosophes, les distingués se permettent quelques "foutus" par-ci et merde "par-là".
Ça marche bien parce que c'est un roman policier, le gris et le sombre fait partie intégrante de ce genre de romans, et lorsque les paroles des personnages sont hyper importantes étant donnée qu'on cherche à dépister le coupable, évident que l'auteur va nous perdre sous un flot de dialogues !
Tout est finalement une question de dosage et de maîtrise sur le ton, les teintes que l'on veut apporter à son récit.
Revenant à la caractérisation des personnages, et surtout du protagoniste, Fred Vargas va PRESQUE dans la caractérisation objective abusive avec son protagoniste. Au bout d'un moment, c'est toujours Adamsberg qui a raison, même s'il fait des conneries (LAISSE CAMILLE TRANQUILLE *KOF KOF KOF*) il est doux, il est charmant, etc etc.
MAIS.
Il y a UN personnage qui va dire : «Commissaire, je vous aime pas.»
Violette Retancourt. Elle explique pourquoi elle ne l'aime pas, et sans mauvaise foi aucune. Elle n'est pas du tout punie ou ridiculisée pour ça. Au contraire, l'auteur lui donne raison. Et PUTAIN ÇA FAIT DU BIEN !
Parce qu'à force de passer du temps avec le protagoniste, on commence à le connaître mieux. On connaît ses qualités, mais aussi ses défauts. Et lorsque l'auteur n'assume pas ses défauts, seulement ses qualités, qualités qu'il décrit encore et encore par plein de personnages différents... Ça devient saoulant.
Une simple nuance, même comme ça qui ne reviendra jamais, peut rendre le récit beaucoup plus respirable.
En revanche, question de dosage encore, ce que j'aime bien dans les romans, c'est quand le protagoniste, ou un autre personnage... Possède UNE caractéristique objective :D quelque chose bien à eux, péjoratif ou mélioratif, qui les définit. Quelque chose où tout son entourage s'accorde à le dire.
Dans les Adamsberg, les gens ont une opinion différente d'Adamsberg, mais tout le monde qui le dévisage trouve qu'il a une moitié belle et une moitié laide, et que ça donne un mélange étrange qui le rend hors catégorie. Mais surplombé d'une douceur naturelle, ça donne qu'au final il plaît beaucoup aux femmes.
–⟩ Macabre je te vois tu n'es pas à l'abri de ce genre de caractérisation ☞ ͡° ͜ʖ ͡° ☞
Le caractère objectif, tant qu'il est placé au beau milieu de pleins de caractères subjectifs, est un bon moyen d'apporter une touche d'originalité et d'attrait au personnage.
Exemple, dans Outerverse, Color est Bogoss. Voilà, c'est là, c'est universel, il l'est. On a beau dire ce qu'on veut, il l'est. (Après c'est un personnage tertiaire donc c'est peu important qu'il possède plein de caractères subjectifs)
Est-ce que Lisa a un caractère objectif 🤔 ? Je ne sais pas, il le faudrait un point de vue extérieur pour mon rendre compte ┐( ∵ )┌ en tout cas je ne lui en ai pas attribué un consciemment.
Epic : Elle a le cheveu très doux, Bruh !
Oui mais ça, personne ne le sait xD
Et remarquez que ces caractères objectifs sont souvent liés à une propriété physique/une allure, une aura. Quelque chose que n'importe qui peut remarquer, étant donné que c'est extérieur. Alors qu'un trait de personnalité, c'est plus compliqué à objectifier. À moins que cela participe au propos même du récit, comme Candide.
C'est le PRINCIPE, qu'il soit candide. Bien que, même là, tout le monde ne l'interprétera pas de la même manière, certains le trouveront gentil, d'autres con, d'autres naïf, d'autres heureux, etc.
Apporter des caractéristiques subjectives à vos protagonistes permet de les rendre plus humain, de développer plus d'empathie pour eux et d'apprendre à les connaître, mais aussi de développer leur entourage. Les autres personnages ne doivent pas être développés uniquement autour de lui, mais avoir leur propre vie, être les protagonistes de leur propre histoire. Ils doivent qualifier le protagoniste en fonction de ce qu'il pense de lui, mais surtout en fonction de ce que lui-même dirait !
Epic et Killer pensent tous deux que Lisa ne baisse pas les bras. L'un dira qu'elle est "déterminée", l'autre qu'elle est "teigneuse". Le registre est légèrement différent, quand même.
À force d'y réfléchir, ça va devenir instinctif.
Et varier le vocabulaire. Très important. (Non c'est pas une faute d'accord c'est un infinitif général parce que ça s'accorde aussi à moi T^T)
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Et vous, comment les autres personnages voient votre protagoniste :3 ?
À la revoyure (づ。◕‿‿◕。)づ !
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